Centre
d'information sur la Résistance en
Palestine
Résistance en Palestine :
la lutte
des prisonniers Avril 2019 N° 14
CIREPAL
Lundi 22 abril 2019
Du 8 au 15 avril
2019, les prisonniers palestiniens
détenus dans les geôles sionistes ont
mené la grève de la faim. Ce moment de
lutte a été couronné par la victoire du
mouvement national des prisonniers, une
fois de plus, et a suscité la division
au sein des institutions de l’occupant.
Pour la première fois depuis que les
prisons sionistes existent, les
prisonniers palestiniens auront droit,
si les sionistes respectent leurs
paroles, à des téléphones publics dans
les prisons, qui leur permettraient
d’entrer en contact avec leurs familles,
à intevalles réguliers.
Ce moment de lutte collective et intense
avait cependant été précédé par
plusieurs actes de résistance dans les
prisons, qui furent sauvagement réprimés
par des unités spéciales, lourdement
équipées comme si elles affrontaient des
armées. Les invasions répétées de ces
forces spéciales dans les cellules et la
répression furent souvent filmées et
exposées au public colonial, en vue de
satisfaire ses appétits sanglants et de
le faire voter en faveur de ceux qui
prennent les décisions les plus extrêmes
contre les Palestiniens. Pour Netanyahu,
sa soumission face aux armes de la
résistance dans la bande de Gaza devait
être contrebalancée par des attaques
musclées et féroces contre les
prisonniers, pour relever le degré de sa
popularité. Ne pouvant s’attaquer à la
résistance armée, les dirigeants
sionistes ont décidé de s’attaquer aux
prisonniers, dépourvus de moyens de
défense. C’est dans ce contexte
pré-électoral sioniste, où tout semble
aller pour le mieux à Netanyahu, que les
prisonniers palestiniens, soutenus par
la résistance et leur peuple, ont décidé
de prendre leur cause en main et
d’empêcher les sionistes de les prendre
pour des tremplins électoraux.
La grève de la faim des prisonniers
palestiniens a été menée dans l’unité et
la détermination à vaincre l’occupant.
Elle a fixé dès le départ qu’il s’agit
de supprimer les appareils de brouillage
cancérigènes dans les prisons et
l’amélioration des conditions de
détention, ce qui signifie qu’elle avait
affirmé que ses revendications sont de
l’ordre de l’humanitaire. Mais la leçon
livrée par les prisonniers en lutte va
au-delà des revendications, car elle a
été préparée, maîtrisée, conçue par
étapes afin de pouvoir assurer sa
longévité, en cas de besoin, tout comme
elle s’est assurée le soutien de la
résistance armée et de la mobilisation
populaire. C’est pourquoi la bataille de
la dignité II constitue une nouvelle
étape dans la lutte des prisonniers et
prouve que les prisonniers palestiniens,
dans les geôles de l’occupant, demeurent
les pionniers de la lutte nationale.
1 - Déroulement
de la bataille de la dignité II du 8-15
avril 2019
lundi 8 avril : au
soir les prisonniers annoncent l’échec
des pourparlers avec la direction
carcérale. Le plan prévu par le
mouvement national des prisonniers
consiste à élargir progressivement le
mouvement de grève, en commençant par la
direction, suivie le
11 avril par un groupe, puis le 13
avril, pour aboutir au 17 avril, journée
des prisonniers, où la grève serait
générale. Un groupe de
prisonniers entrerait en grève au jour J
et serait le groupe de choc en refusant
également de boire, ses membres
affirment être prêts au martyre.
Le premier groupe à
avoir entamé la grève de la faim, qui
fait partie de la direction du mouvement
national des prisonniers est composé
de : 1) Mohammad Araman, 40 ans, de
Ramallah, condamné à 36 perpétuités,
représentant des prisonniers du
mouvement Hamas dans la prison de Ramon.
