MADANIYA
Face à des djihadistes déconsidérés, le
pôle démocratique de l’opposition
syrienne se pose en force indépendante
de proposition, non d’obstruction
René Naba
Samedi 22 avril 2017
Genève 17 avril 2017 – Face à
une opposition djihadiste syrienne
déconsidérée par sa dépendance pétro
monarchique et décriée par ses abus,
mais néanmoins parrainée par les pays
occidentaux, le pole démocratique et
patriotique de l’opposition syrienne
s’est posé en force indépendante de
proposition et non d’obstruction, une
force de cicatrisation non
d’éradication, une force de construction
non de destruction.
Tel est
le principal enseignement qui se dégage
du congrès national de l’opposition
démocratique et patriotique syrienne
tenu à Genève du 15 au 17 avril 2017.
Dans
l’ordre symbolique, ce congrès, le
deuxième du genre, s’est tenu à la date
commémorative du 71 ème anniversaire de
l’Indépendance de la Syrie de la France.
Toujours
dans l’ordre symbolique, l’hommage au
«Ministère des affaires étrangères de la
Confédération Helvétique, qui nous a
constamment prodigué aide et conseil
depuis le début du conflit», rendu
samedi à l’ouverture du congrès, a
retenti en creux comme un désaveu du
comportement des «grandes démocraties
occidentales», notamment les États-Unis,
le Royaume Uni et la France, trois pays
résolument hostiles paradoxalement aux
démocrates syriens, engagés
militairement, diplomatiquement et
médiatiquement du coté de l’opposition
djihadiste.
Sur fond
d’exaspération de la guerre de Syrie,
avec pour la première fois depuis le
déclenchement des hostilités, il y a six
ans, l’intervention directe de
l’aviation américaine contre une cible
gouvernementale syrienne, ce congrès se
proposait de faire entendre le refus des
démocrates syriens de voir la Syrie se
transformer en «République Bananière»
sous la coupe des protagonistes
régionaux et internationaux du conflit
dont leur pays est le théâtre depuis six
ans.
Le
congrès a été marqué par la
participation, à titre individuel, de
personnalités indépendantes sans la
moindre attache financière avec les
belligérants régionaux ou internationaux
«en vue de reprendre l’initiative et de
faire entendre la voix du peuple syrien
absent», à l’arrière plan d’un bilan
catastrophique des pertes subies par la
Syrie du fait de six ans de guerre, où
l’on recense 89 pour cent de Syriens
sous le seuil de la pauvreté et 1.170
(mille milliards cent soixante dix
millions) de dollars de pertes.
La liste des principaux participants
Selon
les informations recueillies par
www.madaniya.info dans les milieux
proches de la conférence, les principaux
participants sont aussi bien d’anciens
membres du pouvoir baasiste, que
d’anciens détenus politiques, de
diplomates que d’anciens officiers
supérieurs de l’armée, dont la liste
s’établirait comme suit:
- Sami Al Khiyami,
ancien ambassadeur de Syrie au
Royaume Uni, Observateur.
- Habib Haddad,
ancien dirigeant baasiste, exilé aux
États Unis.
- Abjar Malloul,
grande figure de la communauté
assyrienne aux États Unis
- Aref Dalila,
ancien prisonnier politique sous le
régime de Bachar Al Assad (10 ans de
détention), professeur d’économie et
membre de la Conférence de Riyad
(opposition pro monarchique).
- Louay Hussein,
ancien prisonnier politique sous le
régime de Hafez al Assad, Président
du Courant Bina Al Daoula
(Édification de l’État)
- Marwan Habbach,
ancien ministre, ancien prisonnier
politique ayant passé 22 ans en
prison sous le régime de Hafez Al
Assad
- Haytham Manna,
Président du QAMH (Valeur,
Citoyenneté et Droits)
- Saleh Al Nabwani,
ancien dirigeant de Comité de la
Coordination nationale
- Battar Al Chareh,
coordinateur de Rassemblement pour
la Dignité et les Droits
- Issa Hanna,
membre du comité directeur de
l’Organisation Démocrate Assyrienne
- Majed Hebbo,
responsable de QAMH en Europe,
ancien prisonnier politique ayant
passé 14 ans de prison sous le
régime de Hafez Al Assad.
