MADANIYA
Contribution à la métapolitique de
l’Asie occidentale
René Naba
Lundi 10 février 2020 Une étude
réalisée à l’occasion du 41 me
anniversaire de l’avènement de la
République Islamique d’Iran.
In Memoriam :
L’auteur dédie ce papier au Général
Qassem Souleimany, chef de la «brigade
Jérusalem» des Gardiens de la Révolution
iranienne, un des grand stratèges
contemporains, le Giap du Moyen Orient,
un des grands artisans de l’accession de
l‘Iran au rang de puissance régionale
majeure.
1- 1979-2019: 40
ans d’un grand bouleversement
géostratégique.
L’année 1979 marque
tout à la fois la signature du traité de
paix entre Israël et l’Egypte (mars
1979), le renversement de la dynastie
Pahlévi en Iran (février 1979), le
déclenchement de la guerre
irako-iranienne (septembre 1979) enfin
l’assaut contre le sanctuaire de la
Mecque en Novembre 1979, enfin pour
clore cette année charnière, le début
l’intervention soviétique en
Afghanistan, le 25 decembre 1979.
Sur le plan
économique, 1979 marque en outre
l’arrivée au pouvoir le 4 Mai 1979, pour
une décennie, de Margaret Thatcher au
Royaume Uni, doublée, l’année suivante,
par celle de son partenaire idéologique
américain Ronald Reagan, avec, en
corollaire, la montée en puissance du
néo conservatisme et de
l’ultralibéralisme, le triomphe de
l’Ecole de Chicago avec son consensus de
Washington et son équivalent européen le
consensus de Bruxelles.
Le début d’une
décennie de mondialisation heureuse avec
les privatisations, la déréglementation,
les délocalisations.Retour sur cette
séquence à l’occasion du 41 me
anniversaire de l’avénement de la
République Islamique d’Iran, le 9
février 1979.
Le terrible
consensus de Washington
Les Etats Unis vont
imposer à l’Amérique latine le terrible
«Consensus de Washington», – un corpus
de mesures d’inspiration libérale
concernant les moyens de relancer la
croissance économique, notamment dans
les économies en difficulté du fait de
leur endettement comme en Amérique
latine.
Bénéficiant du
contexte de crise idéologique globale
lié à l’effondrement du communisme
soviétique, à la fin de la décennie
1989, ils vont généraliser ce consensus
en l’imposant à l’Union Européenne par
le biais du «Consensus de Bruxelles»,
son cortège de privatisation, de
déréglementation et de délocalisation,
avec, à la clé, une considérable
destruction d’emploi en Europe,
l’émergence des «tigres asiatiques»
(Inde, Chine, Corée du Sud, Philippines
etc..) et le bouleversement corrélatif
de la géo-économie mondiale.
Autant d’événements
dont les conséquences se font encore
sentir de nos jours.
Si le traité de
Washington, en Mars 1979, a restitué la
Péninsule du Sinaï à l’Egypte, il a
soustrait du même coup le plus grand
état arabe du champ de bataille, privant
ainsi le Monde arabe de toute
possibilité de déclencher une guerre
contre Israël, tant pour récupérer leurs
droits (le plateau syrien du Golan, les
fermes de Cheba’a du Liban), mais aussi
et surtout les droits nationaux
palestiniens et les territoires y
afférents (Jérusalem Est, Cisjordanie,
Gaza).
Depuis cette date,
plus aucune guerre conventionnelle n’a
opposé les états arabes et Israël. La
guerre d’octobre 1973 aura été la
dernière guerre livrée par les Etats
arabes avec leurs armées régulières
contre l’état Hébreu.
Sauf que la
défection de l’Egypte du champ de
bataille a été compensée par la chute de
la dynastie Pahlévi en Iran, -le
gendarme du Golfe et le ravitailleur
énergétique d’Israël.
En conférant une
profondeur stratégique aux
contestataires à l‘ordre hégémonique
israélo-américain dans la zone,
l’avènement de la République Islamique
Iranienne a induit un nouveau rapport de
force au niveau régional.
Et, paradoxalement,
depuis la signature du traité de paix
égypto-israélien, et malgré la défection
de l’Egypte, Israël n’a plus jamais
remporté une victoire militaire
décisive.
En 2000, l’état
hébreu s’est retiré militairement du
Liban, sous l’effet des coups de boutoir
du Hezbollah, sans négociations
directes, ni traité de paix. Le Liban
avait déjà anticipé cet évènement en
abrogeant sept ans auparavant, sous la
pression populaire, le traité de paix
libano-israélien conclu en A1983, sous
la mandature du président phalangiste
Amine Gemayel.
Un double standard
dans l’histoire du conflit
israélo-arabe, propulsant le Liban au
rang de curseur diplomatique régional.
