Opinion
Y a-t-il eu un «printemps» en Arabie
heureuse ?
Ahmed Bensaada
Mercredi 18 juin 2014
Le printemps est une saison
très prisée dans le monde arabe. Tous
les monstres sacrés de la musique de
cette région de la planète lui ont
consacré de merveilleuses chansons qui
sont, encore aujourd’hui, fredonnées «
du Golfe à l’Atlantique ». Que ce soit
les Égyptiens Mohamed Abdelwahab et Oum
Kalthoum, le Syro-Égyptien Farid El-Atrach
ou la Libanaise Fayrouz (et la liste est
de loin non exhaustive), toutes et tous
ont été inspirés par cette féérique
saison.
Cependant, mis à part la dernière
artiste, qui est toujours en vie pour le
bonheur de ses millions de fans (dont je
fais partie), tous les autres doivent
certainement se retourner dans leurs
tombes en entendant la « bien-pensance »
qualifier de « printemps » ces
évènements sanglants et largement
extrinsèques qui ont secoué – et
secouent encore – les rues arabes depuis
la fin 2010.
Que reste-t-il, en effet, du romantisme
révolutionnaire « printanier » porté en
étendard par ces jeunes qui ont bravé
les autocraties dans les rues de Tunis,
du Caire ou de Sanaa, guidés par un
idéal érigé sur le sable mouvant des
théories « sharpiennes » de la
résistance non-violente [1]? Que
reste-t-il de ces manifestants «
icônisés » par les médias mainstream et
leurs analystes cathodiques dépassés par
les évènements ainsi que par ces
politiciens glorifiant les évidents et
alléchants principes de démocratie, de
liberté et de progrès tout en
travaillant à la réussite de leur agenda
dans la région ?
Pas grand-chose.
Les pays « printanisés »
En Égypte, les leaders du Mouvement du 6
Avril, fer de lance des protestations
antigouvernementales sont actuellement
emprisonnés [2]. Depuis la chute de
Moubarak, le pays est ébranlé par de
multiples convulsions politiques qui ont
non seulement causé des milliers de
morts, mais qui ont aussi acheminé,
après jugement, des centaines
d’opposants vers le couloir de la mort
[3]. Après avoir mis fin à une année de
« règne » du président Morsi – qui a
pourtant accédé à la magistrature
suprême par les urnes – et après
l’interdiction de la confrérie des
Frères musulmans dont il est issu [4],
l’armée égyptienne a repris le pouvoir
par le biais de l’élection du maréchal
Sissi [5]. Plus de trois ans après le
début de la révolte sur les rives du
Nil, l’Égypte revient donc à la case
départ. Seule différence : l’importation
et le commerce des chiens de garde
battent des records à cause du manque de
sécurité [6].
La Tunisie, qui a basculé dans la
violence politique, le terrorisme
islamiste et la régression économique,
se cherche toujours une voie de salut.
Ce qui est loin d’être une mince
affaire. En effet, et pour la première
fois depuis la fuite de Ben Ali,
Al-Qaïda a officiellement revendiqué un
attentat contre le ministre de
l’Intérieur tunisien, attentat perpétré
dans la nuit du 27 au 28 mai 2014 [7].
La Libye est un pays en voie de «
somalisation », où règnent
l’anarchie, la violence et les guerres
tribales. Divers groupes terroristes
islamistes s’y sont durablement
installés menaçant l’intégrité du pays
lui-même, mais aussi la sécurité de ses
voisins et de toute la région du Sahel
[8]. Même un journal aussi
foncièrement mainstream et radicalement
pro-printemps que Le Monde s’est rendu
compte de l’état de déliquescence de ce
pays. « La Libye, trois ans plus tard :
un pays à l’abandon », a-t-il récemment
titré [9].
Avec ses 162 000 morts et ses millions
de réfugiés [10], la Syrie est exsangue.
Berceau de la civilisation humaine,
cette terre est devenue le pôle
d’attraction du djihadisme mondial,
drainant aussi bien des « mangeurs de
cœurs » [11] que les adeptes d’un djihad
libidineux [12]. Le Yémen, pays le plus
pauvre du Moyen-Orient, est confronté à
une situation sociopolitique qui a
fortement empiré depuis le début du «
printemps » arabe. Repaire d’un très
grand nombre de combattants très actifs
d’Al-Qaïda, ce pays est devenu le
« paradis » des drones américains qui,
trop souvent, ne différencient pas entre
les terroristes de la nébuleuse et les
simples citoyens [13]. En plus de cela,
le Yémen est confronté à une réelle
menace de division [14], ramenant le
pays à une réalité politique antérieure
à celle de 1990, année de sa
réunification nord-sud [15].
