Sputnik
Ayrault & Co. ou
la vassalisation désormais totale de la
France
Mikhail Gamandiy-Egorov
© Sputnik
Mikhail Alaeddin
Mercredi 28 septembre 2016
Source:
Sputnik
Le
chef de la diplomatie française
Jean-Marc Ayrault a récemment appelé la
Russie et l’Iran «à faire preuve de
responsabilité» en Syrie. Dans le cas
contraire et toujours selon le «brave»
monsieur, les deux pays «seront
complices des crimes de guerre commis à
Alep».
Un «
commentaire » pas si étonnant que cela
lorsqu'on connait l'état des lieux des
élites françaises actuelles et lorsqu'on
se souvient aussi des déclarations
inacceptables d'autres responsables
français : un certain Manuel Valls qui
traitait le président syrien Bachar al-Assad
de « boucher » ou l'ex-ministre des
Affaires étrangères Fabius qui avait
déclaré « qu'Assad ne méritait pas de
vivre sur Terre » et que le
Front al-Nosra
(désormais Front Fatah al-Cham, filiale
d'Al-Qaïda en Syrie) « faisait du bon
boulot ». Sauf que désormais cette
fois-ci l'attaque des mots du ministre
Ayrault vise ouvertement deux pays,
alliés de la Syrie, en la qualité de
l'Iran et de la Russie. Sans trop
s'attarder même sur ce énième exemple de
la vassalisation pure et simple des
élites françaises à celles de
Washington, il serait certainement bon
de rappeler l'opinion du président
syrien à ce sujet, dans une interview
qu'il avait accordé à la chaine TV
France 2, en avril 2015 en répondant
justement au fait d'avoir été traité de
« boucher » par Valls, Premier ministre
français : « Je vais être franc avec
vous. Personne ne prend plus au sérieux
les déclarations des responsables
français. Pour une simple raison : c'est
que la France est devenue un satellite
de la politique étasunienne dans la
région. Elle n'est pas indépendante, et
n'a aucun poids. Elle n'a plus aucune
crédibilité ». Difficile, même très
difficile, de dire mieux ou d'y ajouter
quelque chose.
En Russie, mes compatriotes me
posent parfois la question du pourquoi
de cette soumission des responsables
politiques français (si ce n'étaient que
les responsables politiques), aux ordres
émis depuis l'outre-Atlantique, sachant
qu'ils vont bien souvent à l'inverse des
intérêts du peuple français, ou en tout
cas d'une large partie des citoyens de
France. Ma réponse est relativement
simple : car ils sont vendus. Un rôle de
conférencier-animateur payé des
dizaines, voire des centaines de
milliers d'euros aux USA par différentes
fondations « démocratiques »
étasuniennes, dont celles de Soros, est
certainement plus motivant pour ces «
responsables » que celui d'être des
leaders défendant les intérêts du peuple
français. Plus que cela, les élites
françaises d'aujourd'hui sont aussi bien
vendues aux différentes fondations US,
qu'aux pétrodollars wahhabites saoudiens
ou qataris.
En parlant justement des
alliés golfistes de la France actuelle,
a-t-on entendu ne serait-ce qu'une fois
de la part de ce même Ayrault ou d'un
autre condamner les bombardements
aveugles saoudiens contre les civils du
Yémen ? Des bombardements qui tuent
hommes, femmes et enfants
quotidiennement. Jamais. Ils préfèrent
bien sûr s'attaquer au leadership
syrien, ainsi qu'à la Russie et l'Iran,
les seuls pays qui luttent réellement et
sans figuration contre le terrorisme
takfiriste dans cette région. Le tout
pour la simple et bonne raison de
l'hystérie montante en flèche côté
Washington, Riyad et Doha, avec les
suiveurs de Londres et Paris, n'arrivant
toujours à réaliser leur seul et unique
objectif en Syrie : faire tomber le
président Bachar al-Assad. Et malgré les
dizaines de milliards investis à cette
fin, toujours rien. Damas, Moscou et
Téhéran ne cèdent pas.
On me
pose aussi parfois la question du
pourquoi la Russie et l'Iran ont plus de
facilité à trouver un langage commun
avec Erdogan, le très controversé
président turc, qu'avec les
représentants des élites de l'Occident,
dont de la France. La réponse est
également relativement simple : malgré
toute la contradiction de la politique
turque aux cours de ces dernières années
et des actions souvent criminelles du
leadership turc qui avait largement
contribué au chaos en Syrie, Erdogan
reste un politicien attaché à son
peuple. Avec sa vision des choses,
souvent erronée, mais une chose est
sûre, il ne se prépare pas au rôle de
conférencier de figuration pour le
compte de Washington. A l'énorme
différence des Ayrault & Co. Et parler
avec des leaders même controversés mais
souverains de leurs décisions est malgré
tout plus facile qu'avec des
marionnettes.
Le sommaire de Mikhaïl Gamandiy-Egorov
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|