- Noury Cheikhmous,
opposant kurde, membre de comité
préparatoire
- Assef Daaboul,
ancien officier et dirigeant du
Parti Baas démocratique (aile gauche
du parti), ancien prisonnier
politique (12 ans de prison).
- Akram al Akramy,
dirigeant du Parti Baas démocratique
(aile gauche du parti), ancien
prisonnier politique (16 ans de
détention).
- Khaled Al Mahamid,
Homme d’affaires, membre de la
délégation de Riyad à Genève et
coorganisateur de la conférence du
Caire.
- Hassan Nasser Faraj,
QAMH France, stratégie défense et
diplomatie
- Essam Al Aoudat,
Rassemblement pour la Dignité et les
Droits
- Rami Hussein,
indépendant
- Maram Daoud,
militant de la société civile (QAMH
Suisse)
- Abdel Aziz Chahal
- Ziad Abou Hamdane
Les
quatorze premières personnalités ont
participé aux diverses conciliabules
inter syriens qui se sont déroulés soit
au Caire, soit à Moscou soit à Riyad.
Plusieurs participants sont membres des
délégations ayant participé aux
négociations inter-syriennes sous
l’égide de Staffan Di Mistura, émissaire
spécial de l’ONU pour la Syrie.
Quatre officiers supérieurs dissidents
du grade de Général et un colonel, qui
ont fait défection, sont présents à
Genève mais ont souhaité gardé
l’anonymat, de même que des
universitaires et des académiciens de
l’intérieur de la Syrie ou vivant à
l’extérieur du territoire national.
Le communiqué final: Pas de monopole
de la représentation du peuple syrien.
Ce
congrès fondateur se veut «une force
patriotique indépendante composée des
démocrates laïcs de progrès, contre la
violence et le terrorisme, contre le
confessionnalisme, et pour un État de
droit souverain». Un pole démocratique
transcendant les clivages inter syriens.
Le communiqué publié à l’issue des
travaux spécifie que «les participants
n’ont pas la prétention de monopoliser
la légitimité de la représentation du
peuple syrien ou la totalité de ses
courants démocratiques, mais veillent à
procéder à leur réunification,
considérant que le pole démocratique a
vocation à diriger le processus de
transformation et du changement en vue
d’édifier une nouvelle Syrie».
Le
communiqué lance à un appel à la
communauté internationale, l’invitant à
«considérer avec objectivité la
diversité des composantes de la société
syrienne, de même que le rôle majeur des
courants démocratiques dans la
réalisation des aspirations du peuple
syrien vers la Liberté, la justice et le
progrès, ainsi que sa contribution
effective dans la consolidation de la
paix et de la stabilité dans la zone et
dans le Monde».
L’objectif de ce congrès, conclut le
communiqué, était de «rassembler les
patriotes démocrates syriens dans un
front patriotique et démocratique le
plus large possible, tirant es
enseignements des expériences passées».
«Un Front dont l’objectif est d’œuvrer
par tous les moyens légaux en vue de
-mettre un terme à cette guerre
nihiliste destructrice qui a grandement
sapé les fondements de l’entité
syrienne.
-mettre un terme à toutes les formes de
violence, d’extrémisme et de terreur et
d’aménager le climat adéquat en vue
d’emprunter sérieusement la voie du
règlement politique».
