Religion
Comment le Talmoud peut-il être à la
fois la référence des sionistes et des
Juifs anti-sionistes ?
Sionisme vs Judaïsme
Illustration : la toute première
page du Talmoud
Vendredi 18 avril 2014
Tous les Juifs Orthodoxes, sans aucune
exception, honorent la Torâh et le
Talmoud. Quand D.ieu nous a donné la
Torâh, Il nous a également donné des
explications des lois qui y sont
rapportées, afin qu'elles se
transmettent oralement de génération en
génération. Par exemple, la Torâh
interdit d'accomplir la moindre « Melâkhâh »
le Shabbâth, mais elle ne dit pas
exactement ce que désigne le terme « Melâkhâh. »
D.ieu a expliqué oralement à Moshé
Rabbénou (paix sur lui) que ce terme
désignait trente-neuf catégories
d'activités spécifiques qui sont
interdites le Shabbâth, du labourage
d'un terrain au fait de transporter un
objet d'un domaine à un autre. La Torâh
ordonne d'utiliser le « fruit du bon
arbre » durant la fête de Soukkoth, mais
ne dit pas de quel fruit elle parle. La
tradition orale explique que l'on parle
de l'Ethrog. La Torâh exige d'abattre un
animal de la façon qui nous a été
prescrite par Moshé. Or, nulle part elle
n'explique comment il faut le faire, car
cela a été transmis oralement. Si vous y
regardez de plus près, la majorité des
lois de la Torâh sont tout bonnement
impossible à mettre en application sans
de plus amples explications.
Ces explications furent transmises de
bouche à oreille et de maître à disciple
pendant près de 1500 ans, jusqu'aux
environs de l'an 200 de l’Ère Courante.
À cette époque-là, les Sages craignaient
qu'à cause de la persécution romaine et
de l'exil les lois et les traditions
finiraient par se perdre, et ils
décidèrent de les mettre par écrit.
Cette œuvre écrite fut appelée « Mishnâh »,
et est la colonne vertébrale du Talmoud.
Néanmoins, cette Mishnâh fut rédigée de
façon concise, ce qui pouvait rendre
difficile la compréhension de certaines
lois. Par conséquent, la Mishnâh fut
commentée et expliquée pendant près de
300 ans. À ce moment-là, tous les
commentaires et explications sur la
Mishnâh furent eux aussi mis par écrit,
là encore afin qu'ils ne se perdent pas.
Ces commentaires et explications sur la
Mishnâh sont ce qu'on appelle « Gemârâ. »
La Mishnâh et la Gemârâ forment ensemble
le « Talmoud », un terme qui signifie
« apprentissage, instruction. » Toute la
loi juive est basée sur le Talmoud, qui
est suivi par tous les Juifs
pratiquants. Le Talmoud nous donne les
définitions des expressions obscures
employées dans la Torâh et nous explique
comment respecter le Shabbâth, comment
abattre nos animaux, comment un animal
devient « Treif », comment les prières
quotidiennes doivent être organisées,
comment procéder aux conversions,
comment se déroulait les rituels dans le
Temple, quels sont les rites
s'appliquant à l'enterrement, comment se
comporter durant une période de deuil,
combien de temps dure la période de
deuil, comment organiser les relations
hommes-femmes, comment procéder aux
mariages et aux divorces, comment
éduquer nos enfants, comment partager un
héritage à la mort d'un parent, comment
se purifier d'une impureté, quelles sont
les lois qui se rapportent au commerce,
etc.
Le Talmoud est divisé en six livres
appelés « Sedarim » (ordres), qui sont
subdivisés en divers traités appelés « Massekhoth ».
