Algérie
Leçons provisoires
du scrutin du 1er Novembre 2020
Lahouari Addi

Lundi 2 novembre 2020
Quelles leçons
tirer du référendum sur la constitution,
en particulier les chiffres officiels de
23,7% de participation et de 60% de oui?
En général, les régimes autoritaires
reposent sur l'idée que le corps
électoral leur est fidèle à travers les
chiffres de 90% de participation et 95%
de oui qui sont annoncés à la
télévision. La caractéristique du régime
autoritaire est qu'il s'approprie le
corps électoral. Il le fait parler comme
il veut avec le bourrage des urnes. Il
empêche aussi toute voix dissonante en
arrêtant les opposants. Le régime
autoritaire estime que l'opposition
n'existe pas, si ce n'est une minorité
de gens aigris et hostiles à leur
peuple.
Cette fois-ci, le
régime algérien annonce une
participation de 23,7% avec 60% de oui à
la constitution. Cela signifie que le
régime reconnaît que sa base électorale
ne pèse que 14,3% des votants et que
85,7% du corps électoral ne soutiennent
pas le régime. Est-ce une incohérence
due à l'absence de synchronisation des
différents centres de décision? Est-ce
l'expression de divergences dans le
champ du pouvoir réel? Y-a-t-il dans
l'armée un courant qui reconnaît
désormais que la majorité des Algériens
sont défavorables au régime? Quelles
conséquences en tirer? Le hirak finira
par donner naissance à un régime que
veulent les 85,7% des électeurs
potentiels. Cela ne veut pas dire que
ces 85,7% voteront pour un seul parti.
Ces 85,7% veulent voter librement pour
différents partis dans le cadre de
l'alternance électorale qui seule
permettra l'émergence d'une élite
représentative de la population. Le
hirak veut mettre fin au caractère
artificiel des élites cooptées à travers
des élections truquées.
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