Certaines choses à
savoir sur les manifestations au
Venezuela
Mobilisations éclair
antigouvernementales:
D’abord l’Ukraine, puis le Venezuela
Photo: Demonstrators say Venezuela must
"wake up".
(Reuters: Carolos Garcia Rawlins)
Mardi 25 février 2014
L’opposition soutenue par les USA
dans la République Bolivarienne du
Venezuela prend son inspiration des
manifestations anti-gouvernementales se
déroulant de l’autre côté de l’Océan
Atlantique en Ukraine. Ayant échoué à
remporter la moindre élection au
Venezuela en obtenant un mandat
populaire de la part d’une majorité de
la population au cours des dernières
années, les dirigeants de l’opposition
mainstream ont désormais recours aux
tactiques des révolutions colorées et à
une stratégie de disruption dans le même
style qu’en Ukraine. L’objectif de ces
dirigeants de l’opposition au Venezuela
est de galvaniser les manifestants
anti-gouvernementaux à créer une crise
politique à Caracas. Les dirigeants de
l’opposition mainstream y travaillent en
incitant les manifestants à engager des
actions dont le but ultime est de
renverser le gouvernement vénézuélien.
Les mêmes dirigeants de l’opposition
et leurs appuis étrangers se servent du
prétexte des inquiétudes indéniables
autour des taux de criminalité
croissants, de la corruption politique,
et des troubles économiques au Venezuela
comme un camouflage pour ce qui
ressemble essentiellement à une
tentative de coup d’état. Les inquiétudes
socio-économiques d’un segment de la
population sont utilisées pour légitimer
l’action et la violence urbaine visant à
renverser le gouvernement.
Il est ironique que beaucoup de ceux
qui s’opposent au gouvernement
vénézuélien au nom de la démocratie, de
l’égalité et de la sécurité aient
naguère été les soutiens de
gouvernements autocratiques et
ouvertement corrompus avant l’ère
Chavez. La perte de mémoire ou
l’hypocrisie flagrante est active,
ici. Quand les mêmes oligarques qui
encadrent et financent l’opposition
vénézuélienne et qui soutiennent et
incitent aux manifestations
anti-gouvernementales étaient au pouvoir
au Venezuela, la corruption était
rampante, les taux de pauvreté étaient
beaucoup plus élevés, comme pour
l’inflation. Le Venezuela n’était même
pas une démocratie qui fonctionne.
Malgré le mandat démocratique du
parti au pouvoir au Venezuela, qui
inclut avoir gagné la plupart des sièges
municipaux lors des élections de
décembre 2013 dans le pays, l’opposition
soutenue par les USA au Venezuela veut
se servir de flash mobs pour éjecter le
gouvernement et prendre le pouvoir dans
le pays. Sur les 337 maire élus en
décembre 2013, le décompte final a
accordé 256 positions de maire au parti
au pouvoir et à sa coalition de forces
politiques pro-gouvernementales. Ceci
s’élève à une victoire à hauteur de 76%
de l’électorat dans les municipalités du
pays sud-américain, ce qui confirme que
la majorité de la population soutient le
parti actuellement au pouvoir au
Venezuela, ainsi que ses alliés
politiques.
Malgré ses lacunes, le Parti
Socialiste Uni du Venezuela et ses
alliés politiques disposent de l’un des
mandats les plus démocratiques au
monde. En termes relatifs au vote
équitable, le gouvernement à Caracas
dispose de beaucoup plus de légitimité
démocratique que les gouvernements de
pays comme la Grande-Bretagne, le
Canada, la France et les États-Unis, qui
se présentent comme les champions et les
modèles en démocratie. Le Parti
Socialiste Uni et ses coalitions, y
compris la coalition du Grand Pôle
Patriotique (GPP), sont allés aux urnes
à davantage d’occasions et pour
davantage de raisons qu’aucun des
gouvernements actuels de
Grande-Bretagne, du Canada, de France ou
des USA. À chaque instance où des sujets
constitutionnels ou importants
impliquant les structures politiques du
Venezuela ont été considérées, le
gouvernement et le parti au pouvoir ont
laissé les électeurs vénézuéliens
prendre les décisions à travers des
référendums populaires.
