Discours
Le Hezbollah en guerre (1) :
l'avertissement de
Hassan Nasrallah à Israël le 12 juillet
2006

Jeudi 12 juillet 2018
Conférence de
presse de Hassan Nasrallah suite à la
capture de deux soldats israéliens le 12
juillet 2006 par le Hezbollah.
Traduite pour la première fois à
l'occasion du 12ème anniversaire de
l'événement. Tous les discours du
Secrétaire Général du Hezbollah durant
la guerre de 2006, inédits en français,
seront intégralement publiés à leur date
anniversaire cet été.
Traduction :
http://sayed7asan.blogspot.fr
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censure.
« L'ennemi israélien sait bien à quel
point nous sommes sérieux, capables et
prêts (à la guerre), il sait que nous
assumons nos responsabilités et que nous
avons le courage requis et la maîtrise
de nos nerfs, ce qui nous permet de
réfléchir (et d'agir) avec un esprit
froid (et lucide). » Hassan Nasrallah,
12 juillet 2006.
En prévision de la
Grande Guerre de Libération annoncée par
Sayed Hassan Nasrallah, il est bon
de savoir précisément ce qui s'est passé
durant la guerre de l'été
2006, véritable épopée dont le détail
des événements reste méconnu du public
occidental, de même que l'ampleur de la
déroute d'Israël et les causes mêmes du
conflit. Cette méconnaissance est due au
poids de la propagande et de la censure
qui pèse sur le plus authentique de tous
les dirigeants arabes et le plus
redoutable de tous les mouvements armés
de l'Histoire. C'est à raison qu'Israël
le considère comme sa principale menace
existentielle, juste avant l'Iran, tant
son hostilité à l'entité sioniste est
absolue, en principe comme dans les
faits.
Hassan Nasrallah, Secrétaire Général du
'Parti de Dieu', est le visage du seul
mouvement qui a infligé deux défaites
cuisantes à Israël, à un contre dix,
restaurant ainsi l'honneur du monde
arabo-musulman. Il est, selon Norman
Finkelstein, le seul leader politique
dont les discours soient à la fois
parfaitement véridiques et fiables
(bien qu'il soit très difficile pour
nous de concevoir un homme politique qui
ne ment ni même n'exagère en aucune
circonstance) et
hautement instructifs. Il suffit de
lire – et même de regarder – ses
discours tout au long de la guerre
mondiale d'annihilation qui a été menée
contre le Hezbollah pour en prendre
conscience. Quiconque veut comprendre ce
qui se passe au Moyen-Orient ne saurait
faire abstraction des informations de
première main et des analyses de très
haute qualité qu'il propose
régulièrement.
On ne peut qu'imaginer la puissance
actuelle du Hezbollah, après la
'Victoire Divine' de 2006 et la lutte
victorieuse contre Daech & la coalition
saoudo-américaine en Syrie, en Irak et
au Yémen, qui a considérablement
renforcé et élargi l'Axe de la
Résistance. Sans aucun doute, la
prochaine guerre bouleversera
complètement la carte du Moyen-Orient.
Sayed Hasan
Transcription
:
Au Nom de Dieu, le
Tout Miséricordieux, le Très
Miséricordieux. Louange à Dieu, Seigneur
des mondes, et que Ses prières soient
sur notre Maître Muhammad, sur sa
famille pieuse et pure, et sur ses
compagnons choisis et fidèles. Que les
salutations soient sur vous, ainsi que
la Miséricorde de Dieu et ses
bénédictions.
En premier lieu et en dernier lieu, que
la louange et les remerciements soient à
Dieu pour la victoire, le djihad, la
gloire et les résultats qu'il nous a
accordés. Il faut que je commence par
m'adresser aux moudjahidines
(combattants) héroïques qui ont
aujourd'hui tenu notre promesse (de
libérer nos prisonniers détenus en
Israël). Et c'est pourquoi leur
opération a été nommée l'opération «
Promesse véridique ». Je leur adresse
mes remerciements sincères et j'embrasse
leur front et leurs mains.
Par la grâce de ces têtes hautes et de
ces combattants héroïques, nous
resterons tous la tête haute, et aucun
de nos combattants (libanais) ne restera
enchaîné dans les prisons de l'occupant
(sioniste). Aujourd'hui est le jour de
la fidélité envers Samir Qintar, Yahya
Skaf, Nasim Nisr, et tous les frères,
tous les prisonniers et tous ceux qui
sont détenus dans les prisons de
l'occupant.
De même, je me dois d'exprimer mon
respect et mes remerciements à tous les
Libanais, tous les Palestiniens, tous
les Arabes et tous les musulmans qui ont
exprimé leur joie, leur bonheur et leur
soutien, qu'il s'agisse de dirigeants
(politiques), d'autorités religieuses,
de partis, de forces, de personnalités,
de savants ou d'humbles et bons citoyens
du quotidien qui sont descendus dans les
rues et ont exprimé (tout cela) à leur
façon. A tous ceux-là, je fais part de
mon respect et de mes remerciements, et
tout particulièrement à notre peuple
dans le sud du Liban, dans les villages
situés en première ligne, qui restent
jusqu'à cet instant et resteront par la
Grâce de Dieu endurants, patients,
confiants et plus forts (que l'ennemi),
contrairement à ce qu'indiquent certains
médias qui évoquent une situation
d'exode massif, des problèmes, etc.,
mais ce n'est pas vrai. J'y reviendrai
dans un instant.
Je commence par l'opération (elle-même).
Bien sûr, je ne vais pas évoquer (en
détail) les données du terrain, les
communiqués de la Résistance s'en
chargeront. Plusieurs communiqués ont
déjà été publiés. La Résistance a
annoncé qu'elle avait capturé deux
soldats israéliens. Naturellement, notre
usage est de révéler chaque détail en
temps voulu. Comment, quand, où, tout
cela sera révélé plus tard.
Les Israéliens ont également reconnu que
deux soldats israéliens ont été faits
prisonniers. Il semble qu'il y ait eu
des pertes chez les soldats de
l'occupation (durant l'opération), trois
morts. On parle maintenant de 7 morts
parce qu'après l'opération, une
incursion... Il y a même des médias
libanais qui parlent d'une (vaste)
incursion des forces israéliennes sur le
territoire libanais. Quelqu'un qui
s'informerait (uniquement) via ces
médias se dirait « Comment, ils sont
déjà arrivés à Beyrouth et nous ne
sommes pas au courant ?! »
Ce n'est pas vrai, il n'y a eu aucune
incursion, si ce n'est sur un seul
point, la position Raheb à l'ouest d'Ayt
al-Cha'b, où un tank israélien s'est
approché et a été détruit, causant des
morts et des blessés (israéliens). Et il
y a quelques heures, l'ennemi israélien,
via plusieurs médiateurs, demandait un
cessez-le-feu sur ce point précis situé
à la frontière, pour récupérer ses morts
et ses blessés, mais nous avons répondu
qu'il fallait un cessez-le-feu global,
et non pas simplement sur un point
précis. Allons-nous leur accorder un
cessez-le-feu sur un point précis alors
qu'eux, de leur côté, frappent des
ponts, des positions... Ce serait
illogique.
Ainsi, les 4 victimes supplémentaires
ont été causées par la destruction du
tank lors de la première incursion
israélienne sur le territoire libanais.
Jusqu'à présent, il n'y a pas
d'incursion israélienne sur le
territoire libanais. Voilà pour un bref
aperçu de la réalité du terrain.