2) Zayd Bsissi, 41 ans, de Tulkarm,
condamné à 55 perpétuités, représentant
des prisonniers du Jihad islamique dans
la prison de Ramon. 3) Akram Abu Bakr,
41 ans, de Tulkarm, condamné à
perpétuité, représentant des prisonniers
du mouvement Fateh dans la prison de
Nafha. 4) Wael Jaghub, 43 ans, de
Nablus, condamé à perpétuité,
représentant du FPLP dans la prison de
Ramon. 5) Hussayn Derbas, 37 ans,
d’al-Quds, condamné à 25 ans de prison,
représentant du FDLP dans la prison de
Ramon. 17 prisonniers du mouvement Hamas
et du FPLP dans la prison de Nafha
rejoignent immédiatement la lutte.
La direction
carcérale a transféré les grévistes des
prisons vers les cellules d’isolement et
menacé ceux qui veulent les rejoindre
d’une « punition immédiate ».
150 prisonniers
détenus dans les prisons de Ramon et du
Naqab rejoignent le mouvement au second
jour de la grève.
10 avril : alors
qu’il était prévu que le mouvement de
grève s’étende progressivement, 400
prisonniers ont déclaré se joindre au
mouvement immédiatement, pour hâter le
processus.
11 avril, 4ème
jour de la grève. La direction carcérale
transfère deux prisonniers du mouvement
du Jihad islamique de la prison de Ramon
vers l’hôpital Soroka, après la
détérioration de leur état de santé, il
s’agit de Ahmad Sikni et Yassir Abu
Umar. Ils avaient décidé de s’abstenir
de boire également, dès le début du
mouvement. 400 prisonniers détenus dans
les prisons du Naqab Ramon, Nafha,
Eshel, Ofer, Gilboa et Megiddo
poursuivent la grève et 1110 prisonniers
ont inscrit leurs noms pour participer à
la lutte.
Le prisonnier Walid
Duqqa est transféré de la prison de
Ramon à la prison de Haddarim, pour
encouragement à la lutte. La direction
carcérale envoie ses bataillons de choc
réprimer les prisonniers dans la section
21 de la prison du Naqab, où sont
détenus 12 prisonniers en grève.
Au 5ème
jour de la grève, les forces spéciales
de répression font une incursion dans la
section 12 de la prison du Naqab et la
direction carcérale menace les grévistes
d’une répression encore plus féroce.
Au 6ème
jour (13 avril), la
direction carcérale isole le prisonnier
dirigeant au Fateh, Marwan Barghouty, et
lui interdit de rencontrer son avocat,
l’accusant d’appeler à la poursuite de
la grève. 300 prisonniers déclarent être
prêts à rejoindre le mouvement. Les
centres de soutien aux prisonniers
mettent en garde les médias de reprendre
les nouvelles diffusées par les
sionistes, affirmant que la direction
carcérale est parvenue à un accord avec
les prisonniers, ajoutant que de telles
rumeurs de la part des sionistes visent
à diviser le mouvement et à affaiblir la
solidarité.
Des pourparlers
entre les prisonniers et la direction
carcérale sont en cours, et la partie
égyptienne, qui supervise les
pourparlers relatifs à la bande de Gaza,
ont appuyé les revendications des
prisonniers et inclu leurs
revendications dans les pourparlers.
Au 7ème
jour, la direction carcérale continue à
soulever des problèmes concernant un
accord en vue à propos des téléphones
publics qu’elle installerait dans les
prisons. L’état de santé de plusieurs
prisonniers grévistes s’est détérioré,
et la direction carcérale refuse de les
transférer dans les hôpitaux.
Au 8ème
jour de la grève, pour empêcher
l’extension du mouvement, Netanyahu
transfère le dossier des négociations
avec les prisonniers au service du
Shabak (services de renseignements). Le
ministre Ardan et la direction carcérale
se sont opposés à la décision du premier
ministre sioniste, considérant qu’il
baisse les bras devant les prisonniers.
Mais pour Netanyahu, vainqueur des
élections législatives sionistes, il
s’agit d’éviter l’escalade, après les
déclarations des organisations de la
résistance, et suite aux rencontres avec
la partie égyptienne, qui a endossé le
dossier des prisonniers dans les
pourparlers au sujet de la bande de
Gaza.
