MADANIYA
Qatar, Le Livre Noir 3/4. La Cellule de
Doha, vecteur d’influence du Qatar au
sein du courant salafiste
René Naba
Mercredi 15 novembre 2017
- Une Étude du Centre Euro-arabe
contre l’Extrémisme
- Adaptation en version française
par
www.madaniya.info
La Cellule de Doha a servi de
courroie de réhabilitation des «Arabes
Afghans» et de vecteur d’influence du
Qatar au sein du courant salafiste.
Après le
retrait soviétique d’Afghanistan, le
groupement qatari des «arabes afghans» a
décidé de retourner au pays, alors que
les autres cadres arabes, notamment
saoudiens, égyptiens, syriens et ceux
originaires des pays du Maghreb
décidaient de se diriger vers l’Europe,
la Tchétchénie et l’ancienne
Yougoslavie.
En
raison des liens tissés dans la guerre
d’Afghanistan, au sein de l’alliance
occidentale, ces divers groupements
arabes ne rencontrèrent guère de
difficultés à s’installer et à opérer
dans des pays qui considéraient les
«arabes afghans» comme de «Moujahidine
de la liberté», des combattants de la
liberté.
Sur ce
lien, un témoignage de cette époque par
l’ancien messager d’Oussama Ben Laden,
notamment sur les avatars des arabes
afghans en Bosnie.
Bon
nombre d’afghans qataris étaient sous
étroite surveillance. Pour tromper la
surveillance microscopique dont ils
étaient l’objet, Al Qaida a mis en avant
une vitrine salafiste, dont les membres
n’avaient pas participé à la guerre
d’Afghanistan.
Pour la constitution d’une «Cellule de
Doha», le choix s’est porté sur Cheikh
Abdel Rahman Ben Oumeir Al Noueimy, qui
venait de purger trois ans de prison.
Professeur d’Université, il fonda à
cette occasion le «Centre Arabe d’Études
et de Recherches», qui fera office de
paravent à la cellule de Doha.
En collaboration avec des Cheikhs
d’Arabie Saoudite, du Koweït, de Bahreïn
et des Émirats Arabes Unis, –tels, pour
ce citer que des exemples, Safr Al
Hawali, Salmane Al Awdah, Hamed Al Ali
et Walid Tabatbaï–, ce centre a
entrepris la réhabilitation des arabes
afghans afin de leur confier la «mission
du redressement de la nation islamique».
La Cellule de Doha a servi de
vecteur d’influence du Qatar au sein du
courant salafiste
Un
opposant qatari a bien résumé la
répartition des rôles dans la cellule et
le pouvoir: «La cellule de Doha a fait
office de courroie de réhabilitation et
les 2 Hamad (le souverain Hamad Ben
Khalifa et le premier ministre Hamad Ben
Jassem) se chargeaient de les affecter à
la satisfaction de leurs objectifs».
Le
cercle décisionnaire du Qatar estimait
nécessaire de disposer de plusieurs
relais afin de ne pas dépendre
exclusivement du binôme confrérique
Frères Musulmans-Youssef Al Qaradawi.
Ainsi le
Qatar a offert l’hospitalité à Cheikh
Mohamad Srour Zine Al Abidine, chef du
mouvement Al Sourouryah et à Abbasi
Madani, Chef du Front Islamique du Salut
(FIS), un mouvement algérien en guerre
contre la branche algérienne des Frères
Musulmans.
Il a soutenu plusieurs groupements
sunnites d’Irak situés hors orbite du
Parti Islamique Irakien, la branche
irakienne des Frères Musulmans,
parallèlement à son soutien aux FM de
Libye et à d’autres groupements
djihadistes et salafistes.
En
Syrie, dès le début de la militarisation
du soulèvement populaire, le Qatar a
établi des contacts directs avec Al
Qaida et le mouvement «Ahrar As Sham» et
d’autres groupuscules afin de ne pas
dépendre d’un seul groupe et à maîtriser
la situation.
La liste des 27 principaux membres de la
cellule de Doha:
1- Abdel Rahman Ben Omeir Al
Nouaimy, alias Abou Oumeir,
intermédiaire de la libération contre
rançon des journalistes européens otages
des mouvements sunnites en Irak
Fiche signalétique
- Date de naissance: 1954
- Passeport du Qatar: N° 00868774
- Date d’expiration de sa
validité: 27 Août 2014
- Carte National d’Identité
(Qatar): N° 25463 401 704
- Date d’expiration de la
CNI-Qatar: 06 Décembre 2019
Camarade
de classe de Hamad Ben Jassem, Abou
Oumeir détestait l’appétence du futur
premier ministre pour l’argent et son
mépris pour les valeurs morales et la
religion.
Il a
compensé son absence du champ de
bataille d’Afghanistan par son fanatisme
et sa raideur doctrinale au sein de la
jeunesse salafiste du Qatar. Doté d’une
grande capacité d’organisation, il a
réussi à s’emparer de la direction du
mouvement de la jeunesse salafiste au
Qatar, grâce à sa parfaite maîtrise de
l’art de la dissimulation.
L’homme
est l’un des grands intermédiaires de la
libération contre rançon des
journalistes européens otages des
mouvements sunnites en Irak.
Dynamo
de la cellule de Doha, Abou Oumeir a
participé personnellement au transfert
de des combattants d’Al Qaida vers le
Yémen et à la réorganisation des anciens
de Guantanamo. Il a mis sur pied un
réseau de financement d’Al Qaida en
Somalie, via le Soudan et le Yémen et
apporté son soutien aux salafistes à
Gaza, fondant des cellules dans le
désert du Sinai. La décision de
rattacher les «Shababs de Somalie» au
mouvement Al Qaida lui revient.
Via les
salafistes de Tripoli (Nord Liban), il a
été contact direct avec la Brigade
Farouk, tristement célèbre lors de la
bataille de Bab Amro, en Février 2012.
Face à son échec à opérer une percée
vers la ville de Douma, il a compensé en
mobilisant les Palestiniens des camps de
Yarmouk et de Hajjar al Assouad.
Après
2011, date du déclenchement du
soulèvement syrien, Abou Oumeir s’est
livré à toutes sortes d’activités en
pleine connaissance des services de
renseignement du Qatar, dans la mesure
où elles se situaient dans le
prolongement de la stratégie des 2 Hamad
visant à la chute du régime syrien et à
la prise de contrôle des zones de
conflit.
Les
services de renseignements américains
étaient eux aussi au courant de son
activisme, mais ils s’imaginaient
pouvoir l’instrumentaliser pour
provoquer la chuté du régime
Une fois
l’administration américaine convaincue
de l’impossibilité de provoquer la chute
du régime, via les Frères Musulmans et
les groupements djihadistes, Abdel
Rahman Oumeir Al Nouaimy a été inscrit
sur la liste des sanctions américaines,
en Décembre 2014 sous le chef
d’accusation de soutien financier à des
groupements terroristes.
