Opinion
L'anarcho-syndicalisme refait surface
pendant la crise
Robert Bibeau

© Robert
Bibeau
Mercredi 27 janvier 2016
http://www.les7duquebec.com/...
Le document de réflexion que la
Confédération Générale du Travail
de France (CGT) fait circuler parmi ses
adhérant est pur jus
anarcho-syndicaliste – une tendance
idéologique qui a marqué la go-gauche au
cours de la crise économique des années
soixante-dix – et que les bureaucrates
syndicaux ramènent sur le devant de la
scène syndicale et médiatique. Les
militants anarchosyndicalistes
maitrisent quelques rudiments de
socialisme vulgaire et de marxisme
trivial, mais au fond de leur âme ce
sont de véritables proudhoniens et des
théologiens qui croient que la société
capitaliste serait mieux administrée,
plus « démocratique », plus équitable,
plus écologique si les
anarchosyndicalistes étaient appelés à
la gouvernance de l’État, plutôt que ces
voraces capitalistes qui ne pensent qu’à
leur plaisir solitaire, non
solidaire (1).
Les anarchosyndicalistes gèrent les
syndicats et les ONG, dont la
bourgeoisie leur a confié la gouvernance
à la condition que ces « grandes
gueules » n’outrepassent pas les limites
du droit bourgeois, faites par les
riches, dans l’intérêt des riches. Les
anarchosyndicalistes en appellent à la
compassion des possédants afin de
crédibiliser la justice bourgeoise aux
yeux du prolétariat. Le militant
anarchosyndicaliste est invité
à vociférer contre l’injustice, contre
la ploutocratie qui se remplit les
poches de monnaies de singe. Le militant
anarchosyndicaliste fait rêver le
salarié d’un monde « amélioré » sous un
mode de production capitaliste
réformer (ce qui est
impossible). L’anarchosyndicaliste
souhaite que la société revienne au
passé, au temps bénit et révolu de
l’État providence
– au temps de la soi-disant abondance,
des hausses salariales raisonnables, des
services sociaux améliorés. Ici, sa
mission bourgeoise est de bien faire
entendre que cela est possible sans
révolution sociale. Enfin, l’antienne de
l’anarchosyndicaliste est la « défense
des « acquis » salariaux et sociaux, et
la conquête de l’équité salariale, la
défense de l’environnement et des jobs
de permanents syndicaux bien payés et de
celui des milliers d’ONG
subventionnées par l’État ».
Un mantra de l’anarchosyndicalisme
consiste à dénoncer le bourgeois qui ne
songe qu’à empocher des profits aux
dépens de l’intérêt général – aux dépens
de l’intérêt citoyen – et aux dépens de
la société civile – les nouveaux labels
sociaux qui leur évitent de parler de
classes sociales, catégories que la
bourgeoisie ne tolère plus comme leur
ont signifié les sociologues et les
idéologues universitaires.
On notera dans le texte de la CGT
(dont nous reproduisons des extraits
ci-dessous) que s’ils n’ont pas renoncé
aux gros mots comme « capitalisme et
profit » – ils ont cependant écarté les
expressions comme « lutte de
classe, classe prolétarienne, guerre de
classe, dictature bourgeoise, dictature
du prolétariat » et tout ce qui
fait extrême gauche. La novlangue à
laquelle ils adhèrent est le symbole de
leur adhésion au réformisme
pour une nouvelle société
capitaliste améliorée. Les
anarchosyndicalistes espèrent qu’ainsi
ils seront appelés à la barre du
pouvoir, ou du moins, qu’ils seront
consultés par les commissions d’enquête
et les comités paritaires de la
gouvernance bourgeoise. Pour
mériter ce privilège, les
anarchosyndicalistes doivent hurler pour
faire croire aux ouvriers qu’ils peuvent
les dirigés dans leur résistance, et pas
trop fort pour ne pas effrayer les
patrons effarouchés qui en ont déjà
plein les bras avec la concurrence des
cartels multinationaux et de la crise
insoluble du capitalisme déjanté.
L’ensemble du document de réflexion
de la CGT française reflète le verbiage
anarchosyndicaliste. Nous allons
analyser certaines de leurs compositions
qui reflètent cette ligne politique « progressiste, réformiste,
opportuniste ».