Au 14 avril, les
grévistes poursuivent leur mouvement,
n’étant pas parvenu à un accord avec la
direction carcérale. Les unités de
répression ont mené une incursion dans
la prison de Ramon, section 5. Suite à
des altercations, le prisonnier Fahd
Sawalhi a été transféré vers les
cellules d’isolement alors qu’il se
trouvait dans la cellule 72.
Le 15 avril, les
prisonniers annoncent être parvenus à un
accord avec la direction carcérale qui a
accepté les revendications des
prisonniers.
Communiqué du
mouvement national palestinien des
prisonniers (15/4) :
« Notre peuple
insiste sur la volonté d’en finir, et
accumule les acquis. Il écrit son
histoire par lui-même... Nous, le
mouvement national des prisonniers,
avons conçu un plan de lutte pour
affronter l’attaque sans précédent que
l’occupant a lancé pour confisquer tous
nos droits et nos acquis que nous avons
payés avec le sang, tout au long des
précédentes années.. Nous avions affirmé
dans notre premier communiqué de 2019
que nous faisons face à une guerre
réelle, menée par l’Etat de
l’occupation...Lorsque les appareils de
brouillage cancérigènes ont été
installés dans la section 4 de la prison
du Naqab, nous avons senti le danger qui
menace nos vies, et avons essayé par
tous les moyens d’éviter la
confrontation avec le geôlier, mais sans
résultats, à cause de son arrogance...
Il a poursuivi sa barbarie en
transférant les prisonniers de la
section 7 de la prison de Ramon vers la
section 1 où il avait installé des
appareils de brouillage. Il les a
attaqués faisant 50 blessés parmi eux
lorsqu’ils ont décidé d’incendier les
cellules, pour défendre leur vie contre
la mort lente provoquée par ces
appareils. Nous avons affirmé au geôlier
que ce dernier acte criminel allait
changer notre comportement envers lui et
que le sang de nos frères sera vengé. Le
prisonnier Islam Wishahi fut le premier
à riposter pour nous rendre la dignité
et annoncer la nouvelle étape. Notre
ennemi a réalisé qu’il a fait de mauvais
calculs et a compris que notre slogan
est devenu réalité, nous ne négocions
pas notre dignité, qui est une et
indivisible.
Parallèlement au
déroulement de ces événements, nous
avions préparé un plan global pour
entrer en grève de la faim, sous le
titre : la bataille de la dignité II.
qui a commencé le 8.4.2019, avec la
grève des responsables et des
représentants des comités de dialogue,
appartenant aux conseils dirigeants. Le
dialogue avec la direction carcérale
avait été entamé le dimanche 7.4, mais
face à son arrogance, nous avons annoncé
la grève pour le lundi 8.4. Nous avons
adopté la tactique d’élargir
progressivement la lutte tout en
essayant de négocier. Le 9/4, le
dialogue a repris, avec pour décision de
faire participer les prisonniers aux
décisions qui devaient être prises.
Nous tenons à
honorer nos frères dans la prison du
Naqab, section 4 et de la prison de
Ramon, sction 1, dont le sang pur a
inondé le Naqab. Ce sont les grands
sacrifices qui annoncent la liberté. La
dignité est un droit humain inviolable.
Nous tenons à affirmer notre haute
estime pour la position de la bande de
Gaza, peuple et direction, pour avoir
relié notre juste cause aux pourparlers
relatifs à la bande de Gaza. Nous
remercions également notre peuple en
Cisjordanie et dans l’intérieur occupé
en 48, notre peuple en exil et les
libres de ce monde qui nous ont soutenus
et ont appuyé notre lutte.
Nous avons lutté
tout en sachant que notre appui, après
Dieu, est notre résistance et son
cabinet unifié. Elle a eu le courage
d’intervenir lorsque l’ennemi nous a
attaqué de nuit dans la prison du Naqab.
La riposte venue de Gaza fut claire. Au
nom de tous les prisonniers, nous
saluons notre résistance héroïque qui
protège notre projet national
palestinien et protège les opprimés et
les faibles.
Nous remercions
les frères égyptiens pour leur rôle de
soutien à notre
peuple.
