Opinion
Les antifas : faux rebelles,
vrais collabos
Nicolas Bourgoin
Photo:
D.R.
Mercredi 30 avril 2014
Les élites
politiques peuvent compter sur de
précieux auxiliaires dans leur sale
besogne de flicage du web : les antifas.
Généralement issus de la
petite-bourgeoisie, sans culture
politique ou presque, peu ou mal
organisés, agressifs et violents à
l’occasion, leurs méthodes basées sur
les attaques délatrices et calomnieuses
ad hominem les rapproche des
extrémistes sionistes. Leurs buts
également : s’attaquer à ceux qui
résistent au mondialisme, à
l’impérialisme, au sionisme et à
l’entreprise de démolition des acquis
sociaux de l’après-guerre mise en œuvre
par la classe dominante. Ce sont les
idiots utiles du capitalisme et du
sionisme.
Les antifas ne
constituant pas à proprement parler une
structure organisée mais une
constellation de groupuscules, bien que
quelques tentatives de regroupement
aient été faites notamment à travers le
collectif REFLEXe
ou le site d’informations
La Horde, le terme de « mouvance »
convient mieux pour les caractériser.
Sans porte-parole, sans programme
politique, la nébuleuse antifa relève
davantage de la milice que du parti
politique.
Quelles sont les
cibles des antifas ? le patronat ?
l’UMPS ? les fauteurs de guerre ?
l’extrême-droite néoconservatrice
islamophobe ou identitaire ? rien de
tout cela, les antifas combattent
justement ceux qui s’attaquent avec
sérieux et méthode à l’impérialisme :
les dissidents, les antisionistes, les
nationalistes progressistes ou
souverainistes et les vrais communistes,
en particulier le
Comité Valmy et
le PRCF qualifiés de
nationaux-communistes. Voyant des
staliniens partout, ils vont jusqu’à
s’attaquer à la gauche
altermondialiste ! On trouve dans
la liste noire des sites "conspis" ou
d’"extrême-droite" (les deux termes
sont utilisés indifféremment) pêle-mêle
identitaires, gaullistes,
anti-impérialistes ou anti-capitalistes.
Les vrais journalistes, militants ou
essayistes résistants à l’Empire sont en
première ligne : des nationalistes comme
Alain
Soral,
Frédéric Chatillon,
Serge Ayoub ou encore Emmanuel
Ratier – dont
ils ont vandalisé à plusieurs reprises
la librairie dissidente –, mais
aussi Jean
Bricmont, Thierry
Meyssan,
Jacques Sapir, Annie
Lacroix-Riz ou encore
Michel Collon, dont les lignes
politiques sont pourtant sensiblement
différentes, sont leurs bêtes noires.
Très logiquement, les antifas
concentrent leurs attaques sur les
dirigeants étrangers qui résistent à
l’impérialisme étasunien ou israélien,
Bachar el-Assad ,
Hugo Chavez ou
Vladimir Poutine en particulier,
épargnant les monarchies sanglantes du
Golfe, l’État d’Israël et l’Ukraine
nazie. La théorie de l’Axe du Mal a
trouvé là des adeptes convaincus. Dès
lors on ne s’étonnera guère qu’une
partie de leurs financements
leur vienne de la CIA.