En 2006, Israël a
même été contraint d’accepter un cessez
le feu faute d’avoir vaincu le Hezbollah
au terme d’une guerre de soixante jours,
l’appui massif américain et les
encouragements du chef du clan Hariri,
le premier ministre Fouad Siniora, dont
l’accolade à la secrétaire d’état
Condoleeza Rice à Beyrouth sous les
bombardements israéliens, constituera la
marque suprême de l’infamie.
Sur le front sud
d’Israël, en dépit de quatre
guerres successives contre l’enclave
palestinienne, l’état hébreu n’a
toujours pas réussi à terrasser le Hamas
à Gaza, qui le nargue désormais avec ses
missiles jusqu’à Tel Aviv.
Depuis lors, toutes
les confrontations ultérieures au Moyen
orient ont pris la forme de guerres
asymétriques, marquées par la mise en
échec de l’unique puissance atomique du
Moyen Orient face à ces contestataires
furtifs pratiquant une guerre hybride,
combinant guerre conventionnelle et
guerre de guérilla.
Ainsi au fur et à
mesure que les contestataires de l’ordre
hégémonique israélo-américain gagnaient
en efficacité, la Palestine, jadis la
cause principale des Arabes, était
progressivement bradée par ceux-là même
qui étaient supposés en avoir la charge,
notamment l’Arabie saoudite, en sa
qualité de gardien des lieux saints de
l’Islam et qui avaient fait de
l’islamisme politique sa rente de
situation.
Rétrospectivement,
le terrorisme islamique a permis aux
pétromonarchies de se débarrasser à bon
compte de leurs trublions, sous couvert
d’exaltation religieuse, tout en
détruisant leurs rivaux potentiels. Au
bénéfice exclusif des Etats Unis, le
protecteur d’Israël.
Mais la
prolifération des groupements
dégénératifs de l’islam radical a
provoqué une islamophobie d’une rare
violence en Occident, plaçant sur la
défensive ses parrains, et à l’index
leurs soldats perdus en tête desquels la
confrérie des Frères Musulmans, la
matrice des groupements takiristes,
sectaires.
II – De la
guerre d’Afghanistan.
Du «Grand Jeu
Afghan» au «Grand Moyen Orient».
L’Afghanistan et
l’Irak ont été le point de percussion de
l’alliance régionale saoudo américaine
au plus fort de la guerre froide
soviéto-américaine.
Les deux, pourtant,
seront victimes d’un jeu de billards à
trois bandes initié par Georges Bush jr
pour épargner à son allié saoudien les
représailles qu’impliquaient la
participation de quinze de ses nationaux
au raid du 11 septembre 2001 contre les
symboles de l’hyperpuissance américaine.
La guerre anti
soviétique d’Afghanistan a été une
guerre dérivative au combat pour la
libération de la Palestine, en déportant
le bellicisme des paumés de l’islam, à
cinq mille km du champ de bataille,
contre un pays qui n’avait aucun passif
colonial avec les Arabes.
Pire, la guerre
d’Afghanistan a grandement contribué à
l’implosion de l’Union soviétique, c’est
à dire le principal ravitailleur en
armes des pays du champs de bataille
contre Israël, (Egypte, Israël, L’OLP)
et les pays du soutien (Irak, Algérie,
Libye, Somalie et Soudan), soit au total
huit pays arabes, et contribué au
triomphe des Etats Unis, le principal
protecteur d’Israël. Plus niais que cela
tu meurs.
Mais la Russie,
sous l’autorité de Vladimir Poutine a
opéré vingt ans plus tard, à la
faveur de la guerre de Syrie (2011) et
de l’annexion de la Crimée, un retour
remarqué sur la scène diplomatique
internationale. En tandem avec la Chine,
elle s’emploie désormais à créer un
nouvel ordre monétaire international
dont l’objectif est de mettre fin à
l’hégémonie occidentale dans la gestion
des affaires du Monde et à la primauté
du dollar dans les échanges
internationaux.
III – Le
dégagement des hommes liges de
l’Occident.
Irak et Afghanistan
seront de ce fait les fossoyeurs de la
puissance américaine. Le « Grand Jeu
Afghan» et le «Grand Moyen Orient», les
mots clés de cette séquence se
retourneront contre leurs promoteurs
néo- conservateurs en un chaos non
constructeur mais destructeur.
Au terme d’une
furieuse «guerre contre le terrorisme»
de dix ans (2001-2010), à l’arrière-plan
d’une crise systémique des économies
occidentales, l’alliance contre nature
entre le néo conservatisme américain et
le fondamentalisme wahhabite, débouchera
sur le dégagement simultané des hommes
liges de l’Amérique, le tunisien Zine el
Abidine Ben Ali, «le rempart contre
l’intégrisme en Afrique du Nord»,
l’égyptien Hosni Moubarak, le «fer de
lance du combat contre l’arc chiite au
Moyen Orient», le complice d’Israël dans
le blocus de Gaza, voire même Rafic
Hariri et Benazir Bhutto, les «martyrs
de l’Occident».
Symptomatique
d’ailleurs et le cas du tandem de Rafic
Hariri et de Benazir Bhutto en situation
de parfaite similitude pour un
traitement différencié.
