Cirepal
Confiscations
de terres, attaques du bétail, profanations des lieux saints,
menaces de mort et de déportation
Le
gouvernement sioniste poursuit son nettoyage ethnique envers les
Palestiniens de 48
21 Février
2007 Dans Fasl al-Maqâl
(hebdomadaire du Rassemblement national démocratique), Walid Ayyûb
écrit, sous le titre : « ils confisquent les terres
qui nous restent encore »
« Les
gouvernements successifs israéliens poursuivent l’étouffement
des Arabes jusqu’à leur appauvrissement, afin de faire pression
sur eux et exécuter leurs plans de vols des terres arabes. Nous
affirmons que toutes les larges étendues des terres confisquées
appartiennent aux propriétaires originaires de cette terre, les
Arabes de ce pays. Mais cela n’a pas suffi à calmer son appétit
et sa convoitise des terres qui restent aux portes de nos maisons.
Il n’est pas étonnant que le gouvernement confisque les terres
de Yânuh, Kisra, Jitt et Kfra Sami’ ou n’importe quelle autre
terre arabe, mais ce qui étrange est que cela se prépare précisément
au cours de la guerre et la dernière agression contre le Liban,
comme si le gouvernement voulait montrer qu’il se venge de son
échec au Liban en spoliant une terre arabe !
Les
villages druzes n’ont pas été plus chanceux, même
pas d’un iota, que les autres villages arabes. Certains
dirigeants de cette confession ont fait croire aux gens que si les
arabes druzes acceptaient le service militaire obligatoire, cela
servirait leur confession, qui serait distinguée des autres en
accédant à l’égalité avec les citoyens juifs. Certains
exploiteurs, même, sont allés jusqu’à chanter
l’alliance de sang entre les druzes et l’Etat.
Mais
de nombreux arabes druzes se sont levés, en face, et sous la
bannière du « Pacte des Maaroufiyins libres » ont
repoussé les traîtres, agissant et s’activant au sein des
arabes druzes et notamment parmi les jeunes, pour leur faire
prendre conscience et empêcher leur chute vers l’israélisation
et la rupture avec leurs racines arabes.
…
Actes
de brigandage
En
exemple, Yânûh, qui possédait en 1948 près de 13.500 dunums de
terres variées, des champs cultivés ou non. L’épée des
confiscations n’a laissé que 2800 dunums. Mais cette épée
n’est pas fatiguée. Elle a été prise par une autre
institution, récemment, pour couper des centaines et des milliers
de dunums de quelques villages arabes druzes, dont Yânûh.
..
La découverte de ces plans de confiscation ont suscité une
grande colère dans ces villages visés, et de plus, ils ont été
concoctés en « pleine nuit, comme des brigands ! »,
au cours de l’agression et la guerre contre le Liban. Les plans
n’ont été publiés que récemment. Selon ce plan, les
meilleures terres de Kisra et près de 2500 dunums et 300 autres
vont être coupées des terres de Yânûh-Jitt pour être données
à la région des colonies juives.
Sheikh
Mahmûd Sayf Abu Wahib, anciennement maire du village Yânûh
(entre 91 et 96) considère que la population est consciente et
qu’elle s’opposera par tous les moyens à ces confiscations :
« Le vol des terres a commencé dans les années 60, lorsque
le pouvoir a commencé à négocier avec certains et ont réussi,
en s’appuyant sur leur naïveté, à faire un accord sur le fait
que toute terre rocheuse deviendrait propriété de l’Etat, et
c’est ainsi qu’ils ont volé 70% des terres. Bien que Yânûh
n’a plus que 2800 dunums, l’institution israélienne veut
prendre 350, selon son dernier plan. D’ailleurs, toute la zone
industrielle Tifin a été installée sur les terres de Yânûh,
ce sont des propriétés privées, appartenant aux habitants de Yânûh.
