Les 7 du Québec
La mascarade électorale américaine,
édition 2020
(la suite)
Robert Bibeau

Samedi 24 octobre 2020
UNE « RÉVOLUTION »
À L’AMÉRICAINE.
La démocratie « absolutiste » en
Amérique
Quelques jours
avant l’élection, notre webmagazine
publie un résumé de la mascarade
électorale américaine qui connaîtra son
dénouement le 3 novembre ou après, c’est
selon : (https://les7duquebec.net/archives/259189
&
https://les7duquebec.net/archives/259062).
Les commentateurs menteurs parleront
d’une «Seconde révolution américaine»,
d’un «tremblement de terre»
politique au pays de l’Oncle Sam !
Examinons cette soi-disant «Révolution»
antiestablishment, anti-État-profond
(sic) tout en se rappelant qu’une
secousse sismique politique trouve
toujours sa source dans les
soubassements économiques d’une société,
d’un mode de production en somme.
Notre chroniqueur a
écrit ceci : «Sur les questions
électorales, la constitution américaine
fonctionne comme une horlogerie
abstraite implacable. Tout y est
organisé de façon à ce que la classe
politique ne puisse pas faire dépôt,
comédon, caillot, et, ainsi, coller, se
déposer, perdurer. Les élections sont à
date fixe (si un président meurt ou est
destitué, son vice-président termine le
mandat — impossible, donc, soit d’étirer
un mandat pour affronter une conjoncture
contraire, soit de déclencher des
élections anticipées pour profiter d’une
conjoncture favorable), les mandats
présidentiels sont restreints à deux
(Franklin Delano Roosevelt tira sur la
corde un peu trop dans les années de
guerre et on vit, par le 22e
amendement, à ce que ça ne se reproduise
pas), le dispositif bicaméral est
intégralement électif (pas de sénat
nommé et inamovible, donc), le
bipartisme est solidement
institutionnalisé (fausse alternance
politique, centre-droite et continuité
de fait). Tout, dans ce dispositif,
semble conçu pour assurer un roulement
bien huilé de la classe politique».12
On constate qu’aux
États-Unis il n’y a pas de « classe
politique » – pas de dictateur à vie –
pas de «Politburo» inamovible, le
système démocratique bourgeois de
gouvernance est fait pour qu’aucun
individu ne s’incruste au pouvoir
politique afin que la classe capitaliste
s’incruste au pouvoir économique,
politique et idéologique. En effet,
les États-Unis se sont forgés dans du
neuf. Une fois exterminées les peuplades
amérindiennes de l’Est, les pères
fondateurs ont rejeté les traces du
passé aristocratique britannique et
européen – ce que la bourgeoisie du
vieux continent n’a pas eu l’opportunité
ou la volonté de réaliser. En Europe,
règnent à la fois le passé, la guerre et
les puissances interventionnistes, ce
que l’Union européenne tente de
réguler, pour un temps du moins.
En Amérique, rien
de tel, ni la puissance canadienne ni le
Mexique ne font le poids face à la
matrice étatsunienne. Voyons comment
cette oppression s’organise dans les
instances politique et idéologique de la
lutte de classes. Si la classe
capitaliste américaine rejette le
concept et la pratique d’une «caste
politique inamovible» telle qu’on la
retrouve en France par exemple, c’est
pour mieux imposer son pouvoir
économique et financier. En effet, à
travers ce «mécanisme d’horlogerie
électorale implacable» le grand
capital américain s’assure que c’est
bien toute la classe bourgeoise qui
conserve le pouvoir hégémonique à
travers ses officiers politiques –
essentiellement des candidats issus de
leur caste et au service de leur classe.
Le réseau des grandes universités se
chargeant de formater les prochains
larbins présidentiables. Et pour s’en
assurer, chaque représentant (sénateur,
député, président) est assis sur un
siège éjectable (ce que Lincoln,
Nixon et Kennedy ont
appris à leurs dépens).
Le principe d’un
responsable révocable en tout temps les
États-Unis l’ont institué avant la
Commune de Paris. La classe des
riches fait consensus sur un personnage
ou alors le larbin est écarté. Il semble
qu’à l’élection 2016, puis à l’élection
de 2020, le consensus soit difficile à
réaliser, c’est que les États-Unis font
face à la plus terrible crise économique
et sociale de leur histoire, ce qui a
forcé la classe capitaliste à davantage
de compromis et menace même de tourner à
la guerre civile :
https://les7duquebec.net/archives/259172.