Rafic Hariri
(Liban) et Benazir Bhutto (Pakistan) se
situaient aux extrémités d’un axe
politique ayant vocation à servir de
levier de transformation de l’Asie
occidentale en «Grand Moyen Orient».
Les deux anciens
premiers ministres, le sunnite libanais
et la chiite pakistanaise, tous deux
assassinés à deux ans d’intervalles,
présentaient un cas de similitude absolu
dans leurs fonctions, les deux
d’ailleurs en connexion étroite avec
l’Arabie saoudite dans la mesure ou
Rafic Hariri était le co garant avec le
Prince Bandar Ben Sultan, le président
du Conseil national de sécurité, de
l’accord régissant le retour d’exil de
l’ancien premier ministre pakistanais
Nawaz Charif, rival de Benazir.
En dépit de cette
similitude, les deux «martyrs pro
occidentaux» bénéficieront,
curieusement, d’un traitement
différencié. Le sunnite libanais aura
droit à un tribunal international ad
hoc, la chiite pakistanaise, pas. Du
fait du prince américain.
Affligés d’alliés
impotents et encombrants,-l’Arabie
saoudite et les Emirats Arabes Unis-,
subissant de surcroît de plein fouet le
terrorisme islamique de la part de leurs
anciens alliés arabo-afghans, les Etats
Unis ont enregistré depuis lors, revers
sur revers, depuis le lancement de la
«guerre contre le terrorisme» contre
leurs anciens partenaires de la guerre
anti soviétique d’Afghanistan, négociant
avec les Taliban, à Doha, une sortie de
crise qui leur sauverait la face,
tentant de reconquérir en Irak le
terrain perdu par un retraite sans
gloire, de même qu’en Syrie avec les
Kurdes les traditionnels supplétifs des
occidentaux dans les équipées
anti-arabes.
Cf a ce propos la
déclaration de Hamid Karzai,
l’homme-lige des Américains en
Afghanistan: «Les Américains nous dupent
depuis longtemps».
https://www.liberation.fr/planete/2019/08/06/hamid-karzai-les-americains-nous-dupent-depuis-tres-longtemps_1744000
IV -Les
objectifs masqués de la guerre
irako-iranienne
La guerre contre
l’Iran avait un triple objectif visant à
fixer au sol:
- Une révolution
contre une monarchie pro occidentale
- Une révolution
dans une zone pétro monarchique,
- Une révolution
chiite dans une zone dominée par les
pétromonarchies sunnites.
Au terme de cette
séquence d’un quart de siècle
(1979-2003), qui aura précipité l’Irak
dans la fournaise et réduit en lambeaux
un pays jadis à l’avant-garde du Monde
arabe, l’ancien mandataire des
pétromonarchies, Saddam Hussein, qui
professait une idéologie laïque et
nationaliste, sera pendu par ses anciens
alliés, en signe de reconnaissance pour
services rendus à la survie de l’ordre
pétro monarchique.
Son parti et son
armée éradiqués, ont sapé les fondements
sunnites du pouvoir irakien au profit
des chiites, offrant à l’Iran, par effet
d’aubaine, une position prépondérante en
Irak, qui fera office pendant toute la
durée de l‘occupation américaine
(2003-2010), le point de fixation des
abcès du Moyen orient, un dérivatif au
conflit israélo-palestinien, en
substitution à l‘Afghanistan.
Mais trente ans
après la première guerre de la coalition
occidentale anti irakienne (1990-1991),
consécutive à l’invasion du Koweït,
l’Irak, grand vainqueur de Daech sur le
territoire de son émirat fondateur,
Mossoul, s’offre le luxe de boycotter le
sommet économique de Manama, en juin
2019, chargé de brader l’affaire
palestinienne. Au même titre que le
Liban et la Syrie, les deux ultimes pays
du champ de bataille à n’avoir pas
pactisé avec Israël.
L’attaque de la
Mecque par des islamistes saoudiens si
elle a incité les wahhabites à lancer la
jeunesse du royaume dans le déversoir de
l’Afghanistan, en 1980, pour la
détourner des revendications contre le
royaume wahhabite, elle a en même temps
détourné la jeunesse saoudienne de la
Palestine, et sous couvert de djihad
afghan, elle a marqué le début de la
normalisation feutrée entre les
pétromonarchies du Golfe et Israël.
Sur ce lien,
l’intervention halale des
super-gendarmes français sous le
commandement du capitaine Paul Barril
https://www.youtube.com/watch?v=Nixz_RspxY8
Sous couvert du
«péril chiite», la révolution islamique
iranienne a servi, en fait, à se doter
d’un « nouvel ennemi héréditaire»,
l’Iran, en lieu et place de
«l’usurpateur de la Palestine».
