Opinion
Je suis allé dans le Donbass
et j’accuse le gouvernement français
Laurent Brayard
Samedi 27 juin 2015
J’ai eu la
chance colossale de me rendre dans le
Donbass et à Donetsk pendant plusieurs
jours, d’accomplir ainsi un devoir qui
aurait été celui de notre gouvernement
dans des temps normaux. Avec des moyens
très faibles, avec le soutien
extraordinaire de quelques personnalités
de Donetsk (et d’ailleurs), j’ai donc pu
venir voir de mes propres yeux ce qu’il
se passe dans cette région de l’Europe
dont tout le monde parle mais que
quasiment aucun Français ne saurait
placer sur une carte. J’ai accompli
quelques milliers de kilomètres pour y
parvenir et désormais je peux accuser le
gouvernement français, plus fortement,
plus justement. Ne rien dire serait un
crime, ne rien dire serait déshonorer
mon nom de Français. Je t’accuse
gouvernement de France, je t’accuse par
ton soutien indirect d’être responsable
de la mort de milliers de personnes dans
le Donbass, de favoriser la disette et
les conditions de vies déplorables de la
population, je t’accuse de participer à
une propagande mensongère, injuste, sale
et scandaleuse dont des millions de gens
sont victimes, je t’accuse d’avoir trahi
toutes les traditions françaises issues
de la Révolution et même de l’Ancien
régime, visant à supporter les faibles,
à les défendre, à les libérer des
oppressions à la manière des milliers de
volontaires nationaux de l’An II qui
marchèrent contre toute l’Europe pour
arracher leur liberté et celle d’autres
peuples.
Je t’accuse
gouvernement de France d’avoir abandonné
ta souveraineté, en la laissant dans un
caniveau appelé Union européenne, je
t’accuse de ne plus utiliser les droits
et les devoirs de La voix française
qui intiment l’ordre à nos gouvernants
d’user de notre diplomatie et de
l’impact de notre aura dans le monde
pour faire le bien, en toute
indépendance et hors des cercles
d’influence étrangers contraire à
l’intérêt de la Nation. Je t’accuse
gouvernement de France de mentir aux
Français, par une propagande de masse
criminelle qui consiste depuis de longs
mois à saper, à attaquer et à salir la
Russie par tous les moyens en sa
possession. Cette politique russophobe
dangereuse, frayant avec le racisme, le
nationalisme est à ce point effrayante
pour notre pays que nous avons refusé de
défiler aux côtés de nos frères russes
pour la Victoire du 9 mai 1945, victoire
contre le nazisme. Pendant ce temps en
Ukraine, nous supportons un régime
s’appuyant sur une frange néonazi, nous
avons versé plusieurs milliards d’euros
par le biais de l’Union européenne avec
les impôts des Français, argent qui sert
à armer et équiper des soldats de
bataillons de massacreurs et de violeurs
tels ceux d’Azov ou Aydar.
Je t’accuse
gouvernement de France, avec tous les
journalistes ou presque de notre pays,
de participer à un mensonge dramatique
dont les gens meurent dans le Donbass :
le mythe de l’armée russe ayant agressé
l’Ukraine. Je suis allé dans le Donbass,
j’y suis rentré en passant par deux
postes frontières différents, à
Novochakhtinsk et Matveev-Kourgan. S’il
y avait les 50 000 soldats russes
annoncés par des activistes pro-ukraine
qui ont désormais du sang sur les mains
de manière indirecte, telle l’infâme
Nathalie Pasternak, s’il y avait
plusieurs divisions, j’aurais
nécessairement vu des centaines de
chars, de camions, les forces de
soutien, d’intendance etc. Je n’ai vu
aucune force militaire russe massée à la
frontière et il est difficile de cacher
autant d’hommes de troupes dans un
pays où la steppe des cosaques est
l’apanage du paysage et de la
morphologie du terrain. Je n’ai pas vu
pendant tout mon voyage, ni soldat
russe, ni régiment, ni brigade, ni
division ou armée de la Fédération de
Russie. Partout où je me suis rendu,
dans les villes que j’ai traversé, comme
par exemple la ville des Cosaques d’Antratsyt,
petite ville de 54 000 habitants au sud
de Lougansk, je n’ai pas vu de forces
militaires russes. J’ai pu interroger
tous les habitants que j’ai pu
rencontrer, toutes les personnes ici
présentent, même opposées au projet de
la Novorossia (car j’en ai rencontré !)
ont déclaré qu’il n’y avait pas d’Armée
russe dans le Donbass. J’ai pu le
vérifier moi-même pendant tout mon
séjour et je n’ai découvert que les
soldats républicains des forces des deux
républiques, habillés et armés de
manière très hétéroclite.
Je
raconterais dans d’autres temps ce que
j’ai vu et entendu dans le Donbass. Il
aurait suffi au gouvernement français
d’envoyer un seul diplomate, un seul
observateur pour constater, vérifier et
faire un rapport objectif à notre
ministre des Affaires étrangères et à
travers lui à notre Président de la
République. Notre gouvernement français
ne l’a pas fait, au contraire il
s’entête à charger la Russie. Ce que
j’ai vu dans le Donbass, ce sont de
simples gens, jeunes, moins jeunes,
femmes et hommes, enfants et vieillards.
C’est une population certes russophone
mais elle ne souhaite que sa liberté.
Elle a déjà choisi l’indépendance par un
référendum. Elle a déjà hissé à Donetsk
et à Lougansk le drapeau de la liberté.
Cette population est soutenue et encore
de manière relative par la Russie qui a
accueilli 1,7 millions de réfugiés sans
aucune aide extérieure, sans que la
France, pays des Droits de l’Homme ne
verse un seul centime pour aider tous
ces gens en détresse. C’est la Russie au
contraire qui a été montrée du doigt,
sanctionnée injustement. C’est la
population du Donbass qui souffre et
meure. Sans la solidarité incroyable des
gens du Donbass, des milliers d’entre
eux seraient déjà morts, mais d’autres
vont mourir, soldats ou civils. Et cela
parce qu’ils veulent être libres, ils
veulent être maîtres de leurs destinées,
ils veulent vivre.
J’appelle
donc, en mon nom unique et quoi qu’il
puisse m’en coûter, même l’oppression et
la prison, tous les Français, de
quelques origines qu’ils soient, sans
distinction de couleurs de peau,
d’orientation politique, à sanctionner
le gouvernement français par toutes les
résistances possibles, électorales ou
non, en pratiquant la résistance
passive, en se dressant, en cessant de
vivre à genoux. Les populations du
Donbass nous montrent l’exemple, nous
pouvons renverser ce régime présidentiel
inique, d’oligarques repus et
suffisants. Nous pouvons pacifiquement
les pousser hors de nos murs, la force
du Peuple comme le disait Danton est
sans limite, il suffirait juste d’une
étincelle pour que la France réapprenne
sa force populaire, se réapproprie la
Démocratie pour que plus jamais des
mensonges et des falsifications de
l’histoire ne soient soutenus par la
France, surtout quand des gens meurent
sous les bombes, assassinés et même
faute de soins médicaux ou de
nourriture. Pour moi ma décision
est prise. Comme l’ambassadeur français
à Prague en 1939 demandait la
nationalité tchèque alors que les
divisions allemandes forçaient la
frontière, je demande la nationalité du
Donbass. Je préfère partager le sort de
braves gens que de me taire et suivre
tacitement des politiques qui
déshonorent leurs charges et à travers
elle la France chaque jour qui passe.
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