Analyse
L’Algérie de Gaïd Salah entre le cachir
et la campagne… d’arrestations
Mohsen Abdelmoumen
Mercredi 27 novembre 2019
Ahmed Gaïd Salah,
résidu du bouteflikisme, s’entête à
vouloir organiser une farce électorale
le 12 décembre prochain à l’encontre du
peuple algérien qui rejette
catégoriquement toute émanation d’un
système qui, par le choix et la
médiocrité des candidats, rappelle l’ère
Bouteflika. Il s’agit d’élections
totalement illégales puisqu’elles ne
respectent pas la Constitution – qu’ils
ont concoctée eux-mêmes ! – et notamment
l’Article 102, et qu’elles produiront un
président tout aussi illégitime que le
régime actuel. Ce régime honni, ou
plutôt ce gang de malfrats, a en effet
confié la tâche quasi impossible de
régénérer le système à un incompétent
doublé d’un corrompu, à savoir le
général Gaïd Salah, assisté de sa bande
de généraux dépravés. Cette poignée
d’aventuriers qui constituent l’actuel
commandement militaire représente un
véritable danger à la fois pour
l’Algérie et pour l’armée algérienne,
car comment concevoir qu’au moment où le
peuple algérien manifeste dans toute
l’Algérie, cette bande de gangsters
galonnés persiste à aller droit dans le
mur en maintenant des joutes électorales
qui ne sont pas destinées au peuple
algérien mais aux grands électeurs que
sont les puissances étrangères et les
Émirats arabes unis. Le gang de Gaïd
Salah veut arrêter la roue de l’histoire
en cassant la dynamique déclenchée par
le mouvement populaire du 22 février où
des millions d’Algériens, qui étaient
jusque là démissionnaires de tout fait
politique, ont pris conscience qu’ils
devaient participer activement à la vie
politique de leur pays. Alors que cette
prise de conscience collective se
traduit chaque mardi et chaque vendredi
depuis plus de 9 mois par d’immenses
manifestations du peuple algérien à
travers tout le territoire, Gaïd Salah
exige que les Algériens redeviennent
abstentionnistes, avec des scrutins de
10 ou de 15 %, pour pouvoir continuer à
diriger le pays en contrôlant le futur
président et les Assemblées. Gaïd Salah mène le
pays dans une aventure périlleuse et ne
prend pas en compte que le citoyen
algérien n’a plus rien à voir avec celui
d’avant le 22 février. L’Algérien qui
acceptait d’être dirigé par un cadre
n’existe plus, il a fait place à un
citoyen responsable, debout, et
conscient du rôle qu’il a à jouer au
sein de sa société et de son pays, mais
cela semble être au-dessus des facultés
« intellectuelles » d’un général
fantoche qui n’arrête pas de discourir,
même pendant la « campagne électorale »,
campagne dont on ne trouve pas
l’équivalent dans toute la planète avec
des candidats pourchassés par la
population, qui se font insulter et
huer, des candidats qui utilisent la
religion en priant sur le trottoir, qui
n’ont aucune dignité et qui ne
peuvent même pas se retirer de ce
processus électoral ridicule tant ils
sont compromis dans des affaires louches
qui, d’ailleurs, commencent à sortir au
fur et à mesure. Il faut rappeler que
tous ces candidats ont un lien avec
l’ère Bouteflika puisqu’ils ont fait
partie du sérail. Le régime actuel n’a
même pas eu l’intelligence de base
d’utiliser des candidats populaires au
niveau du Hirak et de proposer des
personnes ayant quelque crédibilité
auprès du peuple. On n’arrêtera pas de
demander à Gaïd Salah de combien de
divisions il dispose pour imposer ces
élections-bidon, car jusqu’à présent on
n’a pas trouvé grand monde pour le
soutenir. On n’a vu que deux pelés et
trois tondus, de parfaits cachiristes,
qui se sont compromis d’une manière
grotesque pour des raisons bassement
matérielles, telles que l’octroi d’une
petite somme d’argent et d’un sandwich
au cachir. Et même avec cela, les
candidats et leur sponsor Gaïd Salah
n’ont pas pu remplir les salles pour
applaudir les postulants à la
magistrature suprême. Bien sûr que le
tragicomique ne manque pas dans cette
pseudo campagne où l’on a vu les
candidats fuir le peuple par des portes
dérobées et se faire protéger par les
brigades anti émeutes alors qu’ils sont
censés venir quérir des voix auprès de
la population. Tels de vulgaires voleurs
à la tire, ils passent dans des régions
bien précises et organisent des réunions
éphémères, souvent sur invitation et en
cachette. Mais il n’y a pas que cela.