Nous annonçons
que nous sommes parvenus à un accord
avec le geôlier qui stipule la
suppression des appareils de brouillage
cancérigènes, et la mise en place, pour
la première fois depuis la naissance du
mouvement des prisonniers, de téléphones
publics dans les prisons et sections,
ainsi que le retour à la situation
précédant le 16/2, où les événements se
sont précipités avec l’installation des
appareils de brouillage cancérigènes, et
la fin de l’isolement des prisonniers
mis en isolement. Nous surveillons ce
qui va être exécuté, car on ne peut
faire confiance dans l’occupation. Si le
geôlier refuse d’appliquer l’accord,
nous saurons répondre. La bataille n’est
pas finie, car l’étape la plus difficile
est celle de l’exécution de ce qui a été
conclu. N’arrêtez pas notre solidarité,
ne faites pas une brèche dans notre
soutien. Nous avons confiance en vous.
A notre grand
peuple... Nous avons le droit d’être
fiers d’appartenir à vos rangs ».
Vos frères du mouvement national
palestinien dans les prisons de
l’occupant (15/4/2019)
Les acquis après
la grève de la faim : les appareils
de brouillage installés ne
fonctionneront pas, et il n’en sera pas
installé d’autres. Chaque prisonnier
aura droit à 3 communications, de 15 mn
chacune, par semaine. Cela commencera
par les prisons où sont détenus les
enfants, les femmes et dans les prisons
du nord de la Palestine occupée. Les
prisonnières seront transférées de la
prison de Damon vers d’autres prisons.
Les prisonniers malades détenus dans
« l’hôpital de Ramleh » seront
transférés vers l’ancien centre pour les
malades, que les sionistes avaient fermé
pour « travaux », et réduction des
amendes imposées lors des affrontements.
Le vendredi 19
avril, les prisonniers accomplissent la
prière collective pour la première fois
depuis le début des événements.
2 - Prélude à la
grève de la faim
La répression
contre les prisonniers s’est accentuée
après les recommandations faites par le
ministre sioniste de « la sécurité
intérieure » Gilad Ardan : confiscation
des milliers de livres appartenant aux
prisonniers, réduction de la quantité
d’eau, installation des caméras de
surveillance et des appareils de
brouillage. Ces recommandations visent à
supprimer les quelques acquis des
prisonniers au cours des luttes
précédentes.
La surveillance
permanente des prisonniers signifie les
incursions incessantes, de jour et de
nuit, dans les cellules, chez les
prisonnières et les prisonniers, et des
fouilles anarchiques, des déplacements
des prisonniers vers d’autres sections
ou dans les cours.
Le 20-21 janvier,
des incursions ont été menées dans la
prison de Ofer, où les forces spéciales
ont utilisé des gaz, des bombes sonores,
des balles en caoutchouc et des chiens
policiers. Plus de 150 prisonniers ont
été blessés. Les prisonniers ont alors
incendié certaines cellules et déclaré
l’état d’alerte. Le 21 janvier, une
incursion a eu lieu dans la section 2 de
la prison de Meggido, où
l’administration pénitentiaire avait
installé des appareils de brouillage.
Depuis le 19
février, les prisonniers dans le Naqab
sont visés par la répression Des
incursions des forces spéciales ont eu
lieu dans les prisons de Ramon et Naqab.
Les prisonniers ont alors rispoté contre
la présence des appareils de brouillage.
Les forces spéciales ont réprimé les
prisonniers, noamment dans la section A
des tentes. Les affrontements entre les
prisonniers et la direction carcérale se
sont intensifiés jusqu’au 18 mars,
lorsque les forces spéciales ont mené
une incursion dans la section 7 de la
prison de Ramon, et transféré les
prisonniers du Naqab vers la section 1
où des appareils de brouillage avaient
été installés. Les prisonniers ont
affronté ces mesures en incendiant des
cellules dans la section 1. Les
affrontements se sont poursuivis dans
ces deux prisons.