Le
trésor américain a qualifié Abou Oumeir
Al Noueimy de l’homme ayant fourni
plusieurs millions de dollars à des
membres d’Al Qaida en Syrie, aux Shababs
en Somalie et à Al Qaida pour la
Péninsule Arabique.
2- Khalifa Ben Mohamad Rabbane,
alias Abou Mohamad.
Natif du
Qatar en 1959, d’une famille aisée, ce
fils préféré de son père et ancien
d’Afghanistan sera un des premiers
adhérents à la cellule de Doha, son
premier bailleur de fonds avant que les
hommes d’affaires salafistes koweïtiens,
saoudiens et qataris, de même que les
services de renseignements de la
principauté ne prennent le relais.
Il
financera les activités de la cellule de
Doha dans le Golfe et en Europe,
bailleur de fonds de «l’Institut Al
Karama pour les Droits de l’Homme» dont
il était un membre de son conseil de
surveillance.
3-
Mohamad Youssef Ousmane Al Athaymina,
alias Abou Abel Aziz Al Qatari, porteur
de valises pour Al Qaida-Syrie pour le
compte du Qatar
Natif
d’Irak en 1956, dans le quartier Al
Fadl, dans le centre de Bagdad, Abou
Abdel Aziz Al Qatari est originaire du
village d’Ein El Ghazal, au sud de Haïfa
en Palestine.
Engagé
volontaire en Afghanistan, il y fit la
connaissance des principaux dirigeants
du djihad: Abdallah Azzam, Oussama ben
Laden et Ayman Al Zawahiri.
D’Afghanistan, il se transporta en
Tchétchénie pour y combattre les Russes.
De
retour à Bagdad, à la fin de la décennie
1990, il fonde une cellule djihadiste
ciblant principalement des objectifs
civils, conformément à l’idéologie d’Al
Qaida: Des débits de boissons
appartenant à des chrétiens irakiens, le
cinéma Sémiramis à Bagdad.
La
cellule a été démantelée, ses membres
pendus, et Abou Abdel Aziz condamné à la
prison à perpétuité.
Libéré
par Saddam Hussein et placé en résidence
surveillée à la veille de l’invasion
américaine de l’Irak, en 2003, il entre
alors en contact avec Abou Mouss’ab Al
Zarkaoui, qui le désignera chef de
l’unité «Unification et Djihad». Avec
son frère Abel Hakim, il occupe
d’importantes fonctions au sein de
«l’État islamique d’Irak», aux côtés
d’Abou Hamza Al Mouhajjer et Abou Omar
Al Baghdadi.
Pourchassé, il se réfugie au Qatar en
compagnie de ses trois fils Abdel Malek,
Achraf et Abdel Rahman, laissant sur
place en Irak son frère Abdel Hakim. Il
intègre la cellule de Doha et se met en
rapport avec les services de
renseignements qataris.
Le Qatar
pose comme condition que cet homme dont
la famille est originaire de Haïfa ne se
livre à aucune activité en relation avec
la Palestine.
En 2011,
Abou Bakr Al Baghdadi, futur calife
Ibrahim, décide d’expédier en Syrie des
djihadistes grossir les rangs de Jabhat
An Nosra. Sous l’autorité d’Abou Mohamad
Al Joulani, Al Assamina est chargé de
recruter des Palestiniens et des Arabes
pour le compte de la banche syrienne
d’Al Qaida. Ses deux fils, Achraf et
Abdel Malek, prenant en charge les
transferts de fonds.
En
Syrie, il constitue «Les compagnies d’Al
Qods», un détachement relevant d’Al
Qaida. Via des intermédiaires du Qatar
et du Koweït, avec l’aide de ses deux
enfants, il assurera le financement de
Jabhat An Nosra par les deux
principautés.
Il se
détachera de Jabhat An Nosra pour fonder
«les soldats d’Al Aqsa», refusant le
combat entre Daech et Jabhat an Nosra,
validant les principes édictés par Abou
Mohamad Al Joulani devant guider les
combats en Syrie, notamment:
- Restauration du Califat et
application de la charia
- Changement du système de
gouvernement en Syrie et sa
transformation en territoire régi
par «La Loi de Dieu» applicable dans
les pays islamiques.
- Chute du régime Assad par les
armes.
- Encourager les sunnites syriens
à s’engager dans la guerre contre le
gouvernement syrien.
- Édifier un état islamique sur
toute parcelle du territoire libéré
et Aménager une sphère d’influence
s’étendant de la province irakienne
d’Al Anbar à la province orientale
du désert syrien, plaçant tout ce
secteur sous l’autorité d’une
administration islamique.
Al
Athaymina a été tué par un membre de
l’Armée syrienne libre (ASL). Le frère
du meurtrier a été tué en riposte par
des soldats d’Al Qods, son cadavre jeté
dans un puits ne sera retrouvé que dix
mois plus tard, en Mai 2014.
Après le
décès d’Al Athaymina, la cellule de Doha
a poursuivi son soutien financier à sa
formation, les soldats d’Al Aqsa, via Al
Najdi Al Harithi, alias Abou Zir al
Najdi, et un officier algérien
dissident, Said Arif, alias Omar Ghraib,
placé par les États Unis sur la liste
des grands terroristes internationaux en
Août 2014. L’algérien a été tué en Mai
2015 par un raid de la coalition.
Ci joint
les divers pseudonymes qu’il a empruntés
au cours de sa carrière: Hakim Al Qanass
(le sniper) en Afghanistan, Abdel Ali Al
Baghdadi en Irak, Abdallah Azzam Al Cham
en Syrie, Abou Omar al Koukazi en
Tchétchénie.
4-
Khalifa Mohamad Turki Al Subaie, en
charge de la coordination avec Al
Qaida-Pakistan
Fiche signalétique
- Khalifa Mohd Turki al Subaie
- Date de naissance 1 er janvier
1965
- Nationalité qatari
- Passeport: N° 00 68 58 68
- Carte d’Identité Nationale: N°
265 634 00 140
En
charge depuis le Qatar de la
coordination avec le commandement d’Al
Qaida au Pakistan, au vu et au su des
services du renseignement de la
principauté, en dépit des sanctions
américaines qui le frappe depuis 2008,
il répercutait à l’organisation
d’Oussama Ben Laden les consignes de la
cellule de Doha, parallèlement à son
rôle de convoyeurs de fonds.
Le
trésor américain a relevé qu’Al Sibaie
avait transféré à Al Qaida, au Pakistan
en 2012, plusieurs centaines de milliers
de dollars et d’euros. Ce chiffre ne
tient pas compte de l’argent liquide
acheminé par des mallettes.
Il n’a
pas été possible d’établir si la valise
diplomatique du Qatar a été utilisée
pour ce genre d’opérations. Mais il
semble que la corruption a joué un grand
rôle dans la lubrification des rouages
du du trafic.
Les
autorités aéroportuaires de Doha
détournait le regard lors des passages
ds mallettes et leurs collègues
pakistanais se laissaient convaincre par
des arguments sonnants et trébuchants.
