Les mystères du
Marathon de Boston Thierry
Meyssan
Dimanche 28 avril
2013
Deux
semaines après les attentats de Boston,
les autorités états-uniennes donnent un
à un les indices qu’ils auraient
découverts. La question tourne autour de
l’origine tchétchène des «
coupables
» et des conclusions qu’il faudrait en
tirer. De leur côté les Internautes et
la presse russe font apparaître une
autre histoire, dans laquelle le «
coupable
» principal est un agent de la CIA.
Deux semaines après l’attentat de Boston
(15 avril, 14h49), les autorités US ont
désigné les frères Tamerlan et Dzhokhar
Tsarnaev comme responsables. Elles
affirment avoir tué l’ainé et arrêté son
frère et complice. Le jeune homme, âgé
de 19 ans, serait hospitalisé, mais ses
blessures lui interdiraient de
s’exprimer autrement que par des
hochements de tête. Peu importe, il
aurait reconnu les faits
Cependant, on
ignore tout des conditions dans
lesquelles Tamerlan a été tué, ni de
celles de l’arrestation de Dzhokhar. Ils
auraient cédé au « syndrome Oswald » et
se seraient distingués en tuant, sans
raisons ni témoins, un officier de
police de leur université. Puis, ils
auraient pris en otage une Mercedes avec
son chauffeur anonyme et l’auraient
obligé à retirer 800 dollars à un
guichet automatique. Cet homme a
témoigné à la police qu’ils avaient
revendiqués devant lui être les auteurs
des attentats.
À ce jour, la presse n’a pas
rencontré le suspect, ni auditionné le
témoin. Elle se contente de relayer les
dires des parents et amis des suspects
qui s’étonnent tous de les voir
impliqués dans cette affaire.
Quoi qu’il en soit, la juge Marianne
B. Bowler a inculpé Dzhokhar pour «
usage d’armes de destruction massive
», à savoir des cocottes-minute bourrées
de clous. C’est la première fois que la
notion « d’arme de destruction
massive » est appliquée à un outil
ménager courant.
De son côté, le leader démocrate de
la Commission du renseignement, Dutch
Ruppersberger, a affirmé, à l’issue
d’une réunion à huis clos avec des
responsables de trois services de
renseignement, que les Tsarnaev avaient
utilisé une télécommande de jouet pour
actionner leurs deux bombes. Il y a vu
la confirmation de ce que les suspects
avaient appris à fabriquer leurs engins
en lisant Inspire, la revue en
ligne signée par « Al-Qaida dans la
péninsule arabique ». Pourtant, si
le numéro 1 de la revue (daté « été
2010 ») indique en détail la
fabrication d’une bombe avec une
cocotte-minute, à aucun moment, il
n’indique comment utiliser une
télécommande de jouet pour actionner un
explosif installé dans une cocotte
fermée.
Tout ce vacarme tourne autour d’une
seule conclusion : les frères Tsanaev
étaient Tchétchènes, ce qui promeut la
Russie au centre des débats. Le
président Vladimir Poutine a
discrètement éliminé les questions à ce
sujet, lors de la longue séance de
réponse au peuple qu’il a conduite jeudi
dernier. Des jihadistes tchétchènes, il
y en a en Syrie qui viennent de prendre
en otage deux évêques orthodoxes. Et il
risque d’y en avoir à Sotchi, lors des
Jeux Olympiques. La Russie a tout
intérêt à renforcer la coopération
antiterroriste avec les États-Unis,
surtout si elle compte réellement
déployer des troupes de l’Organisation
du Traité de sécurité collective (OTSC)
en Syrie.
Pendant ce temps, les Internautes se
divisent entre ceux qui s’alignent sur
le FBI et ceux qui le contestent. Deux
grandes objections circulent sur la
Toile.
« Jeff
Bauman » est-il Nick Vogt ?
La première accuse
les services de sécurité d’avoir mis en
scène des personnages chargés
d’histoires et d’émotions. Des images
extraites d’une vidéo montrent deux
individus en train de trafiquer le corps
de Jeff Bauman, qui aurait perdu ses
deux jambes. Il s’agirait en fait d’un
lieutenant de l’US Army ayant perdu ses
jambes à Kandahar, en novembre 2011,
Nick Vogt. On ne peut qu’être étonné par
le fait que « Jeff Bauman » porte
toujours sa tête haute et ne semble pas
souffrir d’une hémorragie alors qu’on le
transporte sur une chaise roulante, sans
que ses cuisses aient été fortement
ligaturées. La chose est d’autant plus
significative que c’est le témoignage de
« Jeff Bauman » qui a permis
d’identifier les suspects (conférence de
presse du 18 avril, 17h20).
Des
mercenaires de Craft International sur
le lieu de l’explosion.
La seconde porte sur
la présence d’une équipe de sécurité,
probablement de l’armée privée Craft
International, qui semble porter les
mêmes sacs à dos que celui montré par le
FBI comme ayant contenu une des
cocottes-minute.
Mais le plus étonnant
est ailleurs. Un exercice anti-bombes a
été mené au Marathon de Boston, deux
heures avant le drame, au lieu exact où
les vraies bombes ont explosé. Pourtant,
lorsque un journaliste a posé une
question à ce sujet lors de la
conférence de presse du FBI, l’agent
spécial Richard Deslauriers a refusé de
lui répondre et a cherché une autre
question.
Izvestia :
« Tamerlan Tsarnaev recruté par une
Fondation géorgienne.
L’un des responsables de l’attentat
terroriste de Boston, a étudié au
séminaire
organisé par les Etats-uniens avec les
services spéciaux géorgiens »
Enfin, selon les Izvestia
(24 avril), Tamerlan Tsarnaev a
participé en Géorgie à un séminaire
du Fonds pour le Caucase, une
association paravent de la Jamestown
Foundation, créée par la CIA. Il y a
suivi un entraînement pour «
augmenter l’instabilité en Russie
» [1].
Dans une note de protestation, le
Fonds du Caucase dément et évoque un
homonyme [2].
Il est trop tôt pour conclure sur
ce qui s’est réellement passé à
Boston. Une chose cependant est sûre
: le FBI ment.
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