MADANIYA
Le printemps arabe :
Une guerre de prédation économique d’un
Occident
en crise systémique d’endettement
René Naba

Samedi 14 mars 2020
Le propre du journalisme est de se
pencher sur le texte, le contexte et le
prétexte – RN.
Note de la
rédaction
Ce papier est
publié à l’occasion du 9 ème
anniversaire du déclenchement du
soulèvement populaire syrien.
Point culminant de
la restauration de la souveraineté de
l‘état syrien sur la quasi-totalité de
son territoire national, la reconquête
d’Idlib, l’ultime réduit des groupements
terroristes islamistes dans la nord-est
syrien, frontalier de la Turquie,
parachève une série de victoires
militaires de l’armée arabe syrienne à
l’effet de consolider le pouvoir central
en butte à une conspiration
internationale depuis près de neuf ans,
une guerre non déclarée à laquelle ont
participé de dizaines de milliers de
djihadistes.
Un cycle de
reconquête entamé il y a six ans avec la
chute de Homs (8 mai 2014), avec l’aide
du Hezbollah libanais et de l’Iran,
amplifié avec l’intervention russe en
Syrie, avec la chute de Palmyre (27 mars
2016), la reprise d’Alep, (le 22
Décembre 2016), qui marqua l’échec du
plan de partition de la Syrie, enfin
Idlib, qui constituait le plus important
repaire terroriste bénéficiant du
soutien militaire turc et de la
connivence occidentale
Retour sur la plus
grande conspiration occidentale, qui
s’est révélée une conjuration de
cloportes, menée en partenariat avec les
pétromonarchies obscurantistes du Golfe,
avec en guise de bras armés les
supplétifs islamistes du Pacte
atlantique.
Intervention lors
du colloque organisé par l’Institut
Scandinave des Droits de l’homme (SIHR)
à Genève en 2019 avec la participation
de politologues des pays arabes et
occidentaux.
Le dossier est
complété par les aveux d’un repenti
Kamal Labawani, l’homme qui avait
supplié Israël de bombarder Damas.
Des accords de
Lancaster House au congrès international
de l’opposition off-shore syrienne de
Paris sous l’égide de Bernard Henry Lévy
et la participation des Frères Musulmans
de Syrie.
En Novembre 2010,
la France et le Royaume-Uni, à
l’instigation des États-Unis, signent
les accords de Lancaster House, dont une
clause prévoyait de conquérir la Libye
et la Syrie.
L’accord, signé par
le premier ministre britannique David
Cameron et le président français Nicolas
Sarkozy, visait à mettre en commun des
éléments de Défense, y compris
nucléaires, de manière à réaliser des
économies d’échelle.
L’ancien ministre
socialiste des Affaires étrangères,
Roland Dumas confirmera que la guerre de
Syrie était dans les cartons
anglo-saxons bien avant le déclenchement
du soulèvement populaire syrien,
attestant avoir été contacté par des
Britanniques et les États-Unis, en 2009,
pour savoir si l’opposition française
soutiendrait un tel projet.
Pour aller plus
loin sur ce thème, cf ce lien:
https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/entretien-avec-roland-dumas-sur-la-148405
Une annexe du
Traité indiquait que la Force
expéditionnaire franco-britannique
réalisera les plus importantes manœuvres
militaires conjointes de l’histoire des
deux pays du 15 au 25 mars 2011, sous le
nom de «Southern Mistral ».
Au premier
trimestre 2011, la fièvre
révolutionnaire s’empare du Monde arabe
avec l’éviction de deux piliers de
l’influence américaine dans la zone,-le
président tunisien Zine El Abidine Ben
Ali (15 Janvier) et le président
égyptien Hosni Moubarak (27 Février)- et
la répression d’un soulèvement populaire
de Bahreïn maté par un corps
expéditionnaire saoudien. Une
déstabilisation qui frappe trois alliés
majeurs de l’Otan.
La France fera des
offres de service tant à la Tunisie
qu’au Bahreïn pour mettre à la
disposition de ses deux pays son
expertise technique dans le domaine de
la répression des masses, la «gestion
démocratique des foules», selon le
jargon français.
Or le 15 mars 2011,
à la date présumée du début des
manœuvres conjointes
franco-britanniques, -pure hasard ou
coïncidence préméditée-, les premiers
incidents éclatent à Deraa, sud de la
Syrie.
Une semaine plus
tard, le 23 Mars, le gouverneur de Deraa
est limogé à la suite de la sévère
répression qu’il a ordonnée contre les
manifestants, au cours de laquelle trois
personnes, dont une fillette, avaient
été tuées dans cette ville. Dera ‘a
devient l’épicentre du soulèvement qui
s’étendra progressivement à l’ensemble
du pays.