Actuellement
les jeunes de Yânûh réclament les terres antérieurement
confisquées du fait de la naïveté de leurs pères. Ils
s’opposent et s’organisent pour faire face à ce nouveau plan
de déracinement, comme l’affirme Abu Wahîb : « La
terre est nos racines, et nous en sommes les arbres, et par conséquent,
nous ne pouvons pas vivre sans nos racines. Nous lutterons sans
relâche pour supprimer cette décision tyrannique du ministère
de l’intérieur. »
Abu
Jawad, maire du village Jitt, tout proche et menacé également
par les confiscations, considère que la décision du ministre
israélien de l’intérieur est un acte de brigandage en plein
jour, profitant de la période de la guerre contre le Liban pour
le faire passer en douce.
« Mais
nous allons lutter, nous ne nous arrêterons pas. Il n’y a pas
longtemps, l’institution israélienne a essayé de tracer une
route dans les terres de Jitt, afin que les terres de la colonie
proche, Ghita, ne soient pas touchées. Nous nous sommes opposés
au projet, ils ont reculé et l’ont stoppé » et il
compare la situation entre la colonie et le village, disant :
40 maisons ont été construites dans la colonie sans
autorisation, mais aucune n’a été encore démolie ».
Les
patrouilles vertes tuent le bétail dans le Naqab
Les
célèbres patrouilles vertes de l’Etat d’Israël (nommées
« vertes » parce qu’elles sont sensées protéger la
nature et que les Palestiniens appellent patrouilles noires, parce
qu’elles détruisent la terre, l’habitat et l’homme
palestiniens) ont lancé une attaque dimanche dernier (18 février),
soutenues par des hélicopères, sur la région de pâturage en
cette période de l’année, dans la région al-Khabu. 30.000 têtes
de bétail ont été encerclées dans une zone réduite avant de
lancer un ultimatum à la population du Naqab afin de
l’obliger à régler le problème avec les autorités militaires
et le bureau de l’agriculture.
Hussayn
Rafay’a, président du conseil régional des villages non
reconnus, a déclaré : cela fait des mois que nous essayons
de discuter avec le bureau de l’agriculture afin de ne pas
arriver à cette situation, pour permettre l’entrée du bétail
dans cette zone, la dernière réunion ayant été tenue le 24
janvier dernier. Le conseil régional a fait appel au tribunal il
y a un mois réclamant de l’Etat une zone spéciale pour le bétail.
L’attaque a eu lieu alors que nous poursuivons nos discussions
avec les concernés. Mais ils ont attaqué pour faire pression.
Nous allons organiser une manifestation, avec le bétail, jusqu’à
la Knesset, pour faire pression sur le gouvernement pour trouver
une solution. Il faut savoir que l’Etat accorde aux propriétaires
juifs de bétail des
zones de pâturage tout au long de l’année, alors que les
Arabes n’avaient que 3 mois, et depuis l’année dernière, même
ces trois mois sont remis en cause. »
Les
propriétaires palestiniens de bétail se sont organisés, ils ont
un comité qui les représente pour organiser leur résistance.
Le
comité et le conseil régional avaient organisé une
manifestation devant le bureau sioniste de l’agriculture l’année
dernière, pour réclamer la réouverture de zones de pâturages
notamment dans les zones Um Khashram et al-Khabu, et pendant deux
jours, ils avaient organisé une protestation populaire en faisant
entrer dans ces zones plus de 20.000 têtes de bétail. La
patrouille verte était intervenue pour les obliger à quitter les
zones, mais ils avaient réclamé des discussions, pour finalement
obtenir satisfaction, et le bétail a pu rester dans ces zones
pendant quelques mois.
Cette
année, les autorités sionistes reviennent à la charge. En réalité,
le but est de détruire le bétail de la population palestinienne
du Naqab afin de l’obliger à quitter la terre. En détruisant
le bétail, l’institution israélienne chercher à réduire
encore plus les régions encore habitées ou utilisées par les
Palestiniens dans cette partie de la Palestine occupée en 48,
mais non incluse dans la zone juive du plan de partage de 47.
Le
bétail est une des causes du maintien des populations
palestiniennes dans le Naqab, il constitue une source de revenus
tout comme il lui permet d’être présent sur une superficie
relativement large de terres. Lorsque le bétail est détruit, la
population serait plus facilement « transférable »
vers d’autres régions, selon les autorités sionistes.