Bref, le capital américain entretient la
«caste politique» la mieux articulée qui
soit, totalement inféodée à la classe
capitaliste détentrice du pouvoir
économique prépondérant. Ce ne sont pas
les grands électeurs qui font les
présidents…c’est le grand capital qui
désigne le président de son choix – via
une longue mascarade électorale que les
grands électeurs entérinent par la
suite. Les États-Unis d’Amérique
constituent le modèle le plus achevé de
l’absolutisme financier ayant succédé à
l’absolutisme royal. Le président de
l’exécutif est le cadre supérieur du
conseil d’administration chargé
d’expédier les affaires courantes d’un
pouvoir capitaliste absolu…en
décrépitude. L’effondrement économique
systémique qu’accélère la pandémie
virale explique l’acrimonie de la joute
présidentielle en cours. Les États-Unis
d’Amérique (le grand capital étatsunien)
choisissent le Président qui les mènera
à la guerre totale.
La démocratie
bourgeoise est le masque de Janus
derrière lequel se dissimule un despote
assujetti et révocable à tout moment
ainsi que les généraux aux lunettes
noires de sa garde prétorienne. Ces
sbires ne sont pas révocables par le
peuple, mais par la ploutocratie
mondialiste (2400 milliardaires) qui
contrôle le pouvoir économique.
Donald, la
tornade « imprévisible », ou le drone
téléguidé ?
Mais voici que
surgit (2016) et que s’incruste (2020)
dans l’arène politique américaine un
dénommé Donald Trump, un
matamore « imprévisible », un hâbleur au
bagou provocateur. Immédiatement, un
clan des ploutocrates et des oligarques
lance ses chiens de garde politiques et
médiatiques aux trousses du malappris.
Pendant quatre années le monde éberlué a
assisté aux élucubrations de la petite
bourgeoisie de gauche (Démocrate)
contrainte dans ses derniers
retranchements avant d’être remplacée
dans les arcanes du pouvoir à Washington
DC par la petite bourgeoisie de droite
(Républicaine) aux intérêts identiques.
Chaque bobo menacé
dans son « job » de souteneur ou de
courroie de transmission déchire sa
chemise sur le parvis des hôtels de
l’homme d’affaires new-yorkais. Alors
que les petites bourgeoises féministes
geignent contre Donald le «déplorable»,
des milliers de femmes tombent sous les
bombes à Mossoul, à Alep, en Libye, au
Yémen, à Kaboul, en République
Démocratique du Congo par la faute des
Démocrates et/ou des Républicains ce qui
ne semble pas émouvoir les dames du
directoire féministe LGBT. Ce que voyant
les éternels opposants se croyant
interpellés se sont précipités à la
rescousse du multimilliardaire conspué :
«s’ils l’attaquent c’est que
Donald est contre les énarques et les
ploutocrates»
https://les7duquebec.net/archives/259228
pense une partie des opposants, oubliant
que le rêve américain du héros – seul
contre les bobos – est un mythe
déclassifié. Donald est contre un clan
des ploutocrates puisqu’il est au
service du clan concurrent…mais tous se
dirigent vers le même précipice.
Trump est
bien l’homme d’un clan. Le grand capital
américain est la bourgeoisie ayant la
conscience de classe la plus développée
et la plus articulée du monde entier. Si
Donald Trump est là où il se
trouve, c’est que toute une faction de
la classe capitaliste le supporte
fermement, sinon, il aurait échoué comme
Bernie Sanders l’éternel soupirant.
Songez qu’un candidat doit collecter
plus d’un milliard de dollars US pour
mener campagne des primaires jusqu’à
l’intronisation. Il y a là un filtre
monétaire «démocratique» infranchissable
afin de s’assurer de la fidélité de
l’appelé, fonctionnaire politique
amovible du grand capital américain
mondialiste inamovible.
Il est ridicule de
répéter qu’en Amérique tous sont égaux
devant l’urne et que chaque homme ou
femme compte pour un vote. Un magnat des
médias qui peut mettre ses antennes au
service de son candidat et lui allonger
plusieurs millions de dollars pour sa
publicité et pour l’organisation de sa
campagne a plusieurs millions de fois
plus de poids «démocratique» qu’un
prolétaire et son misérable bulletin de
votation aux allures de soumission.
