Appel des chercheurs
Appel pour la libération de Clotilde Reiss
Clotilde Reiss
Dimanche 9 août 2009
Le partage des connaissances, au-delà des frontières
nationales, constitue un processus fondamental dans
l’élaboration du savoir. La mobilité des étudiants et des
chercheurs est garante de cette logique intellectuelle basée sur
la découverte de l’autre. La coopération scientifique à un
niveau international doit dès lors transcender les clivages et
les crises politiques afin de répondre à cette nécessité
d’échange culturel et scientifique.
Nous nous réjouissons qu’actuellement près de 2000 étudiants
iraniens aient choisi la France pour poursuivre leurs études et
leurs recherches dans tous les domaines, y compris en sciences
sociales. Trop rares sont au contraire les étudiants et
universitaires français ou non iraniens qui s’intéressent à
l’Iran du passé et du présent ; le risque est de voir le pays
pâtir d’une méconnaissance qui est source d’incompréhensions
néfastes et de propos simplificateurs.
Nous tenons dès lors à souligner combien il est important que
des étudiants et chercheurs puissent mener des études de terrain
en Iran. Leur présence constitue la garantie de connaissances et
de relations interculturelles solides, bénéfiques aussi bien
pour le pays d’accueil que pour le pays d’origine des
chercheurs. Les universitaires font un travail somme toute
ordinaire mais cependant essentiel, en cherchant à connaître les
cultures et les sociétés du monde.
Nous, étudiants, doctorants, chercheurs et professeurs
familiers de l’Iran, tenons à exprimer notre profonde inquiétude
suite à l’arrestation de Clotilde Reiss, notre amie et collègue,
détenue depuis le 1er juillet 2009 à la prison d’Evin (Téhéran).
Clotilde a consacré l’entièreté de son parcours académique à
l’étude de la langue persane et de la culture iranienne. Son
travail l’a donc naturellement amenée à séjourner en Iran afin
d’y effectuer les indispensables recherches de terrain. Après
avoir soutenu son mémoire de Master portant sur l’enseignement
primaire de l’histoire-géographie en Iran, elle a accepté – quoi
de plus banal ? – le poste de lectrice de français que lui avait
proposé l’Université d’Ispahan. Emprisonner une étudiante parce
qu’elle cherche à comprendre l’Iran et la culture iranienne est
absurde et va à l’encontre de l’entente mutuelle, du respect des
peuples et de la paix. Pour toutes ces raisons, nous appelons
vivement à la libération de Clotilde Reiss.
Le blog de soutien à
Clotilde Reiss
Groupe de soutien Facebook
|