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De Ghardaïa à Istanbul: la caravane algérienne pour al-Quds renoue avec le passé du peuple algérien

13 novembre 2007

C’est au cours d’une conférence de presse à Beirut, le lundi 12 novembre, au siège du syndicat des journalistes, que la caravane algérienne pour le soutien et la solidarité avec la ville d’al-Quds a publiquement annoncé sa tournée dans plusieurs pays arabes avant de se diriger à Istanbul, où se tient du 15 au 18 novembre le forum international pour al-Quds, forum initiés par la Fondation d’al-Quds et le réseau des institutions civiles arabes et musulmanes pour la solidarité avec al-Quds, réseau dont fait partie la caravane.

 

La caravane, composée d’une vingtaine d’Algériens, en majorité de la ville de Ghardaïa, a quitté Alger il y a plus d’une semaine. Bien que la participation de Marocains, de Tunisiens et de Lybiens était prévue, la politique intérieure de ces pays a empêché la formation d’une caravane unifiée du Maghreb. Quoiqu’il en soit, la caravane a maintenu son objectif, celui de faire le tour des pays arabes (Lybie, Egypte, Jordanie, Syrie, Liban) avant de se diriger à Istanbul, lieu du forum où elle participera avec des centaines d’associations venues du monde arabe et musulman, mais aussi d’Europe, pour affirmer son refus de la judaïsation de la ville et discuter des modalités de soutien à la population palestinienne et ses institutions civiles, qui résistent à l’occupation et la colonisation sionistes.

 

Les régimes égyptien et jordanien ont refusé le passage de la caravane, craignant qu’elle ne suscite un élan et une fraternité populaires envers la ville sainte occupée et humiliée. Au Liban, c’est l’association culturelle pour al-Quds et le réseau des associations civiles qui ont organisé son accueil et son séjour.

 

Au cours de la conférence de presse, le président de la caravane a tenu à souligner que l’idée de la caravane pour al-Quds ne fait que renouer avec le passé du peuple algérien, toujours solidaire de la Palestine et des Palestiniens. C’est d’ailleurs la célèbre phrase du feu président Boumedienne qui était affichée sur le car qui a circulé de Beirut vers Marûn el-Râs, dans le sud du pays : « Nous sommes solidaires de la Palestine et des Palestiniens, qu’ils soient victimes ou oppresseurs ». Il a expliqué l’importance de la question palestinienne pour le peuple algérien et la volonté des participants à la caravane de transmettre leurs impressions et les projets concrets de la solidarité, lors de leur retour en Algérie.

 

Le représentant du Jihad islamique, au Liban, Abu Imad Rifa’î, a tenu également à renouer avec le passé palestinien, affirmant que des quartiers de plusieurs villes palestiniennes, et même des camps de l’exil, rappelent la présence historique de la population du Maghreb en Palestine, et que, avant les accords de Sykes-Picot, qui ont démantelé la région, Maghreb et Machrek arabes et musulmans partageaient une vie commune, où la Palestine représentait déjà un pôle dans la conscience arabo-musulmane.

Le père Sarouj, responsable de la communauté grecque-catholique de Tripoli, a vivement salué la présence de la caravane, espérant que dans tout le monde arabe et musulman, des jeunes se lèvent et les prennent en exemple, assument la responsabilité et mobilisent la nation entière pour sauver la ville sainte, la ville musulmane et chrétienne, menacée par la sionisation et la judaïsation. Il a rappelé l’importance de l’unité entre musulmans et chrétiens, tout en regrettant que ces derniers ne soient pas encore, majoritairement, à la hauteur de leur responsabilité envers la ville d’al-Quds et de la Palestine.

Quant au président de l’association culturelle pour al-Quds, dr. Dekmak, il a souligné l’importance d’une mobilisation générale dans le monde arabo-musulman et plus globalement, dans le monde, pour s’opposer à cette entité sioniste, la plus raciste et la plus coloniale dans le monde, saluant la caravane et son initiative de renouer avec le passé de la nation.

 

A un jet de pierre de la Palestine

La veille, par une journée pluvieuse, la caravane avait programmé une tournée dans le sud du Liban. Le car était orné d’affiches, annonçant clairement l’objectif, le soutien indéfectible à la Palestine et à la ville d’al-Quds.