Commentant la situation actuelle de son
pays, la journaliste yéménite Maysaa
Shuja Al-Deen a récemment écrit : «
Aujourd’hui, la situation économique
s’est aggravée et les conflits armés ont
augmenté. La corruption du gouvernement
se propage parce que les emplois
gouvernementaux sont distribués sur une
base partisane. Cela soulève des
questions quant à la légitimité des
partis au pouvoir » [16]. Et comment ne
pas se poser de sérieuses questions sur
ce « printemps » lorsqu’on constate que
les pays arabes qui ont subi cette
saison sont tous des républiques? Est-ce
un hasard si aucune monarchie arabe
n’ait été touchée par ce tsunami «
printanier », comme si ces pays étaient
des sanctuaires de la démocratie, de la
liberté et des droits de l’Homme?
L’unique tentative de soulèvement
antimonarchique, celle du Bahreïn, a été
violemment étouffée par la collaboration
militaire du Conseil de coopération du
Golfe (CCG), le silence complice des
médias mainstream et la connivence de
politiciens pourtant si loquaces lorsque
des évènements analogues ont touché
certaines républiques arabes [17].
Et qu’a pensé de tout cela Hillary
Clinton, la secrétaire d’État
américaine? « Le Bahreïn a «le droit
souverain» de faire appel à ses voisins
du Golfe pour sa défense », a-t-elle
déclaré [18]. Défense? Contre les
manifestants bahreïnis? Apparemment,
madame Clinton ne voyait pas du même œil
les activistes de la place de la Perle
et ceux de la place Tahrir ou de
l’avenue Bourguiba. Et la liberté
d’expression, les droits de l’Homme et
la démocratie dans tout cela?
Les présidents « printanisés
»
Au-delà de la situation désastreuse des
pays « printanisés », c’est en regardant
de près le sort de leurs dirigeants
déchus que des disparités « printanières
» sautent aux yeux.
Voyons voir
Le président Ben Ali a fui la Tunisie le
14 janvier 2011 pour se réfugier en
Arabie saoudite [19] où il se cache,
bien protégé par la famille régnante qui
s’oppose à son extradition vers son pays
pour y être jugé. Même le
président actuel, Moncef Marzouki, est
persuadé que les autorités saoudiennes
ne lâcheront pas leur convive autocrate.
« Je pense qu’ils n’extraderont jamais
Ben Ali, nous le savons, nous avons
essayé à de très nombreuses reprises. »
Et, au lieu de travailler à ce que
justice poursuive son cours, il avoue
son impuissance : « Ils ont leurs
propres traditions, leurs propres lois
et nous ne voulons pas avoir des
problèmes avec eux à ce propos. Parce
que nous avons aussi des relations
sociales et économiques avec l’Arabie
saoudite et nous voulons les maintenir »
[20].
Les idéaux de justice scandés par tous
ces jeunes de l’avenue Bourguiba
auraient-ils été sacrifiés sur l’autel
du mercantilisme ?
Pis encore, l’Arabie saoudite protège un
président tunisien fugitif, mais
s’implique activement dans
l’anéantissement d’autres, comme dans le
cas du Libyen Kadhafi [21] ou du Syrien
Bachar [22].
Chassé par la rue égyptienne, le
président Moubarak a quitté le pouvoir
le 11 février 2011 pour remettre les
rênes du pays aux militaires. Dès
lors, il a été poursuivi pour diverses
malversations et fait encore face – avec
ses fils – à la justice égyptienne [23].
Dans ses mémoires récemment publiés,
Hillary Clinton explique qu’elle était
en désaccord avec Obama sur le sort à
réserver à l’ancien président égyptien.
Elle était plutôt d’avis de contraindre
Moubarak à passer le pouvoir à son
successeur, mais son idée a été rejetée
par le président Barack Obama. Et de
préciser, qu’en ces temps, le président
américain était entouré à la Maison
Blanche par une jeune génération de
conseillers « entraînés par le drame et
l’idéalisme du moment » [24]. De jeunes
conseillers américains au diapason des
jeunes manifestants arabes? Étrange,
n’est-ce pas?
