De Gaza
Le blocus
israélien sur la bande de Gaza
et ses conséquences économiques
Ziad Medoukh
Lundi 27 janvier 2014
Les Palestiniens
commémorent ces jours-ci le cinquième
anniversaire de l’agression israélienne
contre la population civile de la bande
de Gaza, une population qui subit un
blocus inhumain imposé de façon illégale
par les forces de l’occupation depuis
plus de sept ans.
Nous
allons essayer dans cet article, de
parler des conséquences économiques de
ce blocus sur la vie des habitants de
cette région la plus peuplée du monde,
une région oubliée, voire abandonnée,
une région en souffrance permanente.
Les chiffres et
statistiques de cet article sont datés
du deuxième trimestre 2013 .Ils
proviennent d'organisations
internationales telles que le bureau des
Nations-Unies pour les réfugiés
palestiniens-UNRWA-, le Programme des
Nations-Unies pour le Développement, la
Banque Mondiale, l’Organisation Mondiale
du Travail, le ministère palestinien de
l’Economie et du Commerce, et la Chambre
de Commerce et d’Industrie de Gaza.
On peut dire que
l’économie de la bande de Gaza souffre
d’une crise très grave à cause du blocus
israélien et des fermetures de tous les
passages commerciaux qui la relient
à l’extérieur. Cette situation empêche
tout développement d'une économie en
faillite qui ne trouve pas les
ressources nécessaires pour sortir d'une
crise qui touche tous les autres
secteurs.
On peut
d’abord qualifier le blocus israélien
sur Gaza de punition collective contre
plus de 1.8 millions d’habitants qui
vivent dans le chômage, la pauvreté et
la précarité, et se battent
quotidiennement pour survivre et rester
dignes sur leur terre.
La fermeture
totale des passages commerciaux qui
relient la bande de Gaza au monde
extérieur depuis 2007, et son
ouverture de temps en temps de manière
arbitraire et partielle, ont rendu
l’économie gazaouite chaotique, sans
aucun espoir de redressement, tous les
secteurs économiques sont paralysés en
raison de l’arrêt complet de tous les
projets en cours.
Cette fermeture a
empêché la libre circulation des
importations et des exportations des
biens et produits de Gaza, en
particulier les matières premières et
les produits semi-finis.
Les conséquences
économiques de ce blocus illégal se
manifestent par :
- Un recul des
indicateurs de l’économie
palestinienne, car l’économie de la
bande de Gaza contribue pour 43% au PIB
palestinien. Cette situation a rendu
l’économie palestinienne dépendante de
l’économie israélienne et de l’aide
internationale.
- Les pertes
financières directes ou indirectes
dues à ce blocus inhumain et qui, en
sept ans, dépassent 2 milliard d’euros.
- Le secteur
privé a été le secteur le plus
touché, ce secteur qui employait environ
70.000 personnes avant 2007, et qui
représentait 45% du marché de travail
dans la bande de Gaza, est actuellement
paralysé. A cause de la fermeture des
usines et des ateliers, avec
l’interdiction d’entrée de matières
premières pour tous les projets et
l’interdiction d'exporter , sans oublier
la destruction de 80% des entreprises
privées lors de l’agression
israélienne de 2008-2099 , plus de 700
installations industrielles fermées sans
réouverture, et la seule zone
industrielle qui se trouvait au nord de
la bande de Gaza fermée elle aussi
définitivement en 2009, à cause de tout
cela, le secteur privé n'emploie
actuellement plus que 10.000 personnes
- Le secteur de
l’agriculture qui employait 30.000
travailleurs a été aussi touché.
Actuellement, il y a seulement 7500
personnes qui travaillent- avec une
baisse permanente de revenu- Ce secteur
souffre de l’interdiction israélienne
permanente de faire exporter les
produits agricoles de Gaza connus
pour leur qualité, notamment les
fraises, les tomates et les oranges,
vers les marchés externes. Sans oublier
la diminution des terrains cultivables,
des espaces ayant été détruits par les
différentes incursions israéliennes sur
les différentes régions de la bande de
Gaza. La surface cultivée a diminué de
15% depuis 2007.Les pertes agricoles
quotidiennes à cause de la non
exportation des produits agricoles vers
l’étranger est de 70.000 euros par jour.