Le problème que
pose aux bourgeois un Donald Trump
tonitruant c’est qu’une partie de
l’establishment est inquiète à propos de
cet homme qu’elle prétend
«imprévisible», aventuriste et menaçant.
Le candidat Trump déclare «
souhaiter sortir du guêpier du
Moyen-Orient et laisser la Russie et
l’Union européenne s’y enliser»; il
souhaite s’entendre avec la Russie
(espérant ainsi l’éloigner de la Chine)
et négocier avec la Chine tout en
maintenant la pression commerciale et
militaire sur ce concurrent «émergent»;
il déclare maintenir l’entente avec
l’Iran à condition que ce dernier
s’acquitte de l’entente secrète convenue
(ce que l’Iran n’a pas fait – on connaît
la suite); il souhaite un règlement de
l’affaire israélo-palestinienne, cette
épine au pied de tous les présidents
américains depuis 1967; Trump
prétend renégocier tous les traités de
libre-échange à l’avantage des
entreprises américaines; il prétend
mieux aménager les dépenses militaires;
et abolir l’Obama Care qui doit
tripler ses tarifs et jeter sur le pavé
des millions d’employés. Et enfin,
Trump propose de poursuivre la
politique de Barack Obama et
d’extrader les millions d’immigrants
entrés illégalement aux États-Unis. Le
candidat Trump propose de
dépenser 1.800 milliards de dollars US
pour construire des infrastructures tout
en réduisant d’autant les taxes et les
impôts faisant grimper drastiquement le
déficit public américain enfonçant le
pays dans la panade et flouant ses
alliés et ses créanciers qui cherchent
présentement à se départir de leurs « Monkey
dollars ».
Ce ne sont pas les
frasques sexuelles de Trump qui
dérangent une portion de la caste
financière, mais ces mesures
gouvernementales qui risquent de
réorienter la tactique des riches
(nullement leur stratégie
cependant) et cela va à l’encontre des
intérêts d’une faction qui voudrait
prendre son temps avant de hausser les
taux d’intérêt et de provoquer la
dévaluation des monnaies qui marquera le
début de l’effondrement systémique
mondialisé. Prendre note que le
Démocrate « Sleepy Joe » fera face
au même dilemme.
Depuis l’élection
de la clique de Trump, on assiste à
l’affrontement de la faction des
monétaristes contre la faction des
fiscalistes. Nous reviendrons sur
ces guerres de clans plus avant.
Le rôle et les
fonctions des médias.
Examinons
maintenant le rôle et les fonctions des
médias bourgeois qui orchestrent la
mascarade électorale. En démocratie
bourgeoise les médias menteurs – les
médias dominants, disposant de beaucoup
d’argent, sont la propriété de trusts
médiatiques milliardaires –. Ces médias
ont trois fonctions essentielles ;
premièrement,
la fonction « people » qui
consiste à distraire la populace des
tracas de la vie qui l’accable et de
détourner l’attention des enjeux de
société. Il s’agit de présenter la vie
des gens riches et célèbres comme
modèles à envier, ou encore d’afficher
le sport comme un exutoire à leurs
frustrations journalières et le sexe
comme nouvel opium du peuple.
Deuxièmement,
la fonction de « formatage » qui
consiste à endoctriner la populace et de
lui inculquer la «pensée unique
formatée». Ces médias définissent le
domaine de l’économie, de la politique
et de l’idéologie comme mystérieux – la
métaphore de l’autoroute à voies
multiples et à sens unique est
appropriée. Les voies se dirigent toutes
vers un avenir incontournable et inconnu
face auquel il est inutile de se
révolter, il est préférable de voter
pour tenter d’infléchir le destin. Bien
entendu, ces médias vous présenteront
ces trois écologistes s’échinant
désespérément au milieu de la jungle
amazonienne contre la déforestation afin
de mieux vous faire réaliser la futilité
de leur équipée, ou pour vous inciter à
accepter la surtaxe sur l’essence.