Le « printemps » a été moins clément
pour le « guide » libyen. Telle la
victime de l’« Orient Express », il
avait trop d’ennemis pour sortir indemne
de cette drôle de saison.
Ni désir de quitter son pays, ni
tribunal pour le juger. Kadhafi a été
sauvagement battu, sodomisé puis
assassiné sous les cris d’une horde
d’insurgés hystériques le 20 octobre
2011. Commentant la nouvelle de sa mort,
Hillary Clinton s’écria « We came, we
saw, he died » (Nous sommes venus, nous
avons vu, il est mort) tout en gloussant
de plaisir [25].
L’Arabie heureuse : une «
printanisation » singulière
Ali Abdallah Saleh, qui a dirigé le
Yémen pendant 33 ans, est à l’heure
actuelle le seul président à avoir
échappé aux soubresauts de la vague «
printanière ».
Après des mois de protestations
populaires dans cette ancienne « Arabie
heureuse », il fut contraint de quitter
le pouvoir. Il a été officiellement
remplacé le 27 février 2012 par le
maréchal Abd Rabo Mansour Hadi, un de
ses anciens et fidèles collaborateurs
puisqu’il a été son vice-président
depuis 1994. Cette transition « soft »,
cas unique dans le cadre du « printemps
» arabe, a été rendue possible grâce à
l’« Initiative du CCG » (Al-Moubadara
Al-Khalijia, en arabe) [26]. Ce plan de
sortie de crise est aussi appelé « US-Saudi
solution for Yemen » [27] (Solution
américano-saoudienne pour le Yémen)
étant donné que les acteurs étrangers
les plus importants dans ce pays sont
les États-Unis et l’Arabie saoudite tout
en étant également les principaux
artisans de cette « solution » [28].
L’« Initiative du CCG » est un plan de
transition politique en deux phases
lancée le 3 avril 2011 et signée le 23
novembre 2011 qui prévoit la démission
d’Ali Abdallah Saleh et la formation
d’un gouvernement de réconciliation en
échange d’une immunité pour le président
et ses proches [29]. Cette loi
d’immunité, approuvée subséquemment par
le nouveau gouvernement, s’applique
évidemment au président Saleh, mais
aussi à ses « collaborateurs »,
c’est-à-dire un nombre indéterminé de
membres de sa famille et des
fonctionnaires présents dans les
administrations civiles et militaires
depuis 34 ans [30].
La première phase, dont la durée a été
fixée à 90 jours, traite des élections
d’un nouveau président. On peut y lire «
Les parties s’engagent à ne pas nommer
ou cautionner aucun candidat à
l’élection présidentielle anticipée à
l’exception du candidat de consensus, le
vice-président Abd Rabo Mansour Hadi »
[31]. La seconde phase, d’une durée de
deux ans, a été prévue pour
l’organisation d’une conférence du
dialogue national devant aboutir à
l’élaboration d’une nouvelle
Constitution et la tenue d’élections
législatives. Mais cette deuxième phase,
qui devait expirer en février 2014, a
été prolongée sous le prétexte du
consensus politique et que la phase de
transition était une « mission » et non
une période de temps [32].
Après un voyage d’un mois aux États-Unis
afin, d’après lui, « faciliter
l’élection présidentielle anticipée »,
il revint au Yémen le 24 février 2012 «
pour mener l’action politique au
sein de son parti en tant qu’opposant »
[33]. Il faut dire que, même après son
éviction, Ali Abdallah Saleh est resté à
la tête de l’ancien parti au pouvoir, le
Congrès populaire général (CPG), parti
qui partage la moitié des portefeuilles
du gouvernement d’unité nationale [34].
Même le remaniement ministériel partiel
effectué le 11 juin 2014 confirme cet
équilibre politique au sein du
gouvernement d’entente nationale [35].
Ainsi, contrairement au sort peu
enviable de tous ses homologues dans les
pays arabes « printanisés »,
l’ex-président du Yémen jouit d’une
liberté totale de mouvement et d’action
politique. Il intervient dans le débat
politique, donne des interviews aux
médias nationaux et internationaux et
reçoit des diplomates étrangers, alors
que les jeunes manifestants « icônisés »
demandaient à ce qu’il soit jugé.
