Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Trump se retire de l'accord de la
Cop21 :
Un non-événement pour un accord
dépassé
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Lundi 5 juin 2017
"Quand le
dernier arbre aura été abattu. Quand la
dernière rivière aura été empoisonnée. Quand le dernier poisson aura été péché.
Alors on saura que l'argent ne se mange
pas"
Parole d’un chef indien
Une tempête
dans un verre d'eau que l'annonce
médiatique du refus de Trump de
cautionner l'accord de Paris. De quoi
s'agit-il? Rappelons d'abord les
objectifs de l'accord de Paris qui n'a
été validé qu'à la COP 22 à Marrakech.
Pour rappel les Etats-Unis n'ont pas
voulu entériner le protocole de Kyoto
autrement plus robuste et contraignant.
Résultat des courses: le protocole de
Kyoto a donné lieu à des résultats
maigres. La température a augmenté, les
tonnages de CO2 sont devenus
plus importants actuellement autour de
35 milliards de tonnes. Que les
changements climatiques soient dus aux
énergies fossiles et donc anthropiques,
ou pas, le fait est là les dégâts des
pays impactés nécessitent de trouver
une solution notamment en mettant
en œuvre un Fond vert qui
n’est toujours pas opérationnel depuis
plus d’un an et demi
Dans une
allocution attendue, le président
américain a déclaré se retirer de
l’accord et a précisé être prêt à
ouvrir de nouvelles négociations «pour
revenir dans l'accord de Paris», ou pour
aboutir «à un nouveau traité», «L'accord
de Paris compromettrait notre économie,
briserait nos travailleurs, affaiblirait
notre souveraineté, imposerait des
risques juridiques inacceptables et nous
mettrait en situation de faiblesse
permanente par rapport aux autres pays
du monde, a-t-il assuré. Il est temps de
placer Youngstown, dans l'Ohio, Detroit,
dans le Michigan, et Pittsburgh, en
Pennsylvanie, et beaucoup d'autres
endroits dans notre grand pays, avant
Paris, en France. Il est temps de rendre
l'Amérique grande à nouveau.» (1)
«Comme pour Kyoto,
les Etats-Unis ont posé des conditions à
l'accord de Paris, exigeant notamment
que les objectifs de réduction
d'émissions ne soient pas contraignants.
Leurs demandes ont été satisfaites et
pourtant, une fois encore, ils se
retirent. Donald Trump l'a bien compris,
annonçant le 1er juin qu'il mettait fin
à la fois à l'engagement de réduction de
26% à 28% des émissions des Etats-Unis
d'ici à 2025 et au financement américain
du Fonds vert pour le climat.
Washington, qui avait accepté d'abonder
3 milliards des 10 milliards de dollars
de la mise initiale, n'aura versé, sous
l'administration Obama, qu'un milliard à
l'institution de soutien aux pays du
Sud. Jusqu'à présent, la limite des 2°C
était très difficile à respecter. Sans
les Etats-Unis, elle devient impossible
à atteindre.» (1)
Que dit
réellement l'accord de Paris ?
Il y a
eu dés le départ et les négociateurs de
la COP 21 le savaient une évidence à
savoirt que les faibles exigences de
l’accord ne permettent pas d’arriver à
stopper les changements climatiques qui
même si aujourd’hui on décidait d’une
façon vertueuse de ne plus brûler de
pétrole de charbon ou de gaz, il n’est
pas sûr que les effets soient positifs
dans l’immédiat du fait de l’inertie du
système ; Il ne faut pas oublier
qu’il y a plus de 900 milliards de
tonnes de CO2 stockés dans l’atmosphère
et dans les océans quand la température
augmente du fait de l’effet de serre- il
faudra plus d’un siècle d’après les
scientifiques pour évacuer le
stock de CO2- les océans relarguent le
CO2 qui va lui aussi participer à
l’effet de serre
De nombreuses
études suggèrent qu'une augmentation de
température de 3 °C est maintenant
possible et même probable. Le nouvel
accord confirme l'objectif de maintenir
le seuil d'augmentation de la
température au-dessous de 2°C et espère
- par une opération miracle- même
tendre vers 1,5°C avant 2100. Pour y
parvenir, l'accord précise que les
émissions de gaz à effet de serre ne
devront pas dépasser 40 Gt d'équivalent
CO2 en 2030 . Or, le rapport «note avec
préoccupation» que «les niveaux des
émissions globales de gaz à effet de
serre en 2025 et 2030 estimés se
traduisent par un niveau prévisible
d'émissions de 55 gigatonnes en 2030».