C’est-à-dire, que ces gens croient
encore – c’est leur gagne-pain quotidien
qui en dépend – que par quelques
remédiations politiques, financières,
bancaires, monétaires, et sociales,
appuyées par une certaine pratique de
militantisme syndicale (marches sans
lendemain et parades dominicales sans
suites) – la crise économique systémique
du capitalisme se résorbera et que l’on
reviendra à une époque de nouvelle
croissance et d’abondance… comme dans
les années cinquante : « C’est un
mauvais moment à passer – serrons-nous
les coudes de solidarité et tout
redeviendra comme avant ! »
proclament-ils, dépités (sic).
Le premier élément d’information
qu’ils dissimulent à leurs commettants
c’est que la guerre économique du
capitalisme est hors contrôle et qu’elle
n’arrêtera pas de s’approfondir. Ni les
banquiers, ni les patrons, ni les
financiers, ni les politiciens, ni
quiconque sur terre ne peut solutionner,
ni mettre fin à la concurrence
économique, qui trouvera sa solution
dans une nouvelle guerre militaire
catastrophique. Personne, et surtout pas
les bureaucrates syndicaux, ne peut
résoudre la crise économique que l’on
dit systémique pour cette raison
justement qu’elle affecte toutes les
composantes du mode de production
social. Ce n’est qu’une question
de temps avant que tout s’effondre dans
un grand krach boursier.
Le problème qui confronte les
ouvriers français n’est pas de s’opposer
à « accroitre la rémunération du
capital au détriment de celle du travail »,
comme il est écrit dans la brochure. Nul
ne pourra empêcher les salaires d’être
érodés par l’inflation et l’État de
transférer des fonds aux capitalistes
(en pure perte soit dit en passant). Les
profits continueront de descendre même
si l’État transférait tous ses budgets
aux capitalistes. La crise économique
est systémique et structurelle et non
pas conjoncturelle et intermittente.
Dans le feuillet CGT, il est écrit
ceci : « Que ce soit au travers du
colonialisme ou encore au travers des
multiples redécoupages géopolitiques
d’après-guerre, les pays occidentaux
n’ont eu d’autres préoccupations que
l’accaparement des richesses (humaines
et ressources naturelles) par une
minorité aux dépens de l’intérêt général ».
En quoi la classe ouvrière
est-elle concernée par les « multiples
redécoupages politiques des pays
occidentaux » ? Les
scripteurs de la CGT poursuivent en
accusant : « les pays
occidentaux de spoliation ».
Erreur, messieurs les syndicalistes, ce
ne sont pas les pays occidentaux, mais
les capitalistes mondiaux qui ont
accaparé les richesses du tiers-monde,
et ce n’est pas cette spoliation des
richesses du Sud qui est la cause de la
présente crise économique. C’est
l’incapacité du mode de production
capitaliste à poursuivre l’expropriation
de la plus-value ouvrière des pays du
Nord qui explique la crise systémique.
Pourquoi tout mystifier, messieurs les
anarcho-proudhoniens ? Les bureaucrates
syndicaux prétendent défendre
« l’intérêt général citoyen » (sic).
Dans une société de classe ça n’existe
pas « l’intérêt général citoyen ».
La question que la classe ouvrière doit
se poser est : « Qu’elle est
notre intérêt en tant que prolétaire ? »
Nous prolétaires – qui n’avons aucun
intérêt ni aucun pouvoir dans cette
société bourgeoise – pourquoi
devrions-nous réformer cette société ?
Ensuite, le document demande
suavement : « Comment en sommes-nous
arrivés là ? » Qui ça NOUS ?
Comme si les ouvriers avaient une
quelconque responsabilité dans cette
catastrophe économique, politique,
sociale et bientôt militaire. Ensuite,
les grands géopoliticiens syndicaux
demandent : « Les politiques
internationales ne relèvent-elles pas
davantage du « clientélisme financier »
que des valeurs de démocratie ? »
Depuis quand la politique internationale
des capitalistes a-t-elle relevé de
« valeurs démocratiques » et en quoi la
démocratie bourgeoise est-elle la
démocratie du prolétariat ?
