Syrie
Syrie : Kidnappé
et torturé par les "rebelles"
durant 7 mois Matthew Schrier raconte
Silvia Cattori
Matthew
Schrier
Samedi 24 août 2013
Le récit du photographe Matthew
Schrier met en pièces deux années de
désinformation et de propagande anti-Assad
répandues par les journalistes et les
rédactions de nos principaux médias.
Une propagande qui a malheureusement
permis aux groupes terroristes en Syrie
de gagner la guerre de l’information en
cachant systématiquement à l’opinion
publique leurs crimes. Innocentant et
légitimant ainsi l’action criminelle de
ces « rebelles » violents qui depuis le
début du conflit coupent des têtes,
égorgent, et vont jusqu’à massacrer des
centaines de Syriens en une nuit pour,
ensuite, en attribuer la responsabilité
à l’armée syrienne. Une propagande que
notre site a inlassablement révélée dès
l’été 2011 à la lumière des témoignages
qui lui parvenaient.
En travestissant la réalité, nos médias
n’ont pas seulement trahi l’éthique de
leur profession ; ils se sont fait les
complices de la sauvagerie de groupes
terroristes et ont contribué à livrer le
peuple syrien aux pires horreurs.
Le fait qu’ils relaient aujourd’hui un
témoignage difficile à occulter ne
répare rien : le mal est déjà fait.
[Silvia Cattori]
Dépouillé, torturé pour lui faire avouer
qu’il était un espion de la CIA, le
photographe indépendant américain
Matthew Schrier a raconté vendredi à
quelques médias sa vie d’otage aux mains
d’un groupe islamiste syrien pendant
sept mois.
Le photographe de 35 ans a été enlevé le
31 décembre en tentant de quitter Alep,
sans doute trahi par son chauffeur de
taxi. Le 29 juillet, il a réussi à
s’échapper de sa prison en se faufilant
par une lucarne, mais a dû abandonner
sur place un autre compagnon d’infortune
américain, trop corpulent pour passer,
a-t-il raconté dans des entretiens au
New York Times et à CNN.
"C’est la chose la plus dure que j’ai
eue à faire. (...) C’est dur de passer à
autre chose parce qu’il est toujours
là-bas", a-t-il confié à CNN, sans
dévoiler l’identité de l’autre otage.
Selon le quotidien new-yorkais, une
quinzaine d’Occidentaux ont été enlevés
ou ont disparu en Syrie cette année. Fin
juillet, Jonathan Alpeyrie, un
photographe franco-américain avait été
libéré à l’issue de 81 jours de
captivité.
Le récit de Matthew Schrier illustre la
détérioration de la situation pour les
étrangers et Syriens modérés