Le 4 juillet 2011
se tient à Paris le premier congrès
international de soutien à l’opposition
syrienne à l’initiative de Bernard Henry
Lévy, voltigeur de pointe de la
stratégie médiatique israélienne sur le
théâtre européen, un des artisans du
démembrement du Soudan; du transfuge
socialiste Bernard Kouchner, ministre
sarkozyste des Affaires étrangères et un
des partisans de l’irrédentisme kurde en
Irak et en Syrie, et son successeur au
Quai d’Orsay, Laurent Fabius, l’homme
qui passera à la postérité pour avoir
acté que «Jabhat An Nosra (la franchise
syrienne d’Al Qaida) fait du bon travail
en Syrie» et que «Bachar Al Assad ne
méritait pas de vivre sur terre».
Le meeting SOS
Syrie du 4 juillet est organisé au
cinéma Le Saint-Germain-des-Prés en
partenariat avec France-Syrie démocratie
et «Change Syria for Democracy» et la
participation des représentants des
Frères Musulmans de Syrie.
Un mois plus tard,
le 18 Août, le président Barack Obama
invite le président Bachar Al Assad à
démissionner, dans la foulée de l’échec
des efforts de la Turquie de convaincre
le président syrien d’inclure les FM de
Syrie dans une vaste coalition
gouvernementale. A son retour de Damas,
M. Ahmet Dadoud Oglou, à l‘époque le
ministre des affaires étrangères turc,
sans doute dans la confidence, lancera
prémonitoire, le 9 Août 2011, «la Syrie
va flamber».
En octobre 2011,
six mois après les premières émeutes de
Syrie à Dera’a, les FM de Syrie étaient
désignés chef de file de l’opposition
syrienne en gestation au terme d’un
arrangement entre les Etats Unis, la
Turquie et le Qatar.
La direction
collégiale de la branche syrienne de la
Confrérie des Frères Musulmans prenait
alors la décision de «porter les armes
contre le gouvernement syrien», de
militariser le conflit de Syrie à la
suite de l’échec des efforts de la
Turquie de convaincre le président
Bachar Al Assad de former un
gouvernement d’Union nationale incluant
les Frères Musulmans syriens, fermant
ainsi la porte à toute recherche d’un
règlement politique.
Farouk Tayfour,
adjoint au Contrôleur Général des FM de
Syrie, résidant à Istanbul, a été chargé
de canaliser, financer et de faire
transiter les djihadistes accourus du
monde entier pour participer au djihad
contre le régime syrien. Un financement
assuré par le Qatar qui veillait à ce
que tous les groupements islamistes
portent un nom d’identification musulman
à l’instar d’ «Ansar Ad Dine», partisans
de la religion, etc…
Selon «Doha
Brookings Institution», la branche
régionale du Think Tank américain de
«100.000 à 120.000 djihadistes ont
déferlé en Syrie à cette époque. Pour
aller plus loin sur ce thème, cf ce
lien:
https://www.renenaba.com/rapport-syrie-brookings-doha-center-report/
Le 2 octobre 2011,
le «Conseil National Syrien» était
proclamé à Istanbul. En guise de
première démarche, il réclamait
l’instauration d’une « No FLY ZONE», une
zone d’interdiction aérienne, selon le
schéma libyen, qui aurait permis aux
djihadistes et leurs parrains de
constituer une tête de pont en vue de la
conquête de Damas, sous couvert de
protection internationale.
Atteint de
mégalocéphalite, le crésus du Qatar sera
dégagé en premier, éjecté du pouvoir par
son maître américain pour avoir
outrepassé ses pouvoirs en provoquant la
chute d’un des meilleurs alliés des pays
occidentaux au Moyen orient, l’égyptien
Hosni Moubarak.
Pour aller plus
loin sur ce thème cf ce lien:
https://www.renenaba.com/la-fin-sans-gloire-du-deus-ex-machina-de-la-revolution-arabe/
Ancienne puissance
mandataire du pays, la France sera
désignée chef du «Groupe des Amis de la
Syrie», une coalition internationale de
128 pays groupant de grandes démocraties
du type de la ténébreuse monarchie
saoudienne et le non moins belliciste
Abou Dhabi ainsi que le parrain de la
confrérie des Frères Musulmans, le
Qatar.
En tandem avec la
Turquie, son partenaire dans
l’équarrissage de la Syrie par
rattachement du district syrien
d’Alexandrette à la Turquie, la France
sera le chef d’orchestre médiatique de
la première phase de la séquence
syrienne en synchronisation avec
l’esclavagiste, avant que le duo ne soit
ravalé au rang de vacataire, après
l’entrée en force de la Russie désormais
maitre du jeu régional, la reconquête
d’Alep par les troupes gouvernementales
syriennes et le pathétique et affligeant
épisode des «Casques Blancs» syriens.
14 vétos russes
dans la guerre de Syrie
Depuis le début de
la guerre de Syrie, en 2011, la Russie a
fait usage à 14 reprises de son droit de
véto au Conseil de sécurité de l’ONU
pour neutraliser les menées atlantistes
contre la Syrie, unique pays arabe avec
l’Algérie, à être demeuré fidèle à
Moscou après l’implosion du bloc
soviétique.
Le dernier véto en
date est intervenu le 20 Décembre 2019 à
propos du ravitaillement de la
population d’Idlib, dernier bastion des
groupements terroristes refoulés du
reste du territoire syrien, que les
forces gouvernementales syriennes
s’apprêtaient à neutraliser avec l’aide
de l’aviation russe.
