MADANIYA
L’Islam
ésotérique et spirituel en 7 leçons: un
kit de survie dans le labyrinthe
religieux du Monde musulman
René Naba
Mercredi 2 mai 2017
Pour un candidat au
voyage au sein de la planète Islam, dans
les dédales du Moyen orient, berceau des
trois grandes religions monothéistes
(judaïsme, chrétienté, Islam), des
circonvolutions des religions qui se
mêlent, s’entremêlent et se démêlent, se
choquent et s’entrechoquent, se
synthétise et se syncrétisent, «L’Islam
ésotérique et spirituel en 7 leçons» de
Jean Marc Aractingi se présente comme un
kit de survie dans le labyrinthe
religieux du Monde musulman.
Spécialiste de
l’Islam ésotérique, hypercapé de la
méritocratie française, ce grand ponte
de la Franc-maconnerie est un
récidiviste en la matière. Sa
connaissance encyclopédique s’est déjà
concrétisée par sa remarquable
contribution à la connaissance de
l’univers de la Franc maconnerie dans le
Monde arabe et musulman.
Pour aller plus
loin sur son ouvrage en deux tomes sur
la Franc-maconnerie dans le Monde arabe
et musulman, les liens suivants:
ainsi que
Dictionnaire des Grancs-Maçons Arabes et
Musulmans 1ère edition 2018 Editions
Amazon Isbn 9 781 985 235 090
L’Islam
ésotérique et spirituel en 7 leçons
Le titre l’annonce:
Son ouvrage se décompose en 7 chapitres
en autant de leçons dont certaines
peuvent surprendre le lecteur, tel le
chapitre 3 et son titre singulier qui
peut faire sursauter plus d’un:
A – «Les Druzes
les Francs Maçons de l’Orient, une autre
lecture de la religion druze.
Les Druzes,
population du Proche Orient professent
une religion musulmane hétérodoxe. Ils
sont principalement établis dans le
Chouf, la partie centrale du Mont Liban
et le sud du Liban (300.000 personnes) ,
dans le sud de la Syrie où ils occupent
notamment la zone montagneuse du Houran,
connue sous le nom de Djebel Druze et
sur le plateau du Golan syrien occupé
par Israël (700.000 personnes) et en
Galilée.
Leur religion, le
druzisme, est une doctrine philosophique
fondée sur l’initiation et centrée sur
la seule recherche du côté ésotérique de
la religion musulmane. Elle est aussi
considérée comme ayant été initialement
une école de la branche ismaélienne du
courant musulman du chiisme. Leur
interprétation de l’islam est secrète et
n’est révélée aux fidèles qu’après
divers degrés d’initiation, elle
s’appuie sur la croyance en la
réincarnation. En effet, certains
versets du Coran sont parfois
interprétés comme allant dans le sens de
la métempsycose.
Extraits page
123 «De l’analogie existante entre
Druzes et Francs-maçons»
«Chez les Druzes
celui qui souhaite entrer en religion
doit commencer par adopter une allure
extérieure appropriée, par laquelle il
signale le changement intervenu dans sa
vie. En se rendant à la Khalwa (Loge)
aux réunions qui se tiennent le jeudi et
dimanche soir, il se présente comme
«demandeur de religion», une demande qui
s’adresse d’abord à la congrégation des
cheikhs (vénérables maîtres ) de son
village, mais aussi à Dieu. Le candidat
est soumis à une période probatoire de
plusieurs mois au cours de laquelle les
cheikhs observent son comportement
général et décident s’il est digne
d’entrer en religion ce qui fait dire
aux druzes: «Notre religion est
difficile, parce que la religion chez
nous, c’est le comportement». La
décision du cheikh prend en compte le
passé du candidat, ce que l’on raconte à
son sujet dans le village, mais
également sa situation présente et ses
activités. Demander l’initiation
religieuse, cet finalement pour un Druze
un moment crucial où il se trouve face
au jugements de sa société. Pour cela
les cheikhs organisent une Da’wa (tenue)
interne à la communauté. Le candidat
doit s’engager solennellement avant
d’entrer dans un cycle d’initiations.
Cet engagement fait de chaque druze le
dépositaire d’une vérité qui ne doit aps
être divulguée (Kitmam Al Dine-La loi du
silence)».
