Les 7 du Québec
Les mystères aurifères enfin
dévoilés
Robert Bibeau

Mercredi 27 juillet 2016
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Questions légitimes
Nous
avons reçu ces questions dans notre
boite aux lettres récemment : « Je
cherche à comprendre comment s’est
réalisé le renchérissement dramatique de
l’or. En mars 1967, le lingot valait
5555 francs ou 847 €. Il vaut
actuellement 37 750 €, la hausse est de
4 457 %, à qui profite le crime ?
Pourquoi existe-t-il une inflation
continuelle ? Pendant cette période la
pauvreté s’est aggravée, les pauvres
sont de plus en plus pauvres et de plus
en plus nombreux et les riches de plus
en plus riches. Y aurait-il un lien de
causalité ? Est-ce à rapprocher de 2008
et de la crise des subprimes qui a eu le
même effet ? Et le FMI et la Banque
Mondiale n’est-ce pas une arnaque des
pays riches contre les pays pauvres ? »
(1)
Amorçons notre réponse par ces
interrogations à propos du Fonds
Monétaire International et de la Banque
Mondiale. Nous complèterons en traitant
de la question de la valeur de l’or et
des monnaies qui est de toute façon liée
à la précédente.
Les
organismes de la gouvernance
internationale impérialiste
Le FMI
et la Banque Mondiale ont été constitués
à la fin de la Seconde Guerre mondiale
dans le cadre d’une entente appelée les
Accords de Bretton Woods (1944). Ce sont
des ententes mises sur pied par le grand
capital financier occidental pour
l’assister dans son expansion mondiale
(vers l’Asie et l’Afrique), afin de
mettre les bourgeoisies nationales de
ces pays « émergents », ainsi que celles
des pays qui seraient bientôt en
reconstruction (Europe), sous la botte
du grand capital multinational. Le FMI
et la BM ont été créés en tant que
pendant financier de l’OTAN sur le plan
militaire, de l’ONU sur le plan
politique, et du CPI sur le plan
juridique. Le tout constituant une
structure de gouvernance chargée
d’organiser l’hégémonie de la première
économie capitaliste sur l’ensemble de
l’impérialisme mondialisé.
Ces
organismes financiers internationaux,
inféodés à la classe capitaliste
occidentale, étaient du type « police du
fric » et leur mission spécifique
consistait à forcer les bourgeoisies
nationalistes des différents pays
pseudolibérés (2) à rejeter le fardeau
de la crise économique d’après-guerre
sur le dos des classes ouvrières,
paysannes et petites-bourgeoises
nationales (ce qui comprenait les
petites bourgeoisies eurocommunistes
ainsi que d’autres comme ces communistes
indonésiens que Soekarno le « non-aligné
» fera exécuté, etc.). Les armées
alliées avaient ordre de soutenir
militairement cette stratégie économique
adossée au Plan Marshal étatsunien.
L’équivalent du Plan Marshall sera mis
sur pied du côté soviétique.
C’est
par cette stratégie tous azimuts –
planifiée depuis l’Occident par la
puissance impérialiste américaine (et
par l’URSS du côté du Comecon) que le
grand capital international assura son
expansion finale sur l’ensemble de la
planète, prenant pour l’occasion les
noms de « mouvement de décolonisation et
de lutte de Libération nationale
antiimpérialiste, et de Révolution de
démocratie nouvelle » (sic),
c’est-à-dire, un mouvement de libération
des anciennes puissances impérialistes
européennes remplacées par le duo É.-U.
– URSS. Ce à quoi la Chine « maoïste »
allait bientôt s’opposer, réclamant sa
part du gâteau des pays capitalistes «
non alignés » dans l’esprit de Bandung
et de la Tricontinentale (3). Les
guerres de Corée et du Vietnam ne furent
rien d’autre que le résultat de cette
concurrence entre grandes puissances
pour recruter les bourgeoisies
nationalistes des pays en voie de
développement, que l’on appelle
maintenant pays « émergents ».
Pendant
cette période trouble sur le plan
économique et politique
Le
FMI, la BM et d’autres organisations
financières internationales avaient pour
tâche de soutenir et de maintenir le
taux de profitabilité du grand capital
international pas exclusivement
étatsunien, mais de tout le capital
international imbriqué en un tout
concurrentiel globalisé, ce que les
altermondialistes, les «
démondialisateurs » et les euros
sceptiques découvriront cinquante années
plus tard. Ne pas oublier qu’à cette
époque l’impérialisme était en pleine
expansion, d’abord vers l’Amérique
latine et vers l’Asie, et ensuite vers
l’Afrique. Maintenir le taux de
profitabilité se révéla une tâche
impossible à réaliser. Les lois
inhérentes au mode de production
capitaliste empêchaient l’atteinte de
cet objectif de produire toujours plus
de plus-value pour assurer la
profitabilité des investissements en
utilisant de moins en moins de capital
variable – vivant – unique source de
plus-value, et c’est ici que nous allons
aborder la question de l’or
international et des monnaies
nationales.
Les
Accords de Bretton Woods (4) régulaient
strictement l’échange des monnaies, dont
la « monnaie » universelle – l’or – que
les capitalistes internationaux avaient
la prétention de contenir et d’asservir.
Ainsi les Accords prévoyaient que le
dollar américain serait de facto la
monnaie privilégiée du commerce
international, mais à la condition que
cette devise soit convertible en «
quasi-devise » or. Cependant les
Américains, entrevoyant les problèmes,
exigèrent que cette convertibilité soit
fixée à 35 dollars US l’once d’or.