Le 24 mars, les
forces spéciales ont utilisé des balles
réelles et des bombes sonores contre les
prisonniers, blessant 120 prisonniers
(fractures des mains et le bassin) et
dents cassés, 82 prisonniers sont
blessés à la tête. Une nouvelle arme fut
utilisée par les sionistes, formée de
balles minuscules pouvant toucher
plusieurs endroits du corps en même
temps, ainsi que des blessures à la tête
et dans les yeux. Les prisonniers de la
section 3 sont isolés, interdits de
visites et de liaisons avec les autres
sections. Les geôliers les attachent et
les laissent dormir assis, attachés,
pendant plusieurs nuits. Les autres
prisonniers dans la prison du Naqab ont
décidé de refuser les repas, et
réclament de visiter la section 3
La direction
carcérale a instauré des tribunaux
internes aux prisons pour condamner les
prisonniers de la section, et imposé des
amendes allant jusqu’à 12.000 shekels.
Le
même jour deux prisonniers
blessés par balles, Islam Wishahi de
Jénine et Uday Salem de Bayt Lahem, sont
accusés d’avoir poignardé deux geôliers
dans la prison du Naqab. La direction
carcérale refuse de les soigner. Début
avril, les forces de l’occupation
investissent la maison familiale du
prisonnier Islam Wishahi et menacent sa
famille.
Nadi al-Assir
annonce que le mouvement des prisonniers
a décidé d’entamer la grève de la faim
pour protester contre l’installation
d’appareils de brouillage cancérigènes à
l’intérieur des prisons. Si la direction
carcérale sioniste ne recule pas devant
les revendications des prisonniers,
ceux-ci ont l’intention de lancer un
mouvement progressif à partir du 7
avril. La grève se déroulera dans
plusieurs prisons, Naqab, Eischel, Ramon
et autres.
Face à
l’accentuation de la répression, le
mouvement des prisonniers a commencé à
dissoudre les organisations à
l’intérieur des prisons et à intensifier
les affrontements. La dissolution des
organisations signifie que la direction
carcérale n’aura personne pour discuter
ou négocier, et qu’elle devra affronter
les prisonniers tous ensemble, dans
l’anarchie.
Ahmad Saadate et
Ahed Abu Ghulme, dirigeants du FPLP en
prison, ont rejoint le comité de la
direction des pourparlers avec la
direction carcérale, le 7 avril, selon
le comité Handhala, organe des
prisonniers du FPLP.
Le 5 avril, le
président du conseil des prisonniers et
libérés, Qadri Abu Bakr, a déclaré que
les pourparlers entre la direction
carcérale et les prisonniers se sont
étendus jusqu’au 7 avril, date à
laquelle les prisonniers décident
d’entamer ou non la grève de la faim. Le
jour suivant, le mouvement des
prisonniers annonce que les pourparlers
enflammés avec la direction carcérale
n’aboutissent pas à cause de l’arrogance
des sionistes, et annonce qu’il se
dirige vers la lutte.
3 – Les
prisonniers : état des lieux
Au 20 avril, 6
prisonniers détenus « administratifs »
mènent la grève de la faim pour réclamer
leur libération.
Ayman Ibtech (39
ans) de Dura (al-Khalil) a entamé une
grève de la faim le 16/4, refusant son
isolement dans la prison de Ayalon et
l’interdiction des visites. La direction
carcérale vient de prolonger l’isolement
jusqu’au mois de mai. Il avait été placé
transféré de Ramon à Ayalon et mis en
isolement le 23/12/18, après une
altercation avec les services de
répression spéciaux qui ont investi la
section 4 de la prison Ramon. Il fut
frappé sauvagement et transféré. Ayman
Ibtech est en détention administrative
depuis le mois d’août 2016, et le
5/2/19, la direction carcérale a
transformé la détention administrative
en accusation d’avoir voulu agressé un
gardien de la prison. Ayman Ibtech a
mené la grève de la faim par deux fois
précédemment contre la détention
administrative et obtenu sa libération.
Le total de ses années passées en prison
s’élève à 13 ans, souvent en détention
administrative.
Hussam Razza, 61
ans, de Nablus, est en grève de la faim
depuis le 19 mars. Il avait été arrêté
le 17/4/2018.