Neuf ans après le
début de la guerre de Syrie, la séquence
dite du «printemps arabe» a révélé une
triple imposture:
- L’imposture de
la vieille garde prétendument
démocrate arabe (Mouncef Marzouki,
Azmi Bishara, Walid Joumblatt,
Borhan Ghalioun)
- L’imposture
des grandes démocraties occidentales
(Etats Unis, France Grande
Bretagne),
- L’imposture de
l’idée même des révolutions arabes,
menées successivement, dans une
première phase ; par des monarchies
régressives, le Qatar, en Tunisie et
en Egypte, en Libye et en Syrie,
notamment; puis dans un deuxième
temps, par l’Arabie saoudite contre
la Syrie.
Rien ni l’intense
guerre psychologique menée contre les
contestataires de la version
occidentaliste de la guerre de Syrie, ni
les manipulations des preuves sur le
terrain à propos d’un usage présume
d’armes chimiques, pas plus que
l’imposture des «Casques Blancs»
n’épargnera les occidentaux et leurs
alliés pétro monarchiques d’une défaite
humiliante eu égard aux considérables
moyens mis en œuvre pour abattre le
président syrien Bachar Al Assad.
https://www.mondialisation.ca/des-lanceurs-dalerte-revelent-les-mensonges-de-lorganisation-pour-linterdiction-des-armes-chimiques/5639175
Présentée comme
«imminente», «dans les quinze jours»,
selon les oracles français, la chute de
«Bachar», ainsi que le désignaient
désobligeamment les médias français, a
évolué au gré de la tournure du conflit.
L’estimation au
départ «catégorique» a progressivement
fléchi pour se muer en «chute
inéluctable», passant ensuite à
«vraisemblable», puis à «probable»,
enfin à «possible», alors qu’en
parallèle, les principaux artisans
occidentaux de cette guerre – Hillary
Clinton (Etats Unis), David Cameron
(Royaume Uni), Nicolas Sarkozy et
Français Hollande passaient à la trappe
de l’Histoire.
https://www.madaniya.info/2017/12/29/syrie-la-prophetie-sur-la-chute-du-president-syrien-bachar-al-assad-a-lepreuve-de-la-guerre-de-syrie/
Fin de la note
I – Les
objectifs sous-jacents du «printemps
arabe» et ses conséquences.
Le printemps arabe:
Une guerre de prédation économique d’un
Occident en crise systémique
d’endettement.
Le printemps arabe
est intervenu au terme d’une décennie
calamiteuse de «guerre contre le
terrorisme», matérialisée par les
interventions américaines en Afghanistan
(2001) et en Irak (2003), avec leur
coûteuse répercussion sur les finances
des États-Unis. La crise du système
bancaire américain (2008) qui en a
découlé a entraîné une perte de
capitalisation boursière de l’ordre de
25 mille milliards de dollars.
Cumulé avec la
crise systémique de l’endettement
européen, le carnage d’Oslo juillet
2011, carnage commis par un Européen,
dans un pays européen contre des
Européens, a constitué un désaveu absolu
à la «guerre contre le terrorisme».
Une guerre de
prédation des économies arabes
Ce qu’il est
convenu d’appeler «le printemps arabe»
est en fait une guerre de prédation des
économies arabes, avec le démembrement
du Soudan, principal ravitailleur
énergétique de la Chine, via le sud
soudan, la désarticulation de la Libye,
principal ravitailleur pétrolier de la
Russie, et la neutralisation de la
Syrie, l’allié permanent de la Russie et
de la Chine dans le Monde arabe. Libye
et Syrie, deux pays de surcroît sans
endettement extérieur.
Un cadeau
compensatoire à la Turquie pour le refus
de son admission au sein de l’Union
Européenne et une guerre de substitution
à l’Iran.
Cadeau
compensatoire à la Turquie pour le refus
de son admission au sein de l’Union
Européenne, la guerre de Syrie a
constitué une guerre de substitution à
l’Iran, en vue de briser les voies de
ravitaillement stratégique du Hezbollah,
dans le sud Liban, invincible à ce jour
face à Israël.
Un oléoduc
transrégional iranien Iran-Méditerranée,
un élément déclencheur de la guerre
contre la Syrie.
Dans une interview
télévisée à «Russia Today», diffusée le
11 novembre 2019, le président Bachar Al
Assad a révélé, pour la première fois,
les raisons de l’animosité des
pétromonarchies à son égard.
Le président syrien
a confirmé qu’un des éléments
déclencheur de la déstabilisation de la
Syrie a été le projet de construction
d’un oléoduc Nord Sud transrégional
d’Iran à la Méditerranée via l’Irak et
la Syrie. La Syrie avait donné son
accord à ce projet. Alerté, le Qatar a
aussitôt proposé un premier versement de
15 milliards de dollars au président
Bachar al Assad en vue de l’inciter à
rompre son alliance stratégique avec
l’Iran.
