LE CRI DES PEUPLES
Ghislaine Maxwell, rabatteuse d’Epstein,
sera-t-elle libérée, condamnée ou
‘suicidée’ ?
Philip Giraldi
Mardi 14 juillet 2020 Le jour du
jugement pour Ghislaine Maxwell arrive
enfin. Ou peut-être pas.
Par Philip
Giraldi, ancien cadre de la CIA*
Source :
The Unz Review, le 9 juillet 2020
Traduction :
lecridespeuples.fr, le 14 juillet
2020
Que Ghislaine
Maxwell soit finalement en détention est
certainement satisfaisant pour nous tous
qui la croyions totalement complice des
horribles crimes contre des jeunes
filles commis par son associé Jeffrey
Epstein. Internet regorge déjà de
spéculations sur la durée de sa
détention en raison de la mort présumée
par suicide qui aurait éliminé Epstein
dans une prison à sécurité maximale de
Manhattan en août 2019. Cependant, avant
de tirer trop de conclusions, il existe
un certain nombre d’autres
développements dans son cas qui
devraient être pris en considération.
Voir
L’impossible suicide : enquête
exclusive de CBS sur les circonstances
du décès d’Epstein
Tout d’abord,
l’arrestation de Maxwell n’a pas été
fortuite. Elle a clairement fait des
efforts pour cacher la majeure partie de
sa fortune de plusieurs millions de
dollars, mais elle était visible pour
ceux qui savaient où chercher. Elle
s’est déplacée librement, tout en
gardant un profil bas, et a fait « des
efforts intentionnels pour éviter la
détection, y compris en changeant de
résidence au moins deux fois, en
changeant son numéro de téléphone
principal (qu’elle a enregistré sous le
nom « G Max ») et son adresse e-mail, et
en faisant des commandes au nom d’une
autre personne. »
L’acte
d’accusation de 18 pages indiquait
que « le gouvernement a identifié plus
de 15 comptes bancaires différents
détenus par l’accusée ou en lien avec
elle de 2016 à aujourd’hui, et pendant
cette même période, le solde total de
ces comptes a varié d’un total de
quelques centaines de milliers de
dollars à plus de 20 millions de
dollars. » Maxwell a été inculpée pour
recrutement et « préparation » de jeunes
femmes pour qu’Epstein les abuse
sexuellement, ce qui pourrait entraîner
jusqu’à 35 ans de prison.
Ghislaine Maxwell,
âgée de 58 ans, ayant la nationalité
britannique ainsi que celle des
États-Unis, de la France et d’Israël,
était considérée présentant un risque de
fuite considérable, et c’est pourquoi
elle n’a pas été mise en liberté sous
caution après son arrestation.
Pendant que Maxwell
se déplaçait librement, le FBI n’a
apparemment même pas tenté de
l’interroger. Elle a passé beaucoup de
temps avec ses avocats et aurait été vue
à Los Angeles en train de prendre un
café, près de son appartement à Paris
faisant du shopping, visitant la
Grande-Bretagne et/ou sous
protection en Israël. Elle est née
en France et son père, l’espion
israélien Robert Maxwell, est présumé
avoir la nationalité de l’État juif, qui
lui aurait été transférable. La France
et Israël sont extrêmement difficiles en
matière d’extradition, de sorte qu’elle
aurait probablement pu rester dans l’un
ou l’autre pays et aurait évité des
poursuites aux États-Unis. On pourrait
également se rappeler qu’Epstein avait
un véritable passeport autrichien sous
un faux nom, un indicateur probable de
ses liens avec les agences de
renseignement. Il est fort possible que
Ghislaine ait également des documents
lui permettant de voyager sous un faux
nom.
Lorsqu’elle a été
arrêtée, Ghislaine vivait dans une
luxueuse maison de campagne sur 63
hectares dans une partie rurale du New
Hampshire. Elle avait acheté la
propriété en décembre pour 1,07 million
de dollars par le biais d’une société à
responsabilité limitée qui ne porte pas
son nom et qui a été créée par l’un de
ses avocats. De toute évidence, la
police savait exactement où elle pouvait
être trouvée. La maison se trouve à deux
heures de route de la frontière
canadienne, ce qui aurait pu être un
refuge prévu si elle avait senti un
risque d’arrestation par les forces de
l’ordre, mais cela soulève la question
de savoir pourquoi elle est retournée
aux États-Unis à la base. Je soupçonne
plutôt qu’elle et ses avocats ont
effectivement été en contact avec les
autorités et qu’une sorte de plaidoyer
de culpabilité a été envisagé.
L’avocate Gloria
Allred montre le rapport de police
déposé par sa cliente Alicia Arden,
alors qu’ils parlent de Jeffrey Epstein
et Ghislaine Maxwell lors d’une
conférence de presse à Los Angeles, le 6
juillet 2020
Pourquoi maintenant
? Le timing semble être lié à d’autres
développements. La semaine dernière, la
juge fédérale Loretta Preska a
jugé que les documents relatifs à
Epstein et Maxwell en possession de la
victime plaidante Virginia Giuffre
devaient être détruits. Les informations
sur Epstein et Maxwell, extraites d’un
procès civil intenté contre Epstein par
Giuffre en 2015, semblent contenir les
noms des personnes avec lesquelles
Epstein avait fait affaire, à la fois
celles qu’il a filmées en pleins ébats
ainsi que ses autres clients et même ses
victimes.
Preska a statué que
les avocats de Giuffre avaient obtenu
les documents de manière indue et a
ordonné que tous les éléments du dossier
« soient détruits ». Elle a également
exigé la preuve que le matériel avait
été détruit. On ne sait pas exactement
où se trouvent les enregistrements
secrets d’Epstein, mais le FBI a saisi
tous les papiers et autres données dans
sa résidence de Manhattan après son
arrestation.