Autre cible
privilégiée : l’"antisémitisme
de gauche" autrement dit les
pro-palestiniens et les
anti-impérialistes qui, obnubliés par la
défense de l’Islam, sous-estimeraient
ou nieraient totalement l’importance de
l’antijudaïsme puis de l’antisémitisme
moderne dans les pays qui se disent
musulmans et son influence dans les
métropoles occidentales… alors que
le sionisme a défendu le droit pour
les victimes du judéocide de bénéficier
d’une protection étatique fiable après
1945 ; a revendiqué le droit historique
de la communauté juive de Palestine à ne
pas en être chassée par les
nationalistes palestiniens ou arabes
; se réclame du droit des peuples à
disposer d’eux-mêmes, comme n’importe
quel mouvement de libération. No
comment…
Beaucoup de
confusion idéologique. La mouvance
antifa est caractéristique du recul de
la conscience de classe ouvrière propre
au stade de dégénérescence du
capitalisme, favorisant le développement
de mouvements petit-bourgeois radicaux
majoritairement implantés dans la
jeunesse lycéenne ou estudiantine et
totalement coupés du prolétariat et des
travailleurs. Ils n’ont d’antifascistes
que le nom (en raccourci) et sont bien
loin de la vraie tradition antifasciste
organiquement liée au mouvement
communiste international, qui était
celle de la Résistance au nazisme ou au
franquisme. Leur "fascisme" est une
notion bien élastique qui sert à couvrir
en réalité une défense camouflée du
système. Leur combat est même éloigné
de celui de leurs aînés du SCALP des
années 1980-90, qui avait au moins le
mérite d’être antisioniste et de
s’opposer au CRIF ou à la LDJ.
Farouchement anticommunistes et
proches des néoconservateurs, leur
action ne s’appuie pas sur une analyse
de classe qui mettrait à nu les ressorts
du Nouvel Ordre Mondial afin de
comprendre son fonctionnement (toute
analyse un tant soit peu construite se
voit de facto assimilée au
conspirationnisme donc à
l’extrême-droite) mais consiste
généralement en campagnes médiatiques
haineuses contre des personnes ou des
groupes – tandis que de leur côté ils
cultivent avec soin l’anonymat, on n’est
jamais trop prudent… – , avec pour seuls
arguments
l’amalgame, l’insinuation, le procès
d’opinion ou les
manipulations grossières. Les sites
Conspiracy Watch et
Indymedia sont les spécialistes de
ce genre de bidonnage.
Les personnes ou
les groupes visés par les antifas sont
ceux qui combattent le Nouvel Ordre
Mondial dans toutes ses dimensions (la
dictature de la finance, le lobby
sioniste, le libéralisme économique,
l’atlantisme ou l’impérialisme de
l’Union Européenne) ce qui fait des
antifas des alliés objectifs du pouvoir
politico-médiatique. Rebelles les
antifas ? en tout cas, pas lors de leurs
rassemblements de soutien à la loi sur
la "mariage pour tous" ni dans leur
campagne contre
Dieudonné où ils se sont alignés
sagement sur la politique du
gouvernement et celle des préfets qui
ont fait le choix de l’interdiction de
ses spectacles. La presse mainstream,
dont les cibles sont identiques aux
leurs, n’est d’ailleurs pas ingrate avec
eux, ayant défendu systématiquement la
version favorable aux antifas lors de
l’affaire Clément Méric alors que les
circonstances exactes et les
causes de sa mort sont à ce jour encore
incertaines.
Derrière la lutte
factice contre la "menace fasciste"
aujourd’hui totalement illusoire se
cache en réalité une attaque en règle
contre
le souverainisme assimilé de facto à
l’extrême-droite. Or la nation est
aujourd’hui
le seul point d’appui pour la
défense des conquêtes sociales et le
développement des luttes de classe, ce
qui explique que le maillon national est
justement pour l’entreprise mondialiste
le verrou à casser.
François Asselineau,
Etienne Chouard ou
Pierre Lévy sont rangés dans le même
sac facho-complotiste alors que le
premier est issu de la droite
républicaine, le second est
altermondialiste et le troisième gaullo-communiste,
rédacteur en chef de la revue
Bastille-République-Nation (qualifiée
de Rouge-Brune). Mais tous trois ont
en commun la volonté de restaurer
l’indépendance économique, financière et
politique de la France…
Loin d’être des
rebelles comme ils le prétendent, ils
constituent une véritable milice aux
service du gouvernement, expliquant
l’étrange impunité
de fait dont ils bénéficient malgré
les violences et les
déprédations qu’ils commettent. “Les
fascistes de demain s’appelleront
eux-mêmes antifascistes"… sans doute
attribuée à tort à Winston Churchill,
cette phrase est en tout cas
curieusement prémonitoire.
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