Conséquence grave: beaucoup de personnes
sont en train d’abandonner leur terre
agricole à cause de ces pertes, cette
terre est remplacée par des
constructions et des bâtiments. Une
autre raison, la décision israélienne de
porter la zone tampon, au nord de la
bande de Gaza,à 500 mètres, a
conduit à la détérioration dans le
secteur agricole. De plus, la mort de
beaucoup d’animaux a rendu l’élevage
très difficile, et les prix ne cessent
d'augmenter.
Avant 2007, la zone
cultivée dans la bande de Gaza s'élevait
à 160 000 mètres carrés.
Actuellement, il est estimé que 20 % de
la zone cultivée, dont des vergers et
des serres, a été gravement affecté.
Selon le rapport de la Chambre du
Commerce de Gaza, le coût de l'impact
sur les moyens de subsistance des
agriculteurs, combiné à celui des
mesures de nettoyage nécessaires,
s'élève à environ 10 millions d'euros.
- L’industrie:
90% des usines existantes sont fermées
sans réouverture à cause du manque de
matières premières, d’exportation,
d’importation. La bande de Gaza est
connue pour ses industries de qualité,
notamment les vêtements, le tissu et le
bois, les pertes dans ce secteur depuis
juillet 2007 sont de 10 millions d’euros
par mois.
- Le secteur de
la pêche souffre énormément du
blocus israélien, les pécheurs Gazaouis
sont interdits de dépasser
400 mètres dans l'eau de Gaza, ces
restrictions et ces limites ont
influencé ce secteur et plus de 1000
pêcheurs, soit, ont changé d'activités,
soit, travaillent avec un revenu
minimum.
- Le chômage a
augmenté, le taux de chômage a dépassé
les 65% au deuxième trimestre de 2013,
mais le phénomène le plus dangereux est
la hausse du chômage chez les jeunes de
moins de 30 ans, qui atteint 75%
- La pauvreté,
45% de la population de Gaza vit en
dessous de seuil de pauvreté depuis mai
2007.
-L’augmentation
du nombre de personnes qui dépendent des
organisations humanitaires
Selon les sources du bureau des
Nations-Unies pour les réfugiés
palestiniens –UNRWA- dans la bande de
Gaza, plus de 500.000 personnes ont
bénéficié du programme de l’aide
alimentaire géré par le bureau, ce
programme a élargi ses services pour
cibler les citoyens et non seulement les
réfugiés.
Actuellement, 130 à
180 camions entrent à Gaza chaque jour,
mais la moitié de ces camions sont pour
les organisations internationales et
leurs projets de construction d'écoles
et de stations d’eau. Gaza n’a droit
qu’à 90 produits au lieu de 750 avant le
blocus, quelques produits et médicaments
n’entrent pas, ce qui a aggravé la
situation. Selon les estimations des
organisations internationales, la bande
de Gaza a besoin de 750 camions par jour
pour répondre aux besoins énormes d’une
population en augmentation permanente.
Les conséquences du
blocus et cette situation marquée par
des difficultés économiques obligent
beaucoup d’habitants à aller récupérer
des matériaux dans la zone tampon au
Nord de la bande de Gaza, une zone
dangereuse contrôlée par l’armée de
l’occupation israélienne qui n’hésite
pas à tirer, elle a causé la mort de 7
personnes en 2013.
Ces conséquences
économiques sur la population, montrent
une fois de plus que le véritable
objectif de ce blocus imposé par l’armée
israélienne, et cela devant le silence
complice de la communauté internationale
officielle, est de casser la volonté
remarquable, et la patience
extraordinaire de cette population
civile en pleine résistance.
La question qui se
pose : jusqu’à quand ce blocus israélien
inhumain contre la population civile de
la bande de Gaza ?
Le sommaire des messages d'Al-Aqsa
Les analyses et poèmes de Ziad Medoukh
Le
centre de la paix
Le
sommaire de radio Gaza
Les dernières mises à jour
|