Le contexte de ce congrès
La
programmation du congrès est intervenue
au lendemain du bombardement américain
d’une base aérienne de l’armée syrienne
et d’un Sommet arabe à Amman balisant le
terrain à une nouvelle alliance entre
les pétromonarchies du Golfe et le
Président xénophobe Donald Trump, en vue
de favoriser un rapprochement
israélo-monarchique par la dissolution
de la question palestinienne dans un
arrangement régional, alors que les camp
atlantiste soucieux de compenser son
revers militaire d’Alep s’emploie à
aménager une nouvelle zone de sécurité
autour de Raqqa en liaison avec les
forces kurdes, et dans le sud de la
Syrie, sous l’égide de la Jordanie, dans
la zone frontalière
syro-israélo-jordanienne.
Le congrès survient en outre alors que
la Russie soumet à consultation un
projet de constitution syrienne, dans
une démarche qu constitue une mauvaise
réédition de l’expérience américaine en
Irak avec l’imposition d’une
constitution sur le modèle de la
«constitution Bremer» et que les efforts
diplomatiques marquent le pas, que la
personnalité et les méthodes de
l’émissaire spécial de l’ONU, Staffan Di
Mistura, font l’objet de vives
critiques.
Pas de mention de «L’Islam religion
d’état»
Le Pacte
National adopté lors de ce congrès de
Genève constitue à la fois une réplique
au projet russe et un désaveu de la
caution occidentale aux groupements
djihadistes et à leur parrains
autocratiques
Il n’est pas indifférent de noter à ce
propos que le projet constitutionnel de
l’opposition démocratique syrienne ne
spécifie pas expressément, voire ne
mentionne pas du tout, le principe
cardinal des régimes arabes selon lequel
«L’Islam est la religion d’État»,
contrairement à la constitution en
vigueur en Syrie, contrairement aux
prescriptions des pétromonarchies
rigoristes du Golfe.
Le Pacte National, matrice de la
nouvelle constitution, préconise «une
con-citoyenneté fondée sur une entité
nationale globale fonctionnant en
application du principe selon lequel LA
RELIGION APPARTIENT A DIEU ET LA PATRIE
A TOUS SES CITOYENS, où il ne sera
permis à personne d’imposer à autrui une
religion ou une croyance ou qu’il soit
interdit à quiconque d’exercer la
liberté du choix de sa croyance et la
liberté de la pratiquer».
La reconstruction de la Syrie, une
affaire de deux décennies
La
reconstruction de la Syrie prendrait
deux décennies, selon les estimations
les plus généralement admises.
Sur le terrain, du fait de la guerre, la
Syrie compte près de 400.000 morts dont
près de la moitié parmi les forces
gouvernementales, deux millions de
blessés ou d’handicapés, de 14 à 15
millions de réfugiés et d’exilés, un
territoire dévasté à plus de 60 pour
cent, une économie ruinée par les
destructions, pillages, notamment de
l’outil industriel d’Alep par les
entrepreneurs turcs, sous la supervision
des services turcs.
Avec à l’arrière plan, 40 % des enfants
en bas âge désormais non scolarisés, 30
% du parc immobilier du secteur éducatif
détruit du fait qu’une large fraction de
ces établissements a servi de poste de
combat ou de poste d’observation, voire
même de poste de tirs. Bon nombre de
membres du personnel enseignant a été
conduit à l’exil forcé du fait des
menaces des belligérants.
Il en est de même du secteur
hospitalier: 45 % des infrastructures du
secteur ont été détruites et une
hémorragie de 37 % du corps médical a
été recensé, une proportion sans
pareille ailleurs dans le monde. Le
pillage du matériel médical dans les
divers secteurs (radiologie,
cardiologie, ophtalmologie, hématologie,
maternité, appareils de dialyse etc,
ainsi que les stocks pharmaceutiques a
été de même que la réhabilitation du
secteur médical (reconstruction des
établissements et leur rééquipement) a
été chiffrée à 25 milliards de dollars.
L’hémorragie des cadres syriens, dont 37
% du corps médical, a constitué la plus
grosse perte pour Syrie qu’il sera
difficile de compenser. 89 % des Syriens
vivent désormais sous le seuil de la
pauvreté. Le revenu moyen du syrien a
chuté dans une proportion de 80 %, ce
qui nécessite une forte majoration des
salaires pour retrouver le niveau
antérieur à la guerre.