En 2013,
à la demande d’Abou Ali Al Joulani, Al
Sibaie a participé à la campagne de
levée de fonds en faveur des combattants
de Syrie. Cette campagne était dirigée
par Saad Al Kaabi et Abdel Latif Ben
Abdallah Al Kawari, deux bailleurs de
fonds qataris d’Al Qaida.
La
cellule de Doha a subi de lourdes pertes
humaines en Syrie: Abou Khaled Al Soury,
Abel Aziz Al Qatari, Abou Azzam Al
Koweïti, Abou Tourab Al Mouhajer. Al
Sibaie a favorisé la propulsion du
saoudien Abdallah Mohamad Ben Souleymane
Al Mouheissiny au poste de Mufti de
Jaych Al Fatah (l’armée du Fatah) du
fait de son statut de gros contributeurs
du Jabhat An Nosra et des groupements
relevant de Jaych Al Fatah.
Du fait
de ses fonctions bancaires antérieures,
Al Sibaie a mis son expérience dans ce
domaine pour des opérations de
blanchiment d’argent et de camouflage de
virement.
5- Abdel Malek Mohamad Youssef Abdel
Salam
Fiche signalétique
- ‘Ab al- Malik Muhammad Yusif
‘Abd-al-Salam
- Pseudonyme: Omar le Qatari, Abou
Omar le Qatari, Omar Al Tayyar
(l’aviateur).
- Nationalité jordanienne
- Date de naissance: 13 Juillet
1981.
- Passeport Jordanien: N° K 47
5336
- Date d’émission: 21 Août 2009
- Date d’expiration: 30 Août 2014
- Carte d’Identité Nationale du
QATAR: N° 289 40 00 602
Abdel
Malek a atterri au Qatar en 2004 en
compagnie de son père Mohamad Youssef Al
Assamina en application de la décision
d’Al Qaida de les mettre à l’abri à la
suite de l’assassinat de deux dirigeants
de l’organisation en Irak.
Sous le
pseudonyme d’Abou Omar Al Qatari, il
fera office d’assistant d’El Sibaie et
d’Ibrahim Issa Al Bakri. Il reçut alors
instruction de se diriger vers la Syrie,
via le territoire libanais, en vue de
prendre en charge les transferts de
fonds. Il sera intercepté par les
services de sécurité libanais le 2 Mai
2012.
Condamné
pour transfert de fonds, il fut
emprisonné à la prison de Roumiyeh. Sa
peine purgée, le Liban prolongera sa
détention car entre temps, son nom avait
été inscrit sur la liste des sanctions
du Conseil de sécurité de l’ONU, le 23
janvier 2015, dans le prolongement des
sanctions américaines.
Le 27
Février 2016, Abdel Malek a été expulsé
vers la Jordanie.
Dans ses
aveux à la justice libanaise, l’homme
indiquera s’être rallie à Al Qaida, via
son père, alors qu’il était à Doha. Il
suivra un entraînement militaire avant
de se rendre en Afghanistan pour
rejoindre les combattants islamiques. Il
précisera avoir transité par l’Iran pour
se rendre vers les régions frontalières
du Pakistan et de l’Afghanistan.
Au terme
d’une nouvelle session d’entraînement au
tir au fusils et aux armes de poings, il
se rendit en Mai 2001 en compagnie d’un
groupe d’Al Qaida à Zabel (Afghanistan)
pour se livrer à des opérations armées
contre les patrouilles de l’armée
américaine. De Zabel, il se transporta
vers le camp de Bourraych, toujours en
Afghanistan.
Blessé
lors de l’opération, il a dû se faire
amputer des doigts de la main droite.
Cet accident a modifié radicalement sa
position au sein d’Al Qaida. De
combattant, il sera déplacé vers le
secteur logistique. Avec pour pour
mission la collecte de fonds des
personnes fortunées d’Arabie Saoudite,
du Qatar, du Koweït. La quête se faisait
via internet, d’une manière hermétique
et cloisonnée, sans la moindre
connaissance des donateurs les uns des
autres, assisté de collaborateurs du
Liban, de Syrie, de Jordanie, et du
Koweït.
Il a révélé avoir convoyé des fonds
dans divers pays de la Péninsule
arabique, précisant le montant de ces
transferts:
- -50.000 euros via l’Iran en
Novembre et Décembre 2011
- -10.000 euros en Mars 2012
- -180.000 euros et 200.000 ryals
qataris, 4 jumelles à vision
nocturne, du matériel de
transmission, ainsi que des armes et
munitions à des combattants d’Al
Qaida à Antioche (Turquie).
6- Achraf Mohamad Youssef Ousmane
Abdel Salam
Fiche signalétique
- Ashraf Muhammad Yusif ‘Uthman ‘
Abed -al-Salam
- Pseudonyme: Khattab, Ibn Al
Khattab
- Date de naissance: 1984
- Lieu de naissance: Irak
- Passeport Jordanien: N° K 048
787
- Passeport jordanien additif: N
486 298
- Carte d’Identité Nationale du
QATAR: N°284 400 00 526
L’homme
figure sur la liste des sanctions de
l’ONU et des États Unis pour son soutien
à Al Qaida en Irak, en Syrie et au
Pakistan.
Le 20
juillet 2010, Achraf est intercepté par
les services jordaniens qui lui retirent
son passeport à son passage de la
frontière irako jordanienne et
officiellement arrêté, une semaine plus
tard, le 28 juillet 2010. Le 28
septembre 2010, soit deux mois plu tard,
il a été libéré et expulsé vers Bahreïn
et le Qatar.
Le 25
septembre 2012, il est de nouveau arrêté
cette fois par la police de Bahreïn, qui
avait opéré une descente à son domicile
situé dans le quartier de ‘Arrad, dans
le district d’Al Mahraq. Deux ans plus
tard, il est expulsé vers une
destination inconnue et sa trace se
perd. Il sera identifié par des
combattants de l’Armée Syrienne Libre,
dans la région d’Idlib, servant en tant
que combattant d’Al Qaida.
Achraf
dispose d’une carte de résidence du
Qatar. Il a collaboré avec El Sibaie,
qui est, lui, de nationalité qatari, à
des transferts de fonds vers Al Qaida-
Pakistan, en 2012, selon le trésor
américain.
Depuis
2004, Achraf a facilité les contacts et
le soutien financier à Al Qaida Irak, le
précurseur de l’État Islamique (Daech).
Depuis 2012, il était chargé du
transfert des fonds et des combattants
vers Al Qaida Syrie.
7- Ibrahim Issa Hajji Mohamad Al
Baqer, un des premiers adhérents à la
Cellule de Doha.
Fiche signalétique
- Pseudonyme: Abou Khalil
- Nationalité: qatari
- Date de naissance: 12 juillet
1977
- Lieu de naissance: Qatar
- Passeport qatari N° 01 01 66 46
L’un des
premiers adhérents au cercle de Doha,
Abou Khalil sera aussi l’un des premiers
démasqués.
Chargé
des transferts de fonds à Al Qaida
Pakistan depuis les attentats anti
américains du 11 septembre 2001, il a
été arrêté par les autorités qataries et
libéré conte l’engagement de s’abstenir
de toute activité sur le territoire
national, notamment la collecte de fonds
et le recrutement de combattants qataris
pour les zones de conflit.
