Sputnik
Porochenko : criminel dans le Donbass,
criminel en Côte d’Ivoire
Mikhaïl Gamandiy-Egorov
© AP
Photo/ Rebecca Blackwell
Samedi 30 mai 2015
Source:
Sputnik
Mais il y a une
face cachée de ce sinistre personnage
que beaucoup ne connaissent pas. Le «
roi du chocolat » est également
responsable de génocide contre la
population de Côte d'Ivoire.
Certains ignorent
encore d'où vient la richesse du
président actuel de l'Ukraine. Cet
oligarque pro-occidental a fait sa
fortune grâce au chocolat. Sa marque
Roshen est de loin le plus gros
producteur ukrainien de confiserie et
fait partie du TOP 15 mondial (http://fr.wikipedia.org/wiki/Roshen).
Chose « incroyable », la marque du
président pro-européen a renforcé de
près de 10 fois ses positions sur le
marché ukrainien depuis l'accès au
pouvoir des putschistes à Kiev. Après
tout, il faut « bien » utiliser sa
position.
Les crimes de la
junte kiévienne contre la population
civile du Donbass sont aujourd'hui
connus pratiquement de tous. Les
partisans néofascistes de la junte le
reconnaissent sans remords. Après tout,
l'objectif est clair: éliminer tous ceux
qui ne se soumettent pas au diktat
pro-US. Mais beaucoup d'Ivoiriens et
plus généralement Africains seraient
plus qu'intéressés d'apprendre que
l'actuel président de l'Ukraine est
responsable des crimes en masse contre
la population ivoirienne, et du chaos
qui s'est créé en Côte d'Ivoire depuis
2002. En effet, Porochenko à l'instar de
ses amis occidentaux, n'a jamais caché
son aversion pour Laurent Gbagbo, dont
les idées et objectifs ne pouvaient
aucunement arranger les intérêts
oligarchiques des premiers.
Le président
ivoirien Laurent Gbagbo était
révolutionnaire. Il le reste toujours
d'ailleurs bien qu'étant emprisonné dans
l'injustice totale à la Cour pénale
internationale (CPI). Il voulait
arracher la dignité pour son peuple, son
pays et son continent. Il a dû en payer
les frais de la plus dure des manières,
dans la lignée des grands leaders
d'Afrique: Lumumba, Sankara, Mandela,
Kadhafi pour ne citer qu'eux. Les idées
révolutionnaires du président Gbagbo
concernaient bien évidemment aussi le
secteur du cacao, dont la Côte d'Ivoire
est le leader absolu en termes de
production: plus de 35% de la production
mondiale des fèves de cacao. Plus d'un
tiers de chance que les barres de
chocolat que nous achetons dans les
supermarchés aient été produites grâce
aux fèves de Côte d'Ivoire. La volonté
de Gbagbo de diversifier les relations
dans ce secteur clé de l'économie
ivoirienne, notamment avec la Chine, et
donner ainsi la possibilité à son pays,
de loin le premier producteur mondial,
d'y tirer plus profit, n'était
aucunement du goût des principales
sociétés occidentales du secteur, ni de
Roshen de Porochenko…
On connait la
suite: l'armée néocoloniale française a
délogé par les armes le président
légitime ivoirien du palais présidentiel
en humiliant totalement l'indépendance
et la souveraineté ivoirienne. Mais
derrière et bien avant l'humiliation
ultime, il y avait ceux qui ont
contribué à la création de la rébellion
armée, et ce depuis 2002. On y retrouve
les mêmes: la France (ou plutôt
l'Elysée), les USA et… Piotr Porochenko,
l'actuel président ukrainien qui ne
pouvait lui aussi permettre que le
principal producteur mondial de cacao
échappe au contrôle de ses énormes
intérêts financiers, d'autant plus liés
directement à ce secteur.
Selon le média
eurasien et panafricain EODE TV, qui
enquête en permanence sur les réseaux
occidentaux en Afrique et qui l'avait
abordé depuis avril de l'année dernière,
Porochenko n'hésitera donc pas à «
investir » dans le massacre des
Ivoiriens et dans la déstabilisation de
la Côte d'Ivoire: participation au
financement de la rébellion armée,
guerre entre importateurs, après tout le
sang des citoyens ivoiriens ne vaut rien
pour les prédateurs assoiffés des
énormes profits. Et après cela,
quelqu'un s'étonne-t-il encore du
massacre massif contre la population de
Novorossia, ayant refusé de se soumettre
au diktat de Washington et de ses
sous-traitants maïdanesques kiéviens?
Le fait est que tôt
ou tard, ce sinistre personnage devra
bien répondre de ses crimes devant une
nouvelle justice internationale
(certainement pas à la CPI puisque cette
organisation s'est discréditée en tant
qu'organe de justice). Et lorsque cela
arrivera, en plus des habitants du
Donbass, les citoyens de Côte d'Ivoire
auront toute la légitimité de demander
réparation audit criminel pour tous les
crimes, massacres et chaos créés dans
leur pays. Ce temps viendra, soyez-en
sûrs. Et à chaque fois que vous reverrez
encore son sourire hypocrite, ainsi que
de ses « amis » de l'élite politique
occidentale, repensez à toutes ces
victimes ivoiriennes ayant pour seule
faute le soutien à la dignité de leur
nation.
Sputnik va
obligatoirement revenir sur ce sujet,
notamment à travers des témoignages et
analyses d'experts. Les bourreaux
doivent bien comprendre que l'impunité
n'est pas éternelle.
© 2014 Sputnik
Tous droits réservés.
Publié le 30 mai 2015 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire de Mikhaïl Gamandiy-Egorov
Le
dossier Afrique noire
Les dernières mises à jour
|