Algérie
Un ex-officier du Mossad confirme la
relation entre les «séparatistes»
algériens et les services israéliens
Karim Bouali
Un
militant du MAK de Ferhat Mehenni
affiche son soutien à Israël. D. R.
Mardi 21 juillet 2015
Dans un livre paru aux Etats-Unis, et
intitulé Periphery: Israel's Search
for Middle East Allies(Périphérie :
Israël à la recherche d’alliés au
Moyen-Orient), l’ancien officier des
services secrets israéliens, Yossi
Alpher, a révélé que le Mossad a bien
noué des relations avec des berbéristes
d’Algérie et du Maroc, afin de maintenir
ces pays sous pression. Un travail qui
entre dans le cadre de sa stratégie dite
la «doctrine des périphéries», avec pour
objectif à long terme le
«dés-endiguement géopolitique» de l’Etat
hébreu. L’officier israélien confirme
par-là les relations entre le porte-voix
du Mouvement pour l’autonomie de la
Kabylie, Ferhat Mehenni, avec les
services de renseignement israéliens.
Traînant déjà de lourds soupçons de
connexion avec des officines de pays
étrangers, depuis la création du MAK,
puis du GPK (gouvernement provisoire
kabyle), Ferhat Mehenni enchaînait des
sorties publiques à travers lesquelles
il affichait clairement sa proximité
avec le lobby sioniste en France, et en
prenant de positions favorables à la
politique d’Israël dans la région. Sa
visite à Tel-Aviv, en mai 2012, a été le
couronnement logique d’un enrôlement,
plus qu’un acte de provocation. Dans une
interview accordée au quotidien
israélien Jerusalem Post, il a
déclaré sa totale allégeance à Israël.
«Les Kabyles ont toujours eu un peu de
sympathie pour Israël», a-t-il affirmé.
«Cette sympathie, argumente-t-il, s’est
matérialisée par le soutien de la
Kabylie à l’Etat israélien.» L’ancien
chanteur atteste que «pendant la guerre
de 1967, la Kabylie a applaudi la
défaite des Arabes». Une contrevérité à
laquelle les historiens n’hésiteront pas
à répondre. Ferhat Mehenni ne s’arrête
pas là. Il déclare que «lui et son
peuple» continueront à poursuivre une
«défiance vis-à-vis de la loi algérienne
qui veut qu’Israël soit boycotté» et
souligne qu’il «espère que les relations
entre la Kabylie et Israël puissent être
intensifiées». Dans une déclaration à la
presse, parue cette semaine, le gourou
du MAK dit ne pas regretter son action
et qu’il n’hésiterait pas à retourner à
Tel-Aviv «s’il le faut». Il justifie
cette visite par sa volonté d’élargir
son cercle de «soutiens» dans le monde.
Ferhat Mehenni, dont les tentatives de
couper la Kabylie du reste de l’Algérie
sont vouées à l'échec, était allé
chercher en Israël un soutien que lui
avaient certainement suggéré les
services secrets marocains, lesquels
voient en lui le «pion» dont les idées
séparatistes pourraient amener l’Algérie
à réviser sa position sur l’affaire du
Sahara Occidental.
Karim Bouali
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