Depuis 1999, période à laquelle l’ère
Chavez a commencé au Venezuela, et
jusqu’en 2014 il y a eu six référendums
traitant de la constitution nationale du
pays, des structures syndicales, et même
une motion d’opposition pour destituer
le Président Hugo Chavez par le biais
d’un rappel aux urnes à la suite d’un
scrutin électoral. Quatre élections
présidentielles, quatre élections
parlementaires pour l’Assemblée
Nationale, et quatre élections
régionales pour les gouverneurs des
états et les législatures de région se
sont aussi déroulées. L’élection de
Nicolas Maduro comme président en avril
2013, juste quelques mois après que Hugo
Chavez ait gagné les élections
présidentielles en octobre 2012, a
réaffirmé le soutien et la confiance de
plus de la moitié de la population pour
le gouvernement. De plus, non seulement
y a-t-il eu quatre élections à l’échelle
municipale, mais les adjoint municipaux
ont commencé à être démocratiquement
sélectionnés dans des urnes plutôt que
d’être désignés; ce furent les leaders
de l’opposition soutenue par les USA qui
préféraient désigner les dirigeants
municipaux hors des processus électoraux
plutôt que de laisser les gens décider
eux-mêmes par la votation.
L’opposition
mainstream au Venezuela est
anti-démocratique
Ce qu’a essayé de faire l’opposition
soutenue par Washington est de conquérir
le Venezuela hors des processus
électoraux. Elle s’en fout de la
démocratie ou de ce que veut la majorité
des citoyens vénézuéliens. Où les
dirigeants de l’opposition mainstream
ont échoué à obtenir le soutien
populaire ou gagner dans les urnes
électorales, ils ont utilisé la
tromperie et toute option qui leur était
ouverte pour conquérir le pays
sud-américain. Ceci inclut l’usage de la
force, l’incitation à la violence, les
tentatives de putsch, les campagnes
intenses de propagande, la collusion
continuelle avec le gouvernement US, et
la fluctuation volontaire des prix.
Les leaders des manifestations
anti-gouvernementales de 2014 sont les
mêmes leaders de l’opposition mainstream
qui ont soutenu et collaboré au putsch
de 2002, exécuté par un cercle restreint
d’officiers militaires et coordonné avec
l’Ambassade US au Venezuela et
l’Ambassadeur US Charles Shapiro. Bien
que les USA nient toute implication,
l’Ambassadeur Shapiro s’en est vite allé
voir les meneurs du putsch et même
joyeusement se faire prendre en photo
avec après que leurs soldats aient
kidnappé le Président Chavez. Par
l’accès aux documents du gouvernement
fédéral US à travers la FOIA ( Freedom
of Information Act, loi sur la liberté
de l’information, ndt ), il a été
prouvé de manière indiscutable que la
CIA avait même reçu les plans de la
conspiration du putsch cinq jours avant
que l’opposition vénézuélienne ne lance
sa conquête illégale et éphémère du
Venezuela.
Les leaders de l’opposition
mainstream ont continué à mentir
éhontément depuis ce
jour. Paradoxalement, ils ont aussi été
des bénéficiaires majeurs de plusieurs
des mécanismes démocratiques de recours
politique et juridique qu’Hugo Chavez a
créés pour le Venezuela comme moyen
d’augmenter la participation
démocratique et les canaux de
responsabilisation des gens et de toute
forme d’opposition démocratique au
gouvernement. Les leaders de
l’opposition mainstream ont utilisé
l’une de ces voies de recours contre le
gouvernement en 2004 en pétitionnant
pour la destitution du Président Chavez,
qui a abouti en un référendum
national. Toutefois, la direction de
l’opposition mainstream a refusé de
reconnaître les résultats électoraux du
référendum de 2004 lui-même qu’elle
avait initié pour destituer Chavez par
le biais d’un rappel aux urnes des
électeurs, simplement parce que les
résultats ne reflétaient pas leurs
désirs.
