Opinion
Les Etats-Unis légalisent le terrorisme
sioniste
Rim al-Khatib
Vendredi 24 janvier 2014
Une fois de plus, les Etats-Unis donnent
le feu vert à l’entité sioniste pour
assassiner les chefs de la résistance
palestinienne. Se prenant pour les
législateurs du monde, ses gardiens et
ses porte-paroles, les Etats-Unis
viennent d’ajouter le nom du secrétaire
général adjoint du mouvement du Jihad
islamique en Palestine, M. Ziyad Nakhalé,
sur leur liste nominative du
« terrorisme ». Cette mesure ne peut
être comprise que comme un appel au
meurtre du dirigeant du Jihad islamique,
mouvement qui a déclaré la résistance à
l’occupation sioniste de la Palestine
depuis plus de trente ans.
Quelques jours avant cet acte de guerre,
la presse américaine dévoilait que
l’Etat de l’occupation sioniste avait
cité le nom de dr. Ramadan Shallah,
secrétaire général du mouvement, comme
étant le premier sur une liste de
personnalités à assassiner, suite à
l’assassinat en 2010 de Mahmoud Mabhouh
(Hamas) à Dubaï, et de Hassan Laqqis
(Hezbollah) il y a quelques mois, à
Beirut, tous les deux assassinés par le
Mossad.
Il est vrai que le mouvement du Jihad
islamique en Palestine est la cible des
Etats-Unis et de l’entité coloniale
sioniste depuis qu’il est devenu une
force incontournable de la résistance
palestinienne, et qu’il s’est montré
intraitable quant à sa ligne idéologique
et politique. Déjà en 1995, dr. Fathi
Shiqaqi, son fondateur et premier
secrétaire général, était assassiné à
Malte, les sionistes espérant par là
tuer le mouvement dans l’œuf. C’est sans
compter sur la solide organisation et le
profond enracinement du mouvement au
sein du peuple palestinien. Quelques
mois plus tard, c’est le nom du nouveau
secrétaire général, dr. Ramadan Shallah,
qui est ajouté à la liste américaine des
organisations et personnalités
« terroristes », avec une prime pour
ceux qui parviennent à livrer des
indications à son propos.
Etre sur la liste américaine ou
sioniste, ou même européenne, des
personnalités ou organisations jugées
« terroristes » par ceux qui sèment le
terrorisme, la guerre et la mort, ceux
qui combattent la volonté des peuples et
qui soutiennent les crimes les plus
odieux dans le monde (les crimes
sionistes), n’est pas une marque de
déshonneur, au contraire. Etre sur leur
liste signifie que le combat mené par
ces dignes résistants est juste et
efficace. Cela signifie que la lutte
contre la présence coloniale sioniste en
Palestine est jugée dangereuse pour les
intérêts américains et occidentaux en
général, comme pour cette présence même.
Cela signifie que le refus du mouvement
du Jihad islamique de porter le conflit
ailleurs qu’en Palestine occupée et son
refus de tout compromis avec l’occupant,
ses alliés et protecteurs, et son
insistance à développer la lutte armée
et à conscientiser les peuples
arabo-musulmans sur le devoir de libérer
al-Quds et la Palestine, sont perçus par
les ennemis des peuples arabes comme
étant une menace pour leurs intérêts et
leur pouvoir. En ce sens, être sur leurs
listes ne fait que confirmer
l’importance de la résistance et le
devoir de la poursuivre.
Cependant, le fait que les Etats-Unis et
l’entité coloniale aient décidé, en ce
moment même, de lancer leurs menaces,
l’une en préparant des assassinats et
l’autre en les « légalisant », indique
que l’ennemi est aux abois. L’entité
sioniste a déjà menacé la résistance
palestinienne à Gaza, par la voix de son
premier ministre et de son état-major.
Les raids et les tirs meurtriers ont
repris, que ce soit contre les
résistants ou contre les manifestants.
L’Etat sioniste ne veut pas l’escalade,
semble-t-il, mais il veut modifier les
règles de la confrontation qu’il avait
été obligé d’accepter suite à la guerre
menée contre la bande de Gaza en janvier
2012, lorsque la résistance, et
notamment les combattants du Jihad
islamique, avait réussi à frapper Tel
Aviv et à contraindre les colons dans le
Naqab à se terrer dans les égoûts. Il
veut frapper et tuer, mais refuse la
riposte. Il veut à nouveau maintenir des
zones tampon et empêcher les civils d’y
accéder, comme il veut à nouveau
empêcher les pêcheurs de Gaza d’aller
au-delà des 3 miles dans la mer. En
bref, il veut se dégager de l’accord
implicite conclu avec la résistance
palestinienne, en janvier 2012, sous
l’égide égyptienne, accord qui l’a
empêché jusque là de se mesurer avec la
résistance. Il a cependant assassiné,
mené des incursions, bombardé et arrêté
des pêcheurs. Même si la résistance a
faiblement riposté jusque là, elle a
tenu à rappeler à plusieurs fois qu’elle
existe et qu’elle se prépare à une
nouvelle guerre.
Quant aux Etats-Unis, qui se sont lancés
dans un plan de sionisation de toute la
Palestine, appelé plan Kerry, ils
craignent les résistants et toute voix
qui empêcherait l’Autorité palestinienne
d’accepter encore plus de concessions.
En ciblant le mouvement du Jihad
islamique, ils souhaitent le présenter
comme un mouvement « terroriste » et
l’isoler, que ce soit dans la bande de
Gaza ou ailleurs. D’ailleurs, le Plan
Kerry comporte dans ses grandes lignes,
comme vient de le dévoiler un
responsable de l’OLP, l’autorisation
donnée aux forces sionistes de
poursuivre les résistants en Cisjordanie
(libérée ?) et de les assassiner. Donc,
que ce soit par le biais du Plan Kerry
ou par la liste américaine, les
Etats-Unis souhaitent l’assassinat des
résistants, qu’ils soient en Palestine
occupée ou en exil. Ils pensent pouvoir
éradiquer l’esprit et la volonté de
résistance du peuple palestinien. On est
vraiment loin des images de paix que
veulent se donner les Etats-Unis avec
leur président Obama.
Que cela soit le vœu des ennemis, soit.
Mais que penser de régimes arabes issus
des mouvements révolutionnaires, comme
la Tunisie ? Il y a deux semaines, le
gouvernement tunisien a refusé aux
représentants de la résistance,
libanaise (Hezbollah) et palestinienne
(mouvement du Jihad islamique) d’entrer
dans son territoire, à l’invitation de
mouvements solidaires avec la Palestine.
Participera-t-il lui aussi à l’effort
américano-sioniste d’isoler ceux qui
résistent et combattent l’occupation
sioniste ? Et dans quel but ? Troublante
attitude, c’est le moins qu’on puisse
dire.
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