Commentant
les événements, Hussayn Rafay’a a déclaré que le plan israélien
vise à déraciner la population de sa terre, en détruisant la
richesse animale des Palestiniens, il vise à réduire les chances
de leur maintien dans le Naqab. Les Arabes du Naqab sont
conscients de la gravité de ces mesures et attaques, ils savent
que le but final est leur expulsion. C’est ce plan que les
diverses institutions israéliennes étudient et planifient, jour
et nuit.
Profanation
des cimetières et lieux saints : Kfar Bir’im, Bîsân
A
Kfar Bir’im, c’est le cimetière chrétien qui a été visé
par les barbares il y a quelques jours. Une délégation du
Rassemblement national démocratique s’est déplacée pour réconforter
la population, réfugiée à Haïfa et dans le village al-Jish,
puisque l’armée sioniste a déclaré le village zone militaire,
empêchant ses habitants d’y revenir malgré les multiples décisions
juridiques prononcées en leur faveur.
En
effet, les habitants de Kfar Bir’im ont été expulsés de leurs
villages deux ans après la Nakba, en 1950, mais la cour suprême
de justice de l’Etat d’Israël a autorisé leur retour. En
attendant ce jour, ils continuent, bien que réfugiés à Haïfa
et à Jish, à enterrer leurs morts dans le cimetière et à fréquenter
l’église, qu’ils visitent et entretiennent régulièrement.
Des croix ont été cassées, les cercueils fracassés, mais les médias
israéliens n’ont pas rapporté les faits.
Dr.
Azmi Bishara, président du Rassemblement national démocratique,
a d’ailleurs remarqué : « Quand des tombes juives
sont profanées, Israël ameute le monde entier et les dirigeants
des Etats du monde font des déclarations fracassantes, mais en
Israël, bien que la profanation a eu lieu depuis une semaine,
aucun média n’en a parlé, bien que les journalistes soient
venus et aient pris des photos. La police n’a arrêté personne. »
Il a ajouté : « C’est la résistance et la détermination
des habitants de Kfar Bir’im, leur attachement à leur village
et à leur nationalité qui suscitent l’admiration, c’est l’écho
de leur souffrance qui fait peur à l’institution. Le
complot du silence sur la profanation des cimetières et des lieux
saints chrétiens en Israël se poursuit ».
Profanation
du cimetière musulman à Bîsân
La
Fondation al-Aqsa a fait état le 19 février dernier de la
profanation du cimetière musulman dans la ville de Bîsân dont
la population palestinienne a été complètement expulsée en 48.
Les
extrémistes sionistes ont cassé et arraché plus de trente stèles
dans le cimetière.
Une
équipe de la fondation s’est dirigée vers Bîsân pour
constater les dégâts et a accusé la police israélienne de
connivence avec les extrémistes, n’ayant pas jugé utile de
poursuivre les profanateurs.
Sheikh
Raed Salah : menacé de déportation
Les
autorités sionistes ont menacé Sheikh Raed Salah, président du
mouvement islamique à l’intérieur de la « ligne verte »
de déportation s’il poursuivait ses actions pour sauver la
mosquée al-Aqsa. Des députés extrémistes juifs ont demandé
l’interdiction du mouvement islamique et des appels au meurtre
ont été lancés. Ces cris et menaces visant sheikh Raed Salah
font partie d’une tentative sioniste de briser le mouvement
populaire autonome palestinien qui se consolide dans les parties
de la Palestine occupée en 48. Après l’arrestation de
plusieurs membres de la direction du mouvement Abnaa al-Balad et
les menaces contre les dirigeants du Rassemblement national démocratique,
les nouvelles menaces contre sheikh Raed Salah et son mouvement
montrent que l’institution sioniste abandonne, là aussi, ses
gants de velours pour montrer son vrai visage d’Etat usurpateur,
colonialiste et raciste.
Traduit par Centre
d'Information sur la Résistance en
Palestine
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