Les anarchosyndicalistes français
s’opposent ensuite aux agressions
militaires que fomente désespérément
l’État français et ils dénoncent
ces : « interventions militaires
sans devoir rendre des comptes sur les
conséquences de ses actes que paie la
société civile ? » Est-ce à
dire que si l’Assemblée nationale
française était consultée, ces
agressions sanglantes contre les
ouvriers libyens et contre les
travailleurs syriens seraient
acceptables ? Qu’est-ce que la CGT va
faire dans cette galère des guerres
impérialistes françaises ? La
seule chose à proclamer, à ce propos,
c’est ceci : « Soldats
français – Go Home ! »
Plutôt que de donner ce mot d’ordre, les
anarchosyndicalistes se lancent dans des
élucubrations judéo-islamo-chrétiennes à
propos de la paix et de la non-violence
dans le monde. Ils écrivent : « On
ne fera pas taire les armes à coups de
canon, en ajoutant de la violence à la
violence, car les mêmes causes
produisent les mêmes effets. »
Les frères convers de la CGT feraient
mieux de réfléchir avant d’écrire.
De quelles causes et de
quels effets
parlent-ils ici ? Les causes des
guerres impérialistes françaises
seraient la violence… pour la violence ?
Tels les théologiens, les
anarchosyndicalistes se perdent en
sophisme spécieux.
Les casuistes de la CGT poursuivent
ensuite leur litanie de vœux pieux par
ces mots : « Plus que jamais, la
voie du progrès social et économique
passe par une transformation
sociale, la création de
nouveaux droits pour le monde du travail,
le développement des services publics
pour répondre aux besoins de tous et par
une politique internationale
respectueuse des peuples et de leur
droit à l’autodétermination »
(sic).
Mais messieurs les thuriféraires des
propriétaires du capital, si « le monde
du travail » ne parvient pas à
sauvegarder les quelques
« droits-privilèges » qu’il avait, ni
ceux qui lui reste, ni à sauvegarder ses
soi-disant « acquis sociaux »,
comment comptez-vous conquérir de
nouveaux droits, sauver les emplois,
maintenir le pouvoir d’achat, défendre
les conditions de vie et de travail et
quand vous aurez fait avancé tous
ces dossiers de lutte, vous imposez sur
le front de la « politique
internationale », où ce ne sont
pas les droits des peuples à
l’autodétermination qui sont menacés,
mais carrément le droit élémentaire à la
vie des masses ouvrières et
populaires qui est en jeux ?
La classe prolétarienne française
connait ces radotages que présente la
brochure de la CGT anarchosyndicaliste à
propos des misères que les ouvriers
endurent tous les jours dans leur chair
et dans leurs os. La classe ouvrière n’a
que faire de ces opuscules
pamphlétaires. Et elle fait de moins en
moins confiance aux bureaucrates
syndicaux qu’elle assimile aux
politiciens et aux journalistes.
Ce n’est pas l’appartenance de la France
à l’OTAN, à l’euro et à l’Union
européenne qui sont à la source des
problèmes sociaux et économiques en
France. C’est le mode de production
capitaliste décadent qui est l’unique
problème de la société française tout
entière, des ouvriers syndiqués et des
travailleurs non syndiqués.
La question posée et à résoudre est
pourtant simple. Compte tenu de la
crise économique systémique du
capitalisme, et étant donné que ce
cahier de doléances des patrons
syndicaux (CGT) contre les patrons
gouvernementaux n’a aucun intérêt pour
la classe ouvrière, que doivent faire
les prolétaires ? La grève générale
illimitée afin d’ébranler les portes du
temple, dans l’espoir de voir
s’effondrer les institutions de la
gouvernance. Ce n’est pas d’une
transformation sociale dont on a besoin,
mais d’une révolution sociale pour
construire un nouveau mode de
production.
Pour compléter votre analyse sociale.
Narcissisme, névrose d’une époque. http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782342037340
Et :
http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520
**********

Citations : Brochure de la
CGT – France, janvier, 2016.
Contexte international
La crise systémique du capitalisme
bouleverse la vie de millions de
personnes dans le monde, exacerbe les
oppositions de classe, modifie les
équilibres territoriaux et
géopolitiques. Le capital financier
prend le pas sur l’investissement
productif. Dérégulation,
dérèglementation, financiarisation de
l’économie, décisions des gouvernements
de limiter les mouvement général
répond à un seul objectif : accroitre la
rémunération du capital au détriment de
celle du travail. Que ce soit au travers
du colonialisme ou encore au travers des
multiples redécoupages géopolitiques
d’après-guerre, les pays occidentaux
n’ont eu d’autres préoccupations que
l’accaparation des richesses (humaines
et ressources naturelles) par une
minorité au dépend de l’intérêt général.
