AURDIP
Un champion des
droits des Palestiniens enlève la
direction du Parti travailliste au
Royaume-Uni
Ali Abunimah
Capture
d'écran PalSol
Mardi 15 septembre 2015
Dans un renversement stupéfiant,
Jeremy Corbyn a été élu à la direction
du Parti travailliste au Royaume-Uni.
Ce législateur chevronné de gauche et
défenseur des droits des Palestiniens a
réuni près de 60 % des voix, battant les
candidats de l’establishment Yvette
Cooper, Andy Burnham et Liz Kendall.
L’ancien Premier ministre du
Royaume-Uni, Tony Blair, avait pourtant
mis en garde que le parti serait
confronté à l’ « anéantissement » si
Corbyn gagnait.
Mais cela n’a pas empêché plus de 250
000 personnes de voter Corbyn dans la
première élection interne du parti du
type une personne, une voix.
Ce nouveau système a permis à des
membres du public de s’inscrire comme
partisans reconnus moyennant la somme de
3 livres (un peu plus de 4 €), à côté
des membres réguliers du parti payant
leurs cotisations, et des sympathisants
affiliés (la plupart étant des
syndicalistes). Corbyn a
gagné dans les trois catégories du
parti.
Les dirigeants précédents avaient été
choisis par un collège électoral qui
attribuait le plus d’importance aux
votes des législateurs et des syndicats.
Dans un
discours de victoire, devant une
foule enthousiaste, lors d’une
conférence spéciale du parti à Londres,
Corbyn a repris les grands thèmes de sa
campagne : solidarité sociale et
travailler à l’éradication de la
pauvreté au niveau national, et se faire
le champion de la paix à l’étranger.
Corbyn a déclaré que sa première
action en tant que dirigeant allait être
de participer à un rassemblement à
Londres pour soutenir les réfugiés qui
arrivent en Europe et qui sont souvent
accueillis froidement et cruellement par
les gouvernements de l’UE.
« Abordons la crise des réfugiés avec
humanité, en les soutenant, en les
aidant, avec compassion », a dit Corbyn,
« mais reconnaissons que partir en
guerre engendre toute une suite
d’amertumes et de problèmes ».
La réputation du Parti travailliste a
été gravement entachée par la décision
de Blair de conduire le Royaume-Uni à la
guerre en Iraq en 2003, mais Corbyn a
annoncé un changement décisif.
« Soyons une force de changement dans
le monde, une force pour l’humanité dans
le monde, une force de paix dans le
monde », a ajouté le nouveau dirigeant.
Les
diffamations du lobby pro-Israël
Le soutien de Corbyn aux droits des
Palestiniens provoque l’inquiétude en
Israël. Un
article sur sa victoire dans
Ha’aretz, par exemple, le tourne en
dérision comme « membre rémunéré à temps
plein de toute cause à la mode de la
gauche radicale » et l’article prétend
faussement qu’il propose « un soutien
inconditionnel aux négationnistes de
l’Holocauste et aux diffamateurs
viscéraux – du moment qu’ils sont
"pro-Palestiniens" ».
Durant la campagne de plusieurs mois,
des groupes pro-israéliens ont déployé
des efforts extraordinaires pour
cataloguer Corbyn ainsi, comme un
doctrinaire antijuif, en dépit de ses
décennies de militantisme antiraciste.
Mais, comme Asa Winstanley de The
Electronic Intifada l’a montré, ces
attaques dénuées de fondement et
scabreuses, Corbyn les devait à son
important bilan en actions de solidarité
avec la Palestine.
Soutien à la
Palestine
Il n’est pas difficile de comprendre
pourquoi Israël et ses partisans se
retrouvent si perturbés par la victoire
de Corbyn.
Il est un protecteur de la Campagne
de solidarité Palestine et bien connu en
tant que partisan actif des droits des
Palestiniens.
Dans un
entretien exclusif avec The Electronic
Intifada le mois dernier, Corbyn a
approuvé les éléments clés de la
campagne de boycott, désinvestissement
et sanctions (BDS) contre Israël et il a
appelé à un embargo dans les deux sens
sur les armes.
Et d’ajouter que les universités
israéliennes impliquées dans la
recherche sur les armes devaient être
boycottées.
Corbyn a dit à The Electronic
Intifada que son implication dans le
mouvement a pris de l’ampleur après son
entrée au parlement, en 1983. Il s’est
rendu en Palestine neuf fois, et dans
les camps de réfugiés au Liban et en
Syrie.
Le leader du Parti travailliste a
souligné que le droit des Palestiniens
au retour était « la clé » de la
solution, et il a dit que les
négociations devaient inclure les
organisations palestinienne et libanaise
du Hamas et du Hezbollah.
Il s’exprime sur la Palestine avec
une clarté probablement inégalée par
aucun des grands dirigeants de parti en
Europe.
La victoire de Corbyn donne la mesure
du niveau auquel est parvenu au
Royaume-Uni le soutien traditionnel aux
droits des Palestiniens.
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