Tawakkol Karman, la célèbre activiste
yéménite, lauréate du Prix Nobel 2011 de
la Paix, a même demandé, fin 2011, qu’il
soit remis à la Cour pénale
internationale (CPI) et qu’il y soit
jugé en tant que criminel de guerre
[36]. Rappelons, pour
l’occasion, que madame Karman est une
militante du parti islamiste Al-Islah,
proche de la confrérie des Frères
musulmans [37]. Elle est devenue célèbre
pour avoir mené des manifestations
antigouvernementales lors du « printemps
» yéménite. Il a été montré que cette
activiste est en relation avec
l’ambassade américaine de Sanaa et son
ONG, « Women Journalists Without Chains
» (Femmes journalistes sans chaînes), a
été financée par la National Endowment
for Democracy (NED), l’illustre
organisation américaine d’« exportation
» de la démocratie, fortement impliquée
dans les révolutions colorées et le «
printemps » arabe [38]. wwDans une
entrevue accordée à l’agence Reuters,
diffusée le 2 juin 2014, Ali Abdallah
Saleh a qualifié le gouvernement de
transition actuel de « gouvernement en
échec qui rejette ses erreurs sur les
autres ». Et d’ajouter : « Qu’ont-ils
réalisé durant ces trois dernières
années? Actuellement, ils vivent sur les
réalisations des années antérieures »
[39]. Il a ensuite mis au défi les
autorités de trouver un seul dollar
qu’il aurait illégalement obtenu ou une
seule preuve d’une quelconque infraction
qu’il aurait commise. Quant aux rumeurs
qui lui attribuent un désir de revenir
aux commandes de l’Etat, il les a
formellement niées. Questionné sur
l’éventualité que son fils aîné Ahmed
Ali se présente à de futures élections
dans le pays, il répondit qu’il en avait
le droit en tant que citoyen du pays.
À noter qu’Ahmed Ali dirigeait la Garde
républicaine du temps où son père était
président et qu’il occupe actuellement
le poste d’ambassadeur du Yémen auprès
des Émirats arabes unis [40]. Et si le
fils accédait à la magistrature suprême
par le biais des urnes? Ce serait
réellement une ironie du sort étant
donné que tous les manifestants
pro-démocratie qui ont battu l’asphalte
des rues arabes avaient, certes, scandé
« Dégage » contre les autocrates en
place, mais se sont aussi révoltés
contre « l’héritage du pouvoir » dont la
menace planait sur la plupart des
républiques « printanisées », et en
particulier au Yémen. En sa qualité de
président du CPG, Ali Abdallah Saleh a
de nombreuses activités « diplomatiques
». Notons, à titre d’exemple, qu’il a
reçu l’ambassadeur de Turquie au Yémen
le 2 juin dernier [41]. Ce qui n’a
certainement pas dû plaire à Tawakkol
Karman, elle qui a obtenu, des mains du
ministre turc des Affaires étrangères,
Ahmet Davutoglu, la citoyenneté turque.
« Pour moi, la citoyenneté turque est
plus importante que le prix Nobel »,
a-t-elle pompeusement déclaré. Elle
aurait dû plutôt se demander si une
telle cérémonie aurait été possible si
elle n’avait pas obtenu le Prix Nobel
[42].
Ali Abdallah Saleh n’a pas oublié
l’élection du président égyptien. À
cette occasion, il envoya ses
félicitations « à son frère, le maréchal
Abdelfattah Sissi » tout en soulignant «
le grand succès mérité dans les
élections présidentielles démocratiques,
intègres et réussies qu’a connues
l’Égypte » [43].
En matière de communication, la famille
Saleh possède ses propres médias. Créée
en janvier 2012, la chaîne de télévision
Al-Yemen Al-Youm (le Yémen aujourd’hui)
appartient à l’ancien président [44] et
est dirigée par son fils Ahmed Ali [45].
Le 11 juin 2014, des forces militaires
gouvernementales yéménites ont pénétré
dans les locaux de la télévision pour y
confisquer du matériel et ordonner la
fermeture de la chaîne. Selon certaines
sources, l’ordre aurait été émis par le
président Abd Rabo Mansour Hadi après
approbation du Conseil des ministres
[46].
Commentant cette décision, le journal
gouvernemental Al-Thawra (La Révolution)
a publié une explication : « Lorsqu’un
média de communication se transforme en
outil d’incitation au vandalisme, à la
violence et d’allumage des mèches de la
discorde et menace la paix sociale… il
devient donc une menace pour la sécurité
et la stabilité de la patrie et de la
société ainsi que pour les intérêts du
pays et du peuple » [47].