Aucun débat entre les candidats n’a
lieu. Habou yadirou rais, jabou khams
arayes (ils ont voulu faire un
président, ils ont ramené cinq poupées
ou mariées), scande le peuple avec
raison. J’ai un jour posé la question
dans un article sur les élections
successives de Bouteflika et je la
repose à nouveau : « à
quoi servent des élections
présidentielles en Algérie ? ».
Bref, le cirque Ammar continue
comme pendant le règne calamiteux de la
fratrie Bouteflika.
Même les puissances
étrangères savent que le peuple algérien
rejette ces élections, contrairement à
ce qu’affirme Gaïd Salah dans ses
lettres assommantes et sans intérêt dont
il nous gave jusqu’à la nausée, et nous
en arrivons à nous demander si ce
général d’opérette et ses sbires vivent
bien sur cette planète et ne sont pas
dans une autre galaxie. Ces
« élections » qui n’en sont pas
apportent la preuve que ce système est
incapable de se régénérer, et qu’il faut
coûte que coûte que l’Algérie se libère
du piège mortel dans lequel elle est
enlisée par l’entêtement d’un quarteron
de corrompus. Cela fait des années que
je le répète à longueur d’articles, nous
devons passer aux choses sérieuses et
retrousser nos manches sans plus tarder
pour reconstruire une Algérie que
Bouteflika a laissée en ruines, et le
futur président quel qu’il soit ne
pourra pas régler d’un coup de baguette
magique les problèmes gigantesques de ce
pauvre pays. Bien sûr, ces
préoccupations ne sont pas dans l’agenda
de Gaïd Salah et ses sbires. Seul compte
pour eux le ravalement de la façade
civile du régime pour pouvoir ensuite
passer la patate chaude à un
« président » afin d’éviter
d’éventuelles poursuites et, pourquoi
pas, de réprimer le mouvement populaire
sous la houlette d’un président « élu »
même avec moins de 10 % et donc
totalement illégitime. Pour cette
vieille baderne de Gaïd Salah et son
gang, la fin justifie les moyens et ils
n’hésitent pas à verser dans l’extrême
en incarcérant massivement tous les
jours que dieu fait. Ils ont transformé
l’Algérie en vaste prison, faisant
arrêter les manifestants par centaines.
Toutes les voix qui s’élèvent contre
cette mascarade électorale sont
poursuivies et emprisonnées, et l’on
note aussi l’utilisation de tirs de
balles en caoutchouc dans une localité
près de Bejaïa. Nous condamnons
fermement toutes les détentions
arbitraires et la maltraitance qu’ont
subie certains activistes du Hirak. J’ai
choisi le camp de mon peuple depuis
longtemps. Même emprisonnés, les détenus
d’opinion sont libres parce qu’ils
luttent pour la liberté. C’est vous, les
vieux débris d’un système agonisant, qui
êtes prisonniers de vos chairs infectes
et de vos corps malades. Bientôt, vous
serez sous terre et personne ne vous
pleurera. Que veut dire cette accusation
d’atteinte au moral de l’armée ? Vous,
Gaïd Salah et vos maîtres les
Bouteflika, vous avez porté atteinte à
la sûreté de l’État, au moral de l’armée
et au moral de tout un peuple ! Quel est
le génie malfaisant qui vous
conseille et qui écrit vos discours de
malade mental ? Fermez-la et
laissez-nous tranquilles. Et cessez de
parler d’ingérence et de la brandir pour
vous faire passer pour des patriotes !
C’est vous qui êtes à la solde de
l’étranger, que ce soit la France, les
USA, les Émirats, etc. ! S’il y a bien
une ingérence, c’est vous qui la
ramenez, vous avez ouvert la porte à
tout le monde pour souiller l’Algérie.
Vous ne comprendrez jamais ce qu’est le
patriotisme, votre seul pays, ce sont
vos comptes offshores, vos biens
immobiliers à l’étranger. Ceux qui sont
contre les ingérences quelles qu’elles
soient, c’est nous, les vrais patriotes,
qui aimons notre pays et le servons avec
dévouement et sans intérêt ni privilège.