B – les
Alaouites
Autre gros sujet
d’actualité qui donne lieu à
d’interminables supputations chez les
éditocrates occidentaux sur «le pouvoir
alaouite» du fait de la guerre de Syrie,
les Alaouites, détenteurs du pouvoir
central à Damas que l’auteur traite en
son chapitre 4 sous le titre «Les
Nosairis (Les Alaouites) et la Trinité
Ain Mim SIN (AMS) Ali, Mohamad, Salman.
En résumé, les
Alaouites également appelés noussayris,
principalement par les groupements
islamistes en Syrie, sont un groupe
ethnique et religieux issu du Djebel
Ansariya au nord de la Syrie. Ils
représentent près de 12 pour cent de la
population syrienne, dont la très grande
majorité vit dans le secteur du port de
Lattaquieh, sur la rive syrienne de la
Méditerranée. Le reste étant réparti
entre le Liban et la Turquie,
principalement à proximité de la
frontière syrienne (dans l’ancien
Sandjak d’Alexandrette.
Le fondateur du
noussayrisme est Mohamad Ibn Noussayr Al
Namiri Al Abdi mort en 884. D’après la
tradition rapportée par les Alaouites,
le onzième Iman Hassan Al Askari (mort
en 874) lui confia une révaltion
nouvelle qui est le noyau de la nouvelle
doctrine alaouite.
Les deux derniers
présidents de la République syrienne
Hafez Al Assad (1970-2000) et son fils
Bachar qui lui a succédé le 17 juiillet
2000, sont alaouites, mais néanmoins
dirigeants du Parti Baas, un parti à
l’idéologie laïque et panarabe.
C- Al Ahmadiya:
Messianisme et Humanitarisme
Dans ce panorama,
l’Ahmadisme ou Ahmadiyyia (أحمدية en
arabe) se distingue par son
particularisme: Fondé par Mirza Ghulam
Ahmad à la fin du XIX me siècle au
Pejnab alors sous domination
britannique, l’Ahmadisme est un
mouvement réformiste musulman
messianiste.
Mirza Ghulam Ahmad
(1835-1908), un musulman né à Qâdiyân au
Penjab, fait la paix avec les Anglais et
met fin à tout prosélytisme en se
présentant comme une réapparition du
Messie (Jésus pour les Chrértiens),
Avatar de Vishnou pour les Hindous. Se
proclamant investi d’une mission divine,
il se propose de restaurer l’Islam dans
sa pûreté et se déclare Moujaddid.
Vivement combattu par les courants
majoritaires de l’islam pour lesquels
Mahomet est le dernier prophète,
l’Ahmadisme a été déclaré «non-musulman»
par le parlement pakistanais.
Très dynamiques,
les Ahmadis sont présents dans 190 pays,
la moitié au Pakistan et le reste en
Inde, au Nigéria, au Suriname et aux
Etats Unis. Afghanistan, et en Arabie
Saoudite. Ils ont été déclarés non
musulmans et persécutés au Pakistan, en
Afghanistan et en Arabie saoudite. Le
mouvement est très actif dans le domaine
de l’humanitaire, surtout en Afrique, en
construisant des hôpitaux, cliniques et
dispensaires gratuits, mais aussi des
écoles et des centres de formation
ouverts à tous et gratuits.
D- Les
Ismaéliens, les Frères de la pureté
(chapitre 2)
L’Ismaélisme est
une mouvance chiite, ses adeptes tirent
leur nom du fondateur de cette
communauté spirituelle Ismaïl Ben
Jaafar. L’ismaélisme n’est pas
spécifiquement persan, ni arabe, ni
indien. Il a une longue histoire qui est
complexe et, loin d’être unifié,
l’ismaélisme se subdivise en plusieurs
rameaux:
Moubarakiyya,
Khattabiya, Qarmates, Druzes,
Mustaliens, Nizarites, et Septimain) Les
adeptes de l’ismaélisme sont appelés
«Ismaélien» qu’il convient de ne pas
confondre avec les «Ismaélites»
descendants d’Ismaël, prophète de
l’Islam et patriarche biblique.
E – Le Bahaïsme
Le Bahaïsme est une
religion abrahamique et monothésiste,
proclamant l’unité spirituelle de
l’humanité. Les membres de cette
communauté religieuse internationale se
décrivent comme les adhérents d’une
«religion mondiale indépendante». Elle a
été fondée en 1863 par le Persan Mirza
Hussein Ali Nouri
Le Bahaïsme est
dérivé du surnom donné à son fondateur:
Bahāʾ-Allāh (en arabe, «Splendeur de
Dieu»). Les Baha’is s’organisent autour
de plus de 100.000 centres (répertoriés
par le centre mondial de Haïfa) à
travers le monde, dont les membres sont
estimés à 7 millions de personnes
appartenant à plus de 2.100 groupes
ethniques, répartis dans plus de 189
pays. Son centre spirituel (lieu de
pèlerinage —ziyarat) et administratif
est situé à Haifa et à Saint Jean
d’Acre.