Voici les six ordres et leurs traités :
Zera'im
|
Mo'ed
|
Nashim
|
-
Berâkhoth :
les lois relatives aux
bénédictions et à la prière
-
Peâh : les
lois relatives aux dons
faits aux pauvres, ainsi
qu'à la Tsedâqâh (charité)
-
Demai : les
lois relatives aux produits
sur lesquels la dîme
pourrait ne pas avoir été
prélevée
-
Kilayim :
les lois relatives aux
interdictions de mélanger
des graines hétérogènes dans
un champ, de croiser des
animaux d'espèces
différentes et de porter des
vêtements contenant un
mélange de laine et de lin
-
Shevi'ith :
les lois relatives aux
années de Shemitâh (repos de
la terre tous les sept ans)
-
Teroumoth :
les lois relatives aux dons
faits aux Kohanim et aux
Lewiim (Lévites)
-
Ma'aseroth :
les lois relatives aux dîmes
-
Ma'aser Sheni :
les lois relatives à la
seconde dîme et aux lois du
Revai
-
Hallâh :
les lois relatives au
prélèvement de la pâte mise
de côté pour le Kohen
-
'Orlâh :
les lois relatives aux
arbres fruitiers, dont les
fruits ne peuvent être
consommés durant les trois
premières années
-
Bikkourim :
les lois relatives aux
prémices des fruits que l'on
apportait au Temple
|
-
Shabbâth :
les lois relatives au
Shabbâth
-
'Erouvin :
les lois relatives aux
différentes sortes de 'Erouv
-
Pessahim :
les lois relatives à la fête
de Pessah
-
Sheqalim :
les lois relatives à la taxe
d'un-demi Sheqel à laquelle
tous les Israélites étaient
astreints pour l'entretien
et le fonctionnement du
Temple
-
Yomâ : les
lois relatives au jeûne et à
l'office de Yom Kippour
-
Soukkâh :
les lois relatives à la fête
de Soukkoth
-
Beitsâh :
les lois relatives à
l'observance des fêtes
appelées « Yâmim Tovim »
-
Rosh HaShânâh :
les lois relatives à la fête
de Rosh HaShânâh
-
Ta'anith :
les lois relatives aux jours
de jeûne
-
Megillâh :
les lois relatives à la fête
de Pourim
-
Mo'ed Qâtân :
les lois relatives à
Hol HaMo'ed (les
jours intermédiaires des
fêtes de Pessah
et Soukkoth)
-
Hagigâh :
les lois relatives aux trois
fêtes de pèlerinage et les
sacrifices qu'on y apportait
|
-
Yevâmoth :
les lois relatives au
mariage lévirat
-
Kethoubboth :
les lois relatives au
contrat de mariage, ainsi
qu'à la virginité, aux
relations intimes dans le
couple et aux obligations
des époux l'un envers
l'autre
-
Nedârim :
les lois relatives aux vœux
et aux serments
-
Nazir : les
lois relatives au vœu de
Naziréat
-
Sotâh : les
lois relatives à la femme
soupçonnée d'adultère, au
rituel de la Vache Rousse,
de la lecture septennale de
la Torâh par le Roi d'Israël
et aux bénédictions et
malédictions pour
l'obéissance ou la
désobéissance à la Torâh
-
Gittin :
les lois relatives au
divorce et au contrat de
divorce
-
Qiddoushin :
les lois relatives aux
différentes étapes du
mariage Juif, ainsi qu'aux
héritages
|
Neziqin
|
Qodâshim
|
Tohoroth
|
-
Bava Qâmâ :
les lois relatives aux
affaires civiles au niveau
des dommages et
compensations
-
Bava Metsia' :
les lois relatives aux
affaires civiles au niveau
des torts et de la propriété
des biens
-
Bava Bathrâ :
les lois relatives aux
affaires civiles au niveau
de la propriété des terrains
-
Sanhedrin :
les lois relatives au
système judiciaire, à
l'application de la peine de
mort et aux affaires
criminelles
-
Makkoth :
les lois relatives aux faux
témoins, aux villes de
refuge, ainsi qu'à la
punition de la flaggelation
-
Shevou'oth :
les lois relatives aux
différentes sortes de
serments et leurs
conséquences
-
'Edouyoth :
compilation de divers
témoignages permettant
d'illustrer les propos des
Sages et des principes de la
Halâkhâh
-