Les principaux
points de cette interview
figurent sur ce lien
Jusqu’à présent,
l’hostilité du Qatar au président Assad
a été expliquée par le refus du
président syrien de donner son feu vert
au passage d’un gazoduc reliant le Qatar
à la Turquie, via la Syrie, en vue de
ravitailler le marché européen en
contournant le golfe et d’affaiblir la
position diplomatique iranienne.
Au-delà de ces
considérations, de par sa proximité avec
le théâtre européen, contrairement à
l’Afghanistan, la guerre de Syrie menée
par une coalition contre nature des
«grandes démocraties occidentales» et
les pétromonarchies les plus rétrogrades
et les plus répressifs du monde, par
ailleurs incubateur du djihadisme
planétaire, a entraîné un effet
boomerang sur le théâtre européen avec
les interventions meurtrières des paumés
de l’islam (Mohamed Merah, Mehdi
Nemmouche, les frères Kouachi et Amédy
Coulibaly de même que les zombies
criminogènes du massacre de
Paris-Bataclan du 13 novembre 2015, les
attentats de Bruxelles, de Nice, de
Londres, de Madrid, ainsi qu’aux Etats
Unis.
Par les cinq vétos
opposés par la Russie et la Chine au
Conseil de sécurité, la guerre de Syrie
a mis un terme à l’unilatéralisme
occidental dans la gestion des affaires
du Monde et favorisé l’émergence d’un
Monde multipolaire avec la montée en
puissance du BRICS (Brésil, Russie,
Inde, Chine et Afrique du sud).
Des dangers
d’une lecture exclusivement
occidentaliste de la réalité arabe
Au-delà des vives
critiques fondées sur les tares du
pouvoir syrien, la déstabilisation de la
Syrie a visé à rompre la continuité
stratégique entre les diverses
composantes de l’axe de la résistance à
l’hégémonie israélo-américaine en
coupant les voies de ravitaillement du
Hezbollah au sud Liban.
Les quatre
principaux griefs des démocrates
libanais à l’encontre de la Syrie.
Mandatée par la
Ligue arabe pour servir de force
d’interposition entre les belligérants
libanais durant la guerre civile
libanaise (1975-2000), la Syrie exercera
une tutelle politique de fait sur le
Liban, ponctionnant abusivement son
voisin sur le plan financier au prétexte
de subventionner les frais de
stationnement des 30.000 soldats syriens
au Liban, qui en sortira exsangue au
terme d’une lourde présence syrienne de
19 ans.
En dépit de
nombreux griefs des libanais à l’égard
du pouvoir syrien, le Liban via le
Hezbollah, volera au secours de la
Syrie, remportant de batailles décisives
à Al Qoussayr et Al Qalmoun, alors
qu’une large fraction de l’élite
syrienne devenait mercenaire des
pétromonarchies et participait à la
destruction de son propre pays.
Les principaux
griefs sont les suivants:
- Le choix
d’Abdel Halim Khaddam par Hafez Al
Assad comme pro consul de Syrie au
Liban, conduisant à la conclusion
d’un pacte affairiste sunnite entre
Khaddam et Hariri, en vue du pillage
systématique du Liban.
- La décision de
Hafez Al Assad d’autoriser Rafic
Hariri, dans le but de complaire à
l’Arabie saoudite, de mettre la main
sur le centre-ville de Beyrouth pour
une bouchée de pains, 75 millions de
dollars, en vue de déblayer les
destructions et édifier à la place
de luxueux immeubles, valorisant la
fortune de Hariri, d’un coup de 7, 5
milliards de dollars. Le centre
Beyrouth est désormais le socle de
la puissance financière de Hariri,
qui fait de la famille Hariri, chef
de file du clan saoudo-américain au
Moyén Orient, un élément
incontournable de la vie politique
libanaise. AU PROFIT DE l’Arabie
Saoudite.
- Le choix de
Ghazi Kanaan, comme commandant en
chef du contingent syrien, qui
passera une transaction honteuse
avec Rafic Hariri: l’octroi de la
nationalité libanaise à 40.000
arabes sunnites de la plaine de la
Beka’a, faisant perdre à la ville de
Zahlé son caractère de grande ville
chrétienne du Liban, devenant une
ville mixte. Il aurait perçu 800
millions de dollars pour prix de
cette transaction, dont il paiera de
sa vie cette manipulation. Bachar Al
Assad lui aurait en effet demandé de
se suicider lors de l’enquête sur
l’assassinat Hariri, les officiels
syriens craignant que Ghazi
n’emprunte le même chemin de la
trahison que Khaddam.
Au début de la
guerre de Syrie, en 2011, les sunnites
naturalisés se sont alliés aux
djihadistes de Syrie pour favoriser des
attentats visant à déstabiliser le
Liban, conduisant le Hezbollah à lancer
six offensives dans le secteur Ersal
Brital (frontière syro libanaise) pour
maitriser la situation et assécher le
marigot.
Autre forfaiture,
l’alliance du pouvoir baasiste durant la
guerre du Liban avec les milices
phalangistes, les meilleurs alliés
d’Israël dans la zone, contre les
Palestiniens, particulièrement lors du
siège de Tall Al Zaatar, Juillet-Août
1976.