Le prétexte pour
Abou Dhabi de confier la protection de
ses champs pétroliers à une entreprise
israélienne et à Bahreïn d’amorcer ses
contacts avec l’Etat hébreu avec la
rencontre au sommet de Shimon Pères, à
l’époque président d’Israël, et le Roi
du Bahreïn, en marge de la session
annuelle de l’Assemblée générale des
Nations-Unies, en 1979.
Pour aller plus
loin sur ce thème, cf: L’équation chiite
dans la problématique du jeu des
puissances régionales et
internationales.
V –
Infléchissement sémantique et inflexion
stratégique.
Le mot d’ordre
d’ «Unité Arabe», moteur du combat
nationaliste dans la décennie post
indépendance (1950-1960) cède alors la
place au mot d’ordre de «solidarité
islamique» à la faveur de l’usage de
l’arme du pétrole par les
pétromonarchies dans la guerre d’octobre
1973.
Mais cet
infléchissement sémantique masquait en
fait une inflexion stratégique le
basculement du centre de gravité du
Monde arabe de la Méditerranée vers le
Golfe, des pays du champ de bataille de
la Palestine aux pétromonarchies sous
tutelle militaire américaine, dont le
terme ultime sera matérialisé par le
partenariat militaire islamo atlantiste
contre les pays séculiers arabes à la
faveur de la séquence dite du «printemps
arabe».
The «Muslim Belt»,
la ceinture verte de l’espace musulman,
aura vocation à encercler le «Heartland»
eurasiatique (la Chine et la Russie) qui
détient les clés de la maîtrise du
monde; une stratégie décidée par les
Occidentaux pour contenir leurs rivaux,
avec les Musulmans comme mercenaires
combustibles.
A l’entame du XXI
me siècle, l’ordre domestique arabe est
sous la coupe des pétromonarchies,
majoritaires au sein de la Ligue arabe,
et le Monde musulman, otage du
wahhabisme, la forme la plus rigoriste
de l’Islam.
En parallèle, la
France procédait à un infléchissement de
sa politique, passant en cinquante ans
de la politique arabe, à la politique
sunnite pour déboucher sur une politique
wahhabite.
VI – L’Arabie
saoudite: principal incubateur du
terrorisme islamiste.
Principal
incubateur du terrorisme islamique, un
des grands incendiaires de la planète,
le royaume wahhabite subit à son tour un
violent retour de bâtons.
La guerre du Yémen,
lancé par le royaume en 2015, a révélé
la vulnérabilité de l’Arabie saoudite
avec la revendication du raid aérien
contre les centres pétroliers de
l’ARAMCO, en septembre 2019,
l’occupation dans le secteur de
Najrane,- une province jadis yéménite
annexée par l’Arabie saoudite dans la
décennie 1930 d‘une superficie de 370
km, soit l’équivalent de la superficie
de la bande de Gaza.
Un fait d’armes
doublé de la capture d’un bataillon de
3.000 soldats saoudiens et leurs
mercenaires, de même que la
neutralisation des principaux aéroports
du sud pays (Khamis-Machiit, Jizane,
Najrane et surtout Abha, le 3eme
aéroport du pays par ordre d’importance
après ceux de Riyad et de Djeddah; un
centre de villégiature important qui a
privé les Saoudiens de leur saison
estivale, ainsi que Dammam, le siège du
trust pétrolier Aramco, le socle du
pouvoir économique de la dynastie
wahhabite.
Jamais depuis sa
fondation, en 1929, le Royaume wahhabite
n’a fait l’objet de tirs hostiles.
Jamais depuis la bataille d’Ouhod, dans
les premiers temps de l’Islam, la
péninsule arabique n’a été autant
menacée. Du fait de la résistance
opiniâtre des Houthistes, malgré la
considérable disproportion des forces.
La bataille
d’Ouhod, un combat entre les musulmans
yathribines et la tribu mecquoise des
Qoraichites sur le mont Ouhod près de
Médine en 625, a été remportée par les
Mecquois. Mahomet avait vaincu les
Mecquois, un an auparavant, lors de la
bataille de Badr en 624. Ce succès fit
beaucoup pour la réputation de Mahomet
grâce au butin qu’elle rapporta.
VII – De
l’instrumentalisation de la religion à
des fins politiques.
Pour surprenant que
cela puisse paraître, l’Occident est
l’artisan de l’instrumentalisation de la
religion comme arme politique à l’époque
contemporaine.
1948 constitue à
cet égard une date charnière avec le
démembrement de l’Inde et la création du
Pakistan, selon un critère religieux,
corrélativement à la création d’Israël,
selon le même critère religieux.
Israël: En guise de
solde de tout compte de l’Occident du
génocide hitlérien, par la
sous-traitance aux pays arabes de
l’antisémitisme récurrent de la société
occidentale. Une compensation sur bien
d’autrui, génératrice d’une perversion
triangulaire dont les effets se font
sentir encore de nous jours.
Pour le sionisme la
colonisation de la Palestine a théorisé,
par ricochet, une idéologie de la
discrimination, justifiant a posteriori
l’antisémitisme en ce qu’elle établit
dans les faits une ségrégation entre
Juifs et non Juifs.