De son côté, Ali Abdallah Saleh a
rapidement organisé une réunion de son
parti pour condamner cette décision : «
Cette action n’est pas en accord avec
les principes démocratiques et la
liberté d’information ainsi qu’avec la
pratique politique pluraliste dans tout
pays démocratique » [48].
Ali Abdallah Saleh donnant des leçons de
pratique démocratique au gouvernement de
transition issu des manifestations «
printanières » pro-démocratiques? On
aura tout vu et tout entendu en Arabie
heureuse!
Dans un pays miné par la pauvreté,
l’ex-président yéménite a construit un
musée à sa gloire qui a été inauguré en
février 2013. Ce musée héberge une
collection d’objets qu’il a accumulée
durant plus de trois décennies à la tête
du Yémen. En plus de mosaïques et de
portraits à son effigie, on y trouve des
défenses en ivoire et des débris
provenant d’Hiroshima [49]. On peut
aussi y admirer des éclats d’explosifs
retirés de son corps après l’attentat
perpétré contre lui en juin 2011 [50],
trônant à proximité de présents offerts
par Bush père ou Tony Blair [51].
Avec tout cela, la situation
socioéconomique du Yémen ne s’est pas du
tout améliorée. Elle s’est même aggravée
avec la « printanisation » du pays. Le
nombre de personnes vivant en deçà du
seuil de pauvreté serait passé de 42% de
la population en 2009 à 54,5% en 2012;
pas moins de 61% des enfants souffrent
de malnutrition comparativement à 58% en
2006; l’insécurité alimentaire touche
45% de la population alors qu’elle ne
dépassait pas 32% en 2009 [52].
Comment peut-on alors qualifier de «
printemps » ou de « révolution » les
évènements qui ont touché cette terre,
jadis connue comme l’Arabie heureuse? Et
ce prix Nobel de la Paix octroyé à
Tawakkol Karman, n’égale-t-il pas en
absurdité celui «offert» à Obama deux
ans plus tôt? Au-delà de la spécificité
yéménite, que penser des autres pays «
printanisés » qui n’arrivent pas à
assurer la paix et la sécurité de leurs
citoyens, qui peinent à dessiner ne
serait-ce que les contours d’un
hypothétique avenir florissant pour
leurs populations et dont la situation
économique est pire que celle qui
prévalait avant 2011?
Le printemps est une saison très prisée
dans le Monde arabe et il n’y a pas que
les monstres sacrés qui s’y intéressent.
Dans sa nouvelle chanson intitulée « Le
printemps arabe » [53], la jeune
chanteuse libanaise Hiba Tawaji laisse
aller sa puissante voix :
« Nous avons rêvé d’un
printemps fleuri, son parfum se
répandant sur les gens, Mais le
printemps s’est révélé déconcertant: il
a fleuri du sang des enfants et des gens
»
http://www.ahmedbensaada.com/
Références
1- Ahmed Bensaada,
« Arabesque américaine : Le rôle des
États-Unis dans les révoltes de la rue
arabe », Éditions Michel Brûlé, Montréal
(2011), Éditions Synergie, Alger (2012)
2- AFP, « L’Égypte interdit le mouvement
du 6 avril, principal acteur de la
révolution de 2011 », The Huffington
Post Maghreb, 28 avril 2014,
http://www.huffpostmaghreb.com/2014/04/28/egypte-6-avril_n_5225390.html
3- AFP, « Près de 700 partisans de Morsi
condamnés à mort en Égypte »,
Libération, 28 avril 2014,
http://www.liberation.fr/monde/2014/04/28/egypte-verdict-pour-pres-de-700-pro-morsi-dans-un-nouveau-proces-expeditif_1006104
4- RFI, « La justice égyptienne resserre
l’étau autour des Frères musulmans », 23
septembre 2013,
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20130923-justice-egypte-confrerie-freres-musulmans-interdiction-activites/
5- AFP, « Égypte: Sissi proclamé
président, élu avec 96,9% des voix », Le
Nouvel Observateur, 3 juin 2014,
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20140603.AFP8787/egypte-sissi-proclame-president-elu-avec-96-9-des-voix.html
6- Sabri Abdelhafid, « Le manque de
sécurité a ravivé le commerce des chiens
de garde en Égypte », Elaph, 25 février
2014,
http://www.elaph.com/Web/News/2014/2/880364.html
7- AFP, « Tunisie: Al-Qaïda revendique
pour la première fois des attaques »,
Libération, 13 juin 2014,
http://www.liberation.fr/monde/2014/06/13/tunisie-al-qaida-revendique-une-attaque-contre-le-ministre-de-l-interieur_1040157
8- Service canadien du renseignement de