Bien sûr, les deux prisonniers
israéliens sont déjà en lieu sûr, loin,
très loin (de la frontière avec
Israël)... Frapper un pont ici ou là,
alors que l'opération a eu lieu à 9h05,
(est complètement vain). Ce n'est qu'à
10h30 ou 11h que les Israéliens ont eu
connaissance d'un incident et se sont
demandés ce qui s'était passé, quelle
était la situation, etc. Donc ceux qui
ont capturé ces soldats à 9h05 ont eu le
temps de les amener (aussi loin) qu'ils
le voulaient.
En bref, cette
opération, cette atmosphère, les
communiqués en révéleront les détails.
Le deuxième point est que ce qui s'est
passé aujourd'hui... Je ne veux pas
entrer dans le débat pour établir si
nous avions légalement le droit ou pas
de faire cela (au regard de la loi
libanaise), quelle est (la pertinence
de) ce choix, quelles sont les (autres
options), etc. Je dirai tout simplement
en deux mots, en m'exprimant à ma
manière, que c'est notre droit naturel,
et que c'est la SEULE voie logique
possible. Ce n'est pas la communauté
internationale qui libèrera nos
prisonniers détenus, ni les
organisations internationales, ni les
organisations régionales, ni les
gouvernements, ni les régimes –
avec tout le respect qui leur est dû
–, ni les négociations politiques, je
veux dire les négociations qu'on mène
sans monnaie d'échange. Rien de tout ça
ne peut libérer un seul détenu. Capturer
des soldats israéliens est le seul choix
raisonnable.
Si quelqu'un a une autre solution pour
faire libérer nos prisonniers et détenus
des prisons israéliennes, qu'il veuille
bien nous l'indiquer, et s'il connait
une autre manière de les libérer, qu'il
nous explique pourquoi, depuis 20 ans et
jusqu'à ce jour, il ne l'a pas mise en
œuvre, pourquoi il ne l'a pas
entreprise.
Par conséquent, ce que nous avons fait
aujourd'hui est premièrement notre droit
naturel, et je ne veux entrer dans aucun
débat légal, philosophique ou politique
sur cette question, et deuxièmement,
c'est la seule manière possible, la
seule voie possible 1/ pour libérer les
prisonniers et les détenus libanais des
prisons israéliennes et 2/ pour mettre
au grand jour, dans le monde entier,
jusqu'aux plus hautes organisations de
la communauté internationale et dans
tous les médias du monde, les
souffrances de milliers de détenus
Libanais, Palestiniens et Arabes – notre
contingent libanais est aujourd'hui
réduit en quantité, mais pas en
souffrances – et des familles de ces
détenus, afin que le monde ouvre les
yeux sur la tragédie vécue par des
dizaines de milliers de détenus et des
dizaines de milliers de familles, et une
humiliation permanente (des Arabes). Ce
qui s'est passé aujourd'hui, tout comme
ce qui s'est passé dans la bande de Gaza
(capture du soldat israélien Gilad
Shalit) met en lumière ce problème et
met le monde entier face à sa
responsabilité en ce qui concerne ces
souffrances. Voilà pour l'arrière-plan
(de notre opération).
Bien sûr, nous n'avons surpris personne,
et ça fait plus d'un an que je déclare,
ou du moins durant cette année, que nous
voulons faire des prisonniers pour
procéder à un échange et libérer nos
prisonniers et détenus. C'est vrai ou
pas ? Je l'ai rappelé à plus d'une
occasion, et à chaque déclaration, les
Israéliens se mettaient en état d'alerte
à la frontière, et ils l'étaient déjà,
et ce avant même ce qui s'est passé à
Gaza. Cette décision avait déjà été
prise, et pour l'année 2006, la
Résistance avait fait de la capture de
soldats israéliens sa priorité pour
clore définitivement le dossier des
prisonniers. Telle était notre priorité.
Nous nous sommes astreints à la retenue
sur toute la ligne, malgré toutes les
conditions difficiles, mais la seule
exception était toujours (la capture de
soldats). Et moi-même, durant plusieurs
réunions internes, j'ai bien fait savoir
à certains dirigeants politiques que la
seule exception (à notre retenue) était
la capture de prisonniers. Nous (avons
clairement dit que) ne pouvions pas
oublier ou ignorer ces souffrances, ni
retarder (notre action) : à tout moment,
dès que l'occasion de faire des
prisonniers se présenterait, nous la
saisirions sans aucune hésitation. Et
c'est vraiment ce que nous avons fait.
Aujourd'hui, l'opération s'est tenue
dans ce cadre.
Et naturellement, sa nature et son
timing constituent sans aucun doute une
grande aide et un grand soutien à nos
frères en Palestine, qui se font tuer
chaque jour sous les yeux du monde
entier sans que quiconque ne prononce la
moindre parole (de dénonciation) ou que
quiconque entreprenne la moindre action
(pour s'y opposer). On croirait vraiment
qu'il n'y a plus d'intelligence dans ce
monde, ni de valeurs, ni d'honneur, ni
de noblesse, ni de courage, ni de
morale, ni d'humanité... Aujourd'hui,
les moudjahidines (combattants) de la
Résistance Islamique (au Liban) veulent
raviver ces valeurs dans cette
Communauté. Mais cela est naturellement
venu dans le cadre d'une décision prise
avant les événements de Gaza, (je le
précise) pour ne pas qu'on créé trop
d'interférence entre les événements au
Liban et ceux dans la région.
Aujourd'hui, cette opération a eu lieu,
et les prisonniers sont entre nos mains.
Face à cela, jusqu'à présent, Israël a
mené un certain nombre d'actions en
guise de réponse. Nous avons fait preuve
de beaucoup de retenue, mais toute
incursion ou toute approche du
territoire libanais était confrontée
avec une grande force, et il y a une
demie-heure également, un certain nombre
de positions du commandement militaire
israélien ont été frappées en guise de
message clair : la retenue dont fait
preuve la Résistance jusqu'à présent
n'est ni de la faiblesse ni de
l'hésitation. Le message est clair :
nous sommes tout à fait prêts à aller
très loin, même si nous continuons à
faire preuve de retenue et à procéder à
des actions de riposte bien calculées et
réfléchies.
Comment voyons-nous les choses ? Voilà
ce que nous disons en prévision de la
réunion du (commandement politique et
militaire) israélien qui doit se tenir
vers 19h ou 20h (aujourd'hui) pour
déterminer ce que sera leur action face
à ce développement majeur qui vient de
se produire au Liban. Voilà ce que nous
disons : ces deux prisonniers entre nos
mains ne retourneront dans leurs foyers
que d'une seule manière, à savoir des
négociations indirectes (le Hezbollah
refuse toute relation avec Israël), un
échange (de prisonniers), point final.
Personne ne peut, dans toute cette
Création, les rendre à leurs foyers, si
ce n'est via des négociations indirectes
et un échange.
Si Israël veut envisager la moindre
action militaire, si son objectif est de
libérer ces deux prisonniers, alors il
se fait des illusions, il se fait des
illusions, il se fait des illusions, il
se fait des illusions – (répétez-le)
jusqu'à en perdre le souffle. Toute la
puissance d'Israël, même assistée du
monde entier, ne parviendra jamais à
ramener ces deux prisonniers dans leurs
foyers – je veux dire leurs foyers
usurpés (aux Palestiniens). Toute action
militaire n'a donc aucun horizon de
succès ni aucun espoir de résultat si
l'objectif est de libérer ces
prisonniers. Israël peut faire tout ce
qu'il veut, ce sera vain.
