Malaise dans les
civilisations
Lettre et Entretien :
la Guerre de Syrie
entre réalité et fiction
Fida Dakroub
Jeudi 25 décembre 2014
Article suivi de la version
italienne
Après avoir, en s'abaissant jusqu'à
l'ineptie en géopolitique du
Moyen-Orient, rendu les faits les plus
essentiels à la compréhension de la
situation concrète et par là même
falsifié en même temps les données
concrètes, Mme Marie Peltier s'abaisse
également jusqu'à l'ineptie dans la
pratique de la désinformation et de
l'écriture politique. Pour en faire,
elle s'empare d'un vocabulaire qui sent
le renfermé et fournit une esquisse
scandaleuse dans le domaine de la
chronique de la Guerre de Syrie.
Le fait est que
les données de toute l'histoire
contemporaine depuis la Guerre d'Espagne
(1936 - 1939) ne montrent aucune
campagne, aucune alternance aussi
frappante entre la force armée et la
diplomatie que celle que nous offre
actuellement la Guerre de Syrie ! Les
légions de l'armée d'Empire déployées en
Europe, en Méditerranée et au golfe
Persique ; les troupes auxiliaires des
nations « barbares » qui chevauchent à
envahir le territoire syrien ; les
frontières turques au nord et saoudites
au sud - à travers l'Irak et la Jordanie
- ouvertes aux groupes djihadistes ; le
nord d'Israël devenu une zone de
logistique pour lesdits groupes ; la
série de conférences d'« amitié » avec
le peuple syrien (sic)
; les projets de résolution au sein du
Conseil de sécurité sur la Syrie ; les
sanctions économiques ; l'isolement
politique et diplomatique ; la
propagande et la campagne médiatique ;
le complot sur l'usage des armes
chimiques par l'armée syrienne ; le
financement, l'armement et le soutien
des djihadistes ; tout ceci est grave,
saisissant, poignant et tragique auprès
de la comédie « révolutionnaire » que
certains écrivains, comme Mme Peltier,
jouent, à l'heure présente, dans les
médias « mainstream », sous les éclats
de rire sonore de tous ceux qui ont
écrit les grands événements de
l’histoire humaine : Hérodote,
Thucydide, Tacite, Tite-Live, Plutarque
et autres !
Suivons brièvement l'intrigue de cette
comédie.
La semaine passée,
une amie m'envoya, par courriel,
l'adresse URL d'une lettre écrite par
Mme Peltier et publiée dans
L'Express
intitulée «
Assad reçoit Paris
Match: comment en sommes-nous arrivés là
? »[1].
Au-dessous de l'adresse URL, mon amie
écrit la note suivante : « la
désinformation continue ! » Au début, je
ne réagis pas au courriel que je
laissai « refroidir » dans ma
Boîte de réception
pendant une semaine, comme je me
considérais en « année sabbatique » de
l'écriture politique sur la guerre en
Syrie, eu égard à mes occupations
énormes dans le domaine de la recherche
littéraire que je prépare encore. Or,
comme le dit Molière dans son
Amphitryon,
« la
faiblesse humaine est d'avoir des
curiosités d'apprendre ce qu'on ne
voudrait pas savoir
» ; et c'est
exactement ce qui m'arriva. Honnêtement,
j'eusse voulu ne pas savoir ce que Mme
Peltier eut écrit «
de peur qu'à nos
malheurs, il n'ajoute encore un malheur
» (Eschyle, «
Les Perses
» )[2],
mais aussi pour m'échapper à mon sort
d'être obligée, en plein de mes
occupations universitaires, à y rédiger
une réplique. En effet, madame Peltier,
qui se suffit à elle-même en rédigeant
son esquisse sans faire recours à aucun
ouvrage, à aucun article, sans
mentionner ses sources d'information en
des notes bibliographiques, mais qui
forme aussi un tout achevé dans le
domaine de la désinformation, ne peut
naturellement admettre que la réalité
des choses au Moyen-Orient, et partout
dans le monde, est différente, même
contradictoire, à ses désirs «
révolutionnaires » romantiques de
débarrasser l'humanité, en général, et
le peuple syrien, en particulier, d'un «
criminel de guerre » - selon elle,
évidemment - comme le président syrien
Bachar al-Assad ; ce serait en effet
admettre la misère de la « misère du
discours » qui, dès le début des
événements en Syrie en mars 2011,
s'efforce à présenter le conflit comme
étant une « révolution démocratique
populaire », tantôt pacifiste tantôt
transcendantale, contre un
dictateur-vampire assoiffé au sang de
son peuple.
Hélas ! je sentis
vraiment déçue qu'après un bon nombre
d'années à la « guerre mondiale » contre
la Syrie, je me trouvasse encore obligée
d'écrire des répliques à de pareils
articles de désinformation et
d'aveuglement. Je crus que l'atrocité et
la sauvagerie des crimes contre
l'humanité au Moyen-Orient commis par
les dinosaures du siècle - qui sont
souvent nourris, élevés et même bénis
par l'Empire et ses auxiliaires turcs,
saoudites et pakistanais - eussent pu
aider Mme Peltier à suivre une approche
scientifique et objective à la guerre en
Syrie, et à se débarrasser par
conséquent de cette vision subjective,
révolutionnaire romantique, qui a
marqué, dès le début du « Printemps aux
pays des Arabes », le discours de
plusieurs écrivains occidentaux
soudainement
convertis
à la cause pour ainsi dire des «
populaces » arabes - et je dis «
populaces », car c'est de cette façon
qu'on les voit en Occident - ; j'en
cite d'abord les écritures des messieurs
Alain Gresh[3]
et Christopher Barbier[4]
qui tombent dans la catégorie du «
discours de la misère », les oratoires
de monsieur BHL qui se classifient dans
la catégorie de la « misère du discours
»[5],
et les formules alchimiques de monsieur
Jeangène Vilmer, théoricien de « la
guerre contre les monstres sans devenir
soi-même un monstre », et qui
constituent en effet une catégorie
unique en soi-même, celle de la « misère
de la misère »[6]
; tout vise un seul objectif : détacher
le conflit en Syrie de son contexte
historique et géopolitique et le mettre
dans un cadre mythologique d'une
prétendue « révolution démocratique »,
fantasmée jusqu'au bout par les plumes
de ces grands prophètes et messies,
contre un monstre-vampire, « un criminel
de guerre, responsable direct et
indirect de la mort de 200 000 de ses
concitoyens (...) [qui] bombarde
massivement, et impunément, une
population civile sans défense »[7].
