(14 février 2007)
Pendre les entrailles de l'Irak
Arrêtez les exécutions !
Wassan Talib, 31 ans, Zainab Fadhil, 25 ans, et Liqa Omar
Muhammad , 26 ans, font face à une exécution imminente en
Irak, toutes accusées d' "offenses envers le bien-être
public" par un gouvernement qui ne peut même pas fournir
l'électricité mais qui remplit les rues de cadavres. Toutes
sont dans la prison de Al-Kadhimiya à Bagdad. Deux ont de
jeunes enfants à leurs côtés. La fillette de 1 ans de Liqa
est née en prison. Les trois femmes nient les accusations portées
contre elles pour lesquelles elles risquent la pendaison.
Le paragraphe 156 du Code pénal irakien, en vertu duquel elles
ont été jugées, dit: "Toute personne qui commet
volontairement un acte avec l'intention de violer l'indépendance
du pays ou son unité ou la sécurité de son territoire et dont
l'acte par sa nature, mène à cette violation est passible de
la peine de mort". Le gouvernement "fantoche"
irakien accuse ces femmes de ses propres crimes.
Aucune des trois femmes n'a eu la permission de voir un avocat.
Elles ont subi des procès qui sont illégaux en vertu du droit
international. Toutes trois sont des prisonnières de guerre
dont les droits sont protégés en vertu de la Troisième
Convention de Genève. Leur exécution ne serait pas seulement
illégale et sommaire, elle serait totalement immorale. A
travers le monde, la civilisation méprise la peine de mort
pendant que les dirigeants féodaux de l'Irak présentent les exécutions
comme un spectacle public.
Dans un pays où il n'y a de toute évidence ni Etat ni système
judiciaire, l'occupation et son gouvernement fantoche utilisent,
comme tous les régimes répressifs à travers l'histoire, de
faux tribunaux pour exterminer leurs opposants. Aucun jugement légal
ne peut être émis alors que les conditions civilisées pour
une procédure équitable ne sont pas en place, la moindre étant
la présence et la sécurité des avocats.
Les femmes irakiennes témoignent de la vie de la nation
irakienne. Par contre, le gouvernement installé par les
Etats-Unis, par ses tendances rétrogrades, n'impose qu'une
culture de mort. Alors que l'Irak était l'état le plus
progressiste de la région concernant les droits de la femme,
avec l'invasion étatsunienne, toute cette législation de
protection a été annulée. Les Etats-Unis et leurs
conspirateurs locaux, en créant des centaines de milliers de
veuves et en réduisant la vie en Irak à une lutte pour la
simple survie, ont placé les femmes en ligne de mire, et
maintenant sur la potence.
Les femmes sont toujours les premières et les dernières
victimes de la guerre. Nous célébrons les innombrables actes
de résistance des femmes irakiennes, que ce soit leur résilience
face à une culture de viol, de torture et de meurtre par les
forces étasuniennes et irakiennes, leur courage de continuer à
donner la vie au cœur d'un génocide sponsorisé par l'Etat,
leur dignité alors qu'elles essaient de maintenir un semblant
de normalité pour leurs enfants et leur famille, leur courage
alors qu'elles enterrent leur mari, leurs fils, leurs filles ou
leurs frères, ou en action directe contre une occupation
militaire illégale et dont l'échec est patent.
Nous réclamons la libération de Wassan, Zainab et Liqa et de
tous les prisonniers politiques en Irak. Nous demandons à toute
personne, organisation, parlement, travailleur, syndicat et Etat
de cesser de reconnaître ce gouvernement irakien pro-
occupation et sectaire. Nous appelons à des protestations immédiates
devant toutes les ambassades irakiennes à travers le monde. Il
n'y a pas d'honneur à assassiner les femmes. L'occupation est
la plus haute forme de dictature. Ce ne sont pas ces trois
femmes qui devraient être poursuivies : c'est ce gouvernement
et ses maîtres et bailleurs étrangers.
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