Bien sûr, depuis les premiers instants,
le gouvernement, le peuple et la
Résistance sont soumis à des pressions
considérables de la part de
l'ambassadeur américain, de l'envoyé de
l'ONU, des ambassades étrangères... Vous
pouvez vous frapper la tête contre les
murs et nous menacer autant que vous
voulez, (ça sera vain). En 2000 (à la
Libération du Liban), nous avons fait
face à une situation similaire en fait
de menaces et d'intimidations. Quoi
qu'il en soit, toute opération
militaire, quelle qu'elle soit, échouera
à libérer les prisonniers. Je suis
catégorique. Il ne sert à rien que j'en
explique longuement les raisons, car je
considère que tous ceux qui m'écoutent
comprennent très bien ce que je veux
dire. Le seul moyen, comme je l'ai dit,
est des négociations indirectes qui
mèneront à un échange (de prisonniers).
Mais si l'objectif d'une opération
militaire (israélienne n'est pas de
libérer les prisonniers mais) de faire
payer un prix au Liban... Peut-être
reconnaitront-ils qu'ils ne peuvent pas
libérer les prisonniers, mais qu'ils
voudront (quand même) faire payer au
Liban un prix (très élevé) pour
l'opération menée par la Résistance dans
le sud-Liban. A cet égard, je vais être
très clair et très précis.
Je sais bien à quel point la situation
est tendue pour Israël, le Liban, la
Palestine, le monde arabe et à
l'international. Je sais très exactement
à quel point nous sommes, dans quelle
position nous nous trouvons. Notre
objectif pour l'opération qui a eu lieu
ce matin à 9h05 est de capturer des
soldats israéliens pour faire un
échange, point final. Nous ne voulons
pas d'escalade au sud, ce n'est pas
notre intention. Nous ne voulons pas
amener le Liban à la guerre. Nous ne
voulons pas amener la région à la
guerre. Tout effort pour amener au
calme...
Je ne demande pas
le calme (à Israël). La dernière fois,
le 27 mars (2000), nous n'avions pas
demandé de cessez-le-feu à Israël. Et je
saisis cette occasion pour dire au monde
que des puissances internationales nous
avaient alors contactés pour nous
informer qu'ils voulaient mettre en
place un cessez-le-feu, et nous avons
répondu que ça ne nous posait pas de
problème. Je ne demande pas de
cessez-le-feu, mais si une quelconque
partie (internationale) veut intercéder
pour mettre en place un cessez-le-feu,
nous n'avons aucun problème, car nous
n'avons pas l'intention d'aller vers
l'escalade. Mais si l'ennemi israélien
veut l'escalade, et pense, comme à son
habitude (face aux Arabes), qu'il doit
faire payer un prix (élevé) au Liban,
nous sommes prêts au combat, et ce
jusqu'à l'extrémité la plus lointaine
que peuvent concevoir cet ennemi et ceux
qui se tiennent derrière lui.
Aujourd'hui, les Israéliens qui sont
présents au pouvoir (n'ont pas
d'expérience a leur poste). Olmert est
un nouveau chef de gouvernement. Le
Ministre de la défense est nouveau, le
chef d'Etat-major est nouveau. Ils sont
tous nouveaux (en poste). Je leur
conseille, avant leur réunion de 20h,
d'interroger les chefs de gouvernement
et ministres précédents sur leur
expérience au Liban. Lorsque quelqu'un
est nouveau en poste, il peut être
trompé (par ses conseillers, etc.). Donc
pour ne pas qu'on ne leur raconte
d'histoires, qu'ils les interrogent pour
s'assurer (de ce qui les attend au
Liban).
Deuxièmement, ce qui a conduit à cette
opération, ce sont les surenchères au
sein du gouvernement ennemi durant les
échanges (de prisonniers) précédents.
Durant les échanges précédents, nous
étions parvenus à un accord qui incluait
Samir Qintar, Yahia Skaff, Nasim Nisr et
les autres. Mais les surenchères au sein
du gouvernement ennemi et les votes qui
se sont tenus, si vous vous souvenez
bien, de 12 voix contre 11, ont laissé
ces jeunes (prisonniers libanais) hors
de l'opération (d'échange). Les
surenchères qui ont fait échouer cet
échange les ont donc conduits à une
issue militaire (la capture de soldats
israéliens).
Aujourd'hui, je leur conseille de ne pas
surenchérir les uns sur les autres, et
de profiter de toutes les expériences
précédentes. Quant à nous, nous sommes
prêts (à la guerre), bien plus prêts que
tout ce que peut s'imaginer cet ennemi,
et (du reste), nous nous préparons à un
tel jour depuis de longues années.
Depuis le 25 mai 2000 (jour de la
Libération du sud-Liban). Le 26 mai
2000, le monde entier est retourné
vaquer à ses occupations. Depuis le 26
mai 2000, (tandis que le monde entier
passait à autre chose), le Hezbollah se
prépare au jour où une telle
confrontation sera imposée au Liban.
Je déclare au chef d'Etat- major
(ennemi), qui menace de renvoyer le
Liban 20 ans en arrière, que le Liban
aujourd'hui est très différent de ce
qu'il était il y a 20 ans. La Résistance
est très différente, ses capacités sont
très différentes, son moral est très
différent, sa détermination, sa terre,
son peuple... C'est donc une fausse
analogie, il compare deux choses très
différentes.
Je n'ai pas besoin
de recourir aux menaces ou aux
promesses. Car il se peut que celui qui
menace beaucoup ne fasse pas grand-chose
(en fin de compte). Vous connaissez le
Hezbollah et sa crédibilité, si bien que
deux mots suffiront (à résumer les
choses).
Les prisonniers retourneront (en Israël)
via des négociations indirectes et un
échange ; si le monde veut le calme,
nous sommes prêts au calme ; si le monde
veut la confrontation, nous sommes prêts
à aller jusqu'à la dernière extrémité
dans la confrontation. Et s'ils
choisissent la confrontation, ils
doivent s'attendre à des surprises.
S'ils choisissent la surprise – pardon,
la confrontation –, ils doivent
s'attendre à des surprises. Nous ne
redoutons nullement une telle
confrontation, nous n'hésitons pas face
à elle, et nous nous y rendrions avec
une détermination profonde, une foi
inébranlable et la certitude d'être
victorieux grâce à Dieu le Très-Haut et
l'Exalté.
Et je sais que dans
cette confrontation, seront à nos côtés
tous les hommes (et femmes) droits et
sincères de notre peuple libanais, de
nos peuples arabes et islamiques ainsi
que tous les hommes (et femmes) libres
et dignes de ce monde. Nous ne sommes
aucunement isolés. Ceux qui se
retrouveront isolés dans cette
Communauté (musulmane) sont ceux qui
prendront le parti de l'ennemi. Ceux qui
seront à l'unisson avec cette Communauté
(musulmane) sont ceux qui prendront le
parti de la Résistance. Voilà pour mon
message à l'ennemi.
En ce qui concerne mon message pour
l'intérieur (libanais), ce n'est pas le
moment des surenchères, des discussions
et des débats. Je ne demande d'aide ou
de soutien à personne. Je ne demande
d'aide ou de soutien à personne. Mais je
souhaite attirer l'attention des
Libanais, qu'il s'agisse de responsables
officiels ou non, sur le fait que
personne ne doit se comporter de sorte à
encourager l'ennemi (à attaquer) le
Liban. Que personne n'adopte un langage
ou un comportement qui constitue une
couverture pour une agression
israélienne contre le Liban. C'est le
moment de se soutenir et de coopérer
pour faire face à ce défi. Ensuite, nous
serons prêt à débattre et à se disputer
autant que vous le voudrez.