Le Pakistan:
dividende des États Unis à l’Arabie
saoudite pour sa conclusion du Pacte de
Quincy (1945) fondant le partenariat
stratégique entre la grande démocratie
américaine et le régime le plus
obscurantisme de la planète.
VIII- Le
Pakistan, un rôle majeur dans
l’infléchissement de l’Islam vers un
totalitarisme et base arrière du
djihadisme.
A –Inclination
vers le totalitarisme
Le Pakistan, à tout
le moins des penseurs pakistanais, a
joué un rôle majeur dans
l’infléchissement de l’islam politique
vers un totalitarisme dogmatique.
L’inclination au
totalitarisme au sein des mouvements
relevant de l’Islam politique revient,
en premier lieu à un pakistanais, Abu Al
Ala’ Al Maududi, premier islamiste du XX
me siècle à prôner le retour au Jihad.
Ce théologien
fondamentaliste nourrissait un objectif
masqué, repris d’ailleurs des Anglais,
qui se résumait par ce mot d’ordre:
diviser pour régner.
Fondateur du parti
pakistanais Jamaat-e-islami, il a
envisagé la création d’un État Islamique
Uni, fondé sur l’application rigoureuse
de la loi religieuse (Charia). Dans sa
conception, un tel état devait être
hégémonique, totalitaire sur les divers
aspects de la vie. La Gouvernance
d’Allah (Al Hakimiya) au Pakistan
relevait de Dieu, le gouvernement se
devait d’être fidèle à la Charia.
B- Une
transposition du schéma soviétique à
l’Islam.
S’inspirant du
modèle stalinien en vigueur en Union
Soviétique, Maududi a substitué
l’idéologie islamique à l’idéologie
marxiste, érigeant, le premier, un
«parti de Dieu» (Hezbollah) équivalent
au parti communiste, de même que le
Califat en guise de substitut au
Secrétaire général du PC. Les Frères
Musulmans lui emboiteront le pas,
adoptant la conception totalitaire du
stalinisme pour l’appliquer à la
religion musulmane.
Les racines
confrériques de l’extrémisme trouvent
d’ailleurs leur origine dans la
transposition du schéma soviétique à
l’Islam, sur le modèle pakistanais.
Terme général, jamais utilisé par le
prophète ni par ses premiers
successeurs, le concept de la Charia
fera son apparition au début du II me
siècle de l’hégire. Il ne saurait être
comparé au Talmud des Juifs, ni à la
Constitution de l’époque contemporaine.
Il reste sujet à débat.
Première République
islamique au Monde, l’accession du
Pakistan à l’indépendance a été vécue
par les Pakistanais et de nombreux
musulmans de par le Monde comme la fin
d’une longue période de sujétion tant
vis à vis du Royaume Uni que de l’Inde.
Une victoire sur le
colonialisme britannique, leur bourreau
pluriséculaire, l’artisan de la promesse
Balfour, portant démembrement de la
Palestine. Une victoire sur l’Inde et la
fin du joug indien et de l’hindouisme
sur la minorité musulmane de l’Union
Indienne.
Produit de la
dislocation de l’Empire colonial
britannique en Inde et sa partition en
deux états, en 1947, le Pakistan se
vivait alors comme le plus important
pays musulman de l’époque, avant d’être
supplanté par l’Indonésie après
l’indépendance des anciennes Indes
néerlandaises.
Un tel absolutisme
a débouché sur un sectarisme cocntre
productif pour la réputation du pays: La
décapitation de la dynastie Bhutto
du fait de leur appartenance au chiisme.
Zulficar Ali Bhutto, issu de la grande
bourgeoise terrienne du Sind, au
nationalisme fougueux, a été pendu par
les militaires, en 1979. Sa fille,
première femme musulmane à diriger une
puissance atomique au Monde, tuée par un
attentat en 2007.
Leur grand tort:
Les Bhutto relevait du courant chiite de
l’Islam, la branche rivale du sunnisme,
et, circonstance aggravante pour
Zulficar, il avait épousé une iranienne,
un pays qui constitue la bête noire de
l’Arabie saoudite, l’allié privilégié du
Pakistan.
Accessoirement
l’Islamisme politique a permis à la
junte militaire d’Islamabad de faire
diversion sur le douloureux cas du
Cachemire, la province que les
Pakistanais estiment en avoir été
spoliés.
Comme base arrière
du djihadisme, le Pakistan a joué un
rôle majeur dans l’implosion de l’Union
soviétique, et partant, dans la
propulsion du terrorisme islamique à
l‘échelle planétaire en tandem avec
l’Arabie saoudite.
Nonobstant sa
coopération avec l’Occident, un
contentieux lourd de sous-entendus
oppose les Etats Unis et le Pakistan.