Muhammad Tabanja,
38 ans, de Nablus, poursuit la grève de
la faim depuis le 25 mars 2019. Il a été
arrêté le 28.6.2018, et est détenu dans
la prison du Naqab.
Khalid Farraj, 31
ans, du camp Dhayshé, en grève de la
faim depuis le 26 mars 2019. Il réclame
sa libération de la détention
adminisrative.
Hassan Uwaywi (35
ans) et Awda Haroub
(32 ans), d’al-Khalil, qui ont entamé la
grève de la faim en avril 2019 contre la
détention administative. Tous les deux
sont pères de famille.
Jusqu’au mois de
mars 2019, Nadi al-Assir a compté 5700
prisonniers détenus dans 22 prisons et
centres de détention, parmi eux 250
enfants dont 36 Maqdissis en détention à
domicile et 5 mineurs détenus dans les
« centres spécialisés ». 8 députés du
conseil législatif, 430 détenus
administratifs, 750 prisonniers
souffrant de diverses maladies, dont 34
du cancer et 27 journalistes. 56
prisonniers sont détenus depuis plus de
20 ans, 26 anciens prisonniers sont
détenus avant les accords d’Oslo (1993),
les plus anciens étant Karim Younis,
Maher Younis, qui sont détenus depuis 37
ans.
54 prisonniers
libérés lors de l’échange des
prisonniers en octobre 2011 ont été à
nouveau arrêtés. 587 prisonniers sont
condamnés à la prison à perpétuité (une
ou plusieurs fois). 218 prisonniers
martyrs sont décédés depuis 1967, dont
72 à cause de la torture, 63 à cause de
la négligence médicale, 7 à cause de la
répression dans les prisons, et 76
prisonniers furent exécutés peu après
leur arrestation.
Depuis le début de
2019, 1600 Palestiniens, en majorité
Maqdissis, ont été arrêtés, parmi eux
230 enfants et 40 prisonnières.
L’occupant sioniste utilise fréquemment
les « punitions » collectives, comme ce
qui se passe envers la famille Barghouty
depuis décembre 2018 : Le jeune Salih
Barghouty a été exécuté peu après son
arrestation, 40 membres de la famille
ont été arrêtés, y compris le père, la
mère et le mari de la soeur du martyr et
deux cousins.
Parmi les
prisonniers ayant été torturés lors des
interrogatoires : Assem Barghouty (33
ans) détenu depuis le 9 janvier 2019,
Ziyad Shalalde (44 ans) qui fut arrêté
avec son fils Mahmud, et qui a été
gravement blessé au cours des
interrogatoires,
47 prisonnières
sont détenues dans la prison de Damon.
Celles qui étaient détenues dans la
prison de Hasharon ont été transférées à
la prison de Damon où les conditions de
détention sont
inhumaines, et l’humidité élevée. Les
anciennes prisonnières détenues dans
Hasharon avaient lutté contre la
présence de caméras de surveillance dans
la cour. Elles ont alors été transférées
vers Damon où il n’y a ni cuisine, ni
bibliothèque. A Damon, les prisonnières
sont interdites de recevoir du matériel
ou des livres, les caméras de
surveillance sont installées dans la
cour, les salles de douches ne ferment
que par des rideaux que les prisonnières
ont installés, et les conditions des
visites sont pénibles pour les parents.
Parmi les prisonnières, 22 sont mères de
familles.
Les tribunaux de
l’occupation ont condamné, au cours du
mois de mars, 34 enfants et imposé le
paiement de lourdes amendes, dont le
total s’est élevé à 37.000 shekels.