Soulignons que les émissions actuelles
sont comprises en 35 et 40 Gt, cela
signifie donc qu'il faudrait stopper
toutes nos émissions ou bien les
séquestrer massivement.
En clair, même
s'il était appliqué, l'accord serait
inefficace! Il est donc dépassé avant
même de rentrer en vigueur. Si
l'objectif de 1,5°C est ambitieux, il
est à la fois irréalisable, dépourvu
d'engagements chiffrés et non
contraignant! L'augmentation moyenne de
la température mondiale est déjà de 1°C
depuis 1850, ce qui signifie que nos
sociétés devraient contenir le
réchauffement à venir à 1°C voire 0,5°C
dans l'option la plus optimiste... Or,
les projections sur cette question
estimaient déjà en 2011 que le seuil de
2°C était hors de portée. Au
final, l'effort de réduction des
émissions de gaz à effet de serre est
maintenant un véritable défi qui n'est
pas à la portée, le niveau doit être
réduit de 40 à 95% d'ici à 2050,
c'est-à-dire dans seulement 35 ans,
L'accord est de mon point de vue une
vaste escroquerie car à force de vouloir
plaire à tout le monde (record 190 pays
présents) les ambitions ont été
réduites, même les Etats insulaires
n'ont pas voulu signer.
L'avis de Jean
Jouzel climatologue, ancien
vice-président du groupe 1 du Giec; est
aussi sévère. Il n'est pas sûr, même si
tout le monde signe, que l'accord
permette de stopper le changement
climatique. Nous résumons son interview:
«La question du réchauffement climatique
va continuer de peser, et surtout, le
gaz de schiste est un concurrent direct
du charbon. (...) Le problème de cet
accord c'est que les engagements des
pays ne sont pas à la hauteur de
l'objectif. On sait déjà qu'à
l'horizon 2030 'il y aura 30 à 40%
d'émissions de gaz à effet de serre en
trop'' pour rester sur la trajectoire
des deux degrés. la reprise du
charbon est extrêmement négative. Si
Trump relance le charbon aux Etats-Unis,
ça va donner à d'autres pays une
justification pour le faire. Déjà
Poutine, d'une certaine façon, s'est
engouffré dans la brèche. Il n'y a pas
aussi des problèmes sur les financements
et notamment les 100 milliards de
dollars par an promis aux pays en voie
de développement? Ce que je crains le
plus, c'est que les Etats-Unis arrêtent
tout financement en faveur de la lutte
pour le climat. Si on regarde les
investissements au niveau planétaire en
2016, les énergies renouvelables ont été
plus fortes que toutes les autres
énergies. Autre signe important, c'est
la diminution du coût des renouvelables.
Là où le solaire est rentable, les gens
ne se mettront pas au charbon. (...) Il
faut aussi qu'il y ait des innovations
au niveau du stockage de l'énergie et
des matériaux. C'est cela, la réussite
de la transition énergétique.» (2).
De plus, même avec
les «cadeaux» On se souvient que le
texte a été remanié quelques heures
avant son adoption le remplacement du
mot shall ; Dans l’accord sur
le climat, le mot le plus crucial est
sans doute shall [« doivent »]. Car dans
ce cadre, shall est juridiquement
contraignant », écrivait dès le
5 décembre The New York Times sur
les négociations de la COP21. (…) Ces
cinq lettres, apparues dans la version
finale de l’accord, ont affolé
l’administration Obama (…) Il était
alors écrit que « les pays développés
doivent continuer à être en première
ligne pour mener à bien des plans
nationaux de réduction d’émissions de
gaz à effet de serre Reste que le
remplacement du mot Shall par Should a
été perçu par certains pays comme un
changement significatif » (3)
De fait "l'accord
ne fournira pas de traité juridiquement
contraignant obligeant les pays à
réduire leurs émissions de gaz à effet
de serre. C'est ce qu'a affirmé le
secrétaire d'Etat américain John Kerry
au quotidien britannique Financial Times
le 12 novembre 2015 «Ce ne sera
certainement pas un traité (...) Il n'y
aura pas d'objectifs de réduction
juridiquement contraignants comme cela
avait été le cas à Kyoto», a indiqué M.
Kerry, en référence au protocole de
Kyoto de 1997 par lequel les pays
signataires s'engageaient à limiter
leurs émissions de gaz à effet de
serre".(4)
Des études
scientifiques notamment du MIT montrent
que la totalité des engagements (les
INDC) de réduction des émissions de CO2
des pays d’une façon volontaire ne
conduiront qu’à une baisse très faible
de la température en 2100 et ceci, même
dans les hypothèses les plus optimistes.
