Amérique latine
Comment « Le Monde » invente
la « répression » au Venezuela
Thierry Deronne
Caracas en
mai
Samedi 20 mai 2017
Mettons-nous dans la peau d’un habitant
de la planète qui n’aurait que les
médias pour s’informer sur le Venezuela
et à qui jour après jour, on parlerait
de « manifestants » et de
« répression ». Comment ne pas
comprendre que cette personne croie que
la population est dans la rue et que le
gouvernement la réprime ?
Mais il n’y a pas
de révolte populaire au Venezuela.
Malgré la guerre économique la grande
majorité de la population vaque a ses
occupations, travaille, étudie, survit.
C’est pourquoi la droite organise ses
marches au départ des quartiers riches.
C’est pourquoi elle recourt à la
violence et au terrorisme, dont les
foyers sont localisés dans les
municipalités de droite. ll y a 90 pour
cent de quartiers populaires au
Venezuela. On comprend l’énorme hiatus :
les médias transforment les îles
sociologiques des couches aisées
(quelques % du territoire) en
« Venezuela ». Et 2% de la population en
« population ». (1)
Le 12 mai
l’ex-présidente argentine Cristina
Fernández, après Evo Morales, a dénoncé
« la violence utilisée au Venezuela
comme méthodologie pour arriver au
pouvoir, pour renverser un gouvernement »
(2). Depuis l’Équateur, l’ex-président
Rafael Correa a rappelé que « le
Venezuela est une démocratie. C’est par
le dialogue, avec les élections, que
doivent se régler les divergences. De
nombreux cas de violences viennent
clairement des partis d’opposition »
(3). C’est aussi la position du
Caricom, qui regroupe les pays des
Caraïbes (4). Le Pape François a dû
pousser les évêques du Venezuela qui
comme dans le Chili de 1973 traînaient
les pieds face au dialogue national
proposé par le président Maduro (5). Ce
dernier a par ailleurs confirmé la tenue
du scrutin présidentiel légalement prévu
en 2018.
Depuis la
disparition d’Hugo Chavez en 2013, le
Venezuela est victime d’une guerre
économique qui vise à priver la
population des biens essentiels,
principalement les aliments et les
médicaments. La droite locale renoue
avec certains éléments de la stratégie
mise en place jadis au Chili par le
tandem Nixon-Pinochet, en clair
provoquer l’exaspération des secteurs
populaires jusqu’au débordement de rage
et légitimer la violence. Selon le
rapport budgétaire 2017 mis en ligne
sur le site du Département d’Etat
(6), 5,5 millions de dollars ont été
versés aux “sociétés civiles” du
Venezuela. Le journaliste vénézuélien
Eleazar Diaz Rangel, directeur du
quotidien Ultimas Noticias
(centre-droit) a révélé des extraits du
rapport que l’amiral Kurt Tidd, chef
du Southern Command, a envoyé au Sénat
US : « avec les facteurs politiques
de la MUD (coalition vénézuélienne de
l’opposition) nous avons mis au point un
agenda commun qui comprend un scénario
abrupt combinant des actions de rue et
l’emploi dosifié de la violence
armée sous l’angle de l’encerclement et
de l’asphyxie« . (7)
La phase
insurrectionnelle implique d’attaquer
des services publics, des écoles, des
maternités (El Valle, El Carrizal) et
des établissements de santé, barrer les
rues et les principales artères
routières pour bloquer la distribution
des aliments et paralyser l’économie. A
travers les médias privés, majoritaires
au Venezuela, la droite appelle
ouvertement les militaires a mener un
coup d’État contre le président élu (8).
Plus récemment les bandes paramilitaires
colombiennes passent du rôle de
formatrices a un rôle plus actif : le
corps sans vie de Pedro Josué Carrillo,
militant chaviste, vient d’être retrouvé
dans l’État de Lara, portant les marques
de torture typiques au pays d’Uribe (9).