4 – La
résistance palestinienne et la lutte des
prisonniers
Dans un message
audiophonique, M. Ziyad Nakhalé,
secrétaire général du mouvement du Jihad
islamique en Palestine, a tenu à saluer
la lutte des prisonniers, au cours de la
troisième journée de grève (10 avril),
disant que la résistance palestinienne
respectera sa promesse de défendre les
prisonniers, par tous les moyens, quels
que soient les sacrifices, jusqu’à leur
libération, ajoutant que « Sayara
al-Quds et Al-Qassam sont prêts à
défendre le peuple palestinien contre
toute agression possible. »
Khaled al-Batch,
membre du bureau politique du Mouvement
du Jihad islamique en Palestine, a
déclaré que les agressions sionistes à
l’encontre des prisonniers interviennent
dans le cadre des élections sionistes
qui devraient avoir lieu en
avril (18/3). Il a appelé à des
mouvements de solidarité massifs avec
les prisonniers et à empêcher les colons
de vivre tranquilles, afin que le
décideur sioniste réalise que la
répression contre les prisonniers ne
sera pas bénéfique.
Au 3ème
jour de la grève, Abu Ubayda,
porte-parole des Brigades d’al-Qassam,
annonce que les Brigades ont demandé à
« l’unité de l’ombre » qui surveille les
prisonniers de l’occupant, d’agir avec
ces prisonniers de la même manière que
l’occupant agit avec les prisonniers
palestiniens. S’adressant à l’occupant,
Abu Ubayda affirme que le comportement
avec Gilad Shalit ne se répètera pas
s’il continue à réprimer les
prisonniers. S’adressant aux
prisonniers, il a déclaré : « nous
portons vos soucis, par les actes et non
seulement en aroles. Nous mettons votre
cause au-dessus de toute
considération. »
Dr Alayan,
responsable du dossier des prisonniers
au mouvement du Jihad islamique, a
déclaré que les prisonniers qui mènent
la bataille de la dignité II ne sont pas
seuls, et n’ont d’autres choix que de
remporter la victoire, car le temps des
défaites est dépassé. « Nous devons tous
faire de cette bataille un brasier qui
brûle les sionistes et tous ceux qui les
soutiennent, et qui normalisent leurs
relations avec eux. » Il a poursuivi :
les branches armées de la résistance
sont des soldats au service des
prisonniers et de leur cause.
Isma’îl Haniyyé,
président du bureau politique du
mouvement Hamas a affirmé que la
victoire des prisonniers dans les
prisons de l’occupant aura des
répercussions positives sur les
pourparlers concernant la bande de Gaza.
Le FPLP a appelé au
soutien massif de la lutte des
prisonniers comme moyen de faire
pression sur l’occupant.
Jamil Muzher,
membre du bureau politique du FPLP a
déclaré que « les prisonniers mènent la
bataille de la fierté, de la résilience
et de la dignité face à l’occupation et
ses geôliers, en avant-garde du peuple
palesitnien et de la nation arabe. »
De son côté, le
porte parole du mouvement du Jihad
islamique, Mus’ab al-Brim, a déclaré au
premier jour de la grève : « nous
soutenons les revendications des
prisonniers, et nous mettons en garde
l’occupant de bafouer leur dignité, car
la résistance n’hésitera pas à
riposter ».
Le porte-parole du
mouvement al-Ahrar à Gaza, Yassir
Khalaf, a déclaré que la question des
prisonniers fait l’unanimité nationale,
elle restera à la tête des priorités des
Palestiniens, et s’adressant aux
prisonniers, il a déclaré : « la
résistance sera toujours prête avec ses
armes pour libérer les prisonniers, la
résistance possède un bien stratégique
pouvant obliger l’occupant à s’incliner
devant ses conditions et à répondre aux
revendications des prisonniers ».
Le FDLP appelle
toutes les forces palestiniennes à
rassembler leurs énergies populaires,
médiatiques, politiques et juridiques,
autour du soutien aux « héros du
mouvement des prisonniers... Le
mouvement des prisonniers a affirmé, par
son unité et sa ténacité, qu’elle
constitue l’un des leviers les plus
importants dans la lutte contre
l’occupant. »
5 – la
solidarité
Le comité national
pour briser le blocus et le comité
supérieur national pour les marches du
retour ont organisé un rassemblement de
soutien aux prisonniers en lutte.
Mohamad Abu Jalala, ancien prisonnier
libéré a déclaré : malgré la douleur et
la faim et les complots contre Gaza,
Gaza reste l’espoir pour la libération
des prisonniers, l’espoir pour la nation
contre la normalisation et le deal du
siècle, et la route vers la dignité
commence par al-Quds et la Palestine
(9/4).
