|
El-Watan
Territoires
palestiniens : Extension de la colonie israélienne
T. Hocine
La colonie de Maalé Adoumim - Photo evohe.be
C’est certainement la plus belle
manifestation du bellicisme israélien et du refus de la paix avec
les Palestiniens. Cette preuve a été donnée hier par Israël
qui a ordonné la confiscation de 110 ha de terres près d’El
Qods, faisant craindre aux Palestiniens une relance d’un projet
destiné à relier la colonie de Maalé Adoumim à la ville
sainte, ont indiqué, mardi, des sources palestiniennes.
La situation redevient claire après un flou qui n’a duré
que 24h, lors d’une déclaration d’un ministre israélien
laissant entendre qu’Israël ne serait pas contre le fait qu’El
Qods devienne la capitale d’un Etat palestinien. Ce qui n’a
pas manqué d’être interprété au moins comme un signe de détente
à l’approche d’une conférence internationale préconisée
par le président américain George Bush. Les Palestiniens avaient
donc toutes les raisons de dire leur scepticisme et surtout de
revendiquer des actions concrètes pour mettre fin à la politique
israélienne. Les ordres de confiscation, émis fin septembre,
portent sur 110 ha répartis sur les localités palestiniennes
d’Abou Dis, Al-Sawahreh Al-Sharqiyeh, Nabi Moussa et Al-Khan
Al-Ahmar, a indiqué Hassan Abed Rabbo, directeur général pour
la région d’El Qods au ministère palestinien des Collectivités
locales. Selon lui, ces confiscations visent à « créer un
bloc de colonies » regroupant Maalé Adoumim et les
implantations proches de Mishor Adoumim et de Kedar « et empêcher
toute continuité territoriale palestinienne avec la vallée du
Jourdain ». « Ils usurpent des dizaines d’hectares
de terres de la Cisjordanie au profit de leur projet de
colonisation dit du Grand Jérusalem qui comprend Maalé Adoumim »,
a-t-il ajouté. Dans les ordres remis aux propriétaires des
terres, l’armée israélienne invoque pour justifier ces
confiscations « des fins militaires » et « des
mesures destinées à empêcher des actes terroristes ».
Selon le journal israélien Haaretz, les terres confisquées
devraient servir à la construction d’une nouvelle route reliant
El Qods à Ariha. « Tout cela, au profit d’un projet juif
de longue date consistant à construire 3 500 logements et un parc
industriel », affirme le journal. Israël s’était engagé
en 2005 auprès des Etats-Unis de geler ce vaste projet. Les
Palestiniens avaient vivement dénoncé ce projet, parce qu’il
coupe pratiquement en deux la Cisjordanie, compliquant la création
d’un Etat palestinien indépendant. Et c’est justement ce qui
est visé, à travers aussi le fameux mur de séparation que les
Palestiniens estiment être une frontière de fait. A quoi donc
servira la conférence convoquée pour cet automne, s’il n’y a
plus rien à négocier ?
|