Les membres de la caravane ont écouté, tout le long du trajet vers Sour, les multiples explications du guide, s’arrêtant sur les villages ayant été le théâtre des opérations qualitatives de la résistance, comme Ansâriyyé, où l’élite de l’armée sioniste avait envoyé un commando héliporté pour kidnapper des résistants, avant de s’apercevoir qu’elle a été piégée et dont il n’est resté personne. A partir de Sour, où elle a rencontré la direction du Hizbullah, la caravane s’est dirigée vers Bint Jbeil, puis Marûn al-Râs, à quelques mètres des colonies sionistes implantées au nord de la Palestine. Dans ces deux hauts lieux de la résistance, les responsables de la résistance ont expliqué le déroulement des batailles en juillet-août 2006, insistant sur le courage de ces combattants qui n’ont reculé devant aucun sacrifice, sachant qu’ils tissaient la victoire divine. A Bint Jbeil, les membres de la caravane n’ont pu s’empêcher de prendre quelques souvenirs, du terrain même de cette ville héroïque, des pierres ayant appartenu à la mosquée détruite lors de l’agression de l’été 2006. Cette mosquée est d’ailleurs en cours de construction.

Ils ont vu la destruction, maison par maison, du centre ville historique de la ville, où les travaux de reconstruction se poursuivent, sans relâche.

Le responsable de la ville de Bint Jbeil a expliqué comment les dirigeants sionistes voulaient coûte que coûte se venger de cette ville, là où six ans plus tôt, sayyid Nasrullah, secrétaire général du Hizbullah, avait fait son discours de la libération, devant une foule venue du Liban entier, et déclaré qu’Israël était plus faible qu’un nid de guêpes. Ayant perdu l’espoir de remporter une quelconque victoire lors de leur agression au cours de l’été 2006, les dirigeants sionistes ne voulaient plus, à la fin, qu’entrer dans Bint Jbeil, pour prendre leur revanche. Mais même cela ne leur fut pas accordé. Ils n’y sont pas rentrés, mais ils l’ont détruite, de haut, lâchement, ayant encore, à cette date, la maîtrise du ciel.

A Marûn el-Râs, le brouillard a quelque peu masqué la vue, mais les colonies situées en dessous étaient visibles à l’œil nu, ce qui a suscité un grand émoi parmi les membres de la caravane. Pour la première fois, ils voyaient la Palestine, la terre spoliée pour laquelle ils se mobilisent et mobilisent leurs concitoyens.

Le responsable de la résistance à Marûn el-Râs a expliqué que c’est par ce village que les soldats de l’occupation ont essayé d’entrer, et comment la résistance est parvenue à les stopper. Située pourtant à quelques mètres, les sionistes n’avaient pas réussi à l’occuper. C’est sur le terrain que les membres de la caravane ont compris le mensonge des médias lorsqu’ils annonçaient, tout au long de l’agression, que les sionistes se rapprochaient du Litani. Or, il n’en était rien. Que ce soit à Bint Jbeil, à Marûn el-Râs et plus loin, à Qâna, et tout au long du trajet, les membres de la caravane ont aperçu les débris des chars et des armes abandonnés par les sionistes. Ils ont également vu les nombreux portraits des martyrs, ces martyrs de la promesse divine, que le Hizbullah ne cesse d’honorer, dans tous ses médias.

 

A Qâna, ville deux fois victime de massacres, le premier à l’instigation du président sioniste actuel, Shimon Pérès, et le second, au cours de la dernière agression, en 2006, les membres de la caravane ont tenu à se dresser sur un char sioniste, tous ensemble, pour entamer l’hymne national algérien, certainement sans oublier le paragraphe visant la France, comme certains Algériens, extrêmement minoritaires, le souhaitent.

 

Pour la caravane, leur passage par le Liban, avant de se rendre à Istanbul, aura été d’une grande utilité, car il leur a permis de garder confiance dans l’avenir et dans la résistance, malgré tous les signes de démobilisation qui nous entourent et les abandons successifs faits par les dirigeants, qu’ils soient arabes ou palestiniens, qui se pressent aux antichambres des Etats-Unis pour préserver leur pouvoir et ramasser quelques miettes, oubliant ou faisant semblant d’oublier que le droit ne se négocie pas, mais s’arrache.

 

Centre d'Information sur la Résistance en Palestine



Source : Cirepal


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