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Parti Anti Sioniste
Bahreïn : La tornade !
Yahia Gouasmi
Bahreïn : Sayed Hadi al-Musawi, membre du parti de l'opposition
Al-Wefaq,
suspend sa participation au Parlement -
Photo: P.A.S.
Lundi 18 avril 2011
La situation en Libye
et en Côte d’Ivoire a malheureusement occulté la gravité de la
situation à Bahreïn : plus de 30 tués depuis le début de la
contestation populaire courant avril, et 4 détenus morts de
façon suspecte dans les prisons du Royaume. En fait, tout
indique qu’ils ont été assassinés ou ont succombé à la torture.
Les partis politiques d’opposition sont obligés de se dissoudre
ou bien sont interdits. Le principal d’entre eux, le parti
Al-Wefaq est dissous alors qu’il représente 18 sièges sur
40 au Parlement. Cette répression est menée par les forces
policières et militaires locales, composées souvent d’éléments
étrangers à Bahreïn, naturalisés pour servir de mercenaires.
Mais, c’est surtout l’intervention de l’armée saoudienne et des
forces de police émiraties qui permet au régime en place de se
maintenir en place. Il s’agit donc d’une répression ouverte
conduite par un régime soutenu par l’étranger contre l’immense
majorité de son peuple et de l’instauration d’une dictature qui
assassine ses opposants.
Le ministre iranien des Affaires étrangères M. Ali Akbar Salehi
a demandé au Secrétaire Général des Nations Unies l’intervention
du Conseil de Sécurité. On attend la réponse mais on peut déjà
l’imaginer : une fin de non-recevoir. Pourtant, pour les mêmes
raisons (du moins, les raisons officielles), la Libye subit une
agression depuis un mois environ, avec des frappes
dites « humanitaires » qui n’épargnent pas la population civile,
et cela avec mandat des Nations Unies ! Le même traitement est
de plus en plus suggéré pour la Syrie, certains prônant une
intervention toujours « humanitaire ».
Mais dans nos médias, pas un mot sur la répression qui frappe la
population bahreïnie et l’instauration d’une dictature
militaro-policière avec le concours d’armées étrangères (Arabie
Saoudite et Emirats Arabes Unis). Nous avons expliqué
l’importance exceptionnelle de la révolution qui se déroule à
Bahreïn (voir notre article :
Révolution à Bahreïn : Le déluge de l’Occident !
). C’est la première et la seule révolution dans un pays arabe
qui a fait l’objet d’une intervention militaire étrangère aussi
rapide que musclée et dont on voit les conséquences (répression
et dictature).
Les médias français, unanimes à soutenir les agressions
israéliennes, américaines et occidentales font silence sur la
répression à Bahreïn. Et quand il leur arrive d’en parler, c’est
pour présenter la situation comme un conflit sunnites / chiites.
Diviser les musulmans est une méthode, depuis longtemps,
utilisée par l’USraël. D’ailleurs, certains rêvent d’une guerre
opposant ces deux versants de l’Islam par Arabie saoudite et
République Islamique d’Iran interposées. D’où les accusations
infondées portées contre l’Iran, l’accusant d’être à l’origine
des manifestations à Bahreïn. Le but est évident, il s’agit
d’étouffer les mouvements révolutionnaires dans les pays
arabo-musulmans, en les dévoyant vers une guerre extérieure
contre l’Iran. C’est le plan de Tel-Aviv et de Washington, avec
le soutien de la monarchie saoudienne.
Bahreïn est donc l’épicentre des révolutions arabes en cours.
C’est à Bahreïn que se concentrent toutes les contradictions de
la région : l’opposition entre sa population et un régime aux
ordres de l’USraël, la stabilité de toute la zone du Golfe,
source d’approvisionnement en pétrole et surtout en pétrodollars
pour tout le système bancaire occidental, sa position
géostratégique face à l’Iran avec la base de la flotte
nord-américaine…
Tout cela explique la rapidité et la brutalité de l’intervention
saoudienne. Les situations réellement révolutionnaires, comme à
Bahreïn, ont toujours pour conséquence de permettre une
clarification nécessaire que, souvent, les périodes calmes
tendent de masquer. Aujourd’hui comme hier, il n’y a que
deux camps: d'un côté celui de l’USraël et ses alliés, telles
les monarchies pétrolières du Golfe, et de l'autre les peuples
qui ont rejoint le Front de la Résistance.
Toute autre prétendue troisième voie ne serait que la voie de la
trahison dont le donneur d’ordre se situe à Tel Aviv. Et si les
vraies révolutions arabes ne faisaient que commencer ?
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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