F- Les Soufis,
l’initiation Ibn Arabi: Les afrâds,
l’aspsiraiton spirituelle (Chapitre 5) .
Le soufisme (en
arabe: تصوف) désigne en Islam le cœur
spirituel de la tradition islamique. En
français, le terme soufi regroupe
plusieurs voies de l’islam hétérodoxe,
comme l’alévisme. Il s’agit d’une voie
d’élévation spirituelle par le biais
d’une initiation dit tassawuf, un terme
qui se traduit par «initiation».
Le soufisme est présent, depuis les
origines de la révélation prophétique de
l’islam, à la fois dans les branches
sunnite et chiite, bien qu’il ait pris
des formes différentes dans les deux
cas.
Le Taçawwuf
comprend non seulement la haqîqah mais
aussi l’ensemble des moyens destinés à y
parvenir, appelé tarîqah- « voie » –
conduisant de la shariyah vers la
haqîqah, c’est-à-dire de l’«écorce»
(el-qishr) vers le «noyau» (el-lobb) par
l’intermédiaire du «rayon» allant de la
circonférence vers le centre.
En 2016, un concile, inauguré par le
grand imam de l’Université Islamique
d’Al Azhar (Egypte), Ahmad Al Tayeb,
rassemblant 200 personnalités sunnites
du monde entier, s’est réuni dans le but
de définir l’identité de ceux qui se
font connaître comme «les gens du
sunnisme» par opposition aux différents
groupes considérés égarés. Les
dignitaires sunnites sont convenus qu’au
niveau de la gnose, des manières et de
la purification spirituelle, les soufis
de l’imam Junaid Al Baghdadi sont des
gens du sunnisme.
G – Le
Wahhabisme exclu de la famille sunnite.
En revanche,
l’Arabie saoudite, l’incubateur et
bailleur de fonds de tous les
groupements djihadistes à travers le
Monde, objet d’une vénération des
«grandes démocraties occidentales» en
crise économie systémique, a été
néanmoins ostracisé par un collège
d’Oulémas sunnites à Grozny en septembre
2016.
Symbole de l’exacerbation croissante que
suscite le bellicisme omnidirectionnel
du wahhabisme saoudien de même que sa
rigidité dogmatique, la secte wahhabite
salafiste a été purement et simplement
exclue de la famille sunnite lors du
congrès de Grozny (Tchétchénie) qui
s’est tenu du 3 au 5 septembre 2016. Une
décision qui donne la mesure du degré de
virulence du conflit pour le leadership
du Monde musulman.
Fait sans
précédent, cette décision aux effets
dévastateurs d’un tomahawk sur le plan
théologique et diplomatique sur le
primat saoudien dans la sphère musulmane
a été prise lors d’un congrès qui a
rassemblé près de 200 dignitaires
religieux, oulémas et penseurs
islamiques d’Égypte, de Syrie, de
Jordanie, d’Algérie, du Maroc, du Soudan
et d’Europe. Bravant les foudres
saoudiennes, la conférence de Grozny a
non seulement exclu le wahhabisme
salafiste de la définition du sunnisme,
voire du cadre de la communauté sunnite,
mais elle a en outre clairement condamné
les institutions religieuses
saoudiennes, en particulier l’Université
islamique de Médine.
La raison est à
rechercher sans doute dans le rôle de la
dynastie wahhabite dans le bradage de la
Palestine, sur ce lien:
Au delà de ce
foisonnement prosélyte, cette mosaïque
religieuse témoigne à tout le moins de
l’immense besoin de spiritualité de la
zone, du soif d’absolu de leur fidèles
respectifs, comparable en intensité à
celle qui s’est emparée des Etats Unis
avec leurs déclinaisons des églises
protestantes, méthodistes, pentecotistes,
évangélistes, tant il est vrai qui si la
prophétie est d’essence divine son
interprétation est humaine. Et ceci
pourrait expliquer cela.
Référence
L’Islam ésotérique et spirituel en 7
leçons de Jean Marc Aractingi
Editions Amazon ISBN 978 197 655 7897
Prix 10,55 euros
Reçu de René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
Le
dossier religion musulmane
Les dernières mises à jour
|