Malgré les
mortiers, armes à feu, grenades ou
cocktails Molotov utilisés par les
manifestants « pacifiques » (sans
oublier les mannequins de chavistes
pendus aux ponts, signature du
paramilitarisme colombien), la loi
interdit à la Police ou la Garde
Nationale d’user de leurs armes à feu.
Les manifestants de droite en profitent
pour pousser leur avantage, déverser
leur racisme sur les gardes ou
policiers, les provoquer à coups de jets
d’urine, d’excréments et de tirs à
balles réelles, guettant la réaction
pour les caméras de CNN. Les
fonctionnaires des forces de l’ordre qui
ont désobéi et qui se sont rendus
coupables de blessures ou de morts de
manifestants ont été arrêtés et
poursuivis en justice (10). Le fait est
que la grande majorité des victimes sont
des travailleurs qui allaient au boulot
ou en revenaient, des militants
chavistes ou des membres des forces de
l’ordre (11). C’est pourquoi le
« Monde » parle de morts en général
– pour que l’on croie qu’il s’agit de
« morts du régime ». Allonger la liste
des « morts » sert à augmenter l’appui
planétaire a la déstabilisation : il y a
dans ces meurtres, il est terrible de le
constater, un effet de commande
médiatique.
Tout manifestant
qui tue, détruit, agresse, torture,
sabote sait qu’il sera sanctifié par les
médias internationaux. Ceux-ci sont
devenus un encouragement à poursuivre le
terrorisme. Toute mort, tout sabotage
économique seront attribués au
« régime » y compris à l’intérieur du
Venezuela où les médias, comme
l’économie elle-même, sont
majoritairement privés. Que la
démocratie participative qu’est le
Venezuela tente de se défendre comme
doit le faire tout État de Droit, et
elle sera aussitôt dénoncée comme
« répressive ». Qu’elle ose punir un
terroriste, et celui-ci deviendra
ipso facto un « prisonnier
politique ». Pour le journaliste et
sociologue argentin Marco Teruggi « pour
une intervention au Venezuela, le
Gouvernement des États-Unis a des
conditions plus favorables que celle
qu’il avait pour bombarder la Libye si
on tient compte du fait que l’Union
Africaine avait condamné cette
intervention presque à l’unanimité. (..)
Tout dépend de la capacité de la droite
à soutenir longtemps un bras de fer dans
la rue en tant qu’espace politique. D’où
l’importance de maintenir la caisse de
résonance médiatique internationale»
(12).
Exemple sordide de
cette alliance : le 5 mai 2017, à l’aide
d’une photo digne d’un ralenti
hollywoodien (mais qui n’est pas celle
de la victime) « Le Monde » dénonce « la
mort d’un leader étudiant tué lors des
protestations contre le projet du
président Maduro de convoquer une
assemblée constituante ». Or la
victime, Juan (et non José comme l’écrit
« le Monde ») Bautista Lopez Manjarres
est un jeune dirigeant étudiant
révolutionnaire. Il a été assassiné par
un commando de droite alors qu’il
participait a une réunion de soutien au
processus d’assemblée constituante lancé
par le président Nicolas Maduro :
« Le Monde »
mentionne aussi la réaction du chef
d’orchestre Gustavo Dudamel, en tournée
à l’étranger, qui demande que « cesse la
répression » à la suite de la mort d’un
jeune violoniste, Armando Cañizales. Or
ce musicien n’a pas été victime de la
répression mais, lui aussi, d’un
projectile tiré des rangs de la droite.
Armando
Cañizales
Le journal espagnol
La Vanguardia, bien que virulent
opposant a la révolution bolivarienne,
l’admet exceptionnellement sous la plume
de son envoyé spécial Andy Robinson : « De
même qu’à d’autres moments de cette
crise le storytelling d’une jeunesse
héroïque massacrée par la dictature
bolivarienne ne colle pas dans le cas
d’Armando Cañizales. (..) Il est
pratiquement sûr que le projectile n’a
pas été tiré par la police mais par les
manifestants eux-mêmes. Il est notoire
que certains d’entre eux ont fabriqué
des armes artisanales pour les
affrontements quotidiens avec la police»
(13).
