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El Watan
Le rapport accablant de Ban Ki-moon
T. Hocine
Photo CPI
Mercredi 6 mai 2009
Nul doute que cette fois personne ne se permettra de faire de
l’esprit comme en ce qui concerne le rapporteur de l’ONU,
l’Américain Richard Falk, présenté comme ce fameux limier.
Cette fois, c’est bien le secrétaire général de l’ONU qui monte
au créneau pour évoquer noir sur blanc les crimes israéliens de
janvier dernier contre le territoire palestinien de Ghaza, et
également contre les bâtiments de cette organisation et autres
institutions humanitaires, pourtant dûment répertoriés et
identifiés en commun avec l’occupant israélien. Dans sa folie
meurtrière, celui-ci n’en a pas tenu compte, rappelant en tout
point son bombardement d’un baraquement de la Finul (Force
intérimaire de l’ONU au Liban) en juillet 1996 faisant cent
tués, tous des civils libanais qui fuyaient les bombardements
israéliens. Le secrétaire général de l’époque, Boutros Ghali,
avait résisté à toutes les pressions israéliennes même s’il
était assuré que sa carrière à la tête de cette institution
prendrait automatiquement fin. Boutros Ghali n’a pas cherché un
deuxième mandat, mais cette action l’avait honoré. Qu’en
sera-t-il cette fois de Ban Ki-moon qui, à vrai dire, ne fait
que compulser les rapports sectoriels ou encore partiels, mais
tous recueillis de première main ? Peu avant la publication de
ce rapport, il faisait face à une campagne israélienne d’une
rare violence. Israël voulait au moins une certaine symétrie en
mettant en cause le mouvement palestinien Hamas, ce qui aurait
conséquemment accrédité la thèse chère à certains, du droit
d’Israël à la légitime défense. Ce qui, tout simplement, est
insensé car il y a occupation, et avec beaucoup de complaisance,
les spécialistes mettront en cause la nature et l’ampleur de
l’agression israélienne, c’est-à-dire une guerre
conventionnelle, ce que l’ONU, rappelle-t-on, avait récusé à
l’avance. Ce sont donc là autant de préalables dont Israël a
obstinément refusé de tenir compte. Et comme l’indiquait hier un
quotidien israélien, Israël tente d’atténuer les conclusions du
rapport en question. Selon le journal, le rapport préparé par
une commission d’enquête de l’ONU et remis à M. Ban, en vue de
sa publication, rend Israël responsable d’« une série de graves
violations » et l’accuse d’avoir « délibérément visé des
employés civils et des institutions de l’ONU » lors de la guerre
de Ghaza du 27 décembre au 18 janvier. « Le rapport a été déposé
sur le bureau du secrétaire général de l’ONU et il est
susceptible de provoquer un tremblement de terre diplomatique »,
a affirmé le journal. Selon lui, les autorités israéliennes
« exercent de lourdes pressions sur le secrétaire général de
l’ONU pour retarder la publication du rapport ou au moins
alléger les graves accusations qu’il contient ». Le quartier
général de l’agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés
palestiniens (Unrwa) et plusieurs de ses écoles avaient été
endommagés dans des attaques israéliennes lors de l’offensive
qui a fait plus de 1400 morts palestiniens. « Ce rapport est
d’une gravité sans précédent envers Israël qui devra panser ses
plaies durant des années si ses conclusions sont acceptées
telles quelles », a affirmé au journal un membre de la
délégation américaine à l’ONU. La commission de l’ONU, qui a
rédigé le rapport, est dirigée par le Britannique Ian Martin et
composée également de l’Américain Larry Johnson, du Sri Lankais
Sinha Basnayake et du Suisse Patrick Eichenberger ainsi que d’un
membre du secrétariat de l’ONU, dont le nom n’a pas été
divulgué. En fait, un simple état des lieux, et rien d’autre. Ce
rapport contient des lacunes au sujet de l’armement utilisé par
l’armée israélienne, comme les bombes au phosphore et autres
armes interdites par les conventions internationales.
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