Les 7 du Québec
Sommet « historique » entre Trump et
Poutine…
que faut-il en attendre?
Robert Bibeau

Mercredi 18 juillet 2018
Les bobos adorent les ragots, les « fakes
news » et les « scoops » à propos des
vedettes du showbizness. On croirait
même que plus l’information est
anecdotique et insignifiante – plus les
bobos se délectent de cette primeur
(Mélina Trump a-t-elle pleuré lors de
l’investiture de son goujat de mari?).
C’est pour le bobo une façon de
s’introduire dans l’intimité de celui ou
de celle qu’il ne pourra jamais être,
mais dont ils convoitent le train de vie
fastueux de personnage riche et célèbre.
Ce type de comportement narcissique est
totalement étranger aux ouvriers. Si
l’aliénation du prolo s’exprime via les
stars du sport – dont le foot comme nous
l’avons observé récemment (1) – ce n’est
jamais pour envier son héros, mais
plutôt pour se pâmer et l’admirer.
L’aliénation du bobo s’exprime à travers
les stars des « arts », du spectacle, du
sport, et des plateformes politiques et
médiatiques. Exposé un
saltimbanque à la télé et le bobo vous
en fera un héros. Les petits-bourgeois
se pâmeront, s’agiteront et vous diront
que ce sont les prolos qui ont ce
comportement déviant.
À Helsinki lundi dernier un « show
reality », spécialité de Donald
Trump et de Vladimir
Poutine, a été présenté à propos
duquel les « politicologues » et les
experts pédants ont devisé abondamment.
Lequel a dit le plus de mensonges à
propos de l’autre? Quel est l’intérêt de
le savoir pour nous prolétaire ? Comme
nous le disions l’an dernier dans notre
étude sur « La
démocratie aux États-Unis. Les
mascarades électorales » (2)
Donald Trump n’est ni un
self-made-man, ni un anti estabishment,
ni un anticapitaliste, ni un
imprévisible, ni un personnage instable
puisque tout ce qu’il accomplit il
l’avait annoncé en campagne électorale.
Voici que la meute des « américanologues »
patentés en convient enfin, et feint de
l’avoir subodoré.
Ce qu’ignorent ces
experts universitaires c’est pourquoi
Trump a-t-il reçu mission de se
rapprocher du capital russe plutôt que
de le braquer et de l’agresser comme les
yankees l’ont imposé à leurs alliés
européens pendant des années ? Et
pourquoi cette mission sème-t-elle
l’effroi parmi l’intelligentsia, les
bonzes des médias, et parmi les larbins
politiciens américains – Démocrates et
Républicains ? En effet, c’est tout un
virage géostratégique qu’amorce le
locataire de la Maison-Blanche, virage
que nous avions annoncé l’an dernier et
réaffirmer suite à la réunion
catastrophique de l’OTAN. (3) Les
papotages, les ragots et le babillage
que rapportent les médias à la solde à
propos des propos tenus par Trump sur
Poutine et vice versa ne seront d’aucune
utilité pour résoudre cette énigme
économicopolitique complexe. (4)
Sachez d’abord que
la puissance économique américaine est
en déclin accéléré depuis le dernier
grand krach boursier de 2008. (5) Ceci
détermine tout le reste. Les bobos des
médias ne le savent pas, ou ne le
croient pas, et c’est ce qui les empêche
de comprendre ce qui se passe. Sachez
aussi que la Russie malgré ses immenses
ressources naturelles n’est pas
qualifiée industriellement et
financièrement pour prétendre au sommet
du podium. La Russie est un pays
ressource et une anomalie militaire
depuis la Seconde Guerre mondiale. Par
définition la Russie est donc un allié
convoité, mais pas un chef de cordée
chargé de labéliser et de distribuer la
plus-value entre les alliés affamés.
Seule la Chine a présentement la stature
pour prétendre au titre de calife à la
place du calife. Mais la Chine manque de
ressources naturelles et d’énergie pour
faire tourner l’atelier de la planète.
La Russie – son allié circonstanciel –
possède ces atouts que l’immense Chine
ne possède pas. Le grand capital
américain sait tout cela. Les autres
clans de capitalistes occidentaux n’ont
pas l’envergure pour manager dans ces
prés.
La faction du grand
capital américain qui a propulsé
Donald Trump au Bureau ovale a
décidé de brasser les cartes et de
redéfinir l’échiquier politique mondial
en s’alliant à la Russie, la séparant
ainsi de la Chine son véritable
adversaire international. (5) Sans les
ressources naturelles de la Russie, la
Chine est vulnérable, d’autant qu’elle
ne contrôle pas les voies de
communication et de transport pour son
approvisionnement (d’où le projet
surfait des Routes de la soie).
(6)
Cependant, une
faction du grand capital américain
craint que Donald Trump ne
cède trop d’avantages aux capitalistes
russes contre leur retournement
d’alliance et ils sont très inquiets que
Poutine ne rafle la mise tout en
restant attaché à son allier chinois, ce
en quoi ils ont raison. Le maitre du
Kremlin sait que l’avenir est en Chine
et non le long du Mississippi. De toute
façon l’habile Xi Jinping
a déjà prévu une parade. Depuis des
années la Chine investit le continent
africain – l’Eldorado des ressources
naturelles mondiales. Maintenant vous
comprenez pourquoi la semaine dernière
nous annoncions que l’Afrique serait le
continent de la misère victime de la
guerre. Vite que l’on nous débarrasse de
ce mode de production moribond.

Notes
-
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-2-2/football-stade-supreme-de-lalienation-planetaire/
- Robert Bibeau
(2018) « La démocraie aux
États-Unis. Les mascarades
électorales». L’Harmattan.
150 pages.
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-democratie-aux-etats-unis-les-mascarades-electorales/
-
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-2-2/otan-que-cherche-reellement-donald-trump/
-
https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/trump-poutine-ce-qu-ils-ont-dit-l-un-de-l-autre_2025592.html?utm_source=taboola&utm_medium=referral
-
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/la-plus-grande-guerre-commerciale-se-poursuit/
-
www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/pourquoi-leurope-a-peur-des-routes-de-la-soie/
Reçu de Robert Bibeau pour
publication
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