Je lance un avertissement contre toute
erreur qui représenterait une aide, un
soutien ou un encouragement à
l'agression. C'est la que le sentiment
national et le sens de la responsabilité
vont se manifester. Nous nous sommes
comportés avec un haut sens de
responsabilité nationale. Si vous voulez
débattre de la justesse ou de l'erreur
de notre action, pas de problème (mais
plus tard) : à présent, le pays est face
à un défi, et tout le monde doit se
comporter avec un haut sens de
responsabilité nationale. Le
gouvernement libanais doit se comporter
avec un haut sens de responsabilité
nationale.
Aujourd'hui, il y a des contacts très
virulents exigeant qu'on restitue les
deux soldats israéliens en bonne santé
immédiatement, faute de quoi nous ferons
face à une situation très difficile,
comme ils disent (avec leur
pseudo-langage diplomatique). Bien sûr,
il est naturel qu'ils nous menacent (à
demi-mot) de conséquences (tragiques).
Que puis-je répondre à cela ? Ils nous
demandent les deux soldats. Ils veulent
peut-être qu'on les leur rende, et qu'on
leur présente nos (humbles) excuses ? Et
puis quoi encore ? Dans quel monde
(illusoire) vivent-ils ? Dans quel monde
vivent-ils ? Ce qu'ils demandent est
absurde.
Il est vrai que le gouvernement libanais
est responsable de la protection du
pays. Un des aspects de cette protection
est de ne pas exposer le Liban face à
une agression israélienne. Voilà pour
mon message à l'intérieur (libanais).
Mon message à nos frères Palestiniens :
armez-vous de patience, continuez à
résister, à endurer (sans céder). Il se
peut que ce qui s'est passé aujourd'hui
au Liban constitue un soulagement et une
issue pour la crise actuelle à Gaza (car
Israël devra relâcher sa pression pour
faire face au Hezbollah).
Israël déclare
qu'il ne négociera pas avec le Hamas,
car l'opération (de capture de Gilad
Shalit) a eu lieu à Gaza. Très bien.
Mais c'est ce que tu nous dis toujours
(ô Israël). Au début, tu dis non, mais
après, tu diras oui. Après une semaine,
après un mois, après une année... En fin
de compte, tu seras contraint de dire «
Ok, négocions ». Peut-être que l'une des
issues sera (qu'Israël se rendra compte)
que 1 + 2 = 3, et qu'ils acceptent de
faire des négociations.
En ce qui nous concerne, nous n'avons
aucune objection à ce que cet effort
soit mené en commun entre les Libanais
et les Palestiniens pour sortir de toute
cette crise dans laquelle est entrée la
région à cause de l'occupation, de
l'agression israélienne et du maintien
en captivité odieux et inhumain par
Israël de dizaines de milliers de
détenus dans les prisons israéliennes.
En Palestine, il y a de l'endurance,
tout comme au Liban, et avec la Grâce de
Dieu, toute cette Communauté (musulmane)
est présente à nos côtés, et nous
parviendrons à dépasser cette étape.
Je déclare également aux médias qu'ils
doivent eux aussi se comporter avec un
sens de la responsabilité. Que personne
ne se comporte de sorte à faire le jeu
de l'ennemi dans son média, ni en créant
une atmosphère de terreur, de désespoir
ou en faisant peur aux gens, ce qui
serait un service rendu à Israël, et que
certains médias sont déjà en train de
faire. C'est un (véritable) service
rendu à Israël. Ils disent des choses
fausses, diffusent des (pseudo-)faits
qui n'ont aucune réalité, et
présentent... Même leur manière de
présenter (la situation) reprend les
éléments de langage d'Israël qui essaie
de faire peur aux gens.
En ce qui concerne la Résistance, ni
Israël, ni les médias qui diffusent la
(propagande mensongère) d'Israël ne lui
feront peur. Mais je tiens à dire que
les médias doivent eux aussi assumer une
responsabilité fondamentale à cet égard,
à savoir le moral des gens au Liban,
surtout dans le Sud.
J'étais en contact
permanent avec les habitants de la
première ligne, avec nos frères (du
Hezbollah) là-bas. La situation des
villages, des villes, des bourgs est
celle-ci : les gens expriment un
sentiment de grande victoire et de
véritable fête. Et le degré de
préparation des gens à l'endurance et à
supporter (les difficultés) est très
haut. Et c'est la même situation en
Palestine occupée.
J'espère que certaines personnes
pessimistes et promptes à l'abattement
n’œuvreront pas à diffuser et propager
une atmosphère de désespoir qui n'existe
qu'en eux-mêmes en prétendant
(faussement) que c'est le sentiment
général.
Ensuite... Ce n'est
pas le moment de régler des comptes
internes. A présent, il y a une bataille
nationale, une position nationale, et
quiconque (veut en profiter pour) régler
des comptes internes sera perdant, le
pays sera perdant et ce serait un
service rendu à l'ennemi. Nous ne
voulons entrer dans une dispute avec
personne au niveau intérieur. Nous
appelons tout le monde à se comporter
avec un (haut) sens de la responsabilité
nationale.
Nous sommes, avec la Grâce de Dieu,
endurants et fermement campés sur nos
positions, et nous sommes prêts à toutes
les possibilités. A toutes les
possibilités. Et vous me connaissez, je
n'exagère jamais, et je ne cherche pas à
donner le moral (aux dépens de la
réalité). Le moral des moudjahidines
(combattants) et des gens est plus grand
que tout propos que nous pourrions
tenir.
Je veux conclure par un appel, et
ensuite, je serai disposé à répondre à
vos questions.
Au nom de la terre du sud-Liban, de la
terre de Palestine, du sang des martyrs
Libanais et Palestiniens, du sang des
blessés, des maisons détruites, j'en
appelle au peuple irakien. J'en appelle
au peuple irakien. Nous vous appelons,
au nom de tout ce sang pur qui a été
déversé au Liban et en Palestine, le
sang des Libanais et des Palestiniens,
et surtout des sunnites et des chiites,
pour vous dire : ô nos chers et
bien-aimés frères, ne vous avancez pas
davantage dans la pente (de guerre
sectaire) sur laquelle vous vous
trouvez. Ceux qui sèment la dissension
et la haine entre vous sont les
occupants américains et les sionistes.
Recherchez la main (des agents) du
Mossad qui ont été recrutés de tous les
coins du monde et ont été amenés en Irak
pour tuer ici et là, faire des attentats
ici et là (tant chez les sunnites que
chez les chiites), afin de pousser
l'Irak à une guerre sunnites-chiites, et
par conséquent, propager cette guerre
(sectaire) à toute la région.
Le peuple irakien, les dirigeants
irakiens, les autorités religieuses
irakiennes et les partis (politiques)
irakiens, quelles que soient leurs
tendances et inclinations diverses, nous
les avons toujours appelés (à l'unité
nationale), mais aujourd'hui en
particulier, alors qu'il y a des martyrs
dans le sud-Liban, en Palestine, qu'il y
a des martyrs tous les jours, nous les
appelons au nom de ce que les chiites et
les sunnites ont de plus cher, à savoir
le sang de leurs êtres chers, de leurs
enfants, de leurs hommes, de leurs
femmes, de leurs enfants, à être
vigilants face à l'ennemi qui veut
détruire, disloquer et humilier cette
Communauté, et faire que le monde entier
soit sur sa voie et serve ses intérêts.
J'écoute vos questions. Je vous en prie.
[...]
Journaliste : [Début inaudible]
La stratégie sera-t-elle la même que
pour l'opération précédente ? Et peut-on
avoir des informations sur le sort des
deux soldats ?