Abou
Khalil sera inscrit sur la liste des
sanctions des États Unis en septembre
2014 puis de l’ONU, en 2015 pour son
soutien financier à Al Qaida. Abou
Khalil n’a pas plus été inquiété depuis
lors, respectant scrupuleusement ses
engagements prises auprès des autorités
qataries.
Depuis
novembre 2014, il est fonctionnaire à
l’Office Général des Travaux Publics du
Qatar.
8- Abdel Aziz Ben Khalifa Al Attyah:
Le Joker de la cellule de Doha, le
propre frère du Conseiller spécial du
Prince Tamim
Fiche signalétique
- Abdelaziz al-Attiyah
- Nationalité: qatari.
- Passeport: passeport
diplomatique délivré par le
gouvernement du Qatar.
Les
informations le concernant sont
disponibles auprès des services de
renseignements américains qui étaient au
courant de sa mission, de même qu’auprès
de la sûreté libanaise.
La
sûreté libanaise ne s’imaginait pas un
seul instant que le groupe qu’elle avait
intercepté au Liban, en 2012, était
dirigé par le propre frère du conseiller
spécial du prince héritier Tamim, Hamad
Ben Khalifa Al Attiyah, et le cousin de
deux autres personnalités du régime:
Hamad Ben Ali Al Attiyah, conseiller de
Tamim pour la défense et de Khaled Ben
Mohamad Al Attiyah, à l’époque ministre
d’État pour les Affaires étrangères,
désormais en charge de la défense.
Inculpé
de financement du terrorisme, Abdel Aziz
était en fait le joker de la cellule de
Doha, l’officier de liaison entre le
leadership politique et les services de
renseignements qataris d’une part, la
cellule de Doha, d’autre part.
Le
message était clair et ferme: Si ce fils
de la nomenklatura qatarie n’était pas
libéré sur le champ, la totalité de la
communauté libanaise du Qatar serait
dégagée sur le champ, expulsée vers son
pays d’origine.
Pour
camoufler l’implication du Qatar dans
cette affaire, un jordanien (Omar Al
Qatari) a été sacrifié, bouc émissaire
de la transaction, jugé et condamné à
une peine de prison.
Démasqué, Abdel Aziz n’en a pas moins
continué à faire preuve d’activisme au
Qatar, participant à de nombreuses
campagnes de collecte de fonds pour les
combattants d’Al Qaida. En 2013, il
lancera une campagne publique de fonds
s’adressant aux donateurs via les
réseaux sociaux, avec l’aide de deux
collaborateurs d’Al Qaida: Saad Ben Saad
Al Kaabi et Abdel Latif Ben Aballah Al
Kawari avec le soutien d’Al Sibaie. Tous
trois figurent sur la liste des
sanctions des États Unis et de l’ONU.
Abel
Aziz proclamera publiquement son soutien
à Oussama Ben Laden, Ayman Al Zawahiri
et à la guerre que mène Al Qaida en
Syrie.
Membre
de la fédération du Billard du Qatar,
Abdel Aziz a été nommé par le souverain
du Qatar, Tamim Ben Hamad, membre du
comité olympique national qatari.
9- Salem Hassan Khalifa Rached Al
Kawari, ancien fonctionnaire au
ministère de l’Intérieur du Qatar.
Fiche signalétique:
- Salim Hassan Khalifa al Kuwari
- Date de naissance:
approximativement entre 1978 et
1979.
Inscrit
sur la liste des sanctions américaines
en Juillet 2011, pour son soutien
logistique et financier à Al Qaida, via
des collaborateurs d’Al Qaida en Iran,
Kawari a fourni plusieurs centaines de
milliers de dollars à Al Qaida,
fournissant un soutien logistique à ses
opérations.
Il a
contribué à la libération de deux
dirigeants d’Al Qaida détenus en Iran,
et muni de leur habilitation, il a
facilité le transfert des combattants de
l’organisation vers les zones de
conflit. Kawari officiait au ministère
de l’intérieur du Qatar, en 2011, avant
son inscription sur la liste des
sanctions américaines.
10- Abdallah Ghanem Mouslem Al
Kawar, en charge des transmissions et du
soutien logistique.
Fiche signalétique
- Abdallah Ghaleb Mahfuz Muslim
al-Khawar
- Date de naissance: 17 Août 1981
- Passeport: N° 281 634 022 96
Il
figure sur la liste des sanctions
américaines depuis juillet 2011 pour sa
collaboration avec Kawari dans divers
domaines au bénéfice d’Al Qaida,
notamment dans le secteur des
transmissions et du soutien logistique
et financier.
Durant
sa présence au Qatar, il a coopéré avec
Kawari au ministère de l’intérieur pour
le transfert des combattants d’Al Qaida
vers l’Afghanistan et contribué à
régulariser le séjour au Qatar des
membres de la cellule de Doha.
11- Saad Ben Saad Mohamad Al Kaabi
ou l’instrumentalisation des
associations caritatives musulmanes au
Royaume Uni
Fiche signalétique
- Sa’d al-Sharya ‘Al-Ka’bi
- Pseudonyme: Omar Al Afghani
- Date de naissance: 15 Février
1972
- Nationalité: qatarie
- Compte bancaire: Qatar Islamic
- Account *2000 720 76 Hazza Saad
Sad Al Kaabi Bank QI SB QA QA
Inscrit
sur la liste des sanctions américaines
en Août 2015, sur celle de l’ONU un mois
plus tard en Septembre 2015 pour avoir
collecté des fonds pour le compte d’Al
Qaida en Syrie. Saad a demandé
publiquement aux donateurs de virer
leurs contributions directement à son
compte bancaire, dont il avait
communiqué les références .
Dans sa
collecte, il a bénéficié de l’aide d’une
parente qui travaillait au sein d’une
association caritative au Royaume Uni,
elle même créée par une autre membre de
sa famille.
12- Abdallah Latif Ben Abdallah Al
Kawari
Fiche signalétique
- ‘Abd -al-Latif ‘Abdallah,
al-Kawari
- Pseudonyme: Abou Ali Al Kawari
- Date de naissance: 28 Septembre
1973
- Lieu de naissance: Qatar
- Passeport: 010 208 02
- Passeport additif (2): 00 75 48
33
- Date d’émission: 20 Mai 2007
- Passeport additif (1): 00 490
327
- Date d’émission: 28 Juillet 2001
- Carte Nationale d’Identité/
Qatar: 2736 34 00 684
Inscrit
sur la liste des sanctions américaines
en Août 2015, sur celle de l’ONU en
Septembre 2015 sous une double
accusation: Collecte de fonds et
officier de sécurité d’Al Qaida. Sa
coopération avec l’organisation
d’Oussama Ben Laden remonte au début du
XXI me siècle lorsqu’il s’est occupé de
la venue au Qatar d’un dirigeant d’Al
Qaida.
