Communiqué
Tout faire pour
que Bahar Kimyongür ne soit pas
extradé...
Clea

Mercredi 19 juin
2013 Bahar Kimyongür
est à nouveau emprisonné.
Alors qu’il passait quelques jours de
congé en Andalousie –en compagnie de son
épouse Deniz, et de leurs deux bambins–,
Bahar a été arrêté par la police
espagnole. Le lundi 17 juin vers 15
heures, des policiers en civil l’ont en
effet appréhendé alors qu’il visitait la
cathédrale de Cordoue.
Selon les autorités judiciaires de
Córdoba, Bahar faisait l’objet d’un
mandat d’amener international lancé par
la Turquie à la fin du mois de mai…
La justice espagnole ayant 72 heures
pour justifier une prolongation de sa
détention, B. Kimyongür a été transféré
hier après-midi à Madrid. Ce mercredi,
il passera devant l’Audience nationale,
une juridiction spéciale dont les juges
sont directement nommés par le pouvoir
politique.
Tant que ne seront pas exactement
connues les allégations contenues dans
le mandat d’arrêt délivré par Ankara, le
défenseur de Bahar –l’avocat madrilène
Gonzalo Boye (spécialisé dans les
problèmes d’extradition)– ne pourra
préciser les éléments de droit fondant
une demande de libération immédiate pour
notre camarade. D’autant que cette
première audience, devant l’Audience
nationale, n’aura aucun caractère
délibératif : elle sera essentiellement
consacrée à des problèmes de pure forme.
Bahar Kimyongür va donc devoir rester en
prison, pendant plusieurs semaines,
avant qu’une éventuelle procédure soit
engagée sur le fond. Un véritable
scandale !
On s’en souvient. Le même piège avait
déjà été utilisé, avec la complicité
active des autorités belges, lesquelles
s’étaient empressées de donner bonne
suite à un mandat d’arrêt lancé par la
Turquie en 2006. Le 28 avril de cette
année-là, Bahar avait été littéralement
kidnappé par la police hollandaise et
détenu en prison 66 jours durant. Après
deux grèves de la faim pour protester
contre son arrestation illégale et les
fouilles à nu dont il était
systématiquement victime, Kimyongür
avait finalement été innocenté par la
Chambre d’extradition de La Haye
–celle-ci ayant littéralement pulvérisé
les motivations infondées et mensongères
avancées par la justice turque.
Coïncidences ? Ce n’est sans doute pas
le simple fait du hasard. Le nouveau
mandat d’amener, qui a permis
l’arrestation de Bahar en Espagne, a été
délivré le 28 mai 2013.
Cinq jours auparavant, la ministre de
l’Intérieur Joëlle Milquet se trouvait à
Ankara pour «renforcer la
collaboration en matière de lutte contre
le terrorisme». Y a-t-il un lien
entre ces deux événements ? Il ne faut
pas forcément être un progressiste
des plus radical pour oser se poser
la question. Car nul n’était sans savoir
que, depuis des mois, le citoyen belge
Bahar Kimyongür tentait d’éclairer
l’opinion –à contre-courant des grands
médias– sur la réalité du conflit en
Syrie, un conflit largement
instrumentalisé par le gouvernement
Erdogan lequel apporte un appui
politique, logistique et militaire aux
forces combattantes islamistes les plus
hystériques.
Sans parler de la manière dont le
gouvernement AKP entend régler son
compte à la contestation démocratique
qui traverse présentement la société
turque, il serait ignoble –de la part
des autorités belges– de ne rien
entreprendre et d’avaliser l’extradition
de Bahar Kimyongür vers les prisons
ottomanes. Où on peut imaginer le sort
qui l’y attendrait.
C’est pourquoi, le Comité pour la
Liberté d’Expression et d’Association
s’adresse à tout un chacun.
Dès ce mercredi 19 juin, à 16
heures 30, donnons-nous rendez-vous
devant le ministère des Affaires
Etrangères (rue des Petits Carmes, entre
la Porte de Namur et le Sablon).
Et exigeons «la libération
immédiate de Bahar !»…
Le Comité pour la Liberté
d’Expression et d’Association
N.B. Dans sa qualité de
Directeur pour la Belgique de
l'organisation suisse «Institut
international pour la paix, la justice
et les droits de l’Homme (IIPJHR)»,
Bahar Kimyongür joue un rôle très actif
dans l'aide des familles belges à
retrouver leurs enfants partis sur le
front syrien. [Lire]
Par ailleurs, Bahar Kimyongür a joué un
rôle actif dans la solidarité envers les
manifestants turcs à Istambul et
ailleurs en Turquie, se trouvant,
d'ailleurs, parmi ceux qui ont appellé à
une manifestation de solidarité avec les
démocrates turcs le samedi 1er juin à
Bruxelles. [Lire]
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