La réaction rapide
de Mr. Dudamel est représentative des
personnalités artistiques – nombreuses,
on peut mentionner Ruben Blades ou René
du groupe Calle 13 – subissant la forte
pression du dispositif médiatique de
leurs pays, contraintes de faire des
déclarations pour satisfaire l’opinion
publique convaincue à 99 % par les
médias qu’il faut dénoncer la
« répression au Venezuela ».
Le 16 mai, « Le
Monde » dénonce « la mort d’un jeune
de 17 ans, blessé par balle lors d’un
rassemblement contre le président Maduro »
(article ci-dessus). C’est faux.
L’enquête montre que Yeison Natanael
Mora Castillo a été tué par un
projectile identique à celui utilisé
pour assassiner le violoniste Cañizales.
Il ne participait pas davantage à un
rassemblement anti-Maduro. Ses parents
sont membres d’une coopérative en lutte
pour récupérer un latifundio de sept
mille hectares, subissant depuis
longtemps les attaques du grand
propriétaire. Ils ont porté plainte
contre les organisateurs de la marche de
l’opposition et dans une interview au
journal local Ciudad Barinas ont
dénoncé la manipulation internationale
de l’assassinat de leur fils, imputé
faussement au gouvernement Maduro. (14)
Yeison
Natanael Mora Castillo
Imputer
systématiquement au gouvernement
bolivarien les assassinats commis par la
droite, c’est tout le « journalisme » de
Paulo Paranagua. Le 21 avril déjà, il
impute aux collectifs chavistes la mort
d’un étudiant de 17 ans, Carlos Moreno,
tué d’une balle dans la tête, tout comme
celle de Paola Ramirez Gomez, 23 ans.
Double mensonge. Selon la famille de
Carlos Moreno, l’adolescent ne
participait à aucune manifestation et se
rendait a un tournoi sportif. Son
assassin vient d’être arrêté : il s’agit
d’un membre de la police d’Oscar Oscariz,
maire de droite de la municipalité de
Sucre. Le journal d’opposition Tal
Cual en a rendu compte (15). Quant à
la deuxième victime mentionnée par
Paranagua, Paola Rodríguez, son assassin
a été arrêté également par les autorités
: il s’agit d’Iván Aleisis Pernía, un
militant de droite.
Certes le
« quotidien vespéral des marchés » n’est
pas seul à mentir de manière aussi
sordide dans ce « combat pour la
liberté ». La Libre Belgique, le
New York Times, France-Culture,
El Pais, Le Figaro ou même
Mediapart sont autant de robots
de la vulgate mondiale. Cette invention
de « la répression » est d’autant plus
facile que l’image archétypale du
manifestant matraqué par un garde
national est gagnante d’avance lorsqu’on
est privé d’accès au hors-champ de
l’image. Loin du Venezuela, seuls les
happy few flaireront la mise en
scène où des jeunes sont entraînés,
armés, payés pour provoquer les forces
de l’ordre et produire « l’image »
nécessaire. La concentration planétaire
des médias et la convergence croissante
des réseaux sociaux avec les médias
dominants fait le reste, fixant
l’imaginaire de la gauche comme de la
droite.
On verra ainsi des
« insoumis » politiquement se soumettre
médiatiquement et ajouter sans le savoir
leur petite pierre à la campagne
mondiale :
Et ci-dessous le
retweeteur de cette belle affiche
n’imagine sans doute pas la supercherie
qui se cache derrière l’Anonymous
vénézuélien. Cette capacité de l’extrême
droite d’emprunter au mouvement
alternatif mondial certains de ses
symboles pour capitaliser un appui est
décryptée ici :
« Quand tombe le masque de Guy Fawkes de
l’opposition vénézuélienne » (16)
Bref, comme si
l’histoire de la propagande et des
guerres ne nous avait rien appris, nous
retombons sans cesse dans la nasse.