J'eusse bien aimé voir Mme Peltier
s'émanciper de ce discours désinformatif
pour qu'elle pût nous raconter quelque
chose de réel, quelque chose de nouveau,
non une reproduction d'un discours déjà
usé par la machination de la propagande
mondialiste et impérialiste, mais que
puis-je dire ? «
Hélas ! trois fois
hélas ! Le coup certes est lourd ; mais
voilà qui ajoute encore à ma souffrance
! » (
Eschyle, «
Les Perses
» )[8].
Dans le discours de Mme Peltier, le
conflit en Syrie se sépare de son
contexte historique et géopolitique ; et
elle - c'est-à-dire madame Peltier - qui
prend le sort du peuple syrien entre ses
mains, crie au loup de laisser le Petit
Chaperon rouge vivre. Le regard en
dessous, elle prononce ces mots qui ont
des ailes :
« Il n'est plus
question aujourd'hui de respect des
droits humains, de lutte pour faire
tomber la tyrannie, de soutien aux
revendications démocratiques. Un régime
tortionnaire a réussi à nous convaincre
que la victime, c'était lui. Que le
soutenir, c'était aussi nous sauver. Des
barbares. Et de l'Empire. Les Syriens,
au milieu, ont été assassinés ».[9]
Chaque fois que je
lis de discours pareils publiés dans des
médias « mainstream » - parce qu'en
dépit de la remarque de Mme Peltier sur
lesdits médias, le magazine
L'Express,
où elle a publié sa lettre, n'a jamais
porté ni la faucille ni le marteau - je
me demande où étaient-ils ces discours
lorsque dans les années 70 le sénateur
américain, Abraham Ribcoff, voulait
affamer le peuple syrien - cher au cœur
des écrivains mainstream - en imposant
des sanctions économiques contre la
Syrie, privant ainsi son peuple de toute
possibilité de survivre ? :
In 1977, Senator Abraham Ribcoff
introduced the Omnibus Antiterrorisme
Act of 1977, which allowed Congress to
add countries to a list of suspected
terrorist supporting states. Syria,
along with Yemen, Iraq, and Libya, was
put on the list in late 1980 after the
U. S. State Department declared it has
repeatedly provided support for
terrorist groups. Under the terms of the
Ribcoff act and subsequent congressional
acts, Syria was denied a variety of
American financial aid programs, and
serious export restrictions were imposed [10].
Hélas ! trois fois
hélas ! Personne ne se précipita au
secours du peuple syrien affamé par les
sanctions de l'Empire ; aucun écrivain,
aucun journaliste, aucun diplomate,
aucun messie, aucun marabout ; «
douleur pour nous,
joie pour nos ennemis
» ( Eschyle, «
Les Perses
» )[11].
À plus forte raison, comme le montrent
les données historiques, ces sanctions
dont le but était de secouer le régime
baasiste du président Assad ( père )
n'avaient aucun effet ni sur ledit
régime ni sur le rôle qu'il jouait dans
le conflit régional des années 70 et 80,
c'est-à-dire le conflit arabo-israélien,
la guerre du Liban et les relations avec
l'Union soviétique ; la preuve en est
que jusqu'à nos jours, en 2014, le
régime Assad ( fils ) est toujours au
pouvoir. Nous pouvons citer en ce sens
le point de vue de Jeffrey Simon sur
l'effet des sanctions économiques comme
moyen de punition :
Economic sanctions can therefore hurt
large numbers of innocent people. This
includes the civilian population in the
target country as well as business
interests in the country that is
imposing the sanctions [12].
Dans la réalité
historique, l'État islamique, le Front
al-Nusra et d'autres groupes islamistes
djihadistes armés mènent une guerre
atroce contre l'armée syrienne et ses
alliés régionaux ; mais dans la «
réalité » de Mme Peltier, les islamistes
djihadistes se réincarnent pour ainsi
dire en « une population civile sans
défense ». Ainsi qu'en témoigne le
Washington
Post, un
média mainstream, qui a écrit à propos
de ladite « population civile sans
défense » :
The repeated efforts to unify Islamist
factions have come as the military
opposition to Syrian President Bashar
al-Assad is being simultaneously
squeezed by al-Qaeda-linked forces from
the Islamic State of Iraq and Syria and
by Assad’s troops, which are backed by
militants from Iran and Lebanon’s Shiite
Hezbollah movement (...) “It was
important to face this unity of theirs
with a unity of our own,” Abu Eissa
al-Sheikh, leader of the new entity,
said of Assad’s forces as he announced
the group’s creation on Al Jazeera.
“This independent political, military
and social formation aims to topple the
Assad regime . . . and build an Islamic
state.” (...) The group incorporates
Jaish al-Islam, which was formed in
September, as well as the powerful
Tawheed Brigade and the Salafist Ahrar
al-Sham. It notably does not include the
al-Qaeda-linked Jabhat al-Nusra, part of
the Islamic Alliance announced in
September, which Friday’s announcement
appeared to supersede [13].