Dans un rapport publié en 2015 par
l’Organisation Internationale du Travail
(O.I.T), on lit que le travail forcé
génère en toute illégalité 150 milliards
de dollars de profits par an dans le
monde. Aujourd’hui, 21 millions de
personnes font l’objet de travail
forcé : pour l’essentiel dans
l’exploitation sexuelle, l’agriculture,
la construction, le travail domestique
et la manufacture. 55% des victimes du
travail forcé sont des femmes. Pour
toujours plus de profit, le capital
exploite les travailleurs et fait main
basse sur les ressources naturelles. Le
système capitaliste a mis la planète au
bord de l’explosion économique, sociale,
politique, climatique. Cette situation a
fortement contribué au développement des
mouvements extrémistes et intégristes,
semant la guerre, la misère et la
souffrance et poussant des milliers de
gens à l’exode. Depuis des années, des
réfugiés meurent en Méditerranée (plus
de 3000 pour laseuleannée2015). Comment
ne pas se révolter à la vue de ces
hommes, ces femmes, ces enfants jetés
sur les routes ou dans des embarcations
de fortune, fuyant les massacres dans
l’espoir de trouver ailleurs la paix et
une vie meilleure ? Comment ne pas se
révolter devant les barrières dressées
par les pays européens et les discours
nationalistes et xénophobes qui
ressurgissent cherchant à opposer les
travailleurs entre eux ?
DES POLITIQUES AU SERVICE DU CAPITAL
La violence que subissent au
quotidien les populations civiles dans
de nombreux pays a frappé des hommes et
des femmes sur le territoire français.
Au-delà de l’émotion causée par cette
barbarie, ces évènements tragiques nous
amènent à nous interroger sur les
causes. Comment en sommes-nous arrivés
là ? Qui a déstabilisé le Moyen-Orient
sur fond de pétrole ? Qui fabrique et
qui vend les armes dans ces pays puisque
les industries d’armement ne sont pas
installées là ? Qui transporte et achète
le pétrole contrôlé par Daesh ? Quelles
banques servent d’intermédiaires ?
Quelle infrastructure supporte les
campagnes médiatiques des terroristes ?
Qui finance Daesh, hier comme
aujourd’hui ? L’intervention militaire
des pays dits « riches » a-t-elle permis
une quelconque évolution démocratique
dans les pays frappés ? Les politiques
internationales ne relèvent-elles pas
plus du « clientélisme financier» que
des valeurs de démocratie ? Le
gouvernement français qui prétend
défendre les valeurs de la démocratie
peut-il, au nom de ces mêmes principes,
engager le pays dans des interventions
militaires sans devoir rendre des
comptes sur les conséquences des actes
que paie la société civile ? Depuis
toujours, les guerres ont été engagées
pour s’approprier des richesses. Et les
peuples sont toujours les seules
victimes. Stopper les géostratégies
financières est urgent, s’attaquer aux
droits et libertés individuelles et
collectives est une injustice et une
impasse. On ne fera pas taire les armes
à coups de canon, en ajoutant de la
violence à la violence car les mêmes
causes produisent les mêmes effets. Pour
sortir de l’engrenage guerrier, la
France doit sortir de l’OTAN. Le droit à
la paix et à la sécurité de tout être
humain et des populations doit
constituer une obligation fondamentale
des États et des Institutions
Internationales. Plus que jamais, la
voie du progrès social et économique
passe par une transformation sociale, la
création de nouveaux droits pour le
monde du travail, le développement des
services publics pour répondre aux
besoins de tous et par une politique
internationale respectueuse des peuples
et de leur droit à l’auto-détermination.
Le syndicalisme international doit faire
face à tous ces enjeux. Depuis notre
dernier congrès, les gouvernements des
pays d’Europe aggravent et généralisent
l’austérité et la réduction des dépenses
publiques.