'Avodâh Zârâh :
les lois relatives à
l’idolâtrie et à
l'interaction entre les
Juifs et les idolâtres
-
Âvoth : une
compilation des
enseignements moraux
préférés des Sages
-
Horayoth :
les lois relatives Qorban
Hattâth communautaire
que l'on offrait en cas
d'erreurs majeures commises
par le Sanhedrin
|
-
Zevâhim :
les lois relatives aux
sacrifices des animaux
-
Menâhoth :
les lois relatives à
l'oblation
-
Houllin :
les lois relatives à
l'abattage rituel et à la
consommation de la viande
-
Bekhoroth :
les lois relatives à la
sanctification et au rachat
d'animaux et d'hommes
premiers-nés
-
'Erkhin :
lois relatives à la
consécration d'objets ou de
terrains pour le Temple
-
Temourâh :
les lois relatives à la
substitution d'un animal
consacré au Temple par un
autre animal
-
Kerithoth :
les lois relatives à
l'excommunication (Kâreth)
-
Me'ilâh :
les lois relatives à la
restitution d'objets
consacrés au Temple
-
Tâmid : les
lois relatives au Qorban
Tâmid
-
Middoth :
les lois relatives à la
construction et aux mesures
exactes du Second Temple
-
Qinnim :
les lois relatives aux cas
où des offrandes d'oiseaux
se sont mélangées
|
-
Kelim : les
lois relatives aux
ustensiles
-
Oholoth :
les lois relatives à
l'impureté des cadavres
-
Nega'im :
les lois relatives à la
Tsâra'ath
-
Pârâh : les
lois relatives à la Vache
Rousse
-
Tehoroth :
les lois relatives à la
pureté rituelle, à
l'impureté rituelle et à
l'impureté des aliments
-
Miqwaoth :
les lois relatives au Miqweh
(bain rituel)
-
Niddâh :
les lois relatives au cycle
menstruel de la femme
-
Makhshirim :
les lois relatives aux
liquides susceptibles de
rendre impurs les aliments
-
Zavim : les
lois relatives à l'homme qui
a eu un écoulement séminal
ou qui a contracté la
gonorrhée
-
Tevoul Yom :
les lois relatives à une
certaine forme d'impureté
lorsqu'on s'est trempé dans
un Miqweh mais que l'on
reste impur pour le reste de
la journée
-
Yâdayim :
les lois relatives aux
ablutions et à l'impureté
des mains
-
'Ouqtsim :
les lois relatives à
l'impureté extérieure des
fruits et légumes
|
Comme vous pouvez
le voir, le Talmoud est donc unes espèce
de législation de la vie quotidiennes du
Juif, que l'on appelle « Halâkhâh ». À
titre de comparaison, la Halâkhâh est
l'équivalent de ce que les Musulmans
appelleraient « Sharia ».
On entend et lit
souvent beaucoup de choses fausses sur
le Talmoud. Ces mensonges ont été
dénoncés et prouvées fausses depuis très
longtemps, mais persistent encore,
surtout dans le camp des non-Juifs « anti-sionistes »,
qui ne prennent pas la peine de vérifier
ce qu'ils lisent et affirment que le
Talmoud est la clé pour comprendre le
Sionisme, car les Sionistes ne feraient
rien d'autre qu'appliquer les
prescriptions du Talmoud, un livre qui
serait remplit de haine anti-juive, etc.
Reprenez à présent toutes les
affirmations anti-talmudiques qui
circulent sur Internet, et vous verrez
que les phrases que l'on prêtent au
Talmoud n'existent pas pour l'écrasante
majorité d'entre elles. Prenez par
exemple l'affirmation suivante : « Une
femme non-juive enceinte ne vaut pas
mieux qu'un animal enceinte. » Ceux
qui rapportent cette affirmation
prétendent que cette phrase apparaîtrait
dans le Talmoud, au traité Hoshen
HaMishpat 405. Premièrement, où
avez-vous vu dans la liste des traités
talmudistes susmentionnés un traité
appelé « Hoshen HaMishpat » ? Il
n'y a aucun traité du Talmoud appelé « Hoshen
haMishpat » ! Toute personne qui cite un
tel passage se tire une balle dans le
pied, car il ne provient pas du Talmoud !