Ainsi La proposition des Etats
Unis fera baisser la température de
0.031°C. l’impact de l’INDC de
l’Europe de 0.053°C et l’impact de
l’’INDC de la Chine sera de 0.048°C.
Toutes les politiques additionnées des
Etats-Unis, de la Chine, de l’Union
Européenne et du reste du monde
réduiront probablement la température de
0.17°C en 2100. Les promesses
actuelles de la politique climatique
n’apporteront qu’une faible contribution
à la stabilisation du climat et leurs
impacts resteront indétectables pendant
de nombreuses décennies.
Que risquent
les Etats-Unis à quitter un tel traité?
Déjà on
pense aux représailles qui n'auront pas
lieu on peut le parier. A ton vu des
vassaux discuter les oukases du
seigneur ? Donald Trump aurait
finalement décidé de tirer un trait sur
la COP21 et la COP 22. S'il en a
parfaitement le droit, cet acte aura des
conséquences. En dehors même de l'avenir
de la planète, la transition énergétique
visée lors de la COP21 implique une
transformation profonde de l'économie.
Ainsi, la Chine va investir 360
milliards dans les énergies
renouvelables d'ici 2020. «Je pense que
si les Etats-Unis se retirent, ça risque
d'être bien plus dur pour les sociétés
américaines d'énergie renouvelable de
vendre leur produit dans le monde»,
estime Andrew Light, du thinktank World
Resources Institute, qui a travaillé
pour le gouvernement américain sur
l'accord. (...) Enfin, l'addition
pourrait être encore plus salée pour les
Etats-Unis dans le futur, si les choses
tournent mal, comme le rappelait dans
nos colonnes l'avocat Yann Aguila. Si
les Etats-Unis se retiraient de l'accord
de Paris, des actions en justice
pourraient être engagées contre le
gouvernement américain par des victimes
du réchauffement climatique''.» (5)
Les regrets
hypocrites
Les pays européens
-Berlin, Paris et Rome- ont «regretté»
dans une déclaration commune la sortie
des Etats-Unis de l'accord de Paris sur
le climat. La chancelière allemande,
Angela Merkel, a dit «regretter» la
décision américaine. La chancelière a
appelé à poursuivre «la politique
climatique qui préserve notre terre». Le
Japon a qualifié de «regrettable» la
décision du président américain Donald
Trump. Rappelant que le changement
climatique exige des «efforts concertés
de l'ensemble de la communauté
internationale», le secrétaire général
des Nations unies enjoignait dans un
communiqué les villes, les Etats et les
entreprises américaines à continuer à
oeuvrer «en faveur d'une croissance
économique durable et à faible émission
de carbone».
Le président
Emmanuel Macron a été le plus en
pointe il regrette lui aussi et s’est
permit un jeu de mot « the earth
first » pour répondre au
« america first » et il n’ya pas de
plan B car nous n’avons pas de planète
B. C’est vrai ce serait encore plus si
les entreprises françaises jouaient le
jeu. On sait que Les Sioux ont déjà
perdu la bataille face à Donald Trump
concernant la construction de nouveaux
pipelines sur leurs territoires. Un chef
de tribu adresse une vidéo à deux
banques françaises BNP et Société
Générale qui prennent part à ce projet
inhumain et climaticide.« Ce n’est
pas seulement une question de climat et
d’environnement, c’est une question
d’humanité. (…) « Vous tuez mon
peuple ! Vous participez à un génocide !
Vous devez arrêter d’investir dans ces
projets ! », a lancé Juan Mancias
est le chef de la tribu Esto’k Gna
(Sioux) » (6)
Nous sommes plus
déterminés que jamais en Allemagne, en
Europe et dans le monde à rassembler
toutes nos forces pour faire face au
défi climatique, a déclaré Angela Merkel
au lendemain de la sortie des Etats-Unis
de l'accord de Paris. Cette décision ne
peut et ne va pas arrêter ceux d'entre
nous qui estimons avoir le devoir de
protéger la planète», Madame Merkel
devrait par commencer à fermer les
centrales à charbon qu'elle a
remobilisée après sa sortie progressive
du nucléaire.
La Chine s'engage à
appliquer l'accord. «Les parties
prenantes doivent chérir ce résultat
chèrement gagné», a déclaré la
porte-parole du ministère des Affaires
étrangères chinois, Hua Chunying. La
Russie ne reviendra pas non plus sur sa
décision de rejoindre l'accord de Paris
pour lutter contre le changement
climatique, a assuré le vice-Premier
ministre russe, Arkadi Dvorkovitch. On
remarquera au passage que les rentiers
de l'Opep ne réagissent pas car leur
avenir est inversement proportionnel à
celui de la planète. Pas un mot des 190
pays intéressés au premier chef car
les changements climatiques sont là
avec des causes anthropiques ou pas et
ce sont eux qui vont payer l’addition
des convulsions climatiques (
sécheresse, inondations, famines,
maladies..)