Alors arrêtez votre cirque Ammar !
D’ailleurs, suivant les traces de son
maître Abdelaziz Bouteflika, Abdelkader
Bensalah est soigné en France, dans le
cadre de la badissia novembria,
je suppose. Wach chlal thabou el
barani ! (Combien vous adorez les
étrangers, et spécialement les
français) ! Enfin, honte à ces juges qui
incarcèrent des citoyens innocents dont
le seul tort est de vouloir un
changement pour un meilleur avenir de ce
pays, honte à cette presse de prostitués
qui obéit aux maîtres du moment comme au
temps où Saïd Bouteflika régentait tout,
honte à ces TV poubelles offshores qui
lèchent les bottes d’un général
d’opérette ! Le peuple a voulu vous
libérer tous, mais vous les journalistes
et les juges corrompus ainsi que les
salonards et intellos des salons
algérois, vous voulez rester des
esclaves, état dans lequel vous vous
complaisez.
Après avoir échoué
à diviser le peuple en évoquant les
« zouaves », la « badissia novembria »
(sans doute celle qui veut qu’ils se
soignent tous à Paris et qu’ils ont tous
des biens immobiliers en France), et en
utilisant tout un lexique issu de
l’imagination de Gaïd Salah et de son
gang, qui virent à zanqat el hbal
(hôpital psychiatrique), ils se dirigent
vers l’utilisation de la violence. On ne
le dira pas assez, si une goutte de sang
est versée, Gaïd Salah et sa clique de
généraux corrompus en porteront la
responsabilité et devront en répondre,
ainsi que les candidats qui se sont
prêtés à un jeu trouble en acceptant de
se prostituer pour de fausses élections
présidentielles. L’Algérie entre les
mains de Gaïd Salah est en danger, ainsi
que l’armée algérienne sous son
commandement, les échos que l’on reçoit
nous le confirment. Quand un chef de
l’armée qui dirige un pays de la taille
de l’Algérie s’auto-congratule en
affirmant que des manifestations
massives soutiennent l’armée alors qu’il
s’agit d’une poignée d’énergumènes dopés
au cachir, il y a de quoi s’inquiéter.
C’est même une insulte à l’armée et au
pays, alors que le mouvement populaire a
dès le départ dit que l’armée et le
peuple étaient des frères. Un tel chef
de l’armée est une vraie calamité. Et
l’une des conséquences des rodomontades
de Gaïd Salah, c’est qu’on a vu un
individu brandir une kalachnikov et
menacer ceux qui ne veulent pas voter.
Quoi qu’il en soit, Gaïd Salah est dans
un déni total de la réalité et cela
pourrait coûter très cher à l’Algérie.
Ces présidentielles à
contre-courant de l’histoire et de la
dynamique populaire risquent d’envenimer
les choses et de nous ramener vers un
point de non retour. Alors, quand on
entend ce vieux troufion de Gaïd Salah
brandir la souveraineté, le patriotisme
et les menaces, on tombe des nues. À qui
s’adresse donc ce fou furieux qui finira
mal, c’est certain ? Est-ce que ce
malade mental qui a opéré un coup d’État
en douce avec sa clique de galonnés
corrompus s’adresse aux Algériens ou à
ses maîtres au-delà des mers ? La
réponse est évidente. Gaïd Salah veut
assurer à ses maîtres français,
américains, émiratis que leurs intérêts
seront garantis avec cette élection à
quatre balles. Voilà donc un régime
pourri – et, j’insiste, illégitime, –
qui continue à signer des contrats qui
avantagent les multinationales après
avoir fait passer des lois
antinationales comme celle des
hydrocarbures et celle des finances. Et
ils osent nous parler de patriotisme et
d’ingérence étrangère ! Bande de
cloportes ! La vision à court terme de
la France particulièrement et des
Européens en général, la caution des
Occidentaux à Gaïd Salah et à son gang
« badissia novembria » de Fafa,
leur mère patrie la France, revient à
jouer avec le feu. Si l’Algérie entre
dans une spirale de violence par la
faute de Gaïd Salah et de ses acolytes,
véritables sous-traitants de l’Occident
et des Émirats, si l’Algérie s’effondre,
à dieu ne plaise, vous en serez tous
responsables et vous en assumerez les
conséquences. Nous vous avons avertis à
maintes reprises et on le répète pour la
énième fois : Gaïd Salah qui a soutenu
Bouteflika pendant 20 ans ne peut pas
être la solution à la crise profonde en
Algérie parce qu’il fait partie
intégrante du problème. Il tente
désespérément d’inverser le cours de
l’histoire mais il échouera. D’ailleurs,
il a déjà échoué comme a échoué son
mentor et son chef avant lui, Abdelaziz
Bouteflika.
