ALAHED
L’histoire de l’hypocrisie dans le
retrait de Trump
de l’accord de Paris
Akil Cheikh Hussein

Lundi 12 juin 2017
Que le directeur d’une grande banque ou
d’une grande entreprise, ou qu’un homme
politique qui travaille au service de
l’un ou de ces deux directeurs, se
dressent devant un gigantesque ballon en
plastique représentant le globe
terrestre avec toute sa beauté couleur
d’azure, et avec toute la «beauté» des
filles qui se dressent avec eux autour
de ce ballon… tout cela ne suffit pas
pour dire que notre planète est en bon
état, et que ses habitants devraient
éprouver une joie intense, danser et
tirer des feux d’artifice pour exprimer
cette joie.
Et qu’un président étasunien, en
l’occurrence Donald Trump, annonce le
retrait de son pays de l’accord de Paris
sur le climat (2015) ne suffit pas pour
que cet accord devienne, rien que parce
que Trump est accusé de méchanceté,
l’image incarnée du bien, du vrai et du
beau, et pour que les signataires de cet
accord et les détracteurs de Trump, pour
son retrait de cet accord, deviennent
des symboles de droiture de dévouement
et d’honneur.
En fait, la plupart de ces signataires
sont de la même espèce que Trump, mais
avec une petite différence : Ils le
surpassent sur le plan de l’hypocrisie,
et il est leur équivalent en matière de
cynisme et de criminalité.
Lui, il justifie son retrait de l’accord
par la nécessité de «sauver l’économie
des Etats-Unis». Il s’agit là d’une
attitude étasunienne traditionnelle
depuis le moment où le monde s’est rendu
compte, aux années soixante-dix, du
siècle dernier, de l’existence d’un
problème climatique qui est reconnu
maintenant comme étant beaucoup plus
grand qu’un simple problème car il est
devenu une catastrophe majeure qui
pousse la vie sur la planète vers une
mort certaine : chaleur excessive,
inondations, famine, soif ainsi que
d’autre fléaux et désastres. Il est
vrai, l’économie étasunienne qui est
très développée industriellement et au
niveau de l’agriculture moderne devenue
industrielle plus qu’elle n’est
agriculture, ne peut pas se passer des
moyens destructeurs du climat. Et il est
vrai également que la consommation aux
Etats-Unis de la nourriture, de l’eau et
de l’énergie doit se poursuivre bien
qu’elle soit devenue une sorte de
consumation flagrante de la nature, de
l’environnement et de la vie, beaucoup
plus grande que dans les autres pays du
monde !
Pourtant, l’économie et la consommation
aux Etats-Unis ne sont pas les seuls
agents destructeurs en la matière. Tous
les humains, dans tous les pays, les
Etats et les contrées, participent,
chacun en fonction des capacités de son
industrie et de sa consommation, à
l’aggravation de la catastrophe
climatique. Néanmoins, des pays comme
les Etats-Unis, la Chine et l’Inde et, à
un degré moindre, l’Europe, sont
d’autant plus responsables que les
autres en raison de l’étendue de leur
production et de la consommation chez
une partie plus ou moins grande de leurs
populations.
Les pays plus responsables que les
autres de la catastrophe climatique et
son aggravation accélérée cherche
toujours à ne pas reconnaitre leur
responsabilité. De plus, ils n’hésitent
pas de se poser comme étant attachés à
la lutte contre la catastrophe. Cela se
manifeste, tout particulièrement, à
travers la propagande que constituent
les sommets et les conférences pour le
climat et l’environnement.
Des dizaines de ces sommets ont jusqu’à
maintenant été tenus pour soi-disant
trouver des solutions. Mais, le plus
souvent, ces sommets deviennent des
occasions pour se montrer, pour faire du
tourisme gratuitement et pour nouer des
relations publiques. Il est donc naturel
que ces sommets restent sans véritable
effet pour ce qui est de la réduction
des gaz à l’origine de la catastrophe.
Les Etats-Unis n’ont jamais, avant Trump
et Georges Bush, approuvé les décisions
de ces sommets et conférences. Mais
cette attitude n’est pas la cause la
plus importante de l’aggravation de la
situation.
Il en est ainsi car des centaines
d’autres pays parmi ceux qui approuvent
les décisions en question continuent de
produire les agents responsables du
problème. Ces agents se résument en
quelques mots : pétrole, gaz,
électricité, moyens développés de
transports, usines et mode de vie à
l’américaine…
L’accord signé au sommet de Paris pour
le climat (décembre 2015) a été salué
comme étant un pas extrêmement important
sur la voie de la limitation des dégâts
subis par le climat.
Le plus important des objectifs qu’il
s’est fixé est de limiter le
réchauffement mondial à 2° C d’ici 2100
(!!!), et ce à un moment où des rapports
sérieux sur l’évolution du climat
affirment que la température de la
planète a connu une hausse de 6° C
depuis le début de la révolution
industrielle et prévoient une hausse
supplémentaire d’ici 2100 pouvant aller
jusqu’à 4 ou 5°C.
C’est la
montagne qui accouche d’une souris !
L’accord du sommet de Paris n’est pas
légalement contraignant d’ici 2025. Mais
même s’il était contraignant et s’il est
appliqué sans qu’il soit détourné, il
n’empêchera pas l’aggravation de la
catastrophe climatique de se poursuivre.
Il est sûr et certain qu’en dehors de la
lutte contre l’ensemble de la
civilisation industrielle globalisée, la
vie sur la planète ne fera plus signe de
vie en 2100. Des rapports scientifiques
parlent déjà de l’impossibilité de vivre
sur notre planète aux environs de 2050.
Et tout cela si Trump se retire ou ne se
retire pas de l’accord de Paris.
Inondations, sécheresse, températures
atteignant 60° C dans certains pays.
Océans et montagnes glaciales voient se
fondre leurs glaces pour provoquer une
hausse du niveau des eaux dans les mers
et inonder beaucoup d’îles et de zones
côtières. Destruction de la couche
d’ozone et maladies inconnues en
conséquence. Désertification et
éclatement des famines qui frappent déjà
la moitié de la population mondiale.
Tout le monde sait que, par exemple, les
voitures sont l’une des principales
causes de l’aggravation du problème.
Mais, hypocrisie oblige, on institue un
jour par ans «sans voiture» et on chante
les louanges de ce jour tout en
considérant ce «sacrifice» comme du
militantisme et d’action noble pour
l’environnement.
La véritable lutte pour l’environnement
exige, dans la situation où nous sommes,
365 jours et quart sans voiture. Et sans
beaucoup d’autres choses que les
voitures.
Mais, y-a-t-il de militants pour une
telle action ?
Source : french.alahednews
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