Le Pacte National Syrien: Le
document le plus avancé dans le Monde
arabe en matière des Droits des femmes
et des minorités.
Le Pacte
National Syrien adopté à Genève
constitue, de l’avis des observateurs
présents aux travaux, la plate-forme la
plus avancée du Monde arabe en ce
qu’elle reconnaît le droit des femmes à
accéder à tous les emplois publics y
compris la magistrature suprême, de même
qu’il prône la diversité et le
pluralisme, deux notions hermétiques aux
autocraties du Golfe.
Il reconnaît l’existence de droits
nationaux des minorités ethnico
confessionnelles qui composent la
mosaïque syrienne, notamment les Kurdes,
les Assyro-Chaldéeens, les Arméniens,
les Circaucasiens (Tcherkess), plaçant
sur la défensive l’Arabie saoudite (en
matière des Droits de la Femme) et la
Turquie, (en matière de la
reconnaissances des droits nationaux des
Kurdes et des Arméniens), de même
qu’Israël avec sa politique
discriminatoire envers les palestiniens.
Le GOLAN: Le droit de le récupérer
par tous les moyens décidés par la
légalité internationale.
Contrairement aux judas de Syrie, qui
ont bradé le Golan en blanchiment de
leurs turpitudes (Bourhane Ghalioune,
Kamal Labwani), le texte revendique le
droit pour la Syrie de «lutter en vue de
la récupération de ses territoires
occupés notamment le Golan par tous les
moyens décidées par la légalité
internationale concernant la résistance
à l’occupation», s’inscrivant là aussi
en faux contre les groupements
djihadistes en particulier Jabhat An
Nosra qui collaborent avec l’armée
israélienne sur le plateau syrien occupé
depuis 1967.
Il en est de même de la Palestine, dont
les congressistes, à contre pied des
djihadistes de Syrie, réitèrent leur
soutien à son combat en vue de
l’édification d’un État indépendant,
souverain avec pour capitale Jérusalem».
Voila de quoi combler d’aise Donald
Trump qui projette une alliance de facto
entre Israël et les pétromonarchies du
Golfe, en vue d’escamoter la question
palestinienne, l’objectif sous-jacent de
la guerre de Syrie.
Le document porte en outre la marque
d’une «forte empreinte des participants
par sa référence aux conventions
internationales relatives aux droits
humains, particulièrement les libertés
fondamentales (politique, civil, social,
économie, culturel et environnemental).
«Il établit en outre un partenariat
effectif entre les divers composantes de
la population syrienne, corrélativement
à la reconnaissance des droits
fondamentaux aux couches sociales
fragilisées (femmes et enfants).
Le pacte national syrien constitue en
fait, de l’avis des observateurs, une
claire rupture avec un système
autoritaire du pouvoir, en même temps
qu’il promeut un projet d’éveil
politique de la société face à
l’obscurantisme takfiriste.
La criminalisation du
confessionnalisme politique, du
terrorisme et de la violence.
Dans une
sorte de prophylaxie sociale, le
document préconise la «criminalisation
du confessionnalisme politique et le
terrorisme et de la violence», carburant
habituel des pétromonarchies et de leurs
parrains occidentaux pour la
déstabilisation du Monde arabe.
Soulignant la nécessité de promouvoir,
en contrechamps, la justice sociale, le
document a entériné le principe de la
«décentralisation démocratique comme
mode opératoire régissant les relations
entre La Capitale et les provinces de
manière à faire la jonction entre la
démocratisation des institutions et le
développement durable nécessaire à la
reconstruction».
Le document propose en somme une vision
politique à la hauteur de la tragédie
syrienne, qu’il entend faire prévaloir
en dépit du soutien régional et
international de même que de grandes
possibilités financières et médiatiques
dont dispose l’opposition off shore
syrienne parrainée par l’alliance
islamo-atlantiste.