Rafic Hariri, Walid
Joumblatt et leur factotum syrien,
principaux bénéficiaires du pouvoir
baasiste se retourneront contre lui. Se
posant en héraut de l’Indépendance
libanaise, ils rallieront l’opposition
off-shore pétro monarchique pour
favoriser la chute du régime syrien, en
une pathétique conjuration des
cloportes.
Gardons-nous donc
d’une lecture occidentaliste des
soulèvements dans le monde arabe. Si la
critique est nécessaire pour le bon
fonctionnement de la démocratie, une
pédagogie politique des peuples commande
que la critique porte sur tous les
aspects du problème, dont une lecture
fractale pointera immanquablement les
«tortuosités» du discours dominant
occidental.
Primo: Si la guerre
de Syrie a été une guerre de
substitution à l’Iran en vue de la
rupture du ravitaillement stratégique du
Hezbollah, via la Syrie, son effet
secondaire a été de détourner
l’attention sur la phagocytose de la
Palestine par Israël avec la complicité
des états occidentaux. L’État hébreu
cherche à constituer une ceinture
d’états vassaux sur son pourtour, alors
que la Syrie s’emploie à se dégager du
nœud coulant glissé autour de son cou
par la Turquie, Israël et la Jordanie en
vue de la forcer à la reddition.
Deuxio: La Syrie et
l’Irak constituaient les deux seuls
états du Monde arabe animés d’une
idéologie laïque. L’Irak a été démantelé
par les Américains avec pour conséquence
la constitution d’une enclave autonome
pro-israélienne dans le Kurdistan
irakien.
Ce schéma qui a
préludé au démembrement du Soudan avec
la constitution d’une enclave pro
israélienne au sud Soudan, sur le
parcours du Nil. Un schéma identique est
prévu en Syrie dans le secteur de Raqqa,
mais dont l’aboutissement a été
contrarié par les revers militaires de
la coalition islamo-atlantiste. Pour
aller plus loin sur ce thème:
https://www.renenaba.com/le-contournement-du-dernier-recalcitrant-arabe/
également
https://www.renenaba.com/la-bataille-de-syrie-et-la-capture-par-liran-dun-drone-americain-sophistique/
Tertio: La libre
détermination des peuples est un droit
sacré inaliénable. Cela doit s’appliquer
en Syrie, comme en Palestine.
Cautionner, en juillet 2011 à Paris,
sous la houlette de Bernard-Henri Lévy,
le fer de lance de la campagne
médiatique pro-israélienne en Europe, la
conférence de l’opposition syrienne, a
discrédité ses participants et jeté un
voile de suspicion sur leurs objectifs.
Quarto: La
succession dynastique doit être
prohibée. Mais ce principe doit
s’appliquer sans exception à Bachar Al-Assad,
certes, mais aussi à Saad Hariri, qui a
succédé à son père Rafic Hariri, sans la
moindre préparation, à la tête d’un pays
situé à l’épicentre du Moyen orient. À
Ali Bongo dont la France a truqué les
élections pour favoriser sa propulsion à
la tête de l’état gabonais. À Amine
Gemayel, élu à l’ombre des blindés
israéliens en remplacement de son frère
assassiné Bachir, lui-même élu à l’ombre
des blindés israéliens.
À Hosni Moubarak
qui se préparait à passer la main à son
fils Jamal, avec la bénédiction des
Occidentaux dont Nicolas Sarkozy saluera
le courage de son départ, sans le
moindre mot pour la courageuse lutte du
peuple égyptien.
Cinquo: Se placer
enfin sous l’égide la Turquie, comme
cela a été le cas les groupements
islamistes, relève d’une tragique
méconnaissance des réalités régionales
lorsque l’on sait que la Turquie,
complice de la France dans le premier
démembrement de la Syrie (district
d’Alexandrette), a été le principal
allié stratégique d’Israël pendant un
demi-siècle, l’unique pays musulman
membre fondateur de l’Otan. Que la
Turquie, alliée d’Israël dans une
alliance de revers contre la Syrie, a
constamment soutenu la France lors de la
guerre d’indépendance de l’Algérie,
déniant aux Moudjahidines la qualité de
combattants, les qualifiant de
«terroristes».
Des
bouleversements majeurs à l’horizon de
l’an 2050
A l’horizon de l’an
2050, la Méditerranée sera le théâtre de
deux bouleversements majeurs
-démographiques et religieux, sur fond
de péril écologique.
A-
Démographiquement
Dans un
renversement de tendance sans précédent
de l’Histoire, la rive sud de la
Méditerranée est en passe d’enregistrer
un surplus démographique par rapport au
Nord européen.
Dans moins d’une
génération, vers l’an 2050, la
population de quatre pays européens
membre de l’Union Européenne, la façade
méditerranéenne de l’Union européenne
(France, Italie, Espagne, Portugal) aura
à peine augmenté pour compter près de
300 millions de personnes, alors que la
population des autres pays du pourtour
(Égypte, Algérie, Turquie, Maroc,
Tunisie, Syrie, Libye, Liban,
Gaza-Palestine) se sera accrue de 70
pour cent pour avoisiner les 400
millions d’habitants induisant une
nouvelle pesanteur sur l’écologie
politique et économique du bassin
méditerranéen.