13- Mohamad Said Ben Halouane Al
Saqatri
Mohamad
Saeed ‘al- saqatri
Ancien
ingénieur auprès de la compagnie des
télécommunications du Qatar «QTEL», puis
fondateur de A3L, basée à Doha, une
société spécialisée dans les prestations
de service dans le domaine de
l’internet, ce fournisseur de
prestations technologiques a mis ses
connaissances dans ce domaine auprès de
la mouvance djihadiste.
Il a,
parallèlement, offert son aide à la
collecte de fonds auprès de Saad al
Kaabi et d’Abdel Latif Al Kawari, deux
personnes figurant sur la liste des
sanctions américaines et de l’ONU. Al
Saqatri assistait en outre les
djihadistes pour leur départ vers la
Syrie.
14- Abdel Wahab Mohamad Abdel Rahman
Al Houmayani, homme de liaison avec Al
Qaida pour la Péninsule Arabique
Fiche signalétique
- Abd al-Wahab Muhamad ‘abd
al-Rahman al- Humayqani
- Pseudonyme: Abou ‘Ayed
- Date de naissance:4 Août 1972
- Lieu de naissance: Zahra,
district Al Bayda-Yémen
- Passeport: yéménite N° 0 390 24
09
- Date d’émission: 13 juillet 2010
- Date d’expiration: 13 Juin 2016
- Passeport additif 01 77 22 81
- Carte Nationale d’Identité 198
73 53
Abou
Ayed figure sur la liste des sanctions
américaines depuis 2013 pour son soutien
financier à Al Qaida pour la Péninsule
Arabique, selon les motivations du
Trésor américain. Les virements étaient
effectués via une association de
bienfaisance, dont il était le
propriétaire au Yémen.
Proche
des dirigeants d’Al Qaida-Péninsule
Arabique, il a participé à la
planification des opérations d’APA dans
la zone. Il a coordonné ses activités
dans ce domaine avec Abdel Majid Al
Zandani, un soutien d’Al Qaida qui
figure à lui aussi sur la liste des
sanctions américaines.
Rattaché
à la cellule de Doha alors qu’il était
employé au ministère des Biens Religieux
(Waqf), il a bénéficié du soutien de
l’Institut de bienfaisance «Eid Al
Thani» et d’autres associations
caritatives. Membre du Conseil de
surveillance de l’Institut Al Karama, en
compagnie d’Abdel Rahman al Noueimy, il
sera par la suite représentant d’Al
Karama au Yémen.
15 – Abdallah Ben Khaled Al Thani,
l’hôte de Khaled Cheikh Mohamad
Fiche signalétique:
- Abdullah bin Khalid bin Hamad
bin Abdullah al-Thani
- Date de naissance: 1955
- Lieu de naissance: Rayan (Qatar)
- Nationalité: qatarie
Ancien
ministre de l’intérieur, ancien ministre
des Biens Religieux (Waqf), Abdallah Ben
Khaled est un des doyens de la dynastie
Al Thani, membre du «Conseil de famille»
de la famille régnante.
Il est
considéré comme la courroie de
transmission de la cellule de Doha,
principalement pour aménager des bases
de repli sécurisés aux dirigeants d’Al
Qaida depuis le début de la décennie
1990. A son initiative, des dirigeants
d’Al Qaida ont trouvé emploi auprès de
l’Office Général de l’Électricité et de
l’Eau.
Il a
aussi offert l’hospitalité à son
domicile à Doha à Khaled Cheikh Mohamad,
le cerveau des attentats anti-américains
du 11 septembre 2001.
Entre
1992 et 1996, Khaled Cheikh Mohamad a
mis à profit son emploi au sein de
l’administration du Qatar pour virer
d’importantes sommes d’argent à des
activistes d’Al Qaida en vue de
planifier des attentats anti-américains,
notamment le premier attentat contre le
World Trade Center, en 1993, organisé en
compagnie de son neveu Ramzi Youssef.
En 1996,
les autorités américaines se sont lancés
à la traque de Khaled Cheikh Mohamad
dans un complexe immobilier situé dans
la banlieue de Doha et propriété
d’Abdallah Ben Khaled Al Thani. Les
autorités qataries ont alerté le fugitif
et assuré son exfiltration en lui
délivrant un passeport du gouvernement
du Qatar.
Abdallah
a continué a occupé des postes
importants au sein du gouvernement y
compris le poste de ministre d’état pour
les affaires intérieures, puis ministre
de l’intérieur. Des fausses informations
ont fait état de son placement en
résidence surveillée. Il n’en est rien.
Il continue à vaquer à ses occupations
en toute liberté.
Féru de
voyages, il se déplace à bord d’un avion
privé mis à sa disposition par le
gouvernement du Qatar. En Octobre 2014,
des photos ont paru le montrant en
compagnie de l’ancien Émir du Qatar
Cheikh Hamad Ben Khalifa, à Paris.
16- Abdel Rahman Ahmad Al Haram
-
Pseudonyme: Abou Abdallah
-
Proche collaborateur d’Abdallah Ben
Khaled Al Thani depuis 2013, il
accompagne son mentor dans tous ses
déplacements à l’étranger
Il est
chargé des contacts avec le gouvernement
du Qatar et ses services de
renseignements pour le compte de
l’ancien protecteur de Khaled Cheikh
Mohamad. Ainsi en Novembre 2015, Abdel
Rahman a rencontré le général Ghanem Ben
Chahine, chef d’état major des Forces
Armées qataries.
17- Moubarak Mohamad Al Ajji
- Qatar: Phone 974 555 669 46 /
974 777 973 30
De
nationalité qatarie, il a adhéré
tardivement à la cellule de Doha après
la découverte des membres fondateurs. Du
fait de ses rapports étroits avec Al
Qaida, il sera chargé de collecter des
fonds en faveur de cette organisation
Qaida, via des ONG, mais avec la caution
des services de sécurité qataris.
Il a
mené ses campagnes avec l’aide du
koweïtien Hajjaje Ben Fahd Al Ajami,
inscrit sur la liste des sanctions
américaines et de l’ONU pour son soutien
financier à Al Qaida.
En 2013,
le tandem a levé des fonds pour des
achats d’armes aux combattants en Syrie.
Al Ijji et Jaber Al Mary étaient
coordonnateurs et officiers de liaison
du Qatar dans cette campagne.
Via les
réseaux sociaux, Moubarak Al Ijji a
lancé des campagnes de soutien à Oussama
Ben Laden, se félicitant des attentats
anti-américains du 11 septembre 2001.
En 2012,
à l’initiative du ministère des Biens
Religieux du Qatar, il a animé un
colloque de soutien au Djihad en Syrie.
En Août 2013, il rendit publique une
lettre d’un dirigeant d’Al Qaida en
Syrie remerciant les qataris pour leur
contribution au financement des
djihadistes en Syrie.
Un mois
plus tard, en septembre 2013, Moubarak a
voyagé en compagnie de Hajaje Al Ajami,
l’expert financier d’Al Qaida, qui
figure sur la liste des sanctions
américaines et de l’ONU. A son retour à
Doha il a intégré les forces armés du
Qatar pou y effectuer son service
national.