Des donnés parallèles furent aussi
publiés par la RFI, encore un média
mainstream :
« En Syrie, les
sept principaux groupes islamistes ont
décidé le 22 novembre de s'unir pour
créer la plus importante force islamiste
de la rébellion. Un groupe de 50 000
hommes beaucoup plus important que le
Front al-Nosra ou l'Etat islamique
d'Irak et du Levant qui sont, eux, liés
à al-Qaïda. Le nom de cette formation
est le Front islamique. Son but est de
renverser le régime de Bachar el-Assad
dont les troupes regagnent du terrain,
chaque jour, et d'instaurer un « Etat
islamiste juste »[14] .
Pourtant, Mme
Peltier insiste sur le fait que ceux qui
s'opposent au régime syrien sont des «
militants pacifistes syriens » et qu'il
« n'est plus question aujourd'hui de
respect des droits humains, de lutte
pour faire tomber la tyrannie, de
soutien aux revendications démocratiques
»[15].
Ah ! race furieuse, si durement haïe des
dieux ! Ah ! race d'Œdipe - ma race ! -
digne de toutes les larmes ! Hélas !
voici accomplies aujourd'hui les
malédictions d'un père !
(Eschyle,
Les Sept contre Thèbes)[16].
C'est de telle et
telle manière que Mme Peltier exprime
son indignation envers l'entretien de
Paris Match[17]
avec le président syrien Bachar Assad !
Or, l'alphabet de la géopolitique a un
pouvoir rétroactif total :
antérieurement à la lettre de Mme
Peltier, la guerre en Syrie s'est donc
passée tout autrement que depuis sa
lettre. Avant la lettre, James Foley,
Steven Sotloff, David Haines, Hervé
Gourdel, Alan Henning, Peter Kassig, ont
été décapités par le groupe armé État
islamique qui « récidive et
montre, encore une fois, toute l'horreur
dont il est capable »[18]
; après la lettre, c'est « Assad [
qui ] tue en toute liberté. En toute
impunité »[19].
C'est pourquoi la géopolitique, que l'on
appelle réelle, diffère considérablement
de la géopolitique fictive, telle
qu'elle se présente dans la lettre de
Mme Peltier.
Dans la
géopolitique réelle, « Les djihadistes
de l'État islamique en Irak et au Levant
(EIIL), engagés dans les combats en
Syrie et en Irak, ont annoncé dimanche
29 juin le rétablissement du califat, le
régime politique islamique disparu il y
a près d'un siècle, et le changement de
nom de l'organisation en "l'État
islamique" »[20]
; dans la géopolitique fictive de Mme
Peltier, « Nous avons refusé la
solidarité au peuple syrien, nous avons
refusé que nos valeurs sacro-saintes de
liberté s'appliquent aussi à eux. Nous
avons cru en nos peurs, à nos fantômes.
Et que dire encore quand, telle une
prophétie auto-réalisatrice, les
évènements récents semblent même nous
donner raison ? »[21]
Dans la réalité, «
150 jeunes filles et femmes (sur près de
500 capturées), surtout des communautés
yazidie et chrétienne, auraient été
transférées en Syrie, soit pour en faire
des récompenses destinées aux
combattants de l'État Islamique, soit
pour être vendues comme esclaves
sexuelles. (...) Les femmes et les
petites filles y sont amenées avec des
étiquettes de prix pour que les
acheteurs fassent leur choix et
négocient. (...) Les femmes auraient
ainsi été utilisées comme « appâts »
pour inciter de potentielles recrues à
venir gonfler les rangs de l’EI. Le
rapport évoque également des conversions
à l'islam et des mariages forcés »[22]
; dans la fiction de Mme Peltier, « il
n'y a aujourd'hui, sauf à entrer dans
une logique de négationnisme et de déni,
plus matière à remettre en doute
l'étendue des crimes du régime baathiste
(...) Le viol comme arme de guerre [du
régime Assad] a fait l'objet de nombreux
témoignages et reportages de terrain »[23].
[Ô Bachar !]
que
toujours je haïrai, ne me dis rien d'un
accord.
De même qu'entre lions et hommes il n'y
a pas de serment,
Que loups, et agneaux n'ont pas le cœur
à l'unisson,
Mais qu'ils ne cessent de se détester
les uns les autres,
De même toi et moi nous ne pouvons nous
aimer.
(Homère,
Iliade)[24].
Mais tout cela n'est encore rien. Mme
Peltier ne saurait se contenter de tous
les « maux » du président syrien
mentionnés ci-devant, elle en crée de
nouveaux dont l'histoire lui sera
redevable. Elle crée en effet un réseau
de médias, plutôt fictif que réel,
dirigé par le « tyran de Damas », et
répandu partout aux quatre coins du
monde, dans un scénario qui évoque le Dr
No de la série 007 James Bond :
« Parce que la
narration mise en place par le régime
Assad et véhiculée, nourrie par ses
nombreux soutiens à travers le monde a
remporté la bataille médiatique. Parce
qu'aujourd'hui, celui qui mène la danse,
qui désigne les cibles à combattre,
c'est lui, le tyran de Damas (...) Cette
propagande, qui aujourd'hui est partagée
autant par l'extrême droite que par une
partie de la gauche radicale, en passant
par une large partie de l'opinion
publique "mainstream", s'est construite
- avec notre large contribution - sur un
objet narratif central : nier la
dynamique populaire syrienne, effacer
des préoccupations les aspirations de la
société civile syrienne qui se sont
levées en mars 2011, son combat pour la
liberté et la dignité après 40 ans
d'autoritarisme et de terreur »[25] .
Or, tous les
données et les faits qui contredisent la
narration fictive de Mme Peltier, je les
ai récupérés des médias « mainstream »
anti-Assad et même anti-Syrie, tel que
Le Monde,
Le Figaro,
Radio Canada, The Washington Post, etc.,
fer de
lance de la guerre médiatique contre le
régime Assad.
