Actualités du
droit
L’incroyable tolérance au racisme contre
les Blacks
Gilles Devers
Vendredi 7 novembre 2014
Je me contrefiche du foot, et j’ai
donc découvert que l’entraineur des
Girondins de Bordeaux
s’appelle Willy Sagnol en lisant ce vomi
de
bourrin raciste : « L’avantage du
joueur typique africain, c’est qu’il est
pas cher quand on le prend, c’est un
joueur prêt au combat généralement,
qu’on peut qualifier de
puissant sur un terrain. Mais le foot,
ce n’est pas que ça. Le foot, c’est
aussi de la technique, de
l’intelligence, de la discipline. » Pas
mal… Tout le mythe de l’esclave africain
pas cher et costaud, qu’il faut
compléter par des
White, plus chers certes, mais qui
sont techniques, intelligents et
disciplinés.
Deux cents ans après, on n’en est pas
sorti… Toute la pourriture raciste en
trois lignes. En réaction, c’est la
jolie bisounours-party bien rodée : on
sort une indignation millimétrée de
Thuram, cette marionnette genre SOS
Racisme du foot, deux encravatés de la
fédération disant qu’on a mal compris,
et
Sagnol verse une larme, en nous
assurant qu’il a des potes africains,
donc la preuve… L’incident est clôt, on
passe vite à autre chose.
Le racisme est une infraction. Cette
omniprésence du racisme dans le foot –
cris de singe, bananes, déclarations de
Blanc, de Frèche… – est un vrai
problème, dont les instances se
contrefichent car les joueurs blacks,
dénués de la moindre conscience
politique, se la ferment. Hélas… Il y a
des procès qui se perdent.
Mais le problème est plus profond,
car il s’agit d’une ramification du
racisme français contre les Blacks,
serein et tranquille, totalement
métabolisé. Pour d’autres groupes
sociaux ou ethniques, c’est
l’intolérance viscérale, et ça se voit.
Pour les blacks, c’est le mépris
institutionnalisé, et ça passe.
C’est la culture de notre dictateur
en chef Naboléon qui,
en 1802, avait rétabli l’esclavage
dans les colonies, et dont le nom
illustre encore tant de lieux publics en
France. Le crime s’affiche…
C’est la gloire factice de notre II°
République, qui a aboli l’esclavage
en 1848 (voir art. 5)… en
versant des indemnités aux maîtres
dépossédés de leur biens, et pas aux
esclaves, victimes d’un crime contre
l’humanité. Déjà, le fric commandait… En
1848, le modèle économique qu’était le
colonialisme esclavagiste des Antilles,
fondé sur l’exploitation de la canne à
sucre, était dépassé. L’heure était à la
création du grand empire français, et à
l’évidence, un noir salarié pour quatre
sous était plus rentable qu’un esclave.
Il fallait donc conforter le pouvoir
économique et plonger dans la dépendance
les nouveaux affranchis… seul moyen
permettant d’éviter une insurrection qui
ruinerait le pouvoir des blancs, comme à
Saint-Domingue en 1794. Et en plus,
cela permettait au pouvoir économique de
se mettre dans la poche une Eglise peu
regardante, qui allait œuvrer pour le
bienfait de la civilisation…
En 2001, le Parlement, jouant le
grand cinéma, avait voté
la loi dite Taubira reconnaissant la
traite négrière transatlantique comme
crime contre l’humanité, que c’était
beau… Sauf que depuis, la
Cour de cassation, sans être
contredite par Taubira, a jugé que cette
loi déclarative n’avait pas de valeur
normative – donc, c’est du vent –, et
qu’à la
conférence de Durban en septembre de
la même année, conférence de l’ONU qui
allait qualifier les transferts de
population de crimes contre l’humanité,
le représentant français a refusé de
prendre la parole. Bande de faux-culs !
Alors, gloire et honneur aux soldats
africains venus en 1914 dans la Marne
défendre la France, qui les
exploitait deux cent cinquante ans ? Il
aura fallu une condamnation par le
Conseil constitutionnel le 28 mai
2010 pour des pensions militaires leurs
soient versées…
Chaque fois, c’est le même cirque… Il
faut savoir tourner la page… On aime
bien, les noirs… Tu ne vas pas nous
ramener l’esclavagisme… Comme dans les
familles qui cachent le crime
incestueux, il ne faut rien dire, avec
ce silence qui permet la perpétuation du
crime.
Le sommaire de Gilles Devers
Les dernières mises à jour
|