Le peuple algérien
a besoin d’une direction à la hauteur de
ses aspirations comme il l’affirme dans
toutes les manifestations, il aspire à
être un peuple comme tous les autres,
dirigé par des gens compétents, intègres
et qui servent les intérêts de l’Algérie
et non pas les intérêts des différentes
puissances occidentales et autres.
L’actuel commandement avec Gaïd Salah à
sa tête n’est pas à la hauteur des
attentes du peuple algérien. Il en est
même très loin et c’est la raison pour
laquelle il est devenu la cible des
manifestants. Ce que fait Gaïd Salah est
très dangereux car il a ramené l’armée
algérienne à s’impliquer directement
dans la décision politique en affirmant
jour après jour que c’est lui qui décide
tout en affirmant qu’il n’a aucune
ambition politique. Ce vieillard qui a
dépassé depuis longtemps l’âge de la
retraite ne comprend pas que les enjeux
concernant l’Algérie et l’armée
algérienne dépassent ses calculs
de boutiquier. Ces élections doivent
être impérativement annulées :
makanch intikhabat maa el issabat
(pas d’élection avec les gangs) ! Le
peuple crie ce slogan tous les jours, et
il résume tout. Les patriotes algériens
doivent œuvrer pour contrer cette basse
manœuvre du gang de Gaïd Salah et des
puissances étrangères qui sont derrière
lui. L’Algérie de demain se construit
maintenant, sans Gaïd Salah et sans les
résidus du régime Bouteflika. C’est ce
qu’exige le peuple algérien qui montre
qu’il est en phase avec l’histoire qu’il
est en train d‘écrire jour après jour.
On ne peut pas gouverner contre le
peuple. Il faut que la volonté du peuple
soit respectée, c’est-à-dire élire un
vrai président et non pas applaudir un
président désigné. Le peuple veut
participer et façonner son propre
destin, c’est lui le propriétaire de
l’Algérie, il n’est pas locataire de
Gaïd Salah ou de qui que ce soit. C’est
le peuple qui décide et sa volonté est
inébranlable. Il ne sert à rien de
tergiverser, de bluffer et de faire des
diversions pour tenter de gagner du
temps. Ce peuple composé d’une majorité
de jeunes aura le dernier mot sur les
vieux débris et les vestiges que nous
ont laissés Bouteflika et sa fratrie.
Gaïd Salah est un véritable cadeau
empoisonné que nous a légué la momie. Un
régime qui confie la tâche de son
recyclage à un général incompétent,
mégalomane et corrompu, tel que Gaïd
Salah, ne mérite pas de survivre. La
jeunesse algérienne qui manifeste
aujourd’hui est la vraie continuatrice
de l’œuvre de Novembre, contrairement à
Gaïd Salah et sa meute qui n’ont rien à
voir ni avec Novembre ni avec l’Algérie
et qui nous soûlent avec leur
patriotisme de pacotille, celui de Club
des Pins et des propriétés acquises dans
le monde avec l’argent du peuple.
La jeunesse
algérienne triomphera de vous et
de vos trahisons. C’est elle qui est en
train de poser les fondements d’une
Algérie nouvelle et prospère, n’en
déplaise à tous les traîtres et
usurpateurs qui ont souillé ce beau
pays. Le patriotisme, ce ne sont pas des
paroles, ce sont des actes, messieurs
les pantins et serviteurs de
l’Occident et des pingouins du Golfe !
L’avenir se fera sans vous et l’Algérie
de demain renaîtra de ses cendres tel le
phénix. Elle se fera sans vous et contre
vous ! Yetnahaw Ga3 !
(Qu’ils dégagent tous !)
Mohsen
Abdelmoumen
Reçu de Mohsen Abdelmoumen pour
publication
Le sommaire de Mohsen Abdelmoumen
Le
dossier Algérie
Les dernières mises à jour
|