Pourtant, Mme
Peltier mélange réalité et fiction,
faits historiques et mensonges
politiques, objectivité et subjectivité,
n'en fait qu'un tas massif, et décrète
que si nous n'avons pas démissionné, si
nous n'avons pas donné la parole à Assad,
la démocratie démocratique aurait pu
fleurir de nouveau pour ainsi dire sous
le ciel bleu de Damas. Exprimant son
indignation envers l'entretien de
Paris Match,
elle dit ces mots qui ont des ailes :
« Parce que nous
avons choisi de continuer à lui donner
la parole, parce que nous avons
démissionné. Nous avons refusé la
solidarité au peuple syrien, nous avons
refusé que nos valeurs sacro-saintes de
liberté s'appliquent aussi à eux »[26] .
En guise de conclusion, la lettre de Mme
Peltier n'est qu'une partie du plan
général de la propagande des médias
mainstream qui aspirent à désinformer
les masses, notamment les francophones,
et à les manipuler concernant la réalité
du conflit en Syrie ; à mettre de cendre
dans les yeux, maintenant que la neige
fond en plein hiver damasquin et que la
vérité se révèle ; mais aussi à nous
livrer sans défense à l'ignorance.
Je m'arrête ici et je me suffis de cette
réplique à la lettre de Mme Peltier, car
il est temps de rentrer chez moi et de
manger.
Notes
[1] Peltier, Marie (4 décembre
2014). « Assad reçoit Paris Match:
comment en sommes-nous arrivés là ? ».
In L'Express, récupéré le 15 décembre
2014
dehttp://www.lexpress.fr/actualite/assad-recoit-paris-match-comment-en-sommes-nous-arrives-la_1628817.html#k55eJWKmFMLIySOC.99
[2] Eschyle.
Les Perses.
In
Tragédies complètes.
Traduction de Paul Mazon. Paris :
Gallimard, 1982, p. 115.
[3] Dakroub, Fida. (1 mai 2012). «
Critique du discours « philanthrope »
sur la Syrie ou Misère du Discours : Les
chemins de la liberté ». In
Mondialisation.ca,
récupéré le 23 décembre 2014
dehttp://www.mondialisation.ca/critique-du-discours-philanthrope-sur-la-syrie-ou-mis-re-du-discours/30637
[4] Dakroub, Fida. (24 avril 2012).
« Critique du discours « philanthrope »
sur la Syrie ou Misère du Discours : “Le
calife de sang” ». In
Mondialisation.ca,
récupéré le 23 décembre 2014
dehttp://www.mondialisation.ca/critique-du-discours-philanthrope-sur-la-syrie-ou-mis-re-du-discours-le-calife-de-sang/30516
[5] Dakroub, Fida. (13 août 2012). «
De l’intervention militaire en Syrie :
qui croire, BHL ou Jalili ? ». In
Mondialisation.ca,
récupéré le 23 décembre 2014
dehttp://www.mondialisation.ca/de-l-intervention-militaire-en-syrie-qui-croire-bhl-ou-jalili/32342
[6] Dakroub, Fida. ( 30 janvier 2013
). « Les sortilèges des médias et des
intellectuels sur la guerre en Syrie ».
In
Mondialisation.ca,
récupéré le 23 décembre 2014
dehttp://www.mondialisation.ca/les-sortileges-des-medias-et-des-intellectuels-sur-la-guerre-en-syrie/5321030
[7] Peltier, Marie.
Ibid.
[8] Eschyle.
Les Perses,
Ibid.,
p. 130.
[9]
Peltier,
ibid.
[10]
Selden, Zachary. (1999).
Economic Sanctions
as Instruments of American Foreign
Policy.
Westport (É.-U.) : Praeger Publishers,
p. 135.
[11]
Eschyle.
Ibid.
[12]
Simon, Jeffrey David. (2001).
The Terrorist Trap
: America's Experience with Terrorism.
Bloomington : Indiana University Press,
p. 394.
[13]
Loveday, Morris. (22 novembre 2013). «
Seven Syrian Islamist rebel groups form
new Islamic Front».
In
The Washington
Post,
récupéré le 25 décembre 2013
dehttp://www.washingtonpost.com/world/middle_east/seven-syrian-islamist-rebel-groups-form-new-islamic-front/2013/11/22/8a504da6-53bc-11e3-9ee6-2580086d8254_story.html
[14] RFI. (23 novembre 2013). «
Syrie : sept groupes rebelles créent la
plus importante force islamiste ».
Récupéré le 25 décembre 2014
dehttp://www.rfi.fr/moyen-orient/20131123-syrie-sept-groupes-rebelles-creent-plus-importante-force-islamiste/
[15] Peltier.
Ibid.
[16] Eschyle.
Les Sept contre
Thèbes.
Ibid.,
p. 163.
[17] Régis le Sommier. (4 décembre
2014). « Le président syrien Bachar El-Assad
reçoit Paris Match ». In
Paris Match,
récupéré le 25 décembre 2014
dehttp://www.parismatch.com/Actu/International/Le-president-syrien-Bachar-el-Assad-recoit-Paris-Match-661934
[18] Levasseur, Anne. (16 novembre
2014). « L'exécution de l'otage
américain Peter Kassig est un acte
diabolique, dit Obama ». In
Radio Canada,
récupéré le 25 décembre 2014
dehttp://ici.radio-canada.ca/nouvelles/International/2014/11/16/002-kassig-etat-islamique-decapite.shtml
;
[19] Peltier.
Ibid.
[20] Le
Monde. (29
juin 2014). « Les islamistes de l'EIIL
proclament un « califat islamique »
entre l'Irak et la Syrie ». Récupéré le
25 décembre 2014
dehttp://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/06/29/l-eiil-proclame-l-etablissement-d-un-califat-islamique-et-change-de-nom_4447568_3218.html#HpgtLpYYtMxouQ38.99
[21] Peltier.