Le
congrès a rassemblé des éléments
représentatifs du courant patriotique de
l’opposition syrienne, soucieux de
briser l’immobilisme politique visant à
la promotion d’une solution politique
négociée, d’une part, et, de restaurer,
d’autre part, sa centralité dans la
recherche d’un règlement politique, en
dépit des tentatives visant à sa
marginalisation.
«L’obstruction, le refus, l’éradication
ne sauraient constituer une force
d’opposition à une dictature et à
l’obscurantisme. Une vision brumeuse ne
saurait servir de boussole à un peuple»,
opinera un des participants, Hathane
Faraj, délégué de QAMH France (Valeur,
Citoyenneté et Droits)
Fait notable, ce 2me congrès a été
financé par l’apport des participants
sans le moindre apport de fonds externe,
à l’abri des interférences politiques
extérieures, en dépit d’un intense
brouillage médiatique.
Un afflux djihadiste en Syrie quatre
fois plus important que lors de la
guerre anti soviétique d’Afghanistan
Haytham
Manna, un des doyens de l’opposition
démocratique syrienne, cheville ouvrière
de ce congrès, a résumé le drame syrien
en ces termes:
Le conflit de Syrie a vu affluer en six
ans de guerre quatre fois plus de
djihadistes que la guerre anti
soviétique d’Afghanistan qui a, elle,
duré dix ans (1980-1989), avec un nombre
considérable de victimes dans les deux
camps: 120.000 tués du côté des forces
gouvernementales (Armée syrienne, Iran,
Hezbollah etc…), et 350.000
majoritairement du côté de la population
civile, ainsi que des djihadistes et
d’autres forces de l’opposition off
shore.
120.000, d’un côté, et 350.000, de
l’autre, alors que les deux camps
belligérants devront pourtant un jour
«cohabiter au sein d’un même pays», a
fait valoir M. Manna.
«Des dizaines de manifestations groupant
des dizaines de milliers de participants
se sont produites en soutien à Kobbané,
ville kurde du nord de Syrie occupée par
Daech et pas la moindre manifestation
d’envergure pour faire cessez les
bombardements sur Alep», a-t-il déploré.
La France et l’opposition
démocratique syrienne
Le
congrès fondateur de cette instance
s’était tenu à Genève les 29 et 30
janvier 2013. Il avait été farouchement
combattu alors par le tandem socialiste
Laurent Fabius et Manuel Valls, à
l’époque respectivement ministre des
Affaires étrangères et ministre de
l’Intérieur. Le second se tient alors
que la France, quatre ans après, se
maintient dans le «déni de réalité» en
continuant à accorder droit de cité à
l’opposition pro monarchique djihadiste,
maintenant dans l’ostracisme
l’opposition démocratique.
Sauf à vouloir perpétuer sa descente aux
enfers, la France qui purge au printemps
2017 cinq ans d’une mandature
calamiteuse de Français Hollande serait
avisé de rallier le camp des démocrates;
un choix plus conforme à la philosophie
morale qu’elle professe de manière
tonitruante à travers le Monde.
Plutôt
que de saliver de plaisir à l’idée de
«casser de l’Arabe» dans la pure
tradition coloniale depuis un siècle, de
Mayssaloun à Alexandrette (Syrie), de
Sétif à Alger (Algérie), de Suez
(Égypte) à Bizerte et à Sakiet Sidi
Youssef (Tunisie), à Tripoli et Benghazi
(Libye), l’honneur de la France lui
commande de faire le choix des Arabes,
non des larbins.
Le
congrès a élu un comité du suivi de 15
membres dont la composition est la
suivante:
- Haytham Manna
- Khaled Al Mahamid
- Saleh Al Nabwani
- Huda Al Masri
- Battar Al Charra
- Assef Daaboul
- Maram Daoud
- Nebras Dalloul
- Majed Hebbo
- Hathane Faraj
- Habib Haddad
- Ziad Abou Hamdane
- Abjar Malloul
- Hussam Mreisheh
- Noury Cheikhmouss
Reçu de René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
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