Hassan Nasrallah : Tout cela est
prématuré. Laissez-nous déjà dépasser
l'étape à laquelle nous sommes, avant de
parler de la stratégie de négociations,
des demandes, – je vous dis ça pour
éviter des questions auxquelles je ne
pourrai pas répondre –, quelles sont les
informations, les données, les détails,
toute chose viendra en son temps. La
priorité actuellement est de dépasser la
situation actuelle. Je vous en prie
(question suivante).Journaliste :
Eminent Sayed (Nasrallah, descendant du
Prophète), vous avez adressé un message
à l'intérieur libanais. Mais qu'en
est-il de la décision de la guerre et de
la paix ? La décision de la guerre ou de
la paix ne peut pas être entre les mains
d'un seul groupe libanais, car les
conséquences de toute opération
militaire pèseront sur tous les Libanais
et pas seulement sur vous. Que
répondez-vous à cela ?
Hassan Nasrallah : Est-ce qu'on
entend bien la question à la télévision
? L'important est qu'on l'entende à la
TV, vous l'entendez bien (depuis la
salle de conférence et moi aussi).
La question de la prise de décision
quant à la guerre et à la paix est un
des débats présents au Liban (on
reproche au Hezbollah de se substituer à
l'Etat), et je ne veux pas m'y engager
car ce n'est pas le moment. Cela
nécessite une atmosphère calme. Sur la
table du dialogue (intra-libanais), cela
faisait partie des débats.
Mais je vous pose une question : si nous
devions attendre une unanimité
libanaise, une unanimité du gouvernement
libanais ou de la table du dialogue
libanais, pour que la décision d'une
opération de capture de prisonniers soit
prise, maintenant, dans un an ou dans
cent 100 ans, parviendront-ils à prendre
cette décision ? Jamais ils n'y
parviendront. Ces jeunes resteraient en
prison, et ces souffrances se
perpétueraient (indéfiniment).
En fin de compte, voici la manière dont
nous voyons les choses : (Israël) occupe
(une portion de territoire libanais),
agresse, viole quotidiennement notre
souveraineté, détient nos
(ressortissants) prisonniers, donc c'est
notre droit naturel (que de capturer des
soldats israéliens). Et selon nous, cela
est conforme à la déclaration
ministérielle du gouvernement. Si j'en
dis plus, je rentrerais dans le débat,
(ce à quoi je me refuse). Je vous en
prie (question suivante).
Journaliste : Eminent Sayed, une
chaine arabe a diffusé une information
selon laquelle les soldats israéliens
qui ont été faits prisonniers sont
Druzes, ils appartiendraient à la
communauté druze, ce bien sûr pour
diminuer l'importance de cet événement.
Que répondez-vous à cela ?
Hassan Nasrallah : Les jeunes
(combattants du Hezbollah) qui les ont
capturés ne leur ont pas demandé leur
carte d'identité ou leur secte. Et du
reste, je crois qu'ils ne l'indiquent
pas sur leur carte d'identité,
contrairement à nous au Liban, où la
religion y est mentionnée. L'important
est que ce soient des soldats
israéliens, qui font partie de l'armée
israélienne. Peu m'importent leur
religion, leur secte ou leur communauté,
ça ne change rien pour nous.
(Passe le micro) à cette sœur.
Journaliste : Votre Eminence,
vous avez parlé de négociations
indirectes qui mèneront à un échange (de
prisonniers). Avez-vous été contactés
par des parties susceptibles de jouer ce
rôle, comme l'Allemagne par exemple ? Ma
première question porte donc sur
l'échange.
Ma deuxième question est la suivante :
avec tout ce qui s'est passé à la
frontière libano-israélienne durant les
derniers mois, ne vous étonnez-vous pas
de la présence de ce petit groupe de
soldats israéliens patrouillant seuls à
cet endroit ? Ne pensez-vous pas que
c'était un piège (appât) ?
Hassan Nasrallah : [Rires] Si
seulement ça pouvait être vrai
(qu'Israël nous offre des prisonniers
sur un plateau) ! En ce qui concerne la
première question, non, aucun tel
contact n'a eu lieu. Tout le monde a
fait des pressions sur la Résistance et
sur le Liban sa priorité pour obtenir la
libération des soldats sans
contrepartie. Telle est leur priorité
actuelle, des Etats-Unis, de l'ONU, de
la communauté internationale et des
ambassades. Et naturellement, nous
n'avons pas accédé à leur requête. A une
étape ultérieure, lorsque leurs efforts
n'auront abouti qu'à une impasse, on
verra qui sera l'intermédiaire et qui se
proposera pour les négociations. Mais à
présent, c'est prématuré.
Quant à ton autre question, non, ils
n'étaient pas du tout en train de se
balader ni quoi que ce soit de tel. Cela
fait plusieurs mois que nous préparons
cette opération, nous avons fourni des
efforts considérables, et un travail
très précis et d'un grand
professionnalisme, et que Dieu nous
accorde le succès.
Je vous en prie (prochaine question).
Prend le micro, je t'en prie.
Journaliste : Excusez-moi, votre
Eminence, mais avez-vous contacté par le
gouvernement pour coordonner votre
opération avec lui ?
Hassan Nasrallah : Nous ne nous
sommes coordonnés avec personne avant
cette opération. Si je disais au
gouvernement que je m'apprêtais à
effectuer une opération de capture de
prisonniers, je lui ferais porter une
lourde responsabilité.
Journaliste : [Inaudible]
Hassan Nasrallah : Ah, après
l'opération, bien sûr, il y a des
contacts. Depuis le premier instant, il
y a des contacts avec plusieurs
dirigeants politiques, avec le chef du
gouvernement, avec le Président du
Conseil, avec le Président du Parlement,
avec un certain nombre de dirigeants
politiques concernés, ainsi que de
dirigeants religieux concernés, et il y
a eu une rencontre entre le Président du
Conseil, Fouad Siniora, accompagné de
son aide politique, Hajj Hussein Khalil,
et nous sommes en contact permanent.
Nous sommes en train de voir sur quoi
nous allons pouvoir nous mettre
d'accord.
Je vous en prie (prochaine question).
Journaliste : Votre Eminence, en
ce qui concerne l'échange (de
prisonniers), se fera-t-il selon vos
conditions (annoncées), c'est-à-dire
concernera seulement les prisonniers
libanais, ou est-ce que l'échange
s'étendra à des prisonniers palestiniens
? Voilà pour ma première question.
Deuxièmement, si aujourd'hui ou
n'importe quel jour, une riposte
israélienne se produisait contre le
Liban, Dieu nous en préserve, et que des
voix libanaises s'élevaient pour en
faire assumer la responsabilité au
Hezbollah, que répondrait le Hezbollah,
au-delà des messages que vous avez
adressés aujourd'hui ?
Hassan Nasrallah : En ce qui
concerne le premier point, il est
prématuré. Tout ce qui concerne la
négociation, la stratégie de
négociations, les demandes, nous en
parlerons plus tard.
En ce qui concerne le deuxième point,
face à toute agression israélienne, la
Résistance a le devoir de défendre le
Liban, et elle le fera par la Grâce de
Dieu. Naturellement, il y aura des voix
opposées à nous, car il y a toujours eu
des voix opposées. J'ai déclaré à
maintes reprises qu'il n'y a jamais eu
d'unanimité nationale, même sur une
cause d'une telle clarté, depuis 1982
(la Résistance même à Israël était très
minoritaire), et aujourd'hui encore, il
n'y a pas d'unanimité nationale. Il n'y
a pas de problème à cela.