Ibid.
[22]
Verduzier, Pauline. (3 octobre 2014). «
Comment l'Etat islamique justifie
l'esclavage des femmes yazidies ». In
Le Figaro,
récupéré le 25 décembre 2014
dehttp://madame.lefigaro.fr/societe/comment-letat-islamique-justifie-lesclavage-femmes-yazidies-031014-984521
[23] Peltier.
Ibid.
[24] Homère.
Iliade.
Traduction de Jean-Louis Backès. Paris :
Gallimard, 2013, v. 260 -265, p. 487.
[25] Peltier.
Ibid.
[26]
Ibid.
La guerra di Siria tra
realtà e finzione
http://www.ossin.org/crisi-siriana/la-guerra-di-siria-tra-realta-e-finzione.html
Toccati i più bassi
livelli di stupidità trattando della
geopolitica del Medio Oriente, e
banalizzato così i fatti essenziali alla
comprensione della situazione e
travisato anche, nello stesso tempo, i
dati concreti, la signora Marie Peltier
tocca adesso i livelli più bassi di
stupidità nella pratica della
disinformazione e della scrittura
politica. Per fare ciò si serve di un
vocabolario che olezza di chiuso e offre
uno schizzo scandaloso nell’ambito della
cronaca della guerra di Siria
Il fatto è che in tutta la storia
contemporanea, dalla Guerra di Spagna
(1936-1939), non si rinviene alcuna
campagna, nessuna alternanza altrettanto
evidente tra azione armata e diplomazia
come quella che offre attualmente la
Guerra di Siria!
Le legioni dell’esercito dell’Impero
schierate in Europa, nel Mediterraneo e
nel Golfo Persico; le truppe ausiliarie
delle nazioni “barbare” che corrono a
invadere il territorio siriano; le
frontiere turche a nord e saudite a sud
– attraverso l’Iraq e la Giordania –
aperte per i gruppi jihadisti; il nord
di Israele diventato zona logistica per
questi stessi gruppi; la serie delle
conferenza di “amicizia” col popolo
siriano (sic); i progetti di risoluzione
al Consiglio di Sicurezza sulla Siria;
le sanzioni economiche; l’isolamento
politico e diplomatico; la propaganda e
la campagna mediatica; il complotto
sull’uso delle armi chimiche da parte
dell’esercito siriano; il finanziamento,
l’armamento e l’appoggio agli jihadisti;
tutto questo è grave, impressionante,
struggente e tragico dopo la commedia “rivoluzionaria”
cui alcuni scrittori, come Marie
Peltier, giocano presentemente nei media
“mainstream”, nel fragore delle risate
di tutti quelli che hanno scritto i
grandi avvenimenti della Storia umana:
Erodoto, Tucidide, Tacito, Tito Livio,
Plutarco e altri!
Seguiamo brevemente la trama di questa
commedia
La settimana scorsa un’amica mi ha
inviato l’indirizzo URL di una lettera
scritta dalla signora Marie Peltier e
pubblicata sull’Express, intitolata “Assad
riceve Paris Match: come siamo arrivati
a questo punto?” (1) Più sotto la mia
amica ha scritto questo commento: “La
disinformazione continua!”
All’inizio, non ho risposto alla mail,
che ho lasciato “raffreddare” tra la
posta in arrivo per una settimana,
considerandomi in “anno sabbatico” della
scrittura politica sulla Guerra di Siria,
a causa dell’enorme impegno delle mie
ricerche letterarie. Però, come dice
Moliere nell’Anfitrione: “La debolezza
umana è di essere curiosi di imparare
ciò che non si vorrebbe sapere”; ed è
esattamente quello che mi è successo.
Onestamente avrei voluto non sapere
quello che Marie Peltier aveva scritto,
“per paura di aggiungere altre disgrazie
alle nostre disgrazie” (Eschilo, i
Persiani) (2), ma anche per sfuggire
all’obbligo, nel pieno delle mie
occupazioni universitarie, di scrivere
una replica.
Infatti la signora Peltier, che è del
tutto autoreferenziale, avendo tracciato
il suo schizzo senza far ricorso ad
alcun saggio, ad alcun articolo, senza
menzionare le sue fonti di informazione
in note bibliografiche, ma ha delineato
un quadro onnicomprensivo nel campo
della disinformazione, non può
naturalmente ammettere che la realtà
delle cose in Medio Oriente, e dovunque
nel mondo, è diversa, perfino in
contraddizione, con le sue romantiche
aspirazioni “rivoluzionarie” di liberare
l’umanità in generale, e il popolo
siriano in particolare, da un “criminale
di guerra” (secondo lei, ovviamente)
come il presidente Bachar el-Assad; ciò
comporterebbe l’ammissione della “miseria
del discorso” che, fin dall’inizio degli
avvenimenti in Siria nel 2011, si sforza
di presentare il conflitto come fosse
una “rivoluzione democratica popolare”,
a volte pacifista, a volte
trascendentale, contro un dittatore-vampiro,
assetato del sangue del suo popolo.