Le comité pour les
prisonniers issu des forces nationales
et islamiques dans la bande de Gaza
organise, au second jour de la grève,
une série d’activités en soutien aux
prisonniers. Son responsable, Allam
Ka’bi, annonce un rassemblement devant
le siège de la croix-rouge. Le même
jour, les organisations de la résistance
organisent un rassemblement devant le
barrage de Bayt Hanun/Eretz.
Le porte-parole de
l’institution « Muhjat al-Quds », qui
s’occupe des prisonniers, a déclaré que
les appareils de brouillage installés
par l’occupant dans les prisons
constituent une violation flagrante des
droits humains. Outre le fait qu’ils
brouillent les ondes radiophoniques et
télévisés et les téléphones, ils
provoquent des maux de tête intenses, et
les prisonniers craignent leurs effets.
« Muhjat
al-Quds » et le mouvement des Ahrar
à Gaza organisent un rassemblement de
soutien aux prisonniers en lutte, le
13/4. Le même jour, le congrès populaire
des Palestiniens de l’extérieur appelle
le peuple palestinien et ses
organisations, et les peuples arabes et
musulmans, et les peuples libres, à
affirmer leur solidarité avec le
mouvement de lutte des prisonniers.
Les associations
palestiniennes et allemandes ont
organisé un rassemblement de solidarité
avec la lutte des prisonniers
palestiniens, à Berlin. Les
organisateurs ont demandé au
gouvernement allemand des positions
claires sur le conflit et la cessation
de l’alignement inconditionnel aux côtés
de l’occupant.
Le syndicat des
avocats palestiniens appelle à soutenir
la lutte des prisonniers et à participer
à toutes les manifestations et
rassemblements, et autres actions, en
soutien à ceux qui sont « notre
fierté ».
Lors de la journée
du prisonnier palestinien, le 17 avril,
les manifestations et rassemblements qui
ont eu lieu dans tout le territoire
palestinien, occupé en 67 ou 48, a
célébré la victoire des prisonniers, et
affirmé la volonté de poursuivre le
soutien jusqu’à leur libération.
La marche du retour
du 18 avril, qui dure depuis plus d’un
an, dans la bande de Gaza est dédiée aux
prisonniers et à leur lutte.
6 -
Du côté de l’Autorité
palestinienne
Le procureur de
l’AP renouvelle la détention du
dirigeant au mouvement du Jihad
islamique, Ahmad Nasr (50 ans), accusé
d’avoir reçu illégalement de l’argent.
Dans le dictionnaire de l’AP,
« illégalement » signifie sans passer
par la voie de l’AP. Ce n’est pas la
première fois que les services
sécuritaires arrêtent et détiennent des
Palestiniens soucieux d’aider les
familles de martyrs et des prisonniers,
que l’AP cherche à isoler, selon les
directives de l’occupant et des
puissances qui la financent.
Les services
sécuritaires de l’AP ont arrêté un
membre dirigeant au mouvement du Jihad
Islamique, Ahmad Dar Nasr.
Les services
sécuritaires de l’AP interdisent de
célébrer le lancement d’un livre écrit
par un prisonnier, sur les combattants
prisonniers dans les geôles sionistes, à
Jénine. Ce livre paru au mois d’avril a
été imprimé et édité en Cisjordanie
occupée, par une imprimerie appartenant
à un ancien prisonnier. Les exemplaires
du livre ont été confisqués et
l’imprimerie fermée.
Depuis plusieurs
mois, l’AP dirigée par Mahmud Abbas a
supprimé la contribution financière aux
prisonniers et anciens prisonniers
libérés, appartenant à des organisations
combattantes ou ayant des positions
nationales avancées. Les rassemblements
réclamant le retour à ces contributions
se déroulent en Cisjordanie occupée et
dans la bande de Gaza. Ces contributions
fixées par l’OLP il y a des décennies
sont un droit acquis par les
prisonniers, que ne contestent que ceux
qui veulent se rapprocher des USA.
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