Ailleurs, on vous montrera des pauvres,
révoltés, abattus sur la rue par la
flicaille afin de terroriser le péquenot
et effrayer le bobo. Dans ce monde-là,
le processus électoral consiste à
choisir entre la voie de gauche – la
voie rapide vers la catastrophe
(représentée par Bernie Sanders ou
Mélenchon) – et la voie du centre
moins rapide, mais menant au même
cul-de-sac (représentée par Joe Biden),
ou encore, la voie de droite menant à la
même impasse (représentée par Donald
Trump). Hors de ces sentiers battus,
point de salut.
Troisièmement,
les médias à la solde ont, pour
quelques-uns d’entre eux, une
fonction de « management » (ou de
gouvernance), d’analyse sérieuse de
l’information et de diffusion large de
ces renseignements précieux. Mais
attention, ces médias de « management »
ne sont pas destinés à la population
considérée comme bornée et mal éduquée
(sic). Afin de s’assurer que le premier
citoyen venu ne pourra accéder à cette
riche information, celle-ci est codée en
langage diplomatique ou économique
(destinée à la tribu des milliardaires
et de leurs compères). La classe
capitaliste toute puissante a besoin de
ces analyses, de ces reportages et de
ces informations authentiques pour
prendre des décisions éclairées tant
dans le champ prépondérant de
l’économie, que dans les champs
dépendants de la politique et de
l’idéologie. Ce sont de grands médias
tels que : The Washington Post,
The New York Times, The
Economist, The Financial Times,
etc. qui construisent la cohésion
sociale de la classe dominante et qui
font que cette classe richissime reste
hégémonique. Hégémonique en tant que
classe régnante, mais divisée en
factions concurrentes et prédatrices sur
le plan national d’abord et sur la scène
internationale ensuite.
Les élections
« absolutistes patentées » bourgeoises
ont mission de départager le pouvoir
politique – le contrôle sur l’appareil
étatique fétiche – entre ces différentes
factions. L’élection américaine de 2016
– que prolonge celle de 2020 – a
concentré les pouvoirs politiques
exécutifs et législatifs entre les mains
du Parti républicain, victime d’une OPA
électorale parfaitement orchestrée, car
l’impérialisme américain s’apprête à de
grandes manœuvres sur le plan économique
(budgétaire, monétaire et financier) et
conséquemment sur les plans politique,
militaire, diplomatique et idéologique.
Cette élection présidentielle a
constitué la mise en forme idéologique
et la préparation médiatique et
politique de la mise en scène
internationale. Pour la manœuvre de haut
niveau qui s’en vient mieux vaut un
maximum de cohésion dans le domaine
politique exécutif et législatif, en
concordance avec le pouvoir économique
concentré à Wall Street, et
éventuellement avec le pouvoir
judiciaire, les services secrets, le
Pentagone et les services diplomatiques.
Cette cohésion semble toutefois
difficile et nous verrons pourquoi.
Inutile de dire que
la classe prolétarienne ne dispose pas
de tels réseaux médiatiques, et que sa
petite presse de combat – comme le
webmagazine les7duQuébec.net est
boycotté par les grands médias, cela va
de soi, mais aussi par les médias de la
gauche et de la droite. Pour le moment
cela n’a pas d’importance puisque la
classe prolétarienne n’est pas encore en
formation de combat. Quand ce sera le
cas, il faudra corriger cette lacune et
assurer une large et rapide diffusion à
la presse de combat, c’est alors que les
technologies de l’information et de la
communication nous serviront. Mais les
grands cartels médiatiques (GAFAM)
veillent au grain et nous les voyons
s’activer présentement à censurer les
résistants. Il y a là tout un champ
d’investigation pour développer des
solutions de contournement.
Application de
ces principes à la politique américaine
contemporaine
Depuis l’élection
de Donald Trump une large portion
des médias « peoples » et des
médias de « formatage »,
entraînant dans leur sillage toute une
kyrielle de médias sociaux, ainsi que
les publications de la petite
bourgeoisie de la gauche militante –
tous les groupuscules sectaires
confondus – continuent à répandre la
propagande « mainstream » à propos de
Donald Trump le goujat, le malfrat,
le raciste, la chimère, le misogyne et
le populiste, tandis que la grande
presse de « management » –
n’ayant rien à faire de ces
insignifiances tout juste bonnes à
distraire la plèbe – poursuit sa tâche
d’analyse et de conseil auprès du grand
capital mondial. Pendant que l’on
distrait le peuple avec les frasques du
milliardaire, lui poursuit
inexorablement sa mission de réorienter
la machine d’État et l’appareil de
guerre américain.
