Les 7 du Québec
Comment faire face collectivement
aux calamités naturelles?
Robert Bibeau

Mercredi 20 septembre 2017
La
multiplication et l’intensification des
catastrophes naturelles.
La multiplication
des catastrophes naturelles telles que
tremblements de terre, tsunamis,
ouragans, typhons, cyclones,
précipitations surabondantes, sécheresse
et feux de forêt, érosion côtière et
ensablement mettent en évidence
l’incapacité du système économique,
politique et social capitaliste de
consacrer les ressources nécessaires
afin de préparer les conditions – non
pas pour empêcher ces calamités – mais
pour faire face à ces désastres, pour en
minimiser l’impact sur les populations,
pour porter secours aux sinistrés aussi
tôt que possible et pour reconstruire
les infrastructures aussi rapidement que
nécessaire (1).
Plutôt que de
palabrer à propos de la façon d’empêcher
ces catastrophes naturelles qui
trouvent leurs origines à l’échelle
interplanétaire, dans les profondeurs de
la Terre et au fond des mers – sur
lesquelles l’homme ne peut rien faire –
les écologistes, les écosocialistes, les
verts et les experts en tout genre,
plutôt que de culpabiliser les
populations victimes de ces cataclysmes,
seraient mieux avisés d’organiser les
secours collectifs pour faire face,
minimiser les conséquences et récupérer
rapidement après ces séismes. Mais ils
ne le peuvent pas, car ce ne sont pas
eux qui contrôlent l’attribution des
ressources sociales dans nos sociétés
privatisées et mondialisées.
Subventionner
les industriels et les commerçants
pourra-t-il sauver l’humanité?
Distribuer des
subventions aux constructeurs
automobiles, aux multinationales de
confections de panneaux solaires, de
thermopompes et d’autres sources
d’énergie alternative, aux pétrolières,
aux requins de la finance et à Amazon
n’est pas la bonne façon de se préparer
à faire face à Irma et à
José; ou de contrer les
feux sur la Côte d’Azur, au Portugal et
en Californie; d’empêcher les
tremblements de terre et les tsunamis
en Italie, en Indonésie et au Mexique;
non plus que d’enrayer la
désertification de l’Afrique et de
l’Inde; de retarder l’effondrement des
falaises côtières en Méditerranée et sur
les plages de l’Atlantique; ou de
contrer la fonte des glaciers,
phénomènes inéluctables, cycliques et
récurrents, que les mascarades des COP20
et COP21 et les résolutions de l’ONU
interdisant le réchauffement climatique
ne peuvent empêcher. Les blancs-becs du
réchauffement climatique ne sont pas
foutu d’empêcher le « diezelgate » ou
d’atteindre les objectifs réduits du
COP21 qui s’avère une supercherie pour
justifier les subventions aux
compagnies.
Quelle est la
capacité du système économique à
organiser les secours?
La question posée
et à résoudre est de savoir si le mode
de production capitaliste anarchique,
paralysé par son développement
individualiste narcissique, est à même
de fournir l’infrastructure de
production et de transformation des
ressources et de proposer la
superstructure sociale d’organisation
des secours qui permette à l’espèce
humaine de faire face à ces défis
écologiques titanesques. Serait-il
possible de réformer ce système social
pour en faire un mode de production
efficient et réactif comme le suggère la
go-gauche réformiste, altermondialiste,
éco-socialiste? La réponse est
évidemment non. Ce mode de production
basé sur l’extraction et l’expropriation
de la plus-value et sur l’accumulation
privée du profit à tout prix fait chaque
jour la preuve de son incapacité
incongrue à nous préparer socialement à
faire face collectivement à ces défis
croissants.
La réponse
inefficace.
C’est la raison
pour laquelle chaque catastrophe
entraine davantage de dommages, de
pertes en vies humaines, de retards dans
les secours (quand secours il y a !), de
délais dans la reconstruction,
d’esquives pour ne pas rembourser les
sinistrés, et pourtant nous ne sommes
qu’à l’orée de ces cataclysmes naturels
qui ne font qu’empirer en intensité, et
se multiplier. Pendant ce temps, les
marionnettes politiques se pavanent et
font de la figuration, font minent de
pleurer et de se préoccuper de la
situation alors qu’ils augmentent les
budgets militaires et préparent un
cataclysme nucléaire plutôt que de
hausser les budgets de secours aux
sinistrés et de reconstruction des
régions frappées par ces calamités.
Le vieux modèle
démocratique – populiste – obsolète.
Nous ne croyons pas
qu’il suffira de réformer le vieux
système ou de signer des pétitions de
protestation pour quémander un
changement de cap aux administrations
publiques incompétentes et stipendiées
par le grand capital mondialisé. Y
croire, c’est porter foi au mythe
démocratique bourgeois qui amène au
pouvoir un polichinelle de droite pour
remplacer un saltimbanque de gauche et
vice versa. Il faut admettre que le
soi-disant « peuple » n’a aucun pouvoir
avec son dérisoire crayon de votation et
que seul un renversement radical de ce
mode de production moribond et
« chaotique » pourra permettre à la
classe sociale prolétarienne de
s’emparer du pouvoir et de construire un
nouveau mode de production à son image –
social et collectif – au service de
l’espèce humaine. Non pas pour tenter
futilement de stopper les océans, mais
pour s’organiser collectivement et
consacrer nos ressources à faire face
aux calamités naturelles qui nous
menacent inéluctablement. La Terre
change constamment et se transforme et
l’homme – cet animal social – doit
organiser collectivement sa survie au
milieu de ces contingences que la classe
capitaliste paralysée ne saura
surmonter. Laissons place à la classe
prolétarienne révolutionnaire.
Reçu de Robert Bibeau pour
publication
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