Malcolm X avait prévenu : « si vous n’y
prenez garde, les médias vous feront
prendre les victimes pour les bourreaux
et les bourreaux pour les victimes ». En
transformant les violences de l’extrême
droite en « révolte populaire », en
rhabillant en « combattants de la
liberté » des assassins nostalgiques de
l’apartheid des années 90, c’est d’abord
contre les citoyens européens que
l’uniformisation médiatique sévit : la
majorité des auditeurs, lecteurs et
téléspectateurs appuient sans le savoir
une agression visant à renverser un
gouvernement démocratiquement élu. Sans
démocratisation en profondeur de la
propriété des médias, la prophétie
orwellienne se fait timide. Le Venezuela
est assez fort pour empêcher un coup
d’État comme celui qui mit fin à l’Unité
Populaire de Salvador Allende mais la
coupure croissante de la population
occidentale avec le monde se retournera
contre elle-même.
Micro-manuel
d’auto-défense
face à la déferlante
médiatique.
« Le
Venezuela est un « régime dictatorial».
Faux. Depuis 1999, le Venezuela
bolivarien a organisé un nombre record
de scrutins (25), reconnus comme
transparents par les observateurs
internationaux. Selon l’ex-président du
Brésil Lula da Silva, il s’agit d’un
“excès de démocratie”. Pour Jimmy Carter
qui a observé 98 élections dans le
monde, le Venezuela possède le
meilleur système électoral du monde.
En mai 2011 le rapport de la canadienne
Fondation pour l’Avancée de la
Démocratie (FDA) a placé le système
électoral du Venezuela à la première
place mondiale pour le respect des
normes fondamentales de démocratie.
L’ONG chilienne LatinoBarometro a
établi dans son rapport 2013 que le
Venezuela bat les records de confiance
citoyenne dans la démocratie en Amérique
Latine (87 %) suivi de l’Équateur (62 %)
et du Mexique (21 %). Le président
Nicolás Maduro vient de lancer un
processus constituant participatif
auquel participent tous les secteurs
sociaux et a réaffirmé que des élections
présidentielles auront lieu en 2008
comme le stipule la loi.
« Il n’y pas
de liberté d’expression au Venezuela ».
Faux. Sur les plus de 1000 stations de
radio et chaînes de télévision
auxquelles l’État a accordé
l’autorisation d’émettre, 67% sont
privées (la grande majorité opposées à
la révolution bolivarienne), 28% sont
aux mains des communautés mais ne
transmettant que sur une échelle
strictement locale et 5% sont propriété
de l’État. Sur les 108 journaux qui
existent, 97 sont privés et 11 publics.
67% de la population vénézuélienne a
accès à internet. Cette plate-forme
dominante des médias privés renforcée
par le réseau des transnationales joue
un rôle crucial dans la désinformation
au service de la déstabilisation. Pour
un dossier détaillé et chiffré de ce
paysage médiatique, voir « François
Cluzel ou l’interdiction d’informer sur
France-Culture » (17)
« Il y a des
prisonniers politiques au Venezuela ».
Faux. A moins de considérer comme
« prisonniers politiques » les assassins
du parti d’extrême droite Aube Dorée
emprisonnés en Grèce. Dans un État de
Droit, qu’il s’appelle France ou
Venezuela, être de droite ne signifie
pas être au-dessus des lois ni pouvoir
commettre impunément des délits tels
qu’assassinats, attentats à la bombe ou
corruption. Ce n’est pas pour leurs
opinions politiques mais pour ce type de
délits que des personnes ont été jugées
et emprisonnées. Dans la pratique on
observe d’ailleurs un certain laxisme de
la justice. Selon la firme privée de
sondages
Hinterlaces, 61 % des vénézuéliens
considèrent que les promoteurs des
violences et des actes de terrorisme
devraient répondre de leurs actes devant
un tribunal (18)
Rappelons que les
leaders actuels de la droite n’ont
jamais respecté les institutions
démocratiques : ce sont les mêmes qui en
avril 2002 avaient mené un coup d’État
sanglant contre le président Chavez,
avec l’aide du MEDEF local et de
militaires formés à la School of
Americas. Ce sont les mêmes qui ont
organisé les violences de 2013 à 2016.