Ainsi, Khalid
Al-Falih, ministre de l’Énergie
saoudien et président de la compagnie
pétrolière nationale saoudienne,
Saudi Aramco, a livré sa pensée dans
une interview publiée dans les colonnes
du Financial Times. Il y demande
au président américain de « bien
réfléchir » avant de mettre en œuvre sa
promesse électorale de renoncer aux
importations de pétrole saoudien. Le
magnat du pétrole formule sa profession
de foi en ajoutant «Les États-Unis
sont le porte-drapeau du capitalisme et
des marchés libres. Ils restent une
partie très importante de l’industrie
globale qui est interconnectée et qui
s’occupe de la matière première qu’est
le pétrole. Atteindre l’équilibre sur un
marché libre est très sain pour le
pétrole un élément vital de l’économie
globale, les États-Unis profiteront le
plus du libre-échange mondial. L’Arabie
saoudite fournit 11% du pétrole brut
consommé aux États-Unis contre 40% pour
le Canada ». Le reporter du
Financial Times ajoute que « Lors
de la campagne électorale, Donald Trump
avait promis de «libérer» complètement
le secteur énergétique des États-Unis de
ses «adversaires», ainsi que des
«cartels» pétroliers et de créer une
«indépendance énergétique absolue» pour
l’Amérique. Le républicain visait,
sans la nommer, l’Organisation des
pays exportateurs de pétrole (OPEP),
dominée par l’Arabie saoudite. «Sans
nous, l’Arabie saoudite n’existerait
plus très longtemps», avait déclaré
lucidement Donald Trump au
New York Times en mars dernier ».14
Donald Trump a
rempli cette promesse comme plusieurs
autres. L’indépendance énergétique est
un préalable indispensable à la
préparation d’une guerre mondiale
globale. Hilary Clinton ou Joe Biden
n’auraient pas fait autrement. Le larbin
politicien ne fait pas la politique des
riches – il l’applique.
L’analyse de ce
message encrypter.
Voilà le
genre de déclaration du candidat
Trump que les presses « people » et
de « formatage » ont mission de
dissimuler aux péquenots et aux
bobos de la go-gauche les invitant
plutôt à s’exciter à propos des
starlettes que Donald Trump a
offensés. Pourquoi Donald Trump
a-t-il menacé cet allié avéré de
l’empire américain, ce client servile
des entreprises d’armements étatsuniens
(des milliards de dollars d’achat chaque
année) ? La réponse spontanée des
stratèges de guinguettes, des
politicologues de buvettes, et des
spécialistes de goguettes fut: « Donald
Trump est un grossier personnage sans
grande expérience politique».
Ce qui est faux,
Donald Trump fait preuve ici d’une
finesse politique fruit d’une grande
expérience qui ne peut lui venir que de
conseillers militaires aguerris (issus
de l’État profond) que Trump
écoute en tant que porte-parole de sa
classe sociale prouvant que ce
polichinelle politique est parfaitement
prévisible pour les choses qui importent
à la classe capitaliste. Donald Trump
suit le plan de match pour lequel il a
été propulsé à ce poste, on voit comment
réagit la faction adverse du grand
capital. Incidemment, les personnages
économiquement et politiquement
importants comme ce ministre saoudien du
pétrole ne s’y trompent pas et ils
prennent la peine de réaffirmer leur
soumission via un média de «management»,
chargé d’orienter les grands décideurs.
Cependant, pour aller plus avant il nous
faut traduire en langage courant la
menace de Trump et la réponse
codée du cheik pétrolier. Pour
commencer, il faut savoir que le pétrole
n’est pas l’objet premier de cette
missive cryptée. Avec 11 % de ses
approvisionnements provenant de l’Aramco
(Arabie), les États-Unis sont loin
d’être dépendants de ce fournisseur.
Avec 40 % de leurs approvisionnements
venant des pétrolières installées au
Canada, les États-Unis sont drôlement
plus dépendants des entreprises
canadiennes. Alors, pourquoi menacé
l’Arabie plutôt que le Canada sur le
dossier pétrolier du moins ?
Reçu de Robert Bibeau pour
publication
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