Situation nationale
EnFrancelechangementdemajoritépolitiqueen2012n’aaucunement
modifié la politique libérale du
précédent gouvernement. Les choix faits
et les mesures prises avec l’allongement
de la durée de cotisation permettant
d’acquérir des droits à la retraite, le
Traité de Stabilité, le Traité sur la
Stabilité, la Coordination et la
Gouvernance (TSCG), l’accord commercial
transatlantique (TAFTA), la loi de
sécurisation de l’emploi issue de
l’Accord National Interprofessionnel
(ANI) de janvier 2013, le Pacte de
Responsabilité, la remise en cause de la
Prud’homie, de la Médecine du Travail et
de l’Inspection du Travail, la loi
Macron, la loi Santé, etc… ont répondu
totalement aux exigences du patronat, de
la finance, au détriment du monde du
travail. Comme si cela ne suffisait pas,
le gouvernement a lancé une négociation
nationale interprofessionnelle sur le
dialogue social avec pour objectif la
remise en cause de la représentation des
salariés. Si cette négociation a été
mise en échec dans un premier temps, les
revendications patronales ont été
pourtant satisfaites par la loi sur le
dialogue social (Rebsamen). Ainsi la loi
du 17 août 2015 remet en cause les
évolutions importantes issues des lois
Auroux en matière de fonctionnement des
Comités d’Entreprise ou de la
négociation collective et confirme la
mise en place d’une représentation
institutionnalisée qui sera, de fait,
déconnectée du terrain. Dans les
rapports Combrexelle et Mettling, même
logique : volonté de casse du Code du
Travail et de remise en cause de la
hiérarchie des normes qui permettrait
d’imposer un accord en dessous des
normes prévues par la loi à un salarié
par la contrainte économique. L’objectif
est de remettre en cause les fondements
du droit du travail et le lien de
subordination du contrat de travail. En
poursuivant dans sa politique libérale,
le gouvernement engendre des résultats
catastrophiques dans le domaine de
l’emploi et de la sécurité sociale, au
sens le plus étendu du terme. On assiste
à la multiplication des Plans dits de
«Sauvegarde de l’Emploi», des
restructurations et des délocalisations
entrainant l’explosion du chômage et la
mise en concurrence des salariés. Les
chiffres du chômage d’octobre 2015
parlent d’eux-mêmes avec 5 457 400
personnes inscrites à Pôle Emploi toutes
catégories confondues (A, B et C) malgré
la multiplication des emplois précaires,
des CDD, des temps partiels et des
autoentrepreneurs qui contribue à
fausser la réalité.
La question de l’emploi et des
salaires est primordiale à l’heure où le
patronat intensifie la concurrence entre
les salariés (ex: travailleurs
détachés). S’appuyant sur un chômage de
masse, le patronat cherche à contraindre
le monde du travail à accepter n’importe
quelles conditions de travail, d’emploi
et de salaire. De plus en plus de
travailleurs sont ainsi soumis à des
contrats courts, saisonniers,
intérimaires, à l’intermittence, au
travail non déclaré, au chômage
temporaire ou de longue durée.
Contrairement aux idées cultivées par le
Ministre Macron selon lesquelles la
France aurait seulement son avenir dans
les services, le luxe et le tourisme,
l’industrie et ses capacités de
production sont centrales. La
reconquête de l’industrie est un enjeu
économique social et environnemental.
Redynamiser l’industrie permettrait de
s’engager vers le développement de
filières existantes et la création de
nouvelles afin d’apporter des réponses
pérennes aux besoins sociaux. Les
capacités de recherche et d’innovation
n’ont pas d’avenir sans capacités de
production et sans services publics. Les
services publics, eux aussi, sont soumis
aux politiques de rigueur portées à
l’unisson par le patronat, le
gouvernement, le Fonds Monétaire
International, la Banque Centrale
Européenne et la Commission Européenne.
Cela se traduit par le gel des salaires
depuis 5 ans, des suppressions de postes
massives, une aggravation des conditions
de travail, l’intensification du
travail, des privatisations de services…
et de nouveaux cadeaux aux entreprises
par de nouvelles aides publiques.
Déjà, dans le PLFSS2014, le monde du
travail a lourdement été mis à
contribution : un véritable budget
d’austérité ! 6 milliards d’économies
pour l’ensemble de la protection sociale
dont 4 milliards pour la Sécurité
sociale.
CGT janvier 2016.
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