Et par conséquent, cela ne changera rien
en ce qui concerne notre défense et nos
efforts. Bien sûr, j'espère que nous
parviendrons à une solidarité nationale
sur cette question, et que chacun aura
une attitude responsable : le
gouvernement, les dirigeants
politiques... Et j'espère que le chef du
gouvernement actuel prendra exemple sur
le Président martyr Rafik Hariri en
1996, lorsqu'il a parcouru le monde
entier pour faire face à l'agression
(israélienne) contre le Liban. Il avait
un point de vue différent du nôtre, il
n'était pas d'accord avec nos
opérations, il avait des critiques à
faire sur leur timing, mais lorsque nous
sommes arrivés face au défi, il s'est
comporté avec un haut sens de
responsabilité nationale. On attend
aujourd'hui du Président du
gouvernement, qui prétend qu'il est sur
la même voie que le Président martyr
Rafik Hariri, qu'il se comporte avec le
même sens de responsabilité nationale
que le Président martyr Rafik Hariri.
Prochaine question, Imad ? Permettez-moi
de donner la parole à l'autre côté de
l'audience.
Journaliste : Votre Eminence, les
deux soldats ont été capturés sur le
territoire libanais, ou bien de l'autre
côté, sur le territoire palestinien
occupé ? Car ce point déterminera
beaucoup d'autres positions...
Hassan Nasrallah : Ca ne
détermine rien du tout. Car tant qu'il y
a du territoire (libanais) occupé...
Vous pouvez consulter le verdict légal
du Professeur Edmond Naïm, décédé. Il y
a une base juridique claire selon le
droit international : si un seul pouce
de notre territoire est occupé, nous
avons le droit de faire une opération à
Tel-Aviv. Selon le droit international,
si un seul pouce de notre territoire est
occupé, nous avons le droit de faire une
opération à Tel-Aviv. Nous n'avons pas
fait d'opération à Tel-Aviv. Nous
n'appliquons pas (pleinement) notre
droit selon la législation
internationale.
Par conséquent, qu'on capture ces
soldats dans les fermes de Chebaa, à
Ghajar (territoires libanais occupés),
sur le fil barbelé délimitant la
frontière, quelques mètres à l'intérieur
du territoire israélien ou libanais,
cela n'a aucune incidence sur le plan
légal. Nous en avons parfaitement le
droit selon la législation
internationale.
De plus, ils détiennent des prisonniers
libanais. Ils ont fait des prisonniers
de guerre. De même, lorsqu'il y a des
prisonniers de guerre, vous avez le
droit de capturer des soldats ennemis
pour faire un échange. C'est
parfaitement clair.
Maintenant, vous me direz que ça aurait
été mieux si nous les avions capturés
dans les fermes (de Chebaa). S'ils
étaient venu se promener là-bas, on les
aurait capturés.
Oui, je vous en prie.
Journaliste : Eminent Secrétaire
Général, comment interprétez-vous la
déclaration du Président du Conseil de
l'ennemi israélien selon laquelle le
gouvernement (libanais) portait toute la
responsabilité de ce qui s'était passé
aujourd'hui, et qu'il s'agissait d'une
affaire entre Etat (libanais) et Etat
(israélien) ?
Et si vous me permettez une autre
question, que dites-vous au moment où
vous apportez une très bonne nouvelle
aux prisonniers détenus dans les prisons
israéliennes, surtout le plus ancien
d'entre eux, Samir Qintar (depuis 1979).
Hassan Nasrallah :
Premièrement... Quelle était la première
question ? Je vais d'abord te répondre à
la deuxième question.
A la base, l'opération se nommait
'Liberté pour Samir Qintar et ses
frères'. Mais comme c'est un nom un peu
long, on a opté pour 'Opération Promesse
Véridique', plus artistique, entendu que
la promesse était celle à Samir et ses
frères. Et par conséquent, je déclare à
Samir et ses frères qu'ils sont
maintenant sur la voie de la liberté. Ce
n'est plus qu'une question de temps :
négociations, discussions, dépassement
de cette étape difficile, et par la
Grâce de Dieu, ça sera pour bientôt.
Quelle était la première question ?
Journaliste : [Inaudible]
Hassan Nasrallah : Ah, pardon, je
m'en souviens.
Ils ont toujours fait porter la
responsabilité au gouvernement libanais.
Pourquoi, y a-t-il un jour où ils n'ont
pas fait porter la responsabilité (des
opérations du Hezbollah) au gouvernement
? Et même en Palestine, le Président
Yasser Arafat était prisonnier à
Ramallah, et tout ce qui se passait, ils
en faisaient porter la responsabilité au
Président Yasser Arafat. C'est une
politique israélienne bien connue. Ils
font endosser la responsabilité à la
Syrie, à l'Iran, c'est logique...
Pardon, ce n'est pas logique, c'est LEUR
logique. C'est naturel et habituel.
Oui, je vous en prie.
Journaliste : Votre Eminence, il
ne fait aucun doute que cette opération
a redonné le moral à beaucoup de
Libanais et de Palestiniens, mais
avez-vous bien pris en considération les
conséquences de cette opération, et
l'éventualité d'une riposte israélienne
à l'intérieur du Liban, surtout que la
situation économique du Liban ne le
supporterait pas ?
Et une autre question, dans quelle
mesure cette opération soutient-elle le
point de vue du Hezbollah sur la table
du dialogue (intra-libanais) ?
Hassan Nasrallah : Sur la table
du dialogue, tout le monde a sa propre
logique. Et je considère qu'on essayait
d'arriver à quelque chose, que nous
étions dans une démarche positive. Et
lorsqu'il se passe quoi que ce soit, je
peux le lire comme allant dans mon sens,
et d'autres peuvent le lire comme allant
dans leur sens.
Mais en vérité, notre objectif n'était
nullement de faire avancer notre point
de vue sur la table du dialogue ou quoi
que ce soit. Nous avons considéré en
toute simplicité qu'il y avait des
prisonniers (libanais) dans les prisons
israéliennes, qu'ils ne nous seraient
retournés que via une opération de
capture (de soldats ennemis) et un
échange, et c'est ce que nous avons
fait. Voilà toute l'étendue de la
question (sans aucune considération de
politique intérieure).
Quant aux conséquences (possibles), nous
les prenons évidemment en considération.
Mais quoi qu'il en soit, nous
considérons que cela fait partie
intégrante de la lutte (contre Israël),
dans laquelle nous devons tous faire des
sacrifices. Et par le passé, j'ai dit à
plus d'une occasion, et je le répète
aujourd'hui en vous remerciant pour
votre question qui m'en donne
l'opportunité, j'espère que toute mère
libanaise aujourd'hui se mettra à la
place de la mère du prisonnier Samir
Qintar, et imaginera que c'est son fils
qui est à la place de Samir Qintar, et
non Samir Qintar. Que c'est son propre
fils. Comment se comporteraient alors
cette mère, ce père, ce frère, cette
sœur (d'un prisonnier depuis près de 30
ans) ?... Considérons la question dans
cette perspective humanitaire. Tout ce
qui est d'ordre matériel peut être
compensé. Mais lorsqu'on parle des
sentiments, de l'humanité, ce qui est
perdu est perdu.
Je vous en prie.
Journaliste : Votre Eminence, vous
réduisez la question à une simple
histoire de prisonniers détenus en
Israël, mais il y a des menaces
(d'invasion) contre la Syrie, et vous
avez peut-être amené la région à la
guerre. Que faites-vous de la communauté
internationale et de la résolution 1559
de l'ONU (appelant au retrait des
troupes étrangères -surtout syriennes-
du Liban et au désarmement des milices).
Pourquoi (réduire tout cela à néant) ?