Moubarak
al Ijji est à l’origine de la jonction
entre Hajaje Al Ajami et les donateurs
du Qatar, notamment Moubarak Ben Ali
Mohamad Al Attiyah, proche parent de
l’ancien ministre des Affaires
étrangères et actuel ministre d’état
pour la défense.
Depuis
2015, Moubarak Al Ijji est responsable
du centre Ar Rawda (jardin d’enfants),
qui accueille parmi ses conférenciers
des extrémistes sympathisants d’Al Qaida
18- Jaber Ben Moubarak Al Mari
De
nationalité qatarie, né le 30 juillet
1981, il appartenait à la section de
soutien au sein de la cellule de Doha.
De ce fait, il a été chargé de
participer à la campagne publique de
collecte de fonds, alors que d’autres
étaient instrumentalisés au sein d’Al
Jazeera pour diffuser les informations
propres à Al Qaida.
Il a été
coordinateur ds campagnes de collecte de
fonds dirigées par Hajaje Al Ajami,
inscrit sur la liste des sanctions des
États Unis et de l’ONU. Pour stimuler la
générosité des donateurs, il publiait
les attestations de versement d’or, de
biens fonciers, recueillis après des
qataris. Jaber Al Mari est désormais
Rédacteur en chef du journal Al Arab,
édité à Doha.
19- Mohamad Jassem Al Sulaiti
- Pseudonyme ABU Jassem al-Sulaiti
Membre
de la cellule de Doha, en charge du
ravitaillement des combattants en Syrie
en collaboration avec des sympathisants
d’Al Qaida, les précités Kaabi et
Kawari, tous deux figurant sur la liste
des sanctions américaines et de l’ONU.
En
Septembre 2014, il a supervisé une
campagne de levée de fonds au Qatar pour
le ravitaillement des djihadistes d’Al
Qaida en Syrie.
Depuis
juillet 2017, Sulaiti est présenté comme
responsable du secteur caritatif,
coordinateur des aides destinées à
financer des oeuvres de bienfaisance en
Syrie. En fait, Sulaiti est le
collaborateur de Khalifa Ben Turki El
Sibaie, l’expert financier d’Al Qaida,
inscrit sur la liste de sanctions
américaines et de l’ONU.
20- Ali Ben Abdallah Al Suwaidi,
premier responsable financier d’Al
Jazeera
De
nationalité qatarie, Ali Ben Abdallah Al
Suwaidi figure parmi les premiers
adhérents à la cellule de Doha, qui
réussit à la placer très tôt à un poste
sensible à Al Jazeera, en sa qualité de
responsable financier de la chaîne.
A la
prise de fonction de l’islamiste
confrérique Waddah Khanfar à la
direction générale de la chaîne, Ali Ben
Abdallah a cessé ses activités à Al
Jazeera pour prendre la direction
générale de «l’Institut de bienfaisance
Eid Al Thani». Ce poste lui permettait
de gérer le budget de cette institution
caritative et d’en fixer le programme
d’action, notamment la supervision de la
collaboration avec des institutions en
rapport avec Al Qaida.
Ali Ben
Abdallah était en fait l’homme de
confiance de Cheikh Abdel Rahman Al
Noueimy qui lui confiait les missions
difficiles.
21- Hachen Saleh Aballah Al Awadi:
L’assistant du bailleur de fonds d’Al
Qaida
Officiellement en fonction à l’Institut
de bienfaisance Eid Al Thani, il était
en fait l’assistant du bailleur de fonds
d’Al Qaida, inscrit sur la liste des
sanctions américaines et de l’ONU, Abdel
Rahman Al Neaimi.
Le fils
de Awadi, Mohamad, ralliera Daech et
sera tué en 2015 lors d’un raid de la
coalition contre les positions de l’État
Islamique en Syrie. Avant son décès, il
avait participé à une campagne de
collectes de fonds en compagnie de deux
membres de Daech, Salah Faraj Al Mary et
Moutlaq Ben Mohamad Al Hajiri, ux aussi
tués.
Depuis
2016, Hachem Al Awadi est président
exécutif de la compagnie qatarie RITAGE
pour la gestion et la commercialisation
des projets, dont les copropriétaires à
hauteur de 20 pour cent chacun, sont le
ministère des Biens religieux et
l’Institut de bienfaisance Eid Al Thani.
Le
président de Ritage Ahmad Ben Eid Al
Thani cumule depuis 2017 ces fonctions
avec celle de chef de la section
financière, l’office de contrôle de la
Banque centrale du Qatar chargé de la
lutte contre le financement du
terrorisme et le blanchiment d’argent.
Son
adresse est la suivante: 236, Rue
Mohamad Ben Thani, Ben Omrane- Doha
22- Mohamad Ben Issa Al Fatees Al
Mary: L’officier de liaison du Qatar
avec Abdel Hakim Belhadj, chef des
groupements islamiques de Libye.
Officier
des forces spéciales qataries, il a été
dépêché en Libye en 2011 pour la
coordination des activités du Qatar avec
les groupements islamistes libyens dans
la guerre contre Mouammar Kadhafi.
Depuis
lors il a pris en main la coordination
des relations avec le chef des
groupements combattants islamistes
libyens Abdel Hakim Bekhadj et Mehdi Al
Harathi, dans l’ouest de la Libye.
En Août
2011, l’officier qatari a été pris en
photo en compagnie d’Abdel Hakim
Belhadj, lors d’un entretien en direct
sur la chaîne Al Jazeera dans l’enceinte
même de la caserne Bab al Azizyah, la
résidence à l’ancien dirigeant libyen,
après son occupation par les groupements
islamistes.
La même
année toujours, le colonel Mohamad Al
Fatees Al Mary a été également pris
photo commandant un groupe de
combattants à proximité de Tripoli en
vue de la réouverture de l’ambassade du
Qatar dans la capitale libyenne.
Depuis
Mars 2017, Mohamad Al Fatees a été promu
Général, commandant des forces spéciales
du Qatar.L’officier supérieur qatari
n’avait jamais eu auparavant de contacts
avec la cellule de Doha. Il n’a noué
contact avec la cellule qu’à le venue
des radicaux libyens au Qatar.
23 – Hamad Ben Abdallah Ahmad Ali:
Chef du mouvement salafiste koweïtien.
Fiche signalétique:
- Hamad Ben Abdallah Ahmad Al Ali
- Pseudonyme: Abu Salim
- Date et lieu Naissance 20
janvier 1960. au Koweït.
Son
étoile a commencé à briller à son
accession en 2002 au poste de Secrétaire
général du Mouvement salafiste
koweïtien, d’où il a engagé sans retard
des contacts avec des Cheikhs d’Arabie
saoudite, de Bahreïn et du Koweït de la
mouvance salafiste en vue de créer une
«Union Générale du Mouvement salafiste
du Golfe».
Sa forte
relation avec Al Qaida et d’éléments
extrémistes l’ont privé de la
possibilité de persévérer dans ce
projet.
