La France en prise au terrorisme
de ses propres alliés de l’Otan
Thierry Meyssan
Attentat
sur les Champs-Élysées, le 20 avril
2017.
Vendredi 21 avril 2017
La France vient d’être la cible d’un
nouvel attentat terroriste, à trois
jours du premier tour de l’élection
présidentielle. Pour Thierry Meyssan,
Paris doit cesser de raconter des
sornettes et prendre la mesure des
événements : le terrorisme international
—auquel il participe— est commandité et
instrumenté jusque contre lui par
certains de ses alliés au sein de
l’Otan.
Au début 2017, nous
avons été informés que des jihadistes
préparaient des actions pour contraindre
la France et l’Allemagne à repousser
leurs élections. Il n’était pas clair :
s’il
s’agissait de repousser l’élection
présidentielle française (avril-mai) ou
les élections législatives française
(juin) ou les deux ;
si
la France était une cible en soi, ou si
les actions menées en France devaient
être une préparation aux futures actions
contre l’Allemagne.
Parmi les candidats à l’élection
présidentielle, seuls François Fillon et
Marine Le Pen dénoncent le soutien
apporté aux Frères musulmans. Le premier
en a même fait un des thèmes récurrents
de sa campagne.
Nous avons alerté nos lecteurs de ce
que les campagnes de presse et les
affaires de Justice lancées contre
Donald Trump aux États-Unis et contre
François Fillon en France étaient
commanditées par les mêmes groupes. Nous
écrivions que selon MM. Trump & Fillon,
« il ne sera pas possible de
restaurer la paix et la prospérité sans
en finir d’abord avec l’instrumentation
du terrorisme islamique, sans libérer le
monde musulman de l’emprise des
jihadistes, et sans aller jusqu’à
attaquer la matrice du terrorisme : les
Frères musulmans » [1]
À l’époque, les Français, croyant à
tort que les Frères musulmans forment
une tendance au sein de la religion
musulmane, ne réagirent pas. Par la
suite, j’ai publié un livre,
Sous nos yeux. Du 11-Septembre à Donald
Trump, dont la seconde partie
expose en détail pour la première fois
ce qu’est cette organisation secrète,
créée et contrôlée par le MI6, les
services secrets britanniques. C’est
cette Confrérie, qui depuis la Seconde
Guerre mondiale a tenté de transformer
l’islam sunnite en un instrument
politique. C’est d’elle dont est issue
la totalité des leaders des groupes
jihadistes, d’Oussama Ben Laden à Abou
Bakr al-Baghdadi.
Le 26 février, François Fillon
publiait sans explication un communiqué
qui fut largement critiqué :
« Nous sommes dans une situation
inédite : à deux mois de l’élection
présidentielle, nous vivons dans une
situation de quasi guerre civile qui
vient perturber le cours normal de cette
campagne (…) Je rappelle que nous sommes
en état d’urgence et pourtant, le
gouvernement laisse faire (…)
Aujourd’hui, en tant qu’ancien Premier
ministre, en tant qu’élu de la Nation,
j’accuse solennellement le Premier
ministre et le gouvernement de ne pas
assurer les conditions d’un exercice
serein de la démocratie. Ils portent une
très lourde responsabilité en laissant
se développer dans le pays un climat de
quasi guerre civile qui ne peut que
profiter aux extrêmes (…) Quels que
soient les candidats, ils doivent avoir
le droit de s’exprimer et le
gouvernement doit prendre des mesures
pour que les casseurs et les ennemis de
la démocratie cessent de perturber cette
campagne présidentielle » [2].
Le 17 avril, la Police nationale
informait les quatre principaux
candidats de menaces sur leur sécurité
et renforçait leur protection.
Le 18 avril, M. (29 ans) et Clément
B. (23 ans) ont été arrêtés alors qu’ils
préparaient un attentat lors d’un
meeting en faveur de François Fillon.
Le 20 avril, un policier a été tué et
deux autres grièvement blessés lors d’un
attentat sur les Champs-Élysées.
François Fillon et Marine Le Pen ont
annulé leurs déplacements prévus le 21
avril. Suivant le mouvement et bien
qu’il n’y ait aucune réelle menace le
concernant, Emmanuel Macron a fait de
même.
La responsabilité du
prochain président de la République
française
La sécurité des Français sera au
centre du prochain quinquennat. Cette
question est d’autant plus difficile que
les récents attentats terroristes commis
sur le sol français ont impliqué trois
de nos alliés de l’Otan : l’État profond
US, le Royaume-Uni et la Turquie.
J’ai abondamment traité la question
des attentats de Paris (13 novembre
2015) et de Bruxelles (22 mars 2016). [3].
Dans mon dernier livre j’ai indiqué que
si ces attentats ont été revendiqués par
le président Recep Tayyip Erdoğan et sa
presse, ils ont été réalisés par « des
commandos distincts, à l’exception d’un
opérateur commun, Mohammed Abrini du MI6 »
(p. 231) [4].
Depuis des années, les présidences
successives de Nicolas Sarkozy et
d’Alain Juppé et celle de François
Hollande et de Laurent Fabius ont caché
leurs activités criminelles aux Français
et la conséquence de ce qu’ils ont
semé : le terrorisme intra muros.
Il est absurde de croire qu’Al-Qaïda
et Daesh puissent disposer de tant
d’argent et d’armes sans le soutien de
grands États. Il est absurde de croire
que la France ait pu participer à
l’opération de remodelage du
« Moyen-Orient élargi » sans en subir
les contre-coups. Il est absurde de
croire qu’il soit simple de lutter
contre le terrorisme international quand
il est commandité par nos propres alliés
au sein de l’Otan.
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