B-
Religieusement
L’Islam, fait aussi
sans précédent dans l’Histoire, se hisse
au premier rang des religions par le
nombre de ses fidèles avec 1,7 milliards
de croyants. Une promotion qui se double
d’une implantation durable et permanente
d’une importante communauté
arabo-musulmane dans l’espace
occidental, particulièrement européen,
au cœur des principaux centres de
création des valeurs intellectuelles de
la planète.
Socle principal de
la population immigrée malgré son
hétérogénéité linguistique et ethnique,
avec près de 20 millions de personnes,
la communauté arabo-musulmane d’Europe
occidentale apparaît en raison de son
bouillonnement -boutade qui masque
néanmoins une réalité- comme le 28e État
de l’Union européenne.
En s’y greffant,
l’admission de la Turquie, de l’Albanie
et du Kosovo au sein de l’Union
Européenne porterait le nombre des
musulmans à près de 100 millions de
personnes, représentant 5 % de la
population de l’ensemble européen; une
évolution qui fait redouter à la droite
radicale européenne la perte de
l’homogénéité démographique de l’Europe,
la blancheur immaculée de sa population
et aux «racines chrétiennes de
l’Europe».
Pour aller plus
loin sur nouvelle configuration
stratégique de la Méditerranée, cf; ce
lien:
https://www.madaniya.info/2020/02/18/reconquerir-par-la-mer-le-dernier-ouvrage-de-richard-labeviere/
Gardons-nous des
politiques de courte vue. Levons
l’ambiguïté: L’Islam n’a pas conquis la
France, ni l’Europe. C’est la France et
d’une manière générale les pays
européens (Belgique, Grande Bretagne,
Espagne, Portugal) qui se sont lancés à
la conquête des pays arabes et africains
majoritairement musulmans.
L’Islam n’est donc
pas un produit du terroir européen, à
l‘instar du christianisme, mais la
conséquence résiduelle du reflux
d’empire. Le produit dérivé de la
turgescence coloniale européenne et de
son excroissance ultra marine.
Et les invasions
barbares que l’on déplore du fait de la
déstructuration de la Libye et de la
Syrie sont en fait une réplique
lointaine des invasions barbares des
Européens sur la rive méridionale de la
Méditerranée, qui en ont défiguré tant
la démographie, que l’écologie politique
et économique de la zone, de même que le
mode de vie de sa population.
Pour aller plus
loin sur ce sujet: L’Europe fossoyeur de
sa propre cause, victime de ses
turpitudes passées et présentes.
https://www.renenaba.com/flux-migratoire-leurope-fossoyeur-de-propre-cause-victime-de-propres-turpitudes-passees-presentes/
C- Le péril
écologique: la Méditerranée une zone
plus aride.
La Méditerranée va
devenir une zone de plus en plus aride
du fait des pluies de poussières
sahariennes. Les pluies de poussières
sahariennes jouent un rôle essentiel
dans le développement de la biodiversité
marine.
Elles permettent à
telle bactérie ou tel phytoplancton de
se développer et de proliférer grâce au
mécanisme de la chaîne alimentaire,
générant un changement climatique
substantiel.
http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/05/16/comment-le-sahara-nourrit-la-mediterranee_5128448_1650684.html#R2RH3qXTP6ksCC1Z.99*
4 – La
Méditerranée, au seuil du XXI me siècle,
une triple ligne de démarcation.
A- La Ligne de
fracture entre deux mondes (Nord-Sud,
Islam Occident).
La Méditerranée au
seuil du XXI me siècle constitue une
triple ligne de démarcation du fait de
son positionnement: Un concentré des
conflits majeurs du XX et XXI me siècle
focalisés autour de la Palestine. Un
conflit exacerbé par la découverte de
nouveaux gisements énergétiques avec la
découverte et la mise en exploitation de
plusieurs blocs d’hydrocarbures entre
Chypre, l’Égypte, Israël et le Liban.
Soucieuse de
réduire sa dépendance énergétique des
pays hors OTAN, l’Union Européenne a mis
en route un projet de gazoduc sous-marin
en vue d’acheminer vers l’Europe le gaz
dont Israël exploite en Méditerranée.
L’UE dépendait jusqu’à présent de
l’Algérie et de la Russie pour son
ravitaillement en gaz, deux pays hors
OTAN.
L’Italie, Israël,
la Grèce et Chypre se sont engagés, en
avril 2017, à faire avancer un projet
commun de gazoduc sous-marin, qui
devrait être le plus long du monde,
reliant la Méditerranée orientale au sud
de l’Europe, avec le soutien financier
de l’Union Européenne. Cet accord
israélo européen a pour but de faire
d’Israël un important exportateur
d’énergie en Méditerranée. Il fait
l’objet de vives critiques de la part
des Palestiniens, encore exacerbées par
le fait que la bande de Gaza assiégée
souffre d’une crise d’énergie chronique
qui paralyse son économie et réduit une
grande partie de la population à la
misère.