sécurité, « Stabilité politique et
sécurité en Afrique de l’Ouest et du
Nord », Avril 2014
9- Le Monde, « La Libye, trois ans plus
tard : un pays à l’abandon », le 19 mars
2014,
http://www.lemonde.fr/libye/article/2014/03/19/la-libye-trois-ans-plus-tard-un-pays-a-l-abandon_4385568_1496980.html
10- L’Orient Le Jour, « OSDH : Le
conflit syrien a fait plus de 162 000
morts », 20 mai 2014,
http://www.lorientlejour.com/article/867977/osdh-le-conflit-syrien-a-fait-plus-de-162-000-morts.html
11- AFP, « En Syrie, un rebelle explique
avoir mangé le cœur d’un soldat par
vengeance », 14 mai 2013, Le Monde,
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/05/14/l-opposition-syrienne-reagit-apres-la-diffusion-d-une-video-macabre_3200919_3218.html
12- Maghreb Emergent, « Ben Jeddou: des
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Syrie », 20 septembre 2013,
http://www.maghrebemergent.com/actualite/maghrebine/item/29662-ben-jeddou-des-tunisiennes-font-le-jihad-al-nikah-en-syrie.html
13- Vivian Salama, « Death From Above:
How American Drone Strikes Are
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http://www.rollingstone.com/politics/news/death-from-above-how-american-drone-strikes-are-devastating-yemen-20140414
14- AFP, « Des milliers de Yéménites
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du Sud », Le Devoir, 27 avril 2014,
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/406674/des-milliers-de-yemenites-manifestent-pour-reclamer-l-independance-du-sud
15- Raymon Goy, « La réunification du
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http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/afdi_0066-3085_1990_num_36_1_2960
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», Al Monitor, 12 juin 2014,
http://www.al-monitor.com/pulse/contents/authors/maysaa-shuja-al-deen.html
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why isn’t Cameron bothered? », The Week,
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http://www.theweek.co.uk/politics/arab-spring/7057/bahrain-%E2%80%98invasion%E2%80%99-why-isn%E2%80%99t-cameron-bothered
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http://tempsreel.nouvelobs.com/les-revolutions-arabes/20110320.OBS9952/le-bahrein-a-le-droit-souverain-de-faire-appel-aux-etats-du-golfe.html
19- Le Figaro, « En fuite, Ben Ali se
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http://www.lefigaro.fr/international/2011/01/14/01003-20110114ARTFIG00533-ben-ali-annonce-des-elections-legislatives-anticipees.php
20- AFP, « En fuite, Ben Ali se réfugie
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http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/03/07/97001-20120307FILWWW00615-ben-ali-probablement-jamaisextrade.php
21- Robert Fisk, « America’s secret plan
to arm Libya’s rebels », The Independant,
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http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/americas-secret-plan-to-arm-libyas-rebels-2234227.html
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Sophisticated Weapons to Syrian Rebels
», 2 mars 2014,
http://www.voanews.com/content/saudi-arabia-offers-sophisticated-weapons-to-syrian-rebels/1861892.html
23- Tribune de Genève, « L’ex-président
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http://www.tdg.ch/monde/afrique/expresident-moubarak-nouveau-condamne/story/17744103
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http://www.journalreview.com/news/article_24623661-a756-5071-8a7a-d3fce58ec56b.html
25- Corbett Daly, Clinton on Qaddafi: «We
came, we saw, he died» », CBS News, 20
octobre 2011,
http://www.cbsnews.com/news/clinton-on-qaddafi-we-came-we-saw-he-died/
26- Marine Poirier, « L’initiative
du Golfe et le processus institutionnel
de transition », in « Yémen. Le tournant
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« Hiba
Tawaji – Al
Rabih Al
Arabi [Official Music
Video] (2014) », 9
juin 2014,
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Cet
article a été publié par le
quotidien algérien
Reporters
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