Hassan Nasrallah : Très bien. Ce
que vous nous dites, c'est la même
logique qu'en 1982. En 1982, lorsque la
Résistance a été fondée et a combattu
Israël, Israël a menacé la Syrie,
l'Iran, les gouvernements arabes et le
Liban, et à chaque opération de la
Résistance, ces menaces étaient
répétées, on nous disait qu'on amenait
la région à la guerre, etc. Pourquoi,
est-ce que la région a un jour connu
autre chose que la guerre, pour qu'on
puisse l'amener à la guerre ? La région
est (déjà) en guerre. Maintenant, que ce
soit une guerre froide, qu'elle se
réchauffe ou se refroidisse un peu, (ne
change rien à la chose).
Mais si on cédait à cette logique, notre
territoire serait encore sous
occupation, et on contredirait notre
logique précédente (qui a amené à la
Libération). Nos prisonniers resteraient
en prison, notre territoire resterait
occupé, notre souveraineté resterait
constamment violée. Nous n'avons jamais
considéré, et je ne sais pas si
quiconque considère que le Liban ait
(jamais) quitté l'état de guerre (avec
Israël).
Que tout le monde considère que ce
soient ses enfants qui sont dans les
prisons (ennemies) et nous dise comment
il se serait comporté. Je vous en prie.
Journaliste : Votre Eminence,
Abbas Nasir pour la chaine Al-Jazeera.
Vous avez dit que jusqu'à présent, le
Hezbollah et la Résistance exercent une
grande retenue face aux agressions
israéliennes, et que vous n'avez répondu
qu'à l'incursion israélienne qui s'est
produite...
Hassan Nasrallah : Et nous avons
frappé des positions du commandement
militaire.
Journaliste : Oui. Quelle est la
ligne de démarcation, Eminent Sayed,
entre la retenue et la riposte aux
agressions ? Est-ce la mort de civils,
des frappes contre Beyrouth, davantage
d'incursions terrestres ?... Y a-t-il
une ligne (rouge) définie à partir de
laquelle vous n'exerceriez plus de
retenue ?
Hassan Nasrallah : Laissez-nous
gérer cela. Il est inutile que je dise à
Israël comment nous allons nous
comporter. C'est pourquoi je ne donne
pas de détails, je ne menace pas, je ne
promets pas (le Hezbollah préfère le
secret et les surprises).
Israël sait que nous sommes sérieux,
capables et prêts, que nous assumons nos
responsabilités, et que nous avons le
courage requis et la maitrise de nos
nerfs, ce qui nous permet de réfléchir
avec un esprit froid (et lucide). Par
conséquent, regardons comment les choses
vont évoluer, et par la Grâce de Dieu,
tout finira pour le mieux.
Je vous en prie.
Journaliste : Eminent
Sayed, il semble que vos espoirs quant à
la situation interne libanaise ne soient
pas très prometteurs. Car durant le
Conseil des ministres qui a eu lieu à
14h, il y a eu des divergences dans les
positions. Y a-t-il un effort de votre
part pour nouer des contacts avec des
Libanais de (la coalition du) 14 Mars
(opposée au Hezbollah), comme le
ministre (Walid) Jumblatt, le docteur
(Samir) Geagea, pour leur dire que
l'heure est au défi national (et à
l'union), et non aux dissensions
internes ?
Hassan Nasrallah : J'ai bien dit
que j'adresse mon appel à tous. Car s'il
fallait que je contacte
(individuellement) ce leader, cet autre
leader, cet autre encore, etc., pour
qu'on débatte de ce qui s'est passé, (on
ne s'en sortirait pas). Peu importe, ce
qui s'est passé s'est passé. Qu'on ait
eu raison ou pas, c'est une autre
question.
Si quelqu'un veut nous demander des
comptes, je suis prêt à assumer mes
responsabilités et à rendre des comptes.
Si ce que nous avons fait est contre
l'humanité, l'éthique, la nation et le
peuple, alors... Il faut bien réfléchir
à cela, pour ne pas (négliger ces
valeurs fondamentales).
Quoi qu'il en soit, comme je l'ai dit,
j'espère que tout le monde va assumer
ses responsabilités de manière
nationale, et j'espère que chaque
ministre du gouvernement qui va
participer à la réunion imminente ou en
cours, chaque responsable du 14 Mars, du
8 Mars, du 10 Mai, du 14 Février et tous
les noms que vous voulez, considèrera
que c'est son propre fils qui est détenu
en Israël, et pas Samir Qintar. Comment
se comporterait-il ? Et j'accepterai
alors (tout ce qu'on dira). A condition
qu'ils soient sincères. Qu'ils me disent
comment ils auraient agi, et je
l'accepterai.
Je vous en prie.
Journaliste : Votre Eminence,
vous avez dit au cours de votre propos
que l'échange de prisonniers avec Israël
pourrait inclure des prisonniers
palestiniens. Ne considérez-vous pas que
cette annonce ou cette démarche mêle
deux questions différentes et contredit
votre accord avec le Courant patriotique
libre (de Michel Aoun), à savoir que les
actions ou le rôle de la Résistance
seraient limités à la seule protection
du Liban ? Ne considérez-vous pas que
c'est un élargissement du rôle de la
Résistance ? Voilà pour la première
question.
Deuxièmement, également pour ce qui
concerne le 14 Mars : jusqu'à présent,
aucun responsable de cette coalition n'a
pris de position. Ne considérez-vous pas
que l'absence de position jusqu'à
présent est en soi une position
négative, qui indiquerait une division
politique sur la question de la capture
des deux soldats qui s'est produite
aujourd'hui ?
Hassan Nasrallah : En ce qui
concerne le premier point, non, cela ne
contredit pas notre accord, car la
question des prisonniers est celle des
prisonniers libanais. Et en toute
franchise, si Israël avait libéré tous
les prisonniers libanais durant les
négociations et échanges précédents, il
aurait ôté des mains du Hezbollah toute
raison de capturer des prisonniers. Mais
j'ai bien rappelé que ce sont leurs
surenchères qui ont conduit à cette
situation. Par conséquent, je leur en
fait porter la responsabilité.
Si des prisonniers sont entre nos mains,
et que nous avons la possibilité de
libérer des prisonniers libanais,
palestiniens, syriens, jordaniens,
arabes, indépendamment de leur nombre et
sans entrer dans les détails, et que je
dise 'Non, je ne veux que les Libanais',
ce serait contraire à l'humanité. Cela
ne contredit aucunement l'accord (avec
le CPL).
En ce qui concerne les forces du 14
Mars, qu'ils prennent la position qu'ils
veulent, c'est eux que cela regarde. En
général, ils prennent leur temps et
étudient très bien les questions (avant
de se prononcer). Par exemple, le jour
de l'affaire (Mahmoud Rafi') et des
réseaux (d'espions) israéliens, ils ont
mis une semaine avant de prendre
position et de l'annoncer. Bien sûr, la
situation actuelle est très urgente et
ne peut attendre une semaine, et
j'estime que d'ici demain, les positions
seront annoncées car il y a un grand
défi national, et je répète mon appel,
pour préserver la nation et tout le
pays, à ce que tous se comportent avec
un (haut) sens de responsabilité
nationale.
Je vous en prie.
Journaliste : Eminent Sayed, vous
avez rappelé que l'heure est à la
coopération et à l'entraide, et
qu'ensuite, vous serez prêt à débattre
de tout cela. Si cela finissait bien
pour le Liban et que l'échange de
prisonniers réussissait, est-ce que cela
constituerait un cadre plus vaste pour
le débat sur la stratégie défensive, et
en particulier l'avenir des armes de la
Résistance ?