Deuxièmement, les pages du Talmoud sont
numérotées d'une manière spécifique,
avec d'abord le nom du traité, suivi du
numéro de la page et de la lettre a (qui
désigne le recto de la page) ou b (qui
désigne le verso de la page). Non
seulement « Hoshen HaMispat » n'est pas
un traité du Talmoud, mais en plus la
référence donnée ne comporte pas de
lettre a ou b à la suite de la page,
montrant bien par-là que ce passage ne
provient absolument pas du Talmoud, mais
est une référence inventée de toute
pièce. Et enfin, le Talmoud est rédigé
en araméen, une lange que 99,9% des
propagandistes anti-talmudiques ne
comprennent pas du tout. Ils se
contentent de recopier les bêtises
d'autres personnes qui, s'ils avaient
devant les yeux une page de Talmoud,
seraient incapables de la déchiffrer
(ils pourraient même ne pas savoir que
c'est une page de Talmoud !) Ces
personnes ne valent pas mieux que les
islamophobes qui utilisent le Coran et
les Hadiths pour attaquer l'Islam,
allant jusqu'à inventer des passages ou
à les sortir de leur contexte pour
justifier leur haine du Musulman ! Le
plus pathétique est que de plus en plus
de Musulmans tombent dans le piège de la
propagande anti-talmudique et
contribuent à répandre ces mensonges.
Avec les attaques contre leur religion,
ils devraient savoir ce que cela fait
d'entendre de telles calomnies. Ils
devraient être bien placés pour savoir
que les accusations lancées contre le
Talmoud sont exactement les mêmes
que celles qui sont lancées contre
l'Islam et le Coran ! Nous pouvons
reprendre toutes les accusations
anti-talmudiques et les mettre côte à
côte avec les accusations lancées contre
l'Islam, et vous ne verrez aucune
différence !
Comme cela a été
dit, tous les Juifs Orthodoxes étudient
et appliquent la Torâh et le Talmoud.
Comment donc le même livre (à savoir, le
Talmoud) peut-il être la référence de
deux groupes philosophiques
diamétralement opposés, c'est-à-dire des
sionistes et des Juifs anti-sionistes ?
La réponse est que les sionistes
religieux prennent des morceaux de
passages par-ci et par-là hors de leurs
contextes. Ils prennent les morceaux de
Torâh et de Talmoud qui les arrangent et
ignorent le reste. Le Talmoud dit
explicitement que depuis que le Temple a
été détruit en l'an 70 de l'E.C., et que
notre exil a commencé, les Juifs ont
reçu l'interdiction de livrer la moindre
guerre contre les non-Juifs ! Le Talmoud
le dit, mais les sionistes préfèrent
laisser cette loi de côté. Comment donc
les guerres livrées par les sionistes
contre les Palestiniens en particulier
et les Arabes en général tireraient leur
source du Talmoud ? Le Talmoud dit
clairement que les Juifs ont été chassé
de Terre Sainte à cause de leurs péchés
et qu'ils n'ont plus le droit d'immigrer
en masse vers la Terre Sainte. Le
Talmoud le dit, mais les sionistes
préfèrent laisser cette loi de côté.
Comment donc le projet colonisateur des
sionistes peut-il être imputé au Talmoud,
qui interdit la colonisation de la Terre
Sainte ? Le Talmoud dit clairement qu'il
est interdit de voler un non-Juif.
Comment donc les escroqueries commises
par des sionistes tels que Maddof et
d'autres peuvent-elles être imputées au
Talmoud ? Ce sont là des questions que
les propagandistes anti-talmudiques
devraient se poser avant de foncer tête
basse et d'accuser le Talmoud de tous
les maux. Quand on ne connaît pas la
signification d'un mot, le réflexe
naturel veut qu'on ouvre un
dictionnaire. Pourquoi ne prend-t-on pas
la peine de s'informer et de vérifier
les informations de propagande avant de
les répandre ?
Il n'y a rien de
commun entre le Judaïsme et le Sionisme,
ni entre le Talmoud et l'idéologie
satanique qu'est le Sionisme !
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