Lorsque Donal Trump a décidé de
supprimer une subvention de 20 milliards
de dollars au Pakistan en raison de sa
duplicité présumée dans la traque
d‘Oussama Ben Laden «Nous aurions dû
capturer le chef d’Al Qaïda plutôt,
alors que le Pakistan lui offrait
l’asile à notre insu» a assuré le
président américain sur Fox News le 18
novembre 2018.
Imrane Khan n’a pas
tardé à lui répliquer: «La guerre contre
le terrorisme a couté la vie à 70.000
Pakistanais et infligé 123 milliards de
pertes à l’économie pakistanaise ; deux
faits ayant eu des conséquences tragique
sur la vie des Pakistanais», a
répliqué le chef du gouvernement
d’Islamabad.
IX – La
signification de la propulsion au
pouvoir d’Imrane Khan Niazi.
Dans ce contexte,
la propulsion d’Imrane Khan Niazi aux
commandes du Pakistan n’est pas le fruit
du hasard. L’homme est missionné pour
être le maître d’œuvre de la révision
déchirante du partenariat du Pakistan
avec ses alliés de la guerre anti
soviétique d’Afghanistan, alors que le
«pays des purs» se hisse au rang de
partenaire privilégié de la Chine, la
puissance planétaire en devenir, dans le
projet OBOR.
Le Pakistan, le
pompier pyromane du djihadisme
planétaire pendant des décennies, est en
passe de renoncer à son ancien rôle de
body guard de la dynastie wahhabite
comme en témoignent l’incarcération de
l’ancien protégé des Saoudiens, l’ancien
premier ministre Nawaz Sharif, le rival
de la chiite Benazir Bhutto, ainsi que
son refus de participer à la coalition
pétro-monarchique contre le Yémen et la
fin de non-recevoir qu’il a opposée au
tandem saoudo américain de rééditer le
schéma afghan depuis le Pakistan contre
l’Iran.
L’Iran et le
Pakistan sont d’ailleurs convenus de la
mise sur pied d’une force de
redéploiement rapide dans la zone
frontalière irano pakistanaise afin de
neutraliser toute tentative de
déstabilisation de l’un ou l’autre pays.
La décision a été
prise le 22 avril 2019 à l’occasion de
la visite d’Imrane Khan à Téhéran, à la
suite de plusieurs attentats dans la
zone frontalière de Balouchistan.
Outrés du
revirement du Pakistan, le journal
Oukaze, paraissant à La Mecque, n’a pas
hésité à qualifier Imrane Khan de
«représentant de Qom à Islamabad».
Devant ses revers successifs tant face à
l’Iran qu’au Yémen, l’Arabie saoudite
fera traire ses critiques et sollicitera
les « bons offices» d’Imrane Khan pour
une médiation auprès de Téhéran
Le Pakistan n’est
d’ailleurs pas le seul dans ce cas:
Deux autres pays
musulmans, jadis alliés de l’Occident,
lui ont emboité le pas: la Malaisie, et
sans doute la Turquie, à moyen terme,
engagée dans une concertation poussée
sur la Syrie avec la Russie et l’Iran,
via le groupe d’Astana, le groupe
contestataire à la stratégie atlantiste
dans la zone et qui vient de surcroît de
conclure une transaction militaire avec
la Russie pour la fourniture d’un
système balistique russe (S.400) à la
défense anti aérienne turque.
Le ravalement
cosmétique du Pakistan, un pays à la
réputation sulfureuse, semble avoir été
confié à cet être paré des vertus du
modernisme, séducteur et grand sportif,
parfaitement à l’aise dans les cénacles
internationaux. En somme un personnage à
l’opposé des Barbus, imprécateurs: Imran
Khan Niazi, ancien champion du Monde de
Cricket, par ailleurs ancienne
coqueluche des nuits londoniennes,
diplômés d’Oxford, issue d’une grande
lignée pakistanaise et philanthrope.
X – l’Islamisme
politique, en guise de théologie de
Libération, une vaste supercherie.
La fable selon
laquelle l’islamisme est la version
musulmane de la théologie de libération
du Monde occidentale est une imposture.
Une vaste supercherie.
La théologie de la
Libération en Occident, notamment en
Amérique latine, a été une «alliance de
classe». Une «alliance horizontale»,
c’est à dire une alliance des paysans,
ouvriers, croyants ou non croyants,
chrétiens ou non chrétiens, des femmes
et des hommes, des civils et des prêtres
contre la hiérarchie religieuse, la
hiérarchie militaire, la junte au
pouvoir en Amérique Latine, de même que
contre les capitalistes.
Quiconque ne
participait pas à au combat de
libération était contourné, mis de
côté. Pas de viols, ni de profanation
encore moins la destruction des
symboles religieux à l’instar des
Bouddhas de Bamyan ou des stèles de
Tombouctou de l’Islam noir. L’objectif
était la Libération du peuple de toute
forme d’oppression.
L’Islamisme, présentée comme étant la
théologie de libération dans l’Islam,
est une «alliance sectaire». Une
« alliance verticale» regroupant
EXCLUSIVEMENT BIEN EXCLUSIVEMENT des
musulmans sunnites de la mouvance
salafistes takfiristes.