Le gazoduc Israël
Europe devrait être doublé d’un corridor
gazier sud européen, reliant la Mer
Caspienne à l’Adriatique. D’une longueur
totale de 3.500 km, l’oléoduc
transportera vers les marchés
occidentaux, via la Géorgie et la
Turquie, le gaz naturel extrait dans les
eaux territoriales d’Azerbaïdjan.
Cette double
bretelle gazière Israël Europe,
Caspienne sud européen, pourrait poser
de sérieux problèmes aux pays arabes
méditerranéens, l’Algérie, traditionnel
fournisseur de Gaz à l’Union Européenne,
et l’Égypte, la puissance énergétique à
l’horizon de l’an 2025.
B- La ligne de
démarcation d’un nouveau Monde
multipolaire.
La ligne
Algérie-Tanger-Pirée est la ligne
invisible d’une nouvelle délimitation
des zones d’influence entre le BRICS et
l’Occident atlantiste; le Maghreb
faisant office d’ultime digue de retenue
de la poussée africaine de la Chine et
du contournement de l’Europe par
l’Afrique.
La Russie dispose
de deux bases en Syrie, la base aérienne
à Hemeimine, au sud-est de la ville de
Lattaquieh et l’importante base navale
de Tartous.
En 2016, la Chine
qui dispose depuis 2015 une base à
Djibouti , première base chinoise dans
la zone à l’intersection du golfe arabo
persique et de l’Océan Indien, a fait
son entrée sur le plan militaire en
Syrie, percée stratégique majeure de
l’Empire du Milieu en Méditerranée,
obtenant l’aménagement d’une plate-forme
navale opérationnelle pour la marine
chinoise dans le périmètre de la base
russe de Tartous.
La Chine dispose
déjà de facilités portuaires pour sa
flotte opérant en Méditerranée,
notamment à la grande base navale
algérienne de Mers El Kébir.
En Méditerranée,
Pékin multiplie des implantations dans
les ports civils, notamment ceux du
Pirée en Grèce, de Cherchell en Algérie,
en Italie et au Portugal
Dans leur stratégie
des «nouvelles routes de la soie», les
ports européens sont des cibles
privilégiées de Pékin. Depuis la prise
de contrôle totale du Pirée en avril
2016, une douzaine de ports ont vu des
opérateurs chinois investir leurs quais.
Se joue ici, un «jeu de G0» planétaire.
Et Pékin n’en fait pas mystère! Les
ports européens font partie de ses
cibles de sa stratégie maritime.
Méthodiquement, les sociétés chinoises
investissent les quais et les terminaux
de conteneurs délaissés par les
opérateurs privés européens et les
collectivités territoriales.
Une tendance
accentuée par la discrète accession de
l’Algérie au rang de puissance
balistique maritime avec des essais
réussis de tirs de missiles de
croisière.
C- La Ligne de
cassure politique et mentale du Monde
arabe.
Expulser de la
Ligue arabe un de ses membres
fondateurs, la Syrie, et laisser flotter
le drapeau israélien dans le ciel du
Caire, relève de l’aberration mentale.
Implorer ses
anciens colonisateurs pour bombarder un
pays arabe, la Syrie, qui a participé à
trois guerres contre Israël (le
prédicateur de l’OTAN, Youssef Qaradawi)
rend obsolète et caduque l’accusation de
croisade occidentale. Le printemps arabe
a accentué la cassure politique et
mentale du Monde arabe.
4- La nouvelle
cartographie de la Méditerranée: le
triplement du passage des navires
battant pavillon chinois et russe en
vingt ans.
Au lendemain de la
II me Guerre mondiale (1939-1945), le
Monde occidental disposait sur le
pourtour méditerranéen d’un chapelet de
bases: Bizerte (Tunisie), Mers El Kébir
(Algérie), les deux bases françaises
rattachés au port de Toulon, la base de
rattachement de la flotte française en
Méditerranée; Wheelus Airfield
(Tripoli-Libye) pour les Etats Unis et
Al Adem (Benghazi-Libye), pour le
Royaume Uni, sans oublier le Canal de
Suez, Akrotiri et Dékhelia, les deux
bases de souveraineté britannique à
Chypre. L’ensemble du dispositif est
intégré au commandement de la VI me
flotte américaine de la Méditerranée à
Naples (Italie).
La perte de la
quasi-totalité de ces bases, à
l’exception des bases de Chypre et de
Naples, du fait de l’indépendance des
pays arabes, a été compensée par la
création de six bases du pacte
atlantiste sur le Golfe, dans chacune
des pétromonarchies arabes, face à
l’Iran.
A l’effondrement du
bloc soviétique, dans la décennie 1990,
le transit commercial en Méditerranée
recensait deux à trois passages par jour
de navires sous pavillon russe ou
chinois.
Dans la décennie
2010, le trafic de ses deux pavillons a
triplé passant à 10 bateaux par jour,
contraignant les flottes occidentales à
de douloureux exercices de comptabilité
et d’évaluation à distance des
cargaisons.