Pendant ce même référendum de 2004,
les dirigeants de l’opposition
mainstream ont même essayé de manipuler
les électeurs vénézuéliens et de créer
une crise politique avec l’aide d’un
enregistrement trafiqué visant à
discréditer le gouvernement en imputant
une fraude à Chavez. Leur argument était
fallacieux parce que l’enregistrement
était une parodie qui avait circulé
depuis plusieurs mois précédant
l’élection. La direction de l’opposition
avait tout bonnement choisi de s’en
servir comme excuse pour imputer une
fraude et délégitimer le référendum dans
son ensemble et le gouvernement
vénézuélien.
Des membres de la même opposition ont
plus tard boycotté les élections
parlementaires en 2005 après qu’ils
aient suscité une crise électorale avant
le scrutin. À l’origine, le Conseil
Électoral du Venezuela voulait utiliser
des scanneurs d’empreintes digitales
pour sécuriser l’enregistrement des
électeurs, mais l’opposition
vénézuélienne a refusé d’y prendre part
si cela se faisait. L’une des raisons
pour le choix de l’usage des scanneurs
d’empreintes digitales était de réduire
la fraude ou la tentative de fraude
pendant les élections.Après que le
Conseil Électoral National ait renoncé à
sa décision d’installer les scanneurs,
les principaux partis d’opposition ont
quand-même boycotté les élections
parlementaires de 2005 et ont malgré
tout tenté de délégitimer le
gouvernement vénézuélien.
Ces mêmes leaders de l’opposition ont
essayé d’utiliser des points techniques,
dans des efforts pour manipuler la loi,
pour également prendre le contrôle du et
diviser le gouvernement et ses
alliés. Quand le Président Chavez est
tombé malade et est éventuellement
passé, les forces mainstream
d’opposition ont tenté de se servir de prétextes
constitutionnels sous l’Article 233 de
la Constitution vénézuélienne pour
assumer la présidence par intérim, dans
l’espoir de créer une rupture entre lui
et le Vice-Président Maduro qui aurait
divisé et à terme affaibli les Chavistes
et le Parti Socialiste Uni.
Après que Nicolas Maduro ait gagné
les élections présidentielles d’avril
2013, le rival dans l’opposition de la
Coalition pour l’Unité Démocratique
(MUD), le Gouverneur Henrique Capriles
Radonski, refusa même de reconnaître les
résultats électoraux et déclara une
fraude, sans autre cérémonie. Avec le
soutien initial du gouvernement US, le
Gouverneur Capriles refusa d’accepter
les résultats même après qu’un audit sur
plus de la moitié des votes ait été
réalisé sur son insistance. Capriles
demanda alors que tous les votes soient
recomptés, ce qui fut consenti par le
Conseil Électoral National. Capriles,
cependant, fit des requêtes
supplémentaires y compris un appel à
l’audit complet du registre des
électeurs et, essentiellement, un
traçage à la source de tous les votes
prononcés (pas seulement un décompte des
votes). Et même lorsque le Conseil
Électoral National, avec beaucoup de
difficultés, essaya de satisfaire ses
requêtes en augmentation et vérifia
effectivement que Maduro avait gagné
l’élection de manière honnête, le
Gouverneur Capriles refusa d’admettre la
défaite et affirma que l’élection était
un canular. Même le gouvernement US fut
contraint de lui retirer son soutien.
Après sa défaite le Gouverneur
Capriles incita plutôt ses supporters à
provoquer la violence dans les rues.Des
organisations basées aux USA comme Human
Rights Watch (HRW) ont totalement ignoré
le rôle qu’ont joué Capriles et
l’opposition dans le déclenchement de la
violence, saisissant plutôt
l’opportunité pour critiquer le
gouvernement vénézuélien. HRW avait en
fait ceci à dire au sujet de la violence
urbaine que les leaders du MUD ont
déclenchée: “Sous la direction du
Président Chavez et maintenant du
Président Maduro, l’accumulation de
pouvoir de la branche exécutive et
l’érosion des garanties sur les droits
de l’homme ont permis au gouvernement
d’intimider, de censurer, et de
poursuivre ses détracteurs.” Pas
une seule fois, les actions violentes
engagées par l’opposition mainstream ou
la corruption de ses dirigeants dans les
états ou les municipalités qu’ils
administrent n’a été mentionnée par HRW.