Lors de
l’invasion de l’Irak, en 2003, il
considérera qu’Abou Mouss’ab Al Zarkaoui
comme le meilleur interprète et avocat
de sa pensée. Invoquant le «danger
iranien», il se joindra à Zarkaoui pour
déclarer apostat les schismatiques
chiites «Ar Rafida», considérant que
toute action provoquant la mort de
chiites est un acte de djihad.
Lors
d’un colloque au Koweït, il a considéré
que l’attentat contre le dirigeant
chiite irakien Mohamad Baqer Al Hakim,
le 29 Août 2003, à la ville sainte
chiite de Najaf comme étant des
opérations qui relevaient du «martyr».
80 personnes ont été tuées- avaient été
au cours de cet attentat. Il en a été de
même des les attentats en série commis à
l’occasion de la commémoration
religieuse de la cérémonie chiite d’Al
Achoura -dont le bilan s’est élevé à 271
tués et plusieurs centaines de blessés.
Il a, à
cette occasion, fustigé la distinction
établie en Occident entre civils et
militaires, refusant qu’une attaque
d’une tour de contrôle d’un aéroport
civil comme relevant d’un acte
terroriste. L’homme a connu une certaine
célébrité fugace lors du panégyrique
qu’il a prononcé à la mort de Zarkaoui:
«Le chef
Zarkaoui est tombé en martyr,
victorieux. Prenant sa relève, Abou
Hamza est notre nouveau porte étendard
et s’il venait à tomber en martyr, un
autre prendra la relève et notre
étendard ne tombera jamais»,
proclama-t-il.
La
relation de Hamad Ben Abdallah avec la
cellule de Doha était aléatoire,
irrégulière. Si elle a facilité ses
contacts avec de nombreux dirigeants
djihadistes, elle était toutefois
empreinte d’une certaine réserve en
raison de «l’hypertrophie de son moi»,
qui l’incitait à se considérer comme le
plus compétent dans le domaine de la
doctrine et de la jurisprudence
islamique.
Il a de
même amplifié sur les réseau sociaux le
«Faire Part» du décès d’un dirigeant
d’Al Qaida Youssef Ben Saleh Ben Fahd Al
Ayiri, fondateur d’Al Qaida en Arabie
saoudite, «tombé en martyr des mains des
bourreaux de la Péninsule Arabique».
Faire part daté de la nuit de samedi à
dimanche 30/03/1424 -2 Juin 2003. La
cellule l’a utilisé là où bon lui
semblait. Il a été conduit de ce fait à
concentrer ses relations avec Al
Qaida-Irak puis avec l’État Islamique
d’Irak.
Selon le
témoignage d’un dissident de Daech,
Hamad Ben Abdallah jouissait au départ
du respect des combattants non irakiens.
Il a pris de l’importance avec son
enrôlement de volontaires d’Arabie
saoudite et du Koweït, mais s’est réduit
avec l’«Irakisation» du commandement,
c’est à dire l’installation d’Irakiens
aux postes importants du mouvement.
Les
Irakiens particulièrement les officiers
de l’armée de Saddam Hussein ne
nourrissaient aucun respect à son égard,
considérant les Koweïtiens comme des
«suiveurs».
En 2008,
L’ONU a admis que Hamad Ben Abdallah
était le financier d’une cellule
terroriste au Koweït qui a planifié des
attentats contre des objectifs aux États
Unis et au Koweït. Il a été inscrit sur
la liste des sanctions américaines en
2006, et deux ans plus tard, en 2008,
sur la liste des sanctions de l’ONU pour
son rôle dans la préparation des
attentats au Koweït et en Irak.
En dépit
de son inscription sur la liste des
sanctions, le chef des salafistes
koweïtiens a poursuivi ses activités
sans encombre. En 2012, Hamad a pris la
parole à la grande mosquée du Qatar à
l’invitation du ministère des biens
religieux de la principauté, multipliant
les appels au soutien d’Al Qaida et de
Daech en Syrie, participant aux
collectes de fonds au Koweït. Il
n’hésitera pas à mobiliser les députes
salafiste du Koweït leur enjoignant de
se rendre sur le terrain en Syrie pour
apporter leur soutien aux combattants.
Les
collectes étaient présentées comme étant
destinées à l’Armée Syrienne Libre
(ASL), elles étaient en fait déviées
vers les groupements djihadistes
takfiristes.
En 2012,
il a publié un communiqué de soutien à
Al Qaida à la suite de l’inscription par
les États Unis de ce mouvement sur la
liste sur la liste des organisations
terroristes.
En Mai
2012, lors de sa prêche du vendredi à la
Mosquée Imam Mohamad Ben Abdel Wahab du
Qatar, Hamad a enjoint aux associations
de bienfaisance d’apporter leur soutien
en armes et en argent.
«Votre
argent, ils le réclament. Mettez le à
leur disposition pour qu’ils puissent
protéger leur poitrine des balles de la
lâcheté tirées par cette communauté
perfide et maudite. Associations
caritatives, plantez vos tentes aux
frontières de la Jordanie, du Liban, de
la Syrie et d’ailleurs et faites passer
l’argent les armes à ce peuple».
Un
universitaire koweïtien nous a exposé
les raisons de la discrétion du son
gouvernement: «Le gouvernement craint de
soulever cette question sensible. Le
contenu de la prêche reflète la tonalité
générale des interventions publiques
durant les premières années de la guerre
de Syrie. Au Koweït, le sujet est
sensible. Il y a un fort courant chiite,
un courant salafiste et au dessus de nos
têtes, le danger iranien. Difficile
d’opter pour la fermeté, car des
personnalités salafistes seront visées,
ce qui suscitera des troubles. Le
gouvernement préfère privilégier le
compromis plutôt que de mettre en œuvre
l’arsenal sécuritaire juridique et
sécuritaire dont il dispose».
Ci Joint
la déclaration de Hamad Ben Abdallah à
propos du Blocus imposé au Qatar par
quatre pays arabes:
Remarques préliminaires, le prédicateur
s’exprime, au nom de la religion, en
tant que Mufti et législateur. Il traite
du blocus, alors que ce terme et
impropre au regard du Droit
international.
«Que
dire d’un blocus qui frappe un peuple
entier, qui inflige des dégâts à des
centaines de milliers de musulmans, à
leurs intérêts leur condition de vie,
qui leur coupe la voie au retour dans
leur pays. Une telle perturbation frappe
la totalité du monde.
«Il
importe d’interdire ce blocus vilain et
odieux, qui frappe la population du
Qatar. L’homme qui garde le silence est
un diable muet, qui sera frappé des
prescriptions concernant le silence sur
la vérité. Un tel blocus a été imposé au
Qatar en raison du complot ourdi avec
l’ennemi de la nation, l’Iran.
«Une
plainte n’est valable que si elle est
confortée par des preuves. A supposer
que l’accusation soit fondée, c’est au
lâche d’ assumer sa traîtrise et non le
peuple dans sa totalité».