Ahimè, ho sentito davvero, delusa, che
dopo tanti anni di “guerra mondiale”
contro la Siria, ero ancora costretta a
scrivere repliche a simili articoli di
disinformazione. Credevo che le atrocità
e i crimini selvaggi commessi in Medio
Oriente dai dinosauri del secolo –
spesso nutriti, allevati e anche
benedetti dall’Impero e dai suoi
ausiliari turchi, sauditi e pachistani –
avrebbero potuto aiutare Marie Peltier
ad scegliere un approccio scientifico e
obiettivo alla guerra di Siria, e a
liberarsi conseguentemente di questa
visione soggettiva, rivoluzionaria
romantica, che ha segnato, fin dagli
esordi della “Primavera nel paese degli
Arabi”, il discorso di molti scrittori
occidentali,
improvvisamente convertitisi alla causa,
per così dire, della “plebaglia” araba –
e dico “plebaglia”, perché è così che la
si vede in Occidente -; basti citare gli
scritti di Alain Gresh (3) e di
Christopher Barbier (4) che si situano
nella categoria dei “discorsi della
miseria”, le oratorie di Bernard Henri
Levy, che si collocano nella categoria
della “miseria del discorso” (5) e le
formule alchemiche di Jeangene Vilmer,
teorico della “guerra contro i mostri
senza diventare mostri” e che
costituiscono in effetti una categoria
unica in se stessa, quella della “miseria
della miseria” (6); tutto tende ad un
unico obiettivo: astrarre il conflitto
siriano dal suo contesto storico e
geopolitico e collocarlo nell’ambito
mitologico di una pretesa “rivoluzione
democratica”, completamente fantasticata
dalle penne di questi grandi profeti e
messia, contro un mostro-vampiro, “un
criminale di guerra, responsabile
diretto e indiretto della morte di
200.000 concittadini (…) (che) bombarda
massicciamente, e impunemente, una
popolazione civile priva di difese” (7).
Avrei ben voluto vedere Marie Peltier
emanciparsi da questo discorso di
disinformazione, perché potesse
raccontarci qualcosa di reale, di nuovo,
non la ripetizione di un discorso già
usato dalla macchina della propaganda
mondialista e imperialista, ma che cosa
posso dire? “Ahimè, tre volte ahimè!
Il colpo è davvero duro, ma ecco chi
accresce la mia sofferenza!” (Eschilo,
i Persiani) (8).
Nella narrazione della signora Peltier,
il conflitto in Siria si astrae dal suo
contesto storico e geopolitico; ed è lei
– vale a dire Marie Peltier – che prende
le sorti del popolo siriano nelle sue
mani, grida al lupo di lasciare il
Piccolo Chaperon rosso vivere. Lo
sguardo basso, ella pronuncia queste
alate parole:
“Non è più questione oggi di rispetto
dei diritti umani, di lotta per
abbattere la tirannia, di sostegno alle
rivendicazioni democratiche. Un regime
di torturatori è riuscito a convincerci
di essere la vittima. Che sostenerlo è
la salvezza nostra. E dell’Impero. I
Siriani, nel mezzo, sono stati
assassinati”. (9)
Ogni qualvolta mi
capita di leggere simili discorsi nei
media mainstream – perché, a onta delle
osservazioni di Marie Peltier a
proposito di questi media, il periodico
L’Express, che ha pubblicato la sua
lettera, non ha mai portato né la falce
né il martello – mi domando dove fossero
questi discorsi quando negli anni 1970
il senatore statunitense Abraham Ribcoff
voleva affamare il popolo siriano –
tanto caro al cuore degli scrittori
mainstream – imponendo sanzioni
economiche contro la Siria che avrebbero
privato il suo popolo di qualsiasi
possibilità di sopravvivenza?
“In 1977, Senator Abraham Ribcoff
introduced the Omnibus Antiterrorisme
Act of 1977, which allowed Congress to
add countries to a list of suspected
terrorist supporting states. Syria,
along with Yemen, Iraq, and Libya, was
put on the list in late 1980 after the
U. S. State Department declared it has
repeatedly provided support for
terrorist groups. Under the terms of the
Ribcoff act and subsequent congressional
acts, Syria was denied a variety of
American financial aid programs, and
serious export restrictions were imposed
» [10].
Ahimè, tre volte ahimè! Nessuno si
precipitò al soccorso del popolo siriano
affamato dalle sanzioni dell’Impero;
nessuno scrittore, nessun giornalista,
nessun diplomatico, nessun messia,
nessun marabut: “Per noi dolore, gioia
per i nostri nemici” (Eschilo, i
Persiani) (11).
A maggior ragione, come dimostrano i
dati storici, queste sanzioni che
miravano a destabilizzare il regime
baatista del presidente Assad (padre)
non produssero alcun effetto né sul
predetto regime, né sul ruolo ch’esso
giocava nel conflitto regionale degli
anni 1970-1980, vale a dire il conflitto
arabo-israeliano, la guerra del Libano e
le relazioni con l’Unione Sovietica;
prova ne sia che fino ai nostri giorni,
nel 2014, il regime di Assad (figlio) è
ancora in sella. Possiamo in proposito
citare il punto di vista di Jeffrey
Simon sull’effetto delle sanzioni
economiche come mezzo di punizione:
« Economic sanctions can therefore
hurt large numbers of innocent people.
This includes the civilian population in
the target country as well as business
interests in the country that is
imposing the sanctions » [12].
Nella realtà storica, lo Stato Islamico,
il Fronte al-Nusra e altri gruppi
jihadisti armati stanno facendo una
guerra atroce contro l’esercito siriano
e i suoi alleati regionali; ma nella “realtà”
di Marie Peltier, gli islamisti radicali
si rincarnano, per così dire, in una “popolazione
civile senza difesa”. Come testimonia il
Washington Post, un media mainstream,
che ha scritto, a proposito di questa “popolazione
civile senza difesa”:
“The repeated efforts to unify
Islamist factions have come as the
military opposition to Syrian President
Bashar al-Assad is being simultaneously
squeezed by al-Qaeda-linked forces from
the Islamic State of Iraq and Syria and
by Assad’s troops, which are backed by
militants from Iran and Lebanon’s Shiite
Hezbollah movement (...) “It was
important to face this unity of theirs
with a unity of our own,” Abu Eissa
al-Sheikh, leader of the new entity,
said of Assad’s forces as he announced
the group’s creation on Al Jazeera.