Comment sauver
la planète?
Que reproche t-on
au président Trump ? De ne pas être
hypocrite ? Shall ou should
il ne signe pas et appelle à de
nouvelles négociations . Les pays qui
ont porté cet accord ont dit : On
va faire avec c'est-à-dire sans les
Etats Unis. Comment négliger un
pays dont les citoyens sont les
plus pollueurs du monde avec 20
tonnes de CO2/hab/an devant
les Européens avec 10 à 12 tonnes de CO2
par habitant. Les Chinois que l’ on
accuse d’être des pollueurs sont à
6 tonnes/hab/an
Une solution qui
peut être négociée peut être
à la prochaine réunion du G20 consiste
à taxer le carbone Il y a d'abord une
forte tarification du carbone qui est
indispensable pour respecter l'accord de
Paris. Pour les deux économistes Stern
et Stiglitz, rédacteurs de l'étude «la
forte tarification du carbone,
nécessaire pour limiter la hausse des
températures à 2°C, est compatible avec
la croissance économique Donald Trump
qui considère que la feuille de route
établie par l'administration Obama en
matière de plafonnement de leurs
émissions (réduction des émissions de CO2 de
26 à 28% d'ici à 2025 par rapport à
2005) seraient handicapants pour la
croissance américaine prendra sa
décision sur l'accord de Paris après son
retour du G7.
Une étude de
l'Ocde publiée le 23 mai dernier
démontrait pourtant que l'intégration
des objectifs climatiques aux politiques
économiques permettrait aux pays du G20
d'améliorer leur croissance de 1% d'ici
à 2021, et de 2,8% d'ici à 2030. Certes,
à l'échelle du G20 (85% du PIB mondial
et 80% des émissions), la transition
énergétique exige des investissements de
quelque 6900 milliards de dollars par an
d'ici à 2030, soit un surcoût de 10% en
comparaison d'une politique
traditionnelle (business as usual)
ne tenant pas compte du climat. Mais ce
surcoût serait largement compensé par
les économies annuelles de 1700
milliards de dollars liées aux
co-bénéfices de ces politiques (dépenses
dans les énergies fossiles, la santé
publique, etc)» (7)
Le 29 mai est
publié le rapport de la Commission
Stern/Stiglitz'', qui revient sur l'une
des principales pistes de mise en oeuvre
de l'accord de Paris: la tarification du
carbone. C'est lors de la COP 22 de
Marrakech en novembre 2016. Leur
conclusion est simple: respecter
l'accord de Paris implique de mettre en
place un prix du carbone situé dans une
fourchette de 40 à 80 dollars par tonne
en 2020 pour atteindre 50 à 100 dollars
en 2030. Revenant sur les co-bénéfices
en termes d'innovation, de résilience,
de villes plus agréables à vivre,
d'amélioration de la qualité de l'air et
de la santé, les auteurs affirment que
la tarification du carbone permettrait
également d'atteindre les Objectifs de
développement durable (ODD). Dans tous
les cas, la tarification du carbone
devra s'accompagner de politiques de
soutien à l'efficacité énergétique, aux
énergies renouvelables, à l'innovation
et au développement technologique, à
l'investissement de long terme dans les
infrastructures ainsi que de mesures
d'accompagnement de la population vers
une croissance bas carbone.» (7).
La décarbonation
grâce à l’électricité renouvelable
pour le tertiaire et la locomotion
Tout n'est pas
perdu, retrait ou pas des Etats-Unis. Ce
qui va sauver la planète c'est la
diminution de l'intensité énergétique et
le recours massif aux énergies
renouvelables. Ainsi le bilan
énergétique mondial 2016 montre qu'en
dépit des progrès observés en Chine, la
décarbonation des économies et en
particulier de la production
d'électricité demeure trop lente au
regard des objectifs fixés par l'accord
de Paris. En 2016, malgré la plus faible
croissance économique (+2,6%)
enregistrée depuis la crise de 2008, la
consommation mondiale d'énergie demeure
stable (+0,9%), tout comme les émissions
de CO2.(...) Grâce à une diminution de
la demande et à son mix énergétique de
moins en moins carboné, la Chine
continue de progresser et voit ses
émissions de CO2 stagner, en
dépit de sa croissance économique qui se
stabilise autour de 6 à 7%. Elles sont
également en baisse aux Etats-Unis (où
le gaz se substitue toujours plus au
charbon) ainsi qu'en Europe et au
Japon ». (8)
« Seule énergie à
ne pas bénéficier du rebond de la
consommation, le charbon recule
globalement pour la troisième année:
-4,7% en Chine où il est remplacé par
les énergies renouvelables, le gaz et le
nucléaire; -9% aux Etats-Unis où il cède
du terrain aux gaz de schiste et aux
renouvelables, notamment l'éolien porté
par le maintien en 2016 d'un cadre
fiscal très favorable; -50% au
Royaume-Uni. En revanche, le charbon
progresse fortement en Inde, où pas
moins de 16 gigawatts ont été installés.