Hassan Nasrallah : C'est
possible. C'est possible. Je vous en
prie. Je vais encore répondre à deux
questions.
Journaliste : Eminent Sayed, si
une guerre ouverte entre vous et Israël
se produisait, vous attendez-vous à un
soutien de l'Iran ? Et qu'en est-il de
la Syrie, dont le front (avec Israël)
est fermé depuis 1973 ? Et est-il vrai
que vous avez rencontré secrètement le
Président Bachar al-Assad ?
Hassan Nasrallah : [Rires] Non,
par Dieu, on ne s'est pas rencontrés
dernièrement. Voilà pour ce point.
Pour l'autre point, la Syrie et l'Iran
ont toujours soutenu le Liban, mais en
fin de compte, c'est notre territoire
qui est occupé. Je ne vais pas attendre
(de voir) qui va m'aider ou pas, qui va
ouvrir un front (contre Israël) ou pas,
chacun est libre de faire le choix qu'il
veut. Au Liban, nous avons combattu et
nous avons récupéré notre terre. Nous
avons capturé des soldats ennemis, et
avons récupéré nos prisonniers. Et nous
continuons sur la même voie.
La Syrie et l'Iran ont toujours été aux
côtés du Liban, et nous les en
remercions, et je suis confiant
aujourd'hui sur leur présence aux côtés
du Liban et de la Palestine, et ils
subissent actuellement des pressions
énormes de diverses parties
internationales, jusqu'aux menaces. Mais
je considère que leur position (à nos
côtés) est très forte, ferme et résolue.
Dernière question là-bas, je vous en
prie.
Journaliste : Est-il vrai que
votre rapprochement récent avec le
Courant du Futur (membre de la coalition
opposée au Hezbollah) constitue une
couverture politique à cette opération,
réalisée selon ce timing ?
Hassan Nasrallah : Non, car nous
préparons cette opération depuis 5 mois.
Depuis cinq mois et jusqu'à aujourd'hui,
nous avons eu de nombreux débats
politiques intérieurs, un calme
intérieur puis une ébullition
intérieure, puis un retour au calme, et
une alternance entre les disputes, la
coopération et les alliances.
En fin de compte, la question de la
capture (de soldats) pour libérer les
prisonniers des prisons israéliennes est
pour nous indépendante de toute donnée
intérieure, que nous soyons en situation
de calme, de disputes, de coopération,
d'alliance, nous séparons complètement
ces questions. Les combattants de la
Résistants cherchent à capturer des
soldats pour que nous ayons des
prisonniers, sans considération pour la
situation intérieure qui varie entre la
dispute et le dialogue, qui semble
prévaloir dernièrement.
Aujourd'hui, tout le peuple libanais et
les forces politiques au gouvernement et
celles de l'opposition demandent à ce
que le gouvernement fasse son travail
dans les secteurs sociaux, du niveau de
vie et de l'économie. Ils sont venus
nous demander si nous voulions une telle
action, et nous avons répondu que nous
étions prêts à cela. Bien sûr, nous
avons toujours demandé, nous demandons
et nous répétons chaque jour que le pays
a besoin d'un gouvernement d'unité
nationale, et telle est notre logique et
notre position, mais tandis que nous
demandons un gouvernement d'unité
nationale, nous restons ouverts à toute
coopération pour (résoudre les problèmes
de) l'électricité, de la sécurité
sociale, de l'eau, des diverses
questions, du salaire minimum, etc. En
fin de compte, il n'y a pas de
contradiction... Il n'y a pas de
contradiction entre tout cela et la
cause des prisonniers détenus. Ce sont
deux questions complètement différentes.
Je dois conclure. Très bien, allez-y. Je
vais prendre encore deux questions
rapidement.
Journaliste : Sayed, en ce qui
concerne le propos que vous avez adressé
à [Ehoud] Olmert, et la réunion du
gouvernement israélien prévue ce soir,
eu égard au fait que les agressions
(ennemies) se poursuivent, y a-t-il une
période définie (après laquelle vous
prendrez d'autres mesures) si les
agressions se poursuivaient ? Voilà pour
la première question.
Deuxièmement, en ce qui concerne la
coordination avec l'armée (libanaise),
est-ce qu'aujourd'hui, la Résistance
coordonne ses actions militaires avec
l'armée pour faire face à l'agression ?
Hassan Nasrallah : Vous savez que
l'armée dans le sud est toujours sur le
qui-vive, et que le choix et la décision
de l'armée est de défendre le pays :
c'est comme ça qu'elle s'est comportée
dernièrement, et c'est comme ça qu'elle
se comportera à l'avenir. Il y a
naturellement une coopération sur le
terrain, tant par le passé
qu'actuellement, dans la mesure requise.
Voilà pour cette question.
Quant à définir un temps, faire des
promesses (de riposte), tout cela est
prématuré. Laissez-nous voir comment
vont évoluer les choses et agir en
conséquence de manière bien étudiée et
calculée.
Je vous en prie. Cette fois, ce sera
vraiment la dernière question. Je vous
en prie.
Journaliste : Eminent Sayed, vous
nous avez habitués, vous et le
Hezbollah, a des analyses toujours très
précises et rigoureuses, et vous venez
de nous parler de la situation régionale
et internationale. Quelles données vous
ont-elles poussé à faire cette opération
avec ce timing ? Car vous ne faites rien
au hasard, vous étudiez toujours très
bien les choses et la situation
régionale.
Hassan Nasrallah : Oui, nous
étudions bien les choses.
Depuis le début de l'année 2006, nous
avons pris la décision de capturer des
soldats israéliens, et nous avons
transmis cette consigne aux jeunes de la
Résistance. Et dès qu'ils en ont eu
l'opportunité, ils les ont capturés. Si
vous ne voulez pas me croire, qu'est-ce
que je peux faire ? Voilà toute
l'histoire. Il n'y a rien de plus. C'est
comme si quelqu'un peignait un tableau,
et que d'autres venaient philosopher (en
prétendant savoir mieux que lui ce qu'il
a représenté). Il n'y a rien de plus
(que ce que j'ai dit).
Nous avons considéré que quelles que
soient les conditions et les données, il
fallait absolument faire des
prisonniers, quoi qu'il puisse se
passer. Voilà ce que nous avions résolu.
Journaliste : [Question
inaudible]
Hassan Nasrallah : Non, non...
Bien sûr, quoi qu'il en soit... Tu veux
(cette réponse) gratuitement ? C'est ça
que nous avons convenu ? Les médias
doivent (d'abord) aider la Résistance !
[Rires]
Bien sûr, je veux conclure aujourd'hui
en évoquant le martyr de la Résistance,
qui n'est pas tombé durant l'opération
mais pendant la confrontation qu'il y a
eu ensuite, les martyrs civils, il y a
des blessés... Je ne sais pas encore si
ce soldat de l'armée libanaise est tombé
martyr ou pas. Il y a des blessés
civils. Vous savez que nous suivons tous
ces détails dans les médias.
Ces martyrs sont nos martyrs à tous, les
martyrs de la nation, de la Résistance,
de la dignité, de la liberté, de
l'honneur, comme tous les martyrs
passés, grâce auxquels nous avons
réalisé tous ces succès. Nous souhaitons
le rétablissement et la santé aux
blessés, et par la Grâce de Dieu, avec
la persévérance, la détermination, la
volonté, la sagesse, la conscience et le
courage, nous parviendrons à faire face
à cette étape difficile en réalisant en
premier lieu les intérêts éthiques et
humanitaires que nous espérons tous.
Que la paix soit sur vous, ainsi que la
Miséricorde de Dieu.
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