“This independent political, military
and social formation aims to topple the
Assad regime . . . and build an Islamic
state.” (...) The group incorporates
Jaish al-Islam, which was formed in
September, as well as the powerful
Tawheed Brigade and the Salafist Ahrar
al-Sham. It notably does not include the
al-Qaeda-linked Jabhat al-Nusra, part of
the Islamic Alliance announced in
September, which Friday’s announcement
appeared to supersede » [13].
Informazioni simili sono state fornite
anche da RFI, ancora un media mainstream:
“In Siria, i sette principali gruppi
islamisti hanno deciso, il 22 novembre,
di unirsi per formare la più importante
forza islamista della ribellione. Un
gruppo di 60.000 uomini, molto più
grosso del Fronte al-Nosra o dell’ISIS,
legati ad Al Qaeda. Il nome di questa
formazione è il Fronte Islamico. L’obiettivo
è di rovesciare il regime di Bachar al-Assad,
le cui truppe guadagnano terreno ogni
giorno di più, e di instaurare uno “stato
islamista giusto” (14).
Però Marie Peltier insiste sul fatto che
coloro che si oppongono al regime
siriano sono dei “militanti pacifisti” e
che “non è più oggi questione di
rispetto dei diritti umani, di lotta per
abbattere la tirannide, di sostegno alle
rivendicazioni democratiche” (15).
"Ah! Razza furiosa, tanto odiata
dagli dei! Ah razza di Edipo – mia razza!
– degna di lacrime! Ahimè, ecco
realizzate oggi le maledizioni di un
padre!” (Eschilo, i Sette contro
Tebe”) (16).
E’ così e cosà che la signora Peltier
esprime la sua indignazione nei
confronti del colloquio di Paris Match
(17) col Presidente siriano Bachar el-Assad!
Ma l’alfabeto della geopolitica ha un
potere retroattivo totale: prima della
lettera della signora Peltier, la guerra
in Siria era assai diversa da come è
stata dopo. Prima della lettera, James
Foley, Steven Sotlof, David Haines,
Hervé Gourdel, Alan Henning, Peter
Kassig sono stati sgozzati dal gruppo
armato ISIS che “recidiva e mostra,
ancora una volta, tutto l’orrore di cui
è capace” (18): dopo la lettera, è Assad
(che) uccide liberamente. E impunemente”
(19).
E’ per questo che la geopolitica, che
viene definita reale, differisce
notevolmente dalla geopolitica finta,
quella che viene presentata nella
lettera della signora Peltier.
Nella geopolitica reale, “gli jihadisti
dell’ISIS, impegnati nei combattimenti
in Siria e Iraq, hanno annunciato
domenica 29 giugno la restaurazione del
Califfato, il regime politico islamico
sparito da quasi un secolo, e il
mutamento del nome dell’organizzazione
in Stato Islamico (IS)” (20): nella
geopolitica finta di Maria Peltier, “Noi
non abbiamo accordato la nostra
solidarietà al popolo siriano, e non
abbiamo fatto niente perché i nostri
sacrosanti valori di libertà fossero
validi anche per esso. Abbiamo ceduto
alle nostre paure, ai nostri fantasmi. E
cos’altro dire quando, come una profezia
che si autorealizzi, gli avvenimenti più
recenti sembrano perfino darci ragione?”
(21)
Nella realtà, “150 ragazze e donne (su
quasi 500 catturate) soprattutto
provenienti dalle comunità yazida e
cristiana, sarebbero state trasferite in
Siria, sia per fare da ricompense
destinate ai combattenti dello Stato
islamico, sia per essere vendute come
schiave sessuali (…) Le donne e le
ragazze vengono portate al mercato con
un’etichetta con il prezzo, in modo che
gli acquirenti facciano la loro scelta e
contrattino (…). Le donne sarebbero così
state utilizzate come “esca” per
incoraggiare le potenziali reclute dello
Stato Islamico. Il rapporto parla anche
di conversioni all’islam e matrimoni
forzati” (22). Nella fiction di Marie
Peltier, “non v’è oggi – salvo a cedere
ad una logica di negazionismo e diniego
– alcuna ragione per porre in dubbio l’ampiezza
dei crimini del regime baatista (…). Lo
stupro come arma di guerra (del regime
di Assad) è stato oggetto di numerose
testimonianze e reportage sul campo”
(23).
Non parlarmi d’accordi, abominato
(Bachar),
Nessun patto fra l’uomo ed il leone,
Nessuna pace tra l’eterna guerra
Dell’agnello e del lupo, e tra noi due
(Omero, Iliade) (24).
Ma tutto questo non è ancora niente. La
signora Peltier, non contenta di tutte
le “colpe” del presidente siriano già
menzionate, ne crea di altre delle quali
la storia le sarà debitrice. Come una
rete di media, più immaginaria che reale,
diretta dal “tiranno” di Damasco e
sparsa nei quattro angoli del mondo, in
uno scenario che ricorda il dottor No
della serie 007 James Bond:
“Perché la narrazione messa in campo
dal regime di Assad e propagandata,
alimentata dai suoi numerosi sostenitori
nel mondo, ha vinto la battaglia
mediatica. Perché oggi quello che guida
la danza, che decide gli obiettivi da
combattere, è lui, il tiranno di Damasco
(…) Questa propaganda, che oggi è
condivisa sia dall’estrema destra che da
una parte della sinistra radicale,
passando per una gran parte
dell’opinione pubblica “mainstream”, si
fonda – con ampi contributi da parte
nostra – su di un elemento narrativo
centrale: negare la dinamica popolare
siriana, liberarsi da ogni attenzione
verso le aspirazioni della società
civile siriana, manifestatesi nel marzo
2011, la sua lotta per la libertà e la
dignità dopo 40 anni di autoritarismo e
di terrore” (25).