Selon les projections d'Enerdata, pour
une croissance de 3% environ, il
faudrait pour rester dans les clous de
l'Accord de Paris, que l'intensité
carbone de la production énergétique
s'améliore de quelque 6%, L'autre
enseignement marquant du bilan 2016
concerne le spectaculaire développement
des énergies renouvelables qui se
poursuit sous l'impulsion de la Chine.
Grâce à une croissance de 30% en 2016
(soit 22 GW additionnels) le pays
possède désormais un quart du parc
éolien du G20 (contre 13% en 2010). Idem
dans le solaire». (8.)
Par ailleurs, ce
refus américain aura peu d'impact, car
aux Etats-Unis, l'industrie des énergies
renouvelables avec 770.000 emplois, pèse
dix fois plus que le secteur du charbon,
et crée des jobs 17 fois plus rapidement
que le reste de l'économie américaine.»
C'est sans doute l'argument qui bat le
plus directement en brèche la
justification de Trump pour sortir de
l'Accord. Sur le plan climatique, avec
environ 14% des émissions de la planète
(29% pour la Chine), le poids des
États-Unis ne cesse de diminuer.» (8.)
Conclusion
De mon point de
vue ce qu’il faut retenir c’est que cet
accord est un coup d’épée dans l’eau.
Même s'il était appliqué il ne réglerait
pas le problème du rechauffement
planétaire. La décision de Donald Trump
tout à fait compréhensible de mon point
de vue, il veut défendre son pays, mais
il le fait maladroitement. Le charbon
est de plus en plus sur le déclin, non
pas que le lobby du charbon est devenu
soucieux de l'avenir de la planète et
surtout des pays du Sud impactés en
priorité par les convulsions
climatiques, mais parce que les énergies
renouvelables deviennent de plus en plus
compétitives, notamment l'électricité
verte qui non seulement s'occupe du
tertiaire mais s'engage d'une façon
dynamique dans le secteur transport. De
ce côté, les Etats-Unis ont un dynamisme
inégalé.
En tout cas les
autres pays si prompts à réagir doivent
s'appliquer un accord plus contraignant
car l'accord de Paris est en fait un
coup d'épée dans l'eau. Cette vaste mise
en scène ne mène pas loin car ceux qui
réellement vont trinquer n'ont rien dit
et attendent toujours la mise en oeuvre
du Fonds vert de 100 milliards de
dollars (largement insuffisant pour
combattre les changements climatiques).
Aux dernières nouvelles il n'y a que 3
milliards de $ de récoltés. Aux pays
impactés par les changements climatiques
il ne reste que les yeux pour pleurer
1. http://www.lemonde.fr/climat/article/2017/06/02/climat-apres-l-annonce-du-retrait-americain-une-onde-de-choc-et-desquestions_5137499_1652612.html#biVv3bhIZVHzSu2e.99
2. http://www.politiques-energetiques.com/jean-jouzel-trump-climat
3.http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/fraude-et-escroquerie-175428
4. http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/2521343/2015/11/12/Un-accord-a-la-COP21-ne-sera-pas-juridiquement-contraignant.dhtml
5. http://www.huffingtonpost.fr/2017/05/31/accord-de-paris-que-risquent-les-etats-unis-a-quitter-un-tel-t_a_22119468/
6. http://reseauinternational.net/vous-tuez-mon-peuple-un-chef-indien-sadresse-a-la-france-concernant-le-gaz-de-schiste/#roR4jpRkGlePT2Uh.99
7..Dominique Pialot
29/05/2017 http://www.latribune.fr/economie/international/climat-le-rapport-stern-stiglitz-convaincra-t-il-trump-725644.html
8. http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/climat-un-mix-mondial-encore-trop-carbone-malgre-le-recul-du-charbon-726762.html
Article de
référence : http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur
chitour/268332-un-non-evenement-pour-un-accord-depasse.html
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique
enp-edu.dz
Publié le 6 juin 2017 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
Le
dossier écologie
Les dernières mises à jour
|