Notons l’identité d’un de leur
principaux mentors : Alvaro Uribe, un
des plus grands criminels contre
l’humanité de l’Amérique Latine,
ex-président d’un pays gouverné par le
paramilitarisme et les cartels de la
drogue, qui possède les plus grandes
fosses communes du monde, qui compte
9500 prisonniers politiques, 60.630
personnes disparues au cours des 45
dernières années et qui depuis la
signature des accords de paix a repris
une politique sélective d’assassinat de
leaders sociaux et de défenseurs des
droits de l’homme. Pour une information
complète et en photos sur ces liens des
héros du « Monde » avec le
paramilitarisme colombien, lire «
Venezuela : la presse française lâchée
par sa source ? »,
https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/08/04/venezuela-la-presse-francaise-lachee-par-sa-source/
Thierry Deronne,
Venezuela, 20 mai 2017.
Notes
-
Lire
https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/02/22/brevissime-cours-de-journalisme-pour-ceux-qui-croient-encore-a-linformation/
-
Entretien intégral de Cristina
Kirschner avec Jorge Gestoso
https://www.youtube.com/watch?v=-WM6nD6hPu0
-
http://ambito.com/883274-tras-reunirse-con-michetti-correa-defendio-a-venezuela
. Voir aussi
http://www.telesurtv.net/news/Long-rechaza-injerencia-de-EE.UU.-en-asuntos-internos-de-Venezuela-20170518-0039.html
-
http://correodelorinoco.gob.ve/cancilleres-de-caricom-resaltan-solucion-pacifica-para-situacion-de-violencia-en-venezuela
-
http://www.ultimasnoticias.com.ve/noticias/politica/papa-francisco-dialogo-venezuela-afectado-la-division-la-oposicion/
-
https://www.state.gov/documents/organization/252179.pdf
(voir page 96)
-
http://www.southcom.mil/Portals/7/Documents/Posture%20Statements/SOUTHCOM_2017_posture_statement_FINAL.pdf?ver=2017-04-06-105819-923
-
Comme le reconnaît Julio Borges,
leader du parti d’extrême droite
Primero Justicia et actuel
président de l’Assemblée Nationale,
dans l’interview non complaisante
que lui fait le journaliste de la
BBC Stephen Sackur, le 19 mai 2017 :
http://bbc.co.uk/programmes/p052nsxd
-
http://tatuytv.org/index.php/noticias/duelo/3680-terrorismo-hallan-sin-vida-y-con-signos-de-tortura-a-militante-del-psuv-secuestrado-en-zona-opositora
-
Détails de plusieurs cas sur le site
du Parquet :
http://bit.ly/2ro4iXE ;
http://bit.ly/2qE9MNb ;
http://bit.ly/2q5RsbU ;
http://bit.ly/2rnNT5s
-
http://albaciudad.org/2017/05/lista-fallecidos-protestas-venezuela-abril-2017/
-
http://hastaelnocau.wordpress.com/2017/05/09/radiografia-de-la-violencia
-
http://www.lavanguardia.com/internacional/20170507/422343873153/violinista-muerto-venezuela-manifestaciones.html
-
http://www.desdelaplaza.com/poder/yeison-lo-mataron-manifestantes-la-mud-destacado/
-
http://www.talcualdigital.com/Nota/142708/detenido-polisucre-por-asesinato-de-estudiante-de-la-ucv-carlos-jose-moreno
-
https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/03/15/fauxccupy-sous-les-masques-de-guy-fawkes-de-lopposition-venezuelienne
-
https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/03/12/thomas-cluzel-ou-linterdiction-dinformer-sur-france-culture
-
http://hinterlaces.com/61-afirma-que-responsables-de-manifestaciones-violentas-deberian-ir-presos/
Reçu de l'auteur pour publication
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