Ainsi, au terme de deux millénaires
houleux, aux extrémités du Mare Nostrum,
une ligne médiane va ainsi d’Alger au
port grec du Pirée, la place forte
chinoise pour le commerce européen, avec
les places fortes navales chinoises à
Tartous et Cherchell, en complément de
Tartous et Hmeymine, les deux places
fortes russes en Syrie sur la
Méditerranée.
5 – Le projet
OBOR ou La nouvelle route de la soie de
la Chine
En superposition à
la «Nouvelle Route de la soie» chinoise,
ce corridor économique sino pakistanais
de 3.200 km dont l’objectif est de
désenclaver le Xinjiang en le reliant au
port de Gwadar au Balouchistan, dans le
sud de la Chine, à l’effet de de mettre
directement en contact la 2me plus
grande économie du Monde à l’Asie du sud
et à l’Asie de l’Ouest (Moyen orient).
Le projet OBOR, ou
la «Nouvelle route de la soie» est
constitué un réseau d’immenses routes
commerciales, les unes traversant l’Asie
par voie terrestre, les autres
contournant le continent par voie
maritime, d’où son nom officiel anglais
d’Obor pour: One Belt (la ceinture
océanique), One Road (les
infrastructures terrestres).
Projet titanesque,
il concerne 68 pays représentant 4,4
milliards d’habitants, 40 pour cent du
PIB mondial. Il va réduire de 10.000 km
le trajet entre la Chine et l’Asie
occidentale, au-delà l’Afrique
orientale. 80 pour cent des importations
pétrolières chinoises transitent par
l’Asie du Sud Est, les États Unis
s’activent dans cette perspective à
établir un cordon sanitaire autour de la
Chine.
Une ligne perçue
par l’ensemble de la planète comme la
nouvelle ligne de démarcation des
nouveaux rapports de forces mondiaux.
Epilogue
Une décennie
calamiteuse s’achève marquée par la
destruction des deux anciennes capitales
de la conquête arabe, Bagdad, capitale
de l’ancien empire abbasside, en 2003,
Damas, ancienne capitale de l’empire
Omeyyade, en 2013. Du fait de l’alliance
des pétromonarchies du Golfe avec le
bloc atlantiste, une alliance contre
nature des régimes parmi les plus
rétrogrades du monde avec les «grandes
démocratiques occidentales», une
alliance islamo-atlantiste.
Sans le moindre
profit, ni pour les Arabes, ni pour les
Musulmans, au bénéfice exclusif de la
survie de trônes et de dynasties
décriés. Avec La Russie, à l’épicentre
de la zone des conflits du Moyen-Orient
et l’Iran, promue désormais au rang de
puissance régionale majeure.
Dans ce contexte,
l’avenir de la démocratie à l’Est de la
Méditerranée comme sur l’ensemble de la
rive méridionale de la Méditerranée
dépendra au premier chef du combat
frontal que mèneront les démocrates
arabes en partenariat avec les
démocrates des autres pays de la région
(turcs, kurdes etc..), à l’effet de
doter la zone d’une masse critique en
vue d’induire une structure paritaire
dans ses rapports avec l’Europe, au-delà
les Occidentaux, et partant, des
rapports d‘égalité entre les deux rives
de la Méditerranée.
Avec pour préalable
absolu, de brider les pulsions
belliqueuses des roitelets du Golfe, les
anciens flibustiers de la Côte des
pirates, des colosses au pied d’argile,
responsables en premier lieu du champ de
ruines que constitue le Monde arabe.
Au terme de cette
décennie, les Etats Unis ont entériné
l’annexion de Jérusalem par Israël, y
transférant leur ambassade, décrétant
dans la foulée l‘annexion du plateau
syrien du Golan par l’état Hébreu.
Ni l’opposition
pétro monarchique off-shore syrienne,
notamment ces chefs de file Bourhane
Ghalioune, Basma Kodmani ou Riyad Hijab,
n’ont protesté contre cette mesure qui
porte atteinte à l’intégrité
territoriale de leur pays.
Pas plus que les
dizaines de milliers de terroristes
accourus de Chine (Ouighours) à la
Tchétchénie en passant par la Tunisie,
n’ont eu un sursaut de conscience,
s’acharnant près de dix ans durant à
détruire la Syrie et à terroriser
l’Europe par de sanglants attentats,
générant une islamophobie sur l’ensemble
de l’hémisphère occidental.
Jamais dans
l’histoire une telle dégénérescence
mentale n’a été observée sur un enjeu
majeur de la stratégie contemporaine,
dont l’ensemble arabo musulman en paiera
longtemps le prix.
Pour aller plus
loin sur ce thème :
1 – Syrie: «Syrie,
documents secrets d’une guerre
programmée» Editions Points sur les I
(PSI), par Sami Kleib, animateur d’une
émission «Le jeu des puissances» sur la
chaîne libanaise Al Mayadeen».
Illustration
Louai Beshara AFP
Le sommaire de René Naba
Le
dossier Syrie
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