Certains croient cependant que
Ghislaine a certaines des
enregistrements, vraisemblablement
cachés ou sous la garde de ses avocats.
La perte des
dossiers Giuffre fragilisera gravement
la procédure pénale engagée par le
gouvernement contre Maxwell ainsi que le
procès intenté par les victimes contre
la succession d’Epstein. Ghislaine a été
accusée d’avoir recruté des jeunes
filles et de les avoir « préparées » à
avoir des relations sexuelles avec
Epstein et ses clients éminents, ce
qu’elle a nié. Le procès à venir
pourrait facilement se terminer
relativement rapidement avec un aveu de
culpabilité légère par Maxwell et une
peine de prison minimale négociée avec
plaidoyer de culpabilité. Tous les
documents relatifs à l’affaire, y
compris les enregistrements, seraient
scellés, ce qui protégerait notamment
les autres actions publiques envisagées
contre les personnalités éminentes et
les agences d’espionnage qui auraient pu
être impliquées en tant que victimes ou
auteurs.
Tout indique que le
ministère de la Justice, aidé et
encouragé par les médias, cherche à
enterrer certains aspects de l’affaire
Epstein. Un récent documentaire sur
Netflix intitulé Jeffrey Epstein:
Filthy Rich évite soigneusement
toute discussion sur l’espionnage
israélien probable derrière les
activités d’Epstein. Le père de
Ghislaine, qui a présenté Jeffrey à sa
fille, était un éminent espion du Mossad
qui a reçu des funérailles d’État en
Israël après sa mort mystérieuse en
1991, à laquelle ont assisté le Premier
ministre ainsi que tous les anciens et
actuels chefs des services de
renseignement de ce pays.
Une confirmation
supplémentaire de la connexion
israélienne provient d’un
livre récent de l’ancien officier du
renseignement israélien Ari Ben-Menashe,
qui affirme qu’Epstein et son partenaire
dans le crime Ghislaine Maxwell étaient
impliqués dans le
chantage contre d’éminents politiciens
au service des renseignements étrangers
d’Israël, le Mossad. Selon Ben-Menashe,
les deux travaillaient directement pour
le gouvernement israélien depuis les
années 1980 et leur opération, qui était
financée par le Mossad et également par
des Juifs américains de premier plan,
était un « piège sexuel » classique qui
utilisait des filles mineures comme
appât pour attirer des politiciens bien
connus du monde entier. Les politiciens
étaient ensuite photographiés et
enregistrés sur vidéo durant leurs
relations avec les filles. Le prince
Andrew, Bill Clinton et Donald Trump ont
tous visité le manoir d’Epstein à New
York où les enregistrements ont été
réalisés, tandis que Clinton voyageait
régulièrement à bord de l’avion « Lolita
Express » qu’Epstein a utilisé pour
transporter ses « amis » dans sa
résidence en Floride et son île privée
des Caraïbes, désignée par les habitants
du voisinage comme « l’île pédophile ».
En ce qui concerne
Maxwell et Epstein, personne au
ministère de la Justice ne semble
vouloir poser une question simple qui
apporterait une grande clarté si elle
devait recevoir une réponse honnête. Des
preuves concluantes que Jeffrey Epstein
était un agent de renseignement
israélien ou même américain pourraient
fort bien être tirées des commentaires
de l’ancien procureur américain de Miami
Alexander Acosta lorsqu’il a été validé
par l’équipe de transition de Trump. On
lui a demandé : « L’affaire Epstein
va-t-elle causer un problème [pour les
audiences de confirmation] ? » Acosta a
déclaré qu’il n’avait eu qu’une seule
réunion sur l’affaire Epstein. Il avait
conclu l’accord de non-poursuites avec
l’un des avocats d’Epstein parce qu’on
lui avait dit de reculer, car l’affaire
Epstein le dépassait largement. « On m’a
dit qu’Epstein appartenait au
renseignement et de le laisser
tranquille. »
Pourquoi personne
dans les divers organismes d’enquête du
gouvernement ou dans les médias
dominants ne s’intéresse-t-il à ce
qu’Acosta voulait dire, alors qu’il
serait assez facile de le lui demander ?
Qui lui a dit de reculer et de laisser
tomber ? Et comment l’ont-ils expliqué ?
La réponse simple pourrait simplement
être qu’Epstein était en fait un espion
israélien s’attaquant à des
personnalités de premier plan. Et tout
ce qui a trait à l’État juif, aussi
malodorant soit-il, est un fil
conducteur politique interdit aux
Démocrates et aux Républicains. Si tout
cela est vrai, nous, le public, ne
verrons rien comme un « procès-spectacle
» de Ghislaine Maxwell qui révèlerait
tout et donnerait les noms. Elle
disparaîtra discrètement dans le système
judiciaire et avant longtemps, elle sera
de nouveau libre, emportant ses secrets
avec elle.
* Philip M.
Giraldi est un ancien spécialiste de la
lutte contre le terrorisme et officier
du renseignement militaire de la CIA qui
a servi dix-neuf ans à l’étranger en
Turquie, en Italie, en Allemagne et en
Espagne. Il a été chef de la base de la
CIA pour les Jeux olympiques de
Barcelone en 1992 et a été l’un des
premiers Américains à entrer en
Afghanistan en décembre 2001. Philip est
directeur exécutif du Council for the
National Interest, un groupe de défense
basé à Washington qui cherche à
encourager et à promouvoir une politique
étrangère américaine au Moyen-Orient
conforme aux valeurs et aux intérêts
américains.
Voir notre
dossier sur l’affaire Epstein.
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