Ora, tutti i dati e
i fatti che contraddicono la falsa
ricostruzione della signora Peltier, io
li ho tratti proprio dai media “Mainsteram”
anti-Assad, come Le Monde, Le Figaro,
Radio Canada, The Washington Post ecc.,
punte di diamante della guerra contro il
regime di Assad.
Però Marie Peltier mette insieme realtà
e finzione, fatti storici e menzogne
politiche, obiettività e soggettività,
ne fa un unico mucchio e decreta che, se
non avessimo capitolato, se non avessimo
dato la parola ad Assad, la democrazia
democratica avrebbe potuto fiorire di
nuovo, per così dire, sotto il cielo di
Damasco. Esprimendo il suo sdegno verso
il colloquio pubblicato da Paris Match,
ha usato queste alate parole:
“Perché abbiamo scelto di continuare
a dargli la parola, perché abbiamo
capitolato. Abbiamo negato la nostra
solidarietà al popolo siriano, abbiamo
negato che i nostri sacrosanti valori di
libertà dovessero applicarsi anche ad
esso” (26).
Per concludere, la lettera di Marie
Peltier altro non è che espressione del
piano generale di propaganda dei media
mainstream, che aspirano a disinformare
le masse, soprattutto quelle francofone,
e a manipolarle sul conflitto in Siria;
a gettare cenere negli occhi, oggi che
la neve del lungo inverno di Damasco va
sciogliendosi e che la verità comincia
ad apparire; ma anche a mantenerci,
indifesi, nell’ignoranza.
Chiudo qui e mi accontento di questa
risposta alla lettera di Marie Peltier,
perché è tempo di rincasare per mangiare.
Note :
[1] Peltier, Marie (4 dicembre 2014). «
Assad reçoit Paris Match: comment en
sommes-nous arrivés là ? ». In L'Express
http://www.lexpress.fr/actualite/assad-recoit-paris-match-comment-en-sommes-nous-arrives-la_1628817.html#k55eJWKmFMLIySOC.99
[2] Eschilo, I Persiani.
[3] Dakroub, Fida. (1 maggio 2012). «
Critique du discours « philanthrope »
sur la Syrie ou Misère du Discours : Les
chemins de la liberté ». In
Mondialisation.ca,
http://www.mondialisation.ca/critique-du-discours-philanthrope-sur-la-syrie-ou-mis-re-du-discours/30637
[4] Dakroub, Fida. (24 aprile 2012). «
Critique du discours « philanthrope »
sur la Syrie ou Misère du Discours : “Le
calife de sang” ». In Mondialisation.ca,
http://www.mondialisation.ca/critique-du-discours-philanthrope-sur-la-syrie-ou-mis-re-du-discours-le-calife-de-sang/30516
[5] Dakroub, Fida. (agosto 2012). «
Dell’intervento militare in Siria: a chi
credere, a BHL o a Jalili ? ». In
www.ossin.org, agosto 2013
http://www.ossin.org/crisi-siriana/intervento-militare-siria-bhl-jalili-jazayeri.html
[6] Dakroub, Fida. ( 30 gennaio 2013 ).
« Les sortilèges des médias et des
intellectuels sur la guerre en Syrie ».
In Mondialisation.ca,
http://www.mondialisation.ca/les-sortileges-des-medias-et-des-intellectuels-sur-la-guerre-en-syrie/5321030
[7] Peltier, Marie. Ibid.
[8] Eschilo, I Persiani
[9] Peltier, ibid.
[10] Selden, Zachary. (1999). Economic
Sanctions as Instruments of American
Foreign Policy. Westport (E.-U.) :
Praeger Publishers, p. 135.
[11] Eschilo, Ibid.
[12] Simon, Jeffrey David. (2001). The
Terrorist Trap : America's Experience
with Terrorism. Bloomington : Indiana
University Press, p. 394.
[13] Loveday, Morris. (22 novembre
2013). « Seven Syrian Islamist rebel
groups form new Islamic Front». In The
Washington Post,
http://www.washingtonpost.com/world/middle_east/seven-syrian-islamist-rebel-groups-form-new-islamic-front/2013/11/22/8a504da6-53bc-11e3-9ee6-2580086d8254_story.html
[14] RFI. (23 novembre 2013). « Syrie :
sept groupes rebelles créent la plus
importante force islamiste ».
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20131123-syrie-sept-groupes-rebelles-creent-plus-importante-force-islamiste/
[15] Peltier. Ibid.
[16] Eschilo, I Sette contro Tebe
[17] Régis le Sommier. (4 dicembre
2014). « Le président syrien Bachar El-Assad
reçoit Paris Match ». In Paris Match,
http://www.parismatch.com/Actu/International/Le-president-syrien-Bachar-el-Assad-recoit-Paris-Match-661934
[18] Levasseur, Anne. (16 novembre
2014). « L'exécution de l'otage
américain Peter Kassig est un acte
diabolique, dit Obama ». In Radio
Canada,
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/International/2014/11/16/002-kassig-etat-islamique-decapite.shtml
[19] Peltier. Ibid.
[20] Le Monde. (29 giugno 2014). « Les
islamistes de l'EIIL proclament un «
califat islamique » entre l'Irak et la
Syrie ».
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/06/29/l-eiil-proclame-l-etablissement-d-un-califat-islamique-et-change-de-nom_4447568_3218.html#HpgtLpYYtMxouQ38.99
[21] Peltier. Ibid.
[22] Verduzier, Pauline. (3 ottobre
2014). « Comment l'Etat islamique
justifie l'esclavage des femmes yazidies
».
In Le Figaro,
http://madame.lefigaro.fr/societe/comment-letat-islamique-justifie-lesclavage-femmes-yazidies-031014-984521
[23] Peltier. Ibid.
[24] Omero, Iliade
[25] Peltier. Ibid.
[26] Ibid.
Le sommaire de Fida Dakroub
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