L’objectif est le
primat sunnite de rite wahhabite et sa
soumission à l’imperium américain, le
principal protecteur d’Israël, et non le
renversement de l’ordre
social. Quiconque ne relevait de
l’Islam sunnite wahhabite subissait le
contrecoup, décapitation ou conversion
forcée au wahhabisme
La théologie de
Libération en Amérique s’est appuyée sur
le peuple pour lutter à la libération du
peuple
L’Islamisme s’est
appuyé sur les ennemis du peuple arabe
et musulman pour faire triompher
leurs anciens colonisateurs. Youssef Al
Qaradawi, le mufti du Qatar, qui
supplie l’Otan de bombarder la Syrie,
-un pays qui a mené 4 guerres contre
Israël- demeurera une souillure morale
indélébile.
Ce milliardaire
polygame avait lancé son appel depuis
Doha où il était à l’abri d’une attaque
israélienne, protégé par l’importante
base du CentCom située à 30 km de Doha,
dont la zone de compétence s’étend
d’Afghanistan au Maroc.
Quarante ans de
bruits et de fureurs, de guerres
dérivatives et dégénératives, de
connivence et de servitude ont débouché
sur une désarticulation majeure de la
sphère arabo-musulmane et l’accentuation
de sa dépendance.
Le premier ministre
de Malaisie a d’ailleurs lancé un appel
à la Turquie et au Pakistan, de se
joindre à la Malaisie, trois grands pays
musulmans non arabes, de conjuguer leurs
efforts en vue d’œuvrer au redressement
du Monde musulman.
Le prurit belligène
pétro monarchique au service de la
pérennisation de l’hégémonie
israélo-américaine a occulté un péril
majeur dont risque d‘en pâtir les pays
arabes, particulièrement les monarchies
du Golfe, d’abord
Sur les 17 pays
vivant en pénurie hydrique figurent neuf
pays arabes, la totalité des six
pétromonarchies (Arabie saoudite,
Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Koweït,
Qatar, Sultanat d‘Oman), trois autres
pays arabes (Jordanie, Liban, Libye)
ainsi que l‘Iran, l’Erythrée, Saint
Marin, le Pakistan, le Turkménistan, le
Botswana, Israël et l’Inde, deuxième
pays le plus peuplé du monde, selon la
carte établie par l’institut World
resources qui mesure les risques de
pénurie en eau, de sécheresse et
d’inondations fluviales.
Epilogue : Le
Monde musulman, dindon de la farce
Le Monde musulman a
été le dindon de la farce de la
stratégie occidentale et la Palestine,
le cadet des soucis des groupements
terroristes islamiques.
Partenaire majeur
de l’Alliance atlantique durant la
guerre froide soviéto-américaine, le
Monde musulman dispose d’une dette
d’honneur à l’égard de l’Occident, avec
la Turquie en sentinelle avancée de
l’Otan sur le flanc sud de l’URSS,
amplifiée par la participation de 50.000
arabo-afghans à la guerre contre l’armée
rouge en Afghanistan, avec en surplus la
participation de près de 2 millions
d’arabo africains aux deux guerres
mondiales contre l’Allemagne.
Au plus fort du
siège de Beyrouth, en juin 1982, Oussama
Ben Laden, chef d’Al Qaida, revendiquait
fièrement depuis l’Afghanistan la
destruction d‘une colonne de blindés
soviétiques dans la passe de Khaybar,
sans la moindre allusion au combat des
Fedayines pour leur survie dans le
réduit libanais.
Tout comme
l’irakien Saddam Hussein, le saoudien
Oussama Ben Laden, banni de sa
nationalité, sera tué lors d’un raid
commando de ses anciens frères d’armes
américains pour solde de tout compte des
services rendus à l’asservissement du
Monde arabe au joug israélo-américain.
Mais,
paradoxalement, en dépit de cette
contribution, unique dans l’histoire,
l’Islam et les Musulmans constituent une
thématique majeure de la polémologie
contemporaine, désormais promus au rôle
d’épouvantail dans la production
intellectuelle occidentale, alors que
les pays musulmans sont les grands
perdants de la coopération
islamo-occidentale.
La Turquie ne
dispose même pas d’un strapontin au sein
de l’Union Européenne et pas une
parcelle de la Palestine n’a été
restituée aux Palestiniens, alors que
parallèlement, l’opération française
Serval au Mali, en janvier 2013, pour
neutraliser le groupement Ansar Eddine
du Qatar, de même que l’opération
Sangaris en RCA, ont affranchi la France
de sa dette à l’égard des troupes
d’outremer.
En phase de reflux
au Moyen orient, la transaction du
siècle propulsée par les Etats Unis vise
tout à la fois à liquider la question
palestinienne, point d’achoppement d’une
franche coopération entre Israël et les
pétromonarchies, d’une part, et, à
reconfigurer, d’autre part, la zone de
manière à y pérenniser l’hégémonie
israélo-américaine.