Il est
patent qu’Al Jazeera défend les sunnites
d’Irak, de Syrie, du Liban et
d’ailleurs. Elle prend la défense des
causes de la nation musulmane, de ses
peuples persécutés d’une manière plus
efficace que toute autre chaîne
satellitaire».
Hamad Ben Abdallah Ahmad Al Ali 10
Ramadan 1438
24- Hajaje Ben Fahd Hajaje Mohamad
Al Ajami
Fiche signalétique:
- Hajjaj bin-Fahad- al-Ajami
- Date et lieu de naissance:
Koweït, 10 Août 1987
- Nationalité: Koweïtienne
- Phone: 965 660 66 414
Membre
exécutif de la cellule de Doha, chargé
de la mobilisation, son adhésion à cette
structure s’est faite par l’entremise de
Moubarak Al Ijji et Jaber Al Mari.
Ressortissant koweïtien, il a été
inscrit sur la liste des sanctions
américaines, en 2014, pou son soutien à
Al Qaida en Syrie. Hajjaj s’est rendu
régulièrement en Syrie pour y convoyer
des fonds à Al Qaida.
En 2012,
à l’invitation du ministère des biens
religieux du Qatar, il a participé à un
colloque lançant depuis la tribune un
appel au Djihad.
En 2013,
il a dirigé la campagne de collecte dont
les fonds étaient affectés à l’achat
d’armes pour les combattants de Syrie.
Dans cette campagne, il était assisté de
Moubarak Al Ijji et Jaber Al mary, deux
officiers de liaison qataris, chargés de
la coordination de la levée de fonds
auprès des donateurs pour le compte de
Hajjaj.
25 –
Abdallah Mohamad Ben Sleimane Al
Mouhaysin: D’Imam à la Mecque à Mufti de
Jaych Al Fatah en Syrie
Fiche signalétique
- Al-Muhaysin-,al-Abdallah
- Date et lieu de naissance: 30
octobre 1987 à Al Qassem- Arabie
saoudite.
- Passeport saoudien N°/ K. 163
255
- Date d’émission: 11 juin 2011
- Date d’expiration: 16 avril 2016
La
cellule de Doha a pris contact avec
Abdallah al Muhaysin alors qu’il était
Imam de la mosquée qatarie de La Mecque.
De retour à Doha, il a participé en 2012
au 2me congrès de la «Ligue des Oulémas
Musulmans», un collectif d’oulémas
salafistes. La décision d’accélérer la
mise en route d’une telle structure a
résulté de la décision des salafistes
locaux de créer des partis salafistes
dans les pays arabes en proie aux
troubles du printemps arabe, afin d’être
présent dans la carte politique de ces
pays.
Le 25
Mai 2012, Al Muhayssin et Nasser Al Omr
sont apparus à Doha en compagnie de
Tayssir Allouni, journaliste vedette
d’Al Jazeera, en photo n marge d’un
colloque.
En Août
2013 un an après le congrès salafiste,
l’Imam rejoint les rangs des combattants
de Jabhat an Nosra, après avoir
participé à plusieurs campagnes de
collecte de fonds sur son compte
tweeter.
La
cellule de Doha avait perdu un de ses
plus importants responsables en Syrie et
avait un besoin urgent d’un homme de
confiance à la veille de la constitution
de Jaych Al Fateh en prévision de
l’offensive djihadiste contre le secteur
d’Idlib.
D’importantes injections de liquidités
propulseront Al Muhayssini au rang de
Mufti de Jaych al Islam, ayant autorité
sur Jabhat An Nosra, Jound Al Aqsa et
Ahrar As Sham.
De 2013
à 2015, Al Muhayssin a mené une intense
campagne de collecte de fonds pour doter
Jabhat An Nosra d’une artillerie
efficace et d’armes sophistiquées. Par
la suite, il équipera aussi Hayat Ahrar
As Sham.
Parrain
du désengagement de Jabhat An Nosra de
son organisation mère, Al Qaida, sa
suffisance et son imprévoyance
contribueront néanmoins à démasquer ses
connexions avec les services de
renseignements qataris et la cellule de
Doha.
Le fait
que ses collectes de fonds aient été
faites en compagnie de Khalifa Ben Hamad
Al Sibaie, inscrit sur la liste des
sanctions américaines, se superposant à
un tweet ravageur contribueront à sa
disgrâce.
Dans son
tweet, publié à l’occasion des sanctions
prises contre le Qatar par 4 pays
arabes, il proclamait notamment:
«Les
peuples musulmans refusent le blocus
d’un peuple musulman.
A nos frères du Qatar, il vous suffit de
avoir que les miracles qui se produisent
au pays du levant nous interpellent.
C’est un message qui se rangent du côté
de l’oppression».
Al
Muhayssin a été inscrit en Novembre 2016
sur la liste des sanctions américaines
pour son soutien à Jabhat An Nosra et à
Al Qaida.
27-
Hakim Oubeyssane Al Hamidi al Mutari
Fiche signalétique
- Hakim al Mutari
- De nationalité koweïtienne, né
le 7 Novembre 1964 au Koweït.
Collecteur de fonds pour le compte de
djihadistes de Syrie, notamment Jabhat
An Nosra, Jound Al Aqsa et Liwa Al Oumma,
il était depuis 2012 l’assistant de
Hajjaj, un homme inscrit sur la liste
des sanctions américaines. Il était en
même temps proche d’un dirigeant d’Al
Qaida, Mohamad Youssef Abdel Salam (aka
Abdel Aziz Al Qatari) et du financier de
cette organisation, Abdel Rahman Ben
Oumeir Al Neaimy, lui aussi figurant sur
la liste des sanctions américaines.
En 2004,
il a été l’un des membres fondateurs de
l’Institut Al Karama, dont la vitrine
est basée à Genève. En 2014 et 2016,
Matari a été pris en photo en compagnie
d’El Neaimy, alors que ce dernier
figurait déjà sur la liste des sanctions
américaines.
Depuis
2016, Matari officie comme membre du
Conseil de Surveillance de la «Campagne
Mondiale pour la Résistance à
l’Agression», une structure présidée par
ce même Al-Neaimy.
En 2011,
à la mort d’Oussama Ben Laden, il a
adressé un message de d’hommage à titre
posthume au chef d’Al Qaida le
félicitant pour son «Djihad contre
l’Occident».
Des membres exécutifs
La
cellule de Doha comprenait d’autres
membres que nous sommes parvenus à
identifier. Certains étaient affectés à
des tâches d’exécution, notamment des
transferts d’argent via des associations
caritatives, à l’instar de Khaled Said
Al Fadl, Rached al Bouaynayne, Khamis Al
Chahwati, Chaqer Jouma’a, Saleh Ahmad
Ghanem ainsi que des étudiats de
l’Université du Qatar ou du ministère
des biens religieux du Qatar.
Certains
d’entre eux ont quitté la cellule, soit
qu’ils réprouvaient ses liens avec Al
Qaida ou qu’ils désapprouvaient sa
connexion avec les services de
renseignements qataris, voire même avec
les autorités de Doha.
Reçu de René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
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