L’économie mondiale s’accroissant, le
commerce mondial se démultipliant, alors
que la quantité d’or sur le marché
n’augmentait pas assez rapidement, le
déficit commercial étatsunien eut tôt
fait d’emporter les réserves fédérales
américaines (comprenant l’or allemand
stocké à Fort Knox). En 1971, le
Président Richard Nixon baissa les bras
et décréta que le dollar n’était plus
convertible en or et que la valeur de la
devise américaine allait désormais
flotter au gré des marchés boursiers, ce
qui de facto libérait la valeur de l’or
qui retrouvait (ce qu’elle n’avait
jamais perdu en réalité) son rôle de
monnaie de réserve internationale. S’en
suivit un renchérissement de la valeur
de l’or (valeur refuge) qui ne finit
plus de gonfler telle une baudruche, ce
qui devrait se poursuivre jusqu’à la
prochaine grande dépression.
La
monnaie de réserve – la monnaie or
Dans
une économie de marché, de types
capitaliste ou soviétique, le rôle d’une
monnaie est toujours de faciliter les
échanges de marchandises. Une monnaie
sert d’intermédiaire entre les
marchandises en représentant
adéquatement le quantum des forces de
travail utilisées (investi) dans la
production d’une marchandise, et la
somme de toutes les marchandises
disponibles sur le marché. La quantité
de monnaie en circulation ne devrait
jamais dépasser la valeur sociale totale
des marchandises disponibles (produites)
sur les marchés, sinon la monnaie sera
dépréciée – c’est l’inflation – ou la
valeur des marchandises va s’effondrer –
c’est la déflation –. La surquantité de
dollars, y compris sous forme de crédits
(qui n’est que l’anticipation d’une
valeur à réaliser), répandue sur les
marchés est telle que la valeur du
dollar, et des autres monnaies comme
l’euro et la livre sterling, périclite
alors que l’or, la quasi-monnaie de
réserve de plus en plus rare
(relativement) grimpe en flèche. Ce que
notre correspondant constate en
observant les indices boursiers.
De
plus en plus de dollars (d’euros et de
yens et de yuans) sont à la poursuite
d’un stock d’or limité. Attention
toutefois, la valeur de l’or monte
relativement à la valeur des devises qui
descend, ceci signifie qu’il faut de
plus en plus de dollars (euros, livres,
francs, yuans) sans valeur pour acheter
une once d’or ! Est-ce vraiment un
renchérissement de la valeur de l’or ou
un dépérissement inflationniste de
toutes les monnaies ?
Pour
conclure
Que
devons-nous conclure de tout ceci ? La
montée de la valeur relative de l’or
signifie que la crise systémique du
capitalisme s’intensifie et qu’elle
entrainera un immense krach boursier
international – les indices boursiers
soufflés se réajustant à la valeur
réelle de la quantité de force de
travail social réellement investi,
valorisée et spoliée aux ouvriers –.
C’en sera fini alors des hyperprofits
bidon issus de la spéculation boursière,
immobilière et aurifère. Ceci ne sera
que le premier acte de la tragédie des
milliardaires et des millionnaires en
faillite. Suivront la dévaluation de
toutes les monnaies – la déflation – le
chômage de masse – les fermetures
d’entreprises, les technologiques et les
banques en premiers, les autres par la
suite. Sauveront une partie de leurs
acquis – mal acquis – ceux qui auront
stocké de l’or physique (5), dont les
cours, s’envoleront. Le capital mondial
atteindra des niveaux de concentration
incroyable – des millions de riches
perdront leur fortune de pacotille, et
seuls en réchapperont ceux qui
possèderont des réserves d’or, mais à
une condition cependant !
À la condition que cette très
Grande Dépression ne donne pas lieu au
renversement du mode de production
capitaliste – et à son remplacement – et
que ce système moribond se maintienne
sur les lieux de son crime, redonnant au
marché, à l’or, et à l’esclavage salarié
leurs valeurs d’antan. Pour ceux qui ne
le savent pas, les capitalistes russes
et chinois sont les premiers producteurs
et les premiers thésaurisateurs d’or au
monde. Quelles puissances impérialistes
selon vous sortiront vainqueurs de ce
bras de fer monétaire ?
Si
après cette autre crise tout redevient
comme avant, tout recommencera comme
d’antan (après la Première et la Seconde
Guerre mondiale). Il appartiendra au
prolétariat révolutionnaire
international de faire en sorte de
trancher le nœud gordien et de
construire un nouveau mode de production
non marchand. De grâce toutefois, tenez
loin de nous cette gauche bourgeoise
sectaire, dogmatique et réformiste qui
ne comprend rien à tout ce cirque.

(1)
La finalité du mode de production
capitaliste
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/217913/
(2)
Hormis ceux de l’Est, l’URSS et
les pays du bloc de Varsovie ne
s’intègreront pas directement aux
Accords de Bretton Woods, ils le feront
indirectement, via le marché
international et le trafic des devises.
(3)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/non-alignes-tricontinentale-60ieme-anniversaire-22/
(4)
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-invites/la-mondialisation-33/
et
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-invites/mort-et-resurrection-du-veau-dor-americain/
(5)
Nous spécifions « l’or métal »,
car les boursicoteurs et les banksteurs
ont depuis quelques années imaginés un
stratagème frauduleux qui consiste à
émettre des « papiers à Ordre » (or),
des parchemins qui ne valent pas le
support sur lesquels ils sont libellés.
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