Le Gouverneur Capriles et les
dirigeants de l’opposition mainstream du
Venezuela ont délibérément essayé
d’instituer la violence et la perte de
vies humaines comme tactique pour
délégitimer le gouvernement vénézuélien
et justifier la stratégie de
l’opposition mainstream de travailler
hors de tout cadre démocratique. Il ne
peut pas être assez souligné que leurs
objectifs sont d’accroître le chaos
politique et de perturber la stabilité
politique du Venezuela dans le but de
créer un vide de pouvoir justifiant
l’action hors du cadre démocratique des
élections.
Les objectifs des oligarques
vénézuéliens contrôlant l’opposition
mainstream ne sont pas d’établir une
société juste ou d’extraire la
corruption et le crime du
Venezuela. Leurs objectifs sont de
réaffirmer et enraciner leurs positions
privilégiées dans la société
vénézuélienne et de défaire les réformes
que Hugo Chavez a actées pour aider les
pauvres au Venezuela. Ils veulent que la
loi s’occupe de leurs besoins et ne
serve qu’à asseoir leur domination. Au
travers des entreprises privées majeures
dont ils sont propriétaires ils ont
induit les prix à la hausse. De
surcroît, dans de nombreux cas le crime
organisé est relié aux oligarques
d’Amérique Latine eux-mêmes.
Interrogés sur l’héritage de Chavez,
beaucoup des supporters des partis de
l’opposition mainstream reconnaîtront
que Chavez a aidé les pauvres, mais
insisteront que Chavez “n’a rien
fait pour le pays” . Dans ce qui a
une chance d’être catalogué dans les
recherches sur la psychologie des
classes, des
privilèges et de la perception de
l’attribution du droit par Paul Piff de
l’Université de Californie à Berkeley ,
cette attitude expose la psychologie de
l’auto-attribution du “droit” qui est la
motivation de l’opposition mainstream
vénézuélienne: beaucoup de ces individus
(qui sont clairement des “individus”
dans le sens d’être individualiste) se
voient comme “le pays” et excluent les
Vénézuéliens pauvres de ce partage du
pays. Par conséquent, réduire la
disparité entre pauvres et riches ou
améliorer la qualité de vie des citoyens
moins favorisés du Venezuela ne veut
rien dire pour ces supporters de
l’opposition mainstream et ne figure
même pas, psychologiquement parlant,
comme une quelconque chose favorable à
l’amélioration de la société
vénézuélienne.
Les étudiants sont des
personnes, et ne doivent pas être
instrumentalisés
Les images d’étudiants activistes ont
été une caractéristique clé des
manifestations anti-gouvernementales à
Caracas. Cela vaut la peine de citer la
déclaration du Conseil des Affaires
Hémisphériques (COHA) du 14
février 2014 sur les manifestations
d’opposition au Venezuela. Le COHA a
déclaré qu’il considérait “avec une
grande inquiétude la violence perpétrée
à l’encontre du gouvernement
démocratiquement élu et des civils au
Venezuela qui a résulté, à la date du 12
février 2014, en trois morts confirmées,
61 personnes blessées et 69 détenues.” Le
COHA a également noté dans la même
déclaration que l’effusion de sang à
Caracas est survenue “dans le
sillage de cortèges globalement
pacifiques tenus pour le 200è
anniversaire de la bataille de La
Victoria, une bataille dans laquelle les
étudiants ont joué un rôle crucial lors
d’une victoire contre les forces
royalistes au cours de la guerre d’indépen
dance du Venezuela.”
Les étudiants ne devraient pas être
instrumentalisés en tant que défenseurs
exclusifs ou partisans des libertés
civiles ou de la démocratie. De telles
perceptions dépeignant ainsi les
étudiants sans aucun réel examen de la
situation relèvent du fantasme, sont
erronées, et déconnectées de la réalité
sur le terrain. Les groupes d’étudiants
peuvent aussi représenter divers
intérêts de classe ou particuliers qui
contredisent clairement l’égalité et la
justice dans leur société et dans le
monde entier. L’instrumentalisation des
étudiants et des mouvements d’étudiants
comme défenseurs de la justice ne fait
que donner un chèque en blanc et du
crédit moral à ces groupes, tandis que
les étudiants et les mouvements
d’étudiants devraient être soutenus sur
les bases de leurs motivations et des
causes entendues qu’ils défendent.
