PANAFRICOM
Le scandale continue : en Centrafrique
des Casques bleus mis en cause dans
trois nouveaux cas de viols
Luc Michel & Karel Huybrechts
Photo:
D.R.
Jeudi 20 août 2015
LM & KH pour PANAFRICOM/
Avec AFP – PCN-SPO/ 2015 08 19/
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https://vimeo.com/panafricomtv
On croyait le scandale au moins
maîtrisé, des enquêtes en cours, des
suspects arrêtés.
Mais au lieu de tout cela, voilà de
nouveaux cas de viols commis par les
soudards de l’ONU !
Trois Casques bleus ont en effet été mis
en cause dans trois nouveaux cas de
viols en Centrafrique, a rapporté ce
mercredi une porte-parole de l'ONU, une
semaine après le renvoi du chef de la
mission onusienne dans ce pays, Babacar
Gaye, pour des faits similaires. "Ces
nouvelles allégations font état du viol
de trois jeunes femmes par trois membres
d'un contingent militaire de la Minusca"
la mission de l'ONU en Centrafrique, a
déclaré une porte-parole de l'ONU,
Vannina Maestracci. L'une des victimes
est mineure, a-t-elle assuré.
Les viols auraient eu lieu il y a
quelques semaines et ont été signalés
par les familles des victimes à la
Minusca le 12 août, selon Mme Maestracci.
Elle a refusé de donner la nationalité
de ces Casques bleus. Plusieurs sources
affirment qu'ils seraient cette fois
originaires de la République
démocratique du Congo (RDC) et que le
contingent se trouvait en mission dans
la ville de Bambari, au nord-est de
Bangui.
A LA MINUSCA LE POISSON POURRIT PAR LA
TETE !
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon
avait qualifié les cas d'agressions
sexuelles imputés à des Casques bleus de
"cancer dans notre système", après le
renvoi de Babacar Gaye. Le chef de la
Minusca a été écarté après une série
d'accusations d'abus sexuels contre des
enfants et remplacé jeudi par le
Gabonais, Parfait Onanga-Anyanga. "Assez
c'est assez" avait intimé Ban Ki-moon en
prenant cette décision sans précédent.
La Minusca, forte de 12.000 Casques
bleus, fait face à 57 allégations de
fautes, dont 11 concernant
potentiellement des cas d'abus sexuels
pédophiles sur des enfants. Le Conseil
de sécurité a exprimé mardi son
indignation et sa colère et estimé que
les pays dont les troupes sont
impliquées doivent enquêter de leur
côté.
POUR LES VIOLEURS FRANÇAIS UNE HONTEUSE
IMPUNITE
La honteuse impunité dont bénéficient
les violeurs de l’Armée française est
évidemment un mauvais signal donné. Il
relèvent en effet des déclarations de
Paris que non seulement peu de violeurs
ont été identifiés, mais que la plupart
sont toujours en service et sans doute
en Centrafrique !
"Les coupables doivent se dénoncer"
(sic) disait le ministre Le Drian le 3
mai dernier !
Si un soldat français s'est rendu
coupable de viol sur un enfant lors de
la mission Sangaris en Centrafrique, il
doit "se dénoncer immédiatement", a
estimé le ministre français de la
Défense Jean-Yves Le Drian. Dans une
interview publiée dans le JOURNAL DU
DIMANCHE, il a déclaré: "Si les faits
sont avérés, je ne mesurerai pas ma
colère, parce lorsque le soldat français
est en mission, il est la France. Si
d'aventure un seul d'entre eux a commis
de tels actes, qu'il se dénonce
immédiatement". "Si quelqu'un a sali le
drapeau, parce que c'est de cela qu'il
s'agit, il faut qu'il le dise dès à
présent, car cela revient à trahir ses
camarades, l'image de la France et la
mission des armées", a-t-il ajouté. Il
assure avoir ressenti, lorsqu'il a été
informé de l'affaire le 27 juillet 2014,
« un intense besoin de vérité » (resic).
"J'ai immédiatement transmis le rapport
à la justice. C'était notre volonté pour
que toute la vérité soit faite le plus
vite possible", a ajouté le ministre.
"Les faits allégués étaient très graves.
Mon souci unique était la transparence
et la vérité. L'enquête devait quitter
l'institution militaire et revenir à la
justice. Je respecte les règles de la
procédure de manière méticuleuse", a
poursuivi M. Le Drian.
"Je crois que c'est une enquête
complexe. Depuis les faits allégués, la
plupart des soldats ont quitté ce
théâtre d'opération mais cela ne doit
pas empêcher la justice de faire son
travail avec célérité", a-t-il conclu.
Ce qui est se moquer du monde. En juin
2015, le GUARDIAN britannique révélait
toute l’affaire soigneusement occultée
par le Parquet de Paris et les médias de
l’Hexagone, aucun juge d’instruction
n’ayant été désigné à cette date.
ETOUFFEMENT AUX NATIONS-UNIES A NEW-YORK
ET A PARIS
Selon une source judiciaire française,
14 soldats français sont mis en cause
dans cette affaire « potentiellement
désastreuse pour l'image de la France et
de son armée en Afrique » (dixit l’AFP),
dont certains, "très peu" selon cette
source, ont été identifiés par
l'enquête, toujours en cours. Ces
accusations de viols d'enfants par des
militaires français en Centrafrique ont
dénoncées dans un rapport interne de
l'ONU en 2013 et révélées en avril 2015
par le quotidien britannique "THE
GUARDIAN".
Le ministère français de la Défense
avait du alors reconnaître avoir reçu ce
rapport l'été 2014 et avait souligné
sans vergogne « qu'il avait
immédiatement saisi la justice et lancé
une enquête interne pour vérifier s'il y
avait eu dysfonctionnement de la chaîne
de commandement ». Ces témoignages,
recueillis par des personnels de l'ONU
en Centrafrique, "retracent des faits
qui auraient été commis sur une dizaine
d'enfants, sur le site de l'aéroport de
M'Poko (à Bangui), entre décembre 2013
et juin 2014", avait alors précisé le
ministère de la Défense.
De son côté, le parquet de Bangui avait
alors affirmé que l'enquête avait été
menée à "l'insu" de la justice
centrafricaine, et avait annoncé
l'ouverture d'une enquête locale. Vous
avez dit étouffement ?
Luc MICHEL & Karel
HUYBRECHTS / PANAFRICOM
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