Mohammed Khatib, défenseur inlassable des
droits de son village dont les terres sont volées par la
colonisation illégale que mène Israël et le mur de
spoliation qu’il continue d’y construire en violation du
droit international, avocat infatigable de la lutte non
violente et inventeur créatif de formes nouvelles de cette
lutte, a été kidnappé chez lui par les soldats de
l’occupant.
Cette arrestation montre bien à la fois
le refus obstiné de la paix par l’occupant israélien de la
Palestine et la peur qu’il ressent devant cette forme de
lutte qu’il ne sait pas arrêter.
Nous devons faire libérer Mohammed
Khatib et tous les résistants qui comme lui se battent pour
le droit et pour leurs droits, contre l’occupation et la
colonisation.
Envoyons des lettres
à l’ambassade d’Israël en France, avec copie au Ministre des
Affaires étrangères français.
Ambassade
d’Israël 3 rue Rabelais
75008 PARIS fax : 01 40 76 55 55
information@paris.mfa.gov.il
Ministère
des Affaires Etrangères
37 quai d’Orsay 75007 PARIS Pour écrire, allez sur le site
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/na...
Exigeons que le droit prévale sur la
violence de l’occupation.
Une militante canadienne de la solidarité
avec le peuple palestinien a pu rencontrer Mohammed dans la
prison d’Oger (située illégalement en Cisjordanie occupée).
Voici ce qu’elle écrit aux Anarchistes contre le Mur qui
appuient les villageois de Bil’in dans leur résistance
populaire non violente :
Chers amis et camarades,
Je reviens de la prison d’Ofer où j’ai pu
rencontrer notre cher ami Mohammed Khatib .
Il me demande de vous envoyer ce message,
en amitié, en remerciement et en solidarité.
Ca a pris du temps ce matin à Ofer et
nous avons eu de la « chance » de passer une heure à parler
ensemble (à travers une vitre et par téléphone, remarquez).
Ma première préoccupation était sa santé, il y a eu des
rumeurs de grippe porcine à Ofer et sa femme et ses amis
voulaient être sûrs qu’il n’est pas malade. Mohammed m’a
rassurée, il va bien. Mais il est inquiet car la grippe dans
la prison ne semble pas une grippe banale et les malades ne
sont mis à l’écart des autres et ne reçoivent pas de
traitement approprié (seulement de l’Acamol !). Il dit aussi
qu’il n’y a pas assez de vaisselle et de couverts aussi les
détenus doivent les partager (ils risquent ainsi de tomber
malades, grippe porcine ou pas). Pour l’instant il fait avec
des verres en plastique.
Nous parlons aussi de sa détention et il
reconnaît qu’elle peut durer plus que cette semaine et demi.
Mais pour lui cela fait partie de la lutte - une épreuve de
plus dans une lutte qui ne s’éteindra pas et un nouveau
chapitre dans sa vie et ses expériences (et un chapitre de
plus dans le livre qu’il écrit).
Après des années d’amitié et notre
tournée au Canada, il arrive encore à me surprendre. Il n’a
pas grand chose à lire en prison mais il a trouvé récemment
un vieux numéro de Haaretz en anglais avec une photo de la
manifestation de Bil’in, le premier vendredi de juillet,
quand les manifestants avaient levé le drapeau de la
conférédation que la nation Mowhawk leur avait offert lors
de notre visite dans la réserve Akwasasne à la frontière
entre la Canada et les Etats-Unis, en échange du drapeau
palestinien qui fut planté là- bas. Bien que la photo date
d’avant son arrestation, ça lui a fait plaisir et l’a
ragaillardi, et ça lui a donné l’occasion de s’entraîner à
lire en anglais, ce qu’il apprécie.
Je lui ai donné des nouvelles de ce qui
se passe sur le terrain, de sa famille, du village et des
militants comme Neta Golan – des réseaux de solidarité
internationale, des dons de soutien, de la pression
politique. Il est satisfait que le projet de la Conférence
de Bil’in de créer un réseau international prenne finalement
forme sur le terrain même si les circonstances ne sont pas
excellentes.
Je lui ai raconté la visite dimanche
dernier au village de 3 parlementaires canadiens. Visite
réussie. Ils lui ont exprimé leur solidarité, en tant qu’élu
comme eux, et sont indigné qu’il ait été arrêté pour des
raisons politiques.
Je lui ai donné des nouvelles du monde.
Je lui ai lu une belle lettre de Michael Sfard, et lui ai
donné les salutations de dizaines de personnes, d’ Israël au
Canada. Il vous en renvoie dix fois plus !
Il répète à l’envie qu’il va bien, qu’on
ne doit pas s’inquiéter. Il ne souffre pas et ne s’ennuie
pas. Il s’emplit l’esprit d’images de Bil’in et de la lutte
et voit le temps qu’il doit passer ici comme une sorte de
« vacance » qui lui permet de réfléchir et de trouver de l’
inspiration. Dans sa tête il écrit de nouvelles pages de son
livre. Il dort et mange correctement. Ce qui lui manque,
c’est le narguilé qu’on ne lui laisse pas fumer (il est bien
content de ne pas être fumeur !).
Il a confiance, il pense que ça va
s’arranger parce qu’il n’a rien fait de mal et n’a rien à
cacher. Il dit qu’il a eu de la chance de ne pas être arrêté
jusqu’à maintenant et que ce n’est qu’une question de temps.
Ca ne va pas le décourager et il espère que ça ne va pas
NOUS décourager.
Il espère que les gens viendront à
l’audience au tribunal jeudi et que la manifestation de
vendredi sera massive.
Je lui dis en partant de tenir bon. Il me
dit la même chose. C’est un combat commun, après tout.
Emily