Une obole de 2.750
dollars a été réservée à chaque
palestinien pour solde de tout compte de
ses droits nationaux, indice patent de
la déconnexion mentale des dirigeants
américains, symptomatique du probable
déclassement des Etats Unis dans la
hiérarchie des puissances.
La baisse
d’influence militaire et politique des
Etats-Unis a débouché sur une
démultiplication de «guerres
asymétriques», localisées, hybrides et
polymorphes; des «guerres fluides»,
impliquant la multiplication des acteurs
étatiques et non-étatiques. L’ensemble
des séquences ramènent toutes à
l’épicentre du conflit
israélo-palestinien, qui le demeure,
quoi qu’en disent les théoriciens
néo-conservateurs et les communicants.
Tout ça pour ça ?
Depuis la
proclamation de la République Islamique,
en 1979,
- L’Iran a eu
deux guides: l’Ayatollah Ruhollah
Khomeiny et l’Ayatollah Ali
Khaménéï.
- La Syrie, 2
présidents: Hafez et Bachar Al Assad
- L’Egypte:
Quatre présidents: Anouar el Sadate,
le signataire du traité de paix
fauché par la mitraille de ses
soldats, Hosni Moubarak, l’homme qui
rêvait d’instaurer une république
héréditaire au profit de son fils
Gamal, destitué par le peuple,
l’islamiste Mohamad Morsi, qui avait
décrété le djihad contre la Syrie,
lui aussi destitué au terme d’un an
de pouvoir, enfin Abdel Fattah Al
Sissi.
- L’Arabie
saoudite: principal bailleur de
fonds des équipées anti iraniennes,
trois monarques, tous à lucidité et
mobilité réduites dans cette phase
charnière du basculement du Monde:
le Roi Fahd, hémiplégique, le Roi
Abdallah (lourde cardiopathie) et le
Roi Salmane (Alzheimer précoce).
Du côté
occidental:
- Les Etats
Unis, fer de lance du confinement de
l’Iran à l’encontre duquel il a
décrété un blocus depuis 40 ans, 7
présidents: Jimmy Carter, Ronald
Reagan, Georges Bush, Bill Clinton,
Georges Bush jr, Barack Obama et
Donald Trump.
- La France,
cobelligérante de l’Irak dans sa
guerre contre l’Iran (1979-1989):
six présidents: Valéry Giscard
d’Estaing, François Mitterrand,
Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy,
François Hollande et Emmanuel
Macron.
- Le Royaume
Uni, cobelligérant des Etats Unis
dans l’invasion de l’Irak, en 2003:
sept premiers ministres: Margareth
Tchatcher, John Major, Tony Blair,
épinglé par une commission
parlementaire pour son rôle de
«caniche de George Bush jr dans
l’affaire irakienne», Gordon Brown,
David Cameron, démissionné pour
cause de Brexit, Theresa May, elle
aussi démissionné pour cause de
Brexit, enfin Boris Johnson.
Pays frontalier de
l’Irak et de l’Afghanistan, les deux
plus importants abcès de fixation de
l’armée américaine de l’époque
contemporaine, bordant tout aussi bien
le golfe arabo-persique que l’Océan
indien, l’Iran représente la plus forte
concentration industrielle de la zone
intermédiaire qui va du sud de l’Europe
aux confins de l’Inde.
La réussite de sa
stratégie valoriserait sa politique
d’autosuffisance technologie et
militaire, de la même manière qu’un
succès politique ou militaire du
Hezbollah chiite libanais réhabiliterait
l’esprit de résistance face à la
finlandisation des esprits en cours dans
le monde arabe, à l’effet de réhabiliter
la guérilla criminalisée sous l’ère Bush
au prétexte de la «guerre contre le
terrorisme». Un succès durable de
l’Iran pourrait faire perdre à Israël
son statut de relais stratégique majeur
de l’Occident dans la zone et frapperait
de caducité l’option arabe de
vassalisation à l’ordre israélo
américain, déterminant du coup la
nouvelle hiérarchie des puissances dans
l’ordre régional. Tel est le véritable
enjeu, sans doute le plus important par
sa force d’attraction symbolique, de la
confrontation irano israélienne, via la
Syrie, et la nouvelle opération de
police internationale menée par les
parrains originels du djihadisme
planétaire contre leurs anciens
supplétifs.
Affaire à suivre
alors qu’une nouvelle épreuve de force
est engagée entre l’Iran et le «grand
Satan américain», à la suite de
l’assassinat extra-judiciaire du général
Qassem Souleymani, chef de la «Jerusalem
brigade» des Pasdarans, le 3 janvier
2020, dans le secteur de l’aéroport de
Bagdad, avec, en toile de fond, fait
nouveau, un pacte de non-agression
conclu entre Israël et les
pétromonarchies, une marque d’infamie
pour la survie de leur trône décrié.
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