Dans le pays latino-américain
riverain du Venezuela El Salvador, les
étudiants des écoles de médecine
d’universités privées accomplissant leur
internat ont refusé de permettre que les
étudiants en école de médecine
salvadoriens faisant leur internat à
Cuba passent les mêmes examens
qu’eux. Ils ont faussement argué que les
standards médicaux cubains étaient moins
élevés et mis sur un pied d’égalité les
standards de l’enseignement avec les
coûts des universités et des écoles de
médecine. Ce qu’ils demandaient c’est
que les médecins instruits à Cuba
fassent une année supplémentaire
d’internat.
Bien que le gouvernement salvadorien
ait répondu que les résultats des
examens attesteraient de qui était
qualifié et qui était disqualifié, les
étudiants des écoles de médecine
non-cubaines ont eu recours à des
manifestations et à des tactiques
politiques en barricadant les sites
d’examens et en essayant de perturber le
système de santé salvadorien plutôt que
de laisser les scores aux examens parler
d’eux-mêmes. Ces médecins d’écoles de
médecine salvadoriens, la plupart issus
d’universités privées, voulaient en fait
éliminer leurs concurrents salvadoriens
mieux entraînés en imposant des
restrictions supplémentaires à leurs
homologues instruits à Cuba en les
obligeant à faire une année d’internat
additionnelle.
La protestation médicale en El
Salvador était clairement une affaire de
compétition économique et d’intérêts
personnels et pas une histoire de
justice, d’impartialité, de
professionnalisme ou de standards. Si
c’est une question de standards, les
médecins instruits à Cuba leur étaient
supérieurs. Les étudiants des écoles en
médecine ont finalement forcé le
gouvernement salvadorien à ajouter des
restrictions aux médecins des écoles de
médecine cubaines plutôt que de résoudre
l’affaire de façon équitable au travers
de l’examen universel que tous les
diplômés d’écoles de médecine doivent
passer, ce qui implique qu’ils se sont
servis de pressions pour outrepasser le
moyen le plus logique et équitable pour
résoudre le problème. En outre, il n’est
pas anodin de relever qu’à chaque fois
que le gouvernement salvadorien a
demandé à des médecins de se porter
volontaires pour aider dans des
initiatives sanitaires communautaires,
c’est toujours les médecins éduqués à
Cuba et les internes qui sont sur le
front et qui offrent leurs services, pas
leurs homologues.
De retour au Venezuela, il est
important d’identifier la nature de
l’implication estudiantine dans les
manifestations anti-gouvernementales et
de relever que les étudiants sont en
réalité divisés en un camp
pro-gouvernemental et un autre
anti-gouvernemental. Il est également
essentiel de souligner que les
dirigeants de l’opposition des
manifestations anti-gouvernementales se
cachent derrière les images des
étudiants activistes afin de gagner un
soutien plus large à leur objectif de
délégitimation du gouvernement
vénézuélien.Selon
les termes du COHA : “Tandis que
quelques groupes d’étudiants ont défilé
pour célébrer la Journée de l’Étudiant,
des manifestants anti-gouvernementaux
ont saisi l’occasion pour protester
contre la pénurie occasionnelle de
certains produits de base, du crime
persistent, et afin de réclamer la
libération d’étudiants qui avaient été
arrêtés lors de manifestations
précédentes.”
Il est aussi important de souligner
que la faction d’étudiants derrière
laquelle se cachent les leaders de
l’opposition mainstream provient en
général de familles privilégiées qui
peuvent se permettre d’envoyer leurs
enfants dans des universités privées et
des instituts post-secondaires de
l’éducation supérieure. La perception
des étudiants de ces universités et
grandes écoles privées peut être
radicalement différente de celle de
leurs homologues des universités
publiques sur des thèmes tels que
l’économie néolibérale, les privilèges,
et la gouvernance. Bien qu’un travail de
sondage et de recherches soit nécessaire
sur la question, les étudiants dans les
institutions supérieures privées
vénézuéliennes et dans d’autres parties
socialement polarisées d’Amérique Latine
sont plus prompts à soutenir les
putschs, à entretenir des perceptions
différentes sur l’emploi des militaires
pour amener le groupe qu’ils soutiennent
au pouvoir en renversant les
gouvernements légitimes, ainsi que la
distribution inégale des richesses. Ce
genre d’opinion a été psychologiquement
conditionné par la pensée
communautariste qui a été martelée par
la propagande, les pairs, les familles,
et les médias qui veillent sur leur
classe sociale et leur style de vie.
