Alahed
Une guerre contre le terrorisme ou
contre l’islam et l’arabité?
Akil Cheikh Hussein
Vendredi 25 décembre 2015
Comment est-il possible
pour la guerre se déroulant actuellement
dans la région d'être une «guerre contre
le terrorisme» ? C'est-à-dire une
exception aberrante par rapport à toutes
les guerres qui ont secoué la région
depuis l'aube de l'histoire connue. Bien
que ces guerres se soient distinguées
par le fait qu'elles étaient des
invasions occidentales ayant un objectif
affiché qui n'était, en dépit des cas
rares où il était présenté sous une
couverture religieuse, rien d'autre que
le pillage des richesses de la région.
Cette théorie peut être
confirmée par des exemples s'étendant
des guerres médiques entre les Perses et
les Grecs il y a vingt-cinq siècles,
jusqu'à la spoliation de la Palestine il
y a 70 ans, dans les conditions de
l'occupation colonialiste directe de la
plupart des pays arabes et musulmans.
Les Croisades … sont-elles terminées ?
L'invasion des Croisés qui
a officiellement duré près de 250 ans
alors qu'elle se poursuivit pratiquement
durant dix siècles qui n'ont pas encore
touché à leur fin, peut servir comme
exemple irréfutable du bien-fondé de
cette théorie. Le général britannique
Edmond Allenby n'a-t-il pas dit en
recevant les clés d'al-Qods (Jérusalem)
de la part du Printemps arabe de
l'époque nommé ''Grande révolution
arabe" contre les Ottomans :
«Aujourd'hui, les croisades se sont
achevées» !
Et son homologue français,
le général Henri Gouraud, ne s'est-il
pas dressé à la même occasion devant la
tombe de Saladin à Damas en lui
adressant ces paroles devenues célèbres
: «Saladin, nous sommes ici !» ?
On peut mettre dans ce même
contexte, l'agression tripartite contre
l'Egypte en 1956, agression menée par
les Britanniques, les Français et les
Israéliens.
Mais un véritable problème
se pose, ne serait-ce qu'au niveau de la
polémique entre les différents
antagonistes, en ce qui concerne le
diagnostic des guerres lancées par les
Américains et leurs alliés contre la
région depuis les attentats terroristes
qui ont visé New York et Washington le
11 septembre 2001, ainsi que celles qui
ont éclaté dans le cadre du Printemps
arabe en Syrie, en Lybie et au Yémen.
En d'autres termes, cette
guerre qui se déroule actuellement et
qui est présentée comme étant une guerre
contre le terrorisme est-elle un
prolongement des guerres de l'Occident
colonialiste visant à fléchir la région
et à faire main basse sur ses richesses
? Ou bien elle fait exception pour être,
comme le veut la propagande occidentale,
une guerre contre le terrorisme et, en
même temps, contre les régimes
dictatoriaux?
En vérité le fait de
s'arrêter devant cette dernière question
n'est plus intéressant pour les
observateurs depuis la mise en évidence
des liens entre les groupes terroristes
et les forces hégémoniques sionistes,
américaines et leurs instruments
régionaux. Mais également dans les
conditions de la contradiction flagrante
entre les thèses qui posent les
monarchies pétrolières dans une
situation les habilitant d'intervenir de
toutes leurs forces dans tel ou tel pays
pour soi-disant servir la cause de la
démocratie bien qu'elles appliquent,
elles-mêmes, des modes de gouvernement
despotiques étrangères à toute
constitution autre que celle représentée
par la volonté suprême de l'émir ou du
roi.
La
véritable guerre
D'où, et à partir de
nombreuses autres considérations, il est
possible de dire que la guerre contre le
terrorisme est une tentative de
dissimuler la véritable nature de la
guerre indirecte qui se déroule depuis
l'entrée de l'axe de l'hégémonie dans le
stade de sa défaite définitive.
C'est-à-dire exactement depuis la
victoire de la révolution islamique en
Iran, l'échec -grâce à la fermeté de la
Syrie, des projets de soumission devant
l'entité sioniste, et le mythe de
l'invincibilité de l'armée israélienne
ruinée par la Résistance au Liban et en
Palestine.
La dissimulation de la
véritable nature du conflit inclut une
autre tentative de présenter l'agresseur
comme «neutre» ou même le placer dans la
position de l'allié et ce dans une
pseudo-confrontation avec un ennemi
virtuel alors que la véritable offensive
ne vise que les forces qui ont forgé les
défaites du camp hégémonique dans la
région; ces forces étant l'axe de la
résistance et de la libération dans la
région et partout dans le monde.
«Nous ne voulons pas des
Musulmans et des Arabes dans nos pays
!». Tel est le slogan qu'on entend en
Occident comme l'une des réactions aux
attentats terroristes perpétrés, de
temps à autre, dans l'un ou l'autre de
ces pays. Ce slogan constitue une
position hostile non au terrorisme
responsable des attentats, mais plutôt
aux émigrants arabes et musulmans en
Occident mais aussi dans leurs propres
pays.
Lorsque les Occidentaux
mènent, dans un pays arabe ou musulman,
des campagnes militaires sous le titre
de la guerre contre le terrorisme, ces
campagnes font de lourds dégâts au
niveau des institutions et des intérêts
du pays concerné, que cela contribue ou
non à l'éradication du terrorisme qui
devient ainsi un prétexte permettant aux
Occidentaux de lancer de nouvelles
invasions tout en prétendant aider les
peuples à se débarrasser à la fois du
terrorisme et des régimes dits
dictatoriaux.
Source :
French.alahednews
Le sommaire d'Akil Cheikh Hussein
Les dernières mises à jour
|