La construction d’un faux
récit sur les manifestations
anti-gouvernementales et la
dissimulation des émeutes
Un récit distordu sur les
manifestations anti-gouvernementales est
en construction. Beaucoup de
manifestants anti-gouvernementaux
porteurs de griefs légitimes au sujet du
crime et de l’inflation se font
eux-mêmes induire en erreur par les
meneurs des manifestations. Ainsi que
mentionné plus haut, il ne s’agit pas de
nier qu’il y ait un problème de
criminalité ou d’inflation au Venezuela,
mais encore une fois, il ne peut pas
être assez souligné que les motivations
de l’opposition mainstream ne sont pas
des doléances socio-économiques. Ces
doléances servent uniquement de prétexte
par les leaders de l’opposition pour
manipuler les manifestants.
De plus, il faut savoir qu’au départ,
l’opposition vénézuélienne est
propriétaire de presque tous les médias
mainstream au Venezuela. L’opposition a
littéralement la main sur le robinet de
la plupart des informations alors que le
gouvernement n’est propriétaire que de
la télévision publique, reçoit un
soutien de la part de stations de radio
locales, et est autorisé par la loi de
faire que tous les réseaux présents au
Venezuela diffusent des messages publics
importants. Dans ce contexte, la
direction de l’opposition a utilisé son
contrôle des médias pour dépeindre une
fausse image des événements sur le
terrain et pour déformer lourdement
l’image des manifestations
vénézuéliennes anti-gouvernementales
dans l’esprit de sa base électorale et
pour dissimuler les émeutes et les actes
de vandalisme qui ont aussi eu lieu,
parallèlement aux manifestations. Le
Ministre de la Communication et de
l’Information Delcy Rodriguez a commenté
à ce sujet, affirmant que le
gouvernement allait poursuivre ceux qui
fournissent sciemment une couverture aux
violences urbaines à travers des
distorsions médiatiques.
L’opposition vénézuélienne a mené une
guerre de propagande perpétuelle. La
distorsion des manifestations
anti-gouvernementales n’en est que le
chapitre le plus récent. L’opposition
mainstream est dorénavant impliquée dans
une campagne de propagande similaire à
celle lancée devant le Palais Miraflores
en 2002 qui a mené à la tentative de
coup d’état contre le Président
Chavez. Les leaders de l’opposition ont
poussé à la violence et ensuite quand du
sang a été répandu du fait de leur
provocation délibérée, ils se sont
servis du carnage pour justifier la
destitution forcée et a-démocratique
d’Hugo Chavez, démocratiquement élu.
La direction de l’opposition s’est
engagée dans une campagne
malhonnête. Des images retouchées et de
fausses nouvelles sont utilisées par les
supporters de l’opposition mainstream
pour dépeindre le gouvernement
vénézuélien comme un régime autoritaire
qui utilise la violence brutale contre
des manifestants civils désarmés. Des
photos peu flatteuses de policiers et de
soldats argentins, brésiliens, bulgares,
chiliens, égyptiens, grecs et
singapouriens ont été mises à circuler
et à faire tourner par le biais de
médias sociaux et de communication de
masse par les forces de l’opposition
vénézuélienne comme des événements se
déroulant au Venezuela en février
2014. Ceci inclut même des photos de
supporters du gouvernement blessés par
des supporters de l’opposition et une
photo retouchée venant d’une vidéo
pornographique homosexuelle où la police
force un citoyen à leur faire une
fellation, qui a été mise à circuler par
l’actrice anti-Chavez Amanda Gutierrez
en tant que viol en réunion brutal d’un
manifestant anti-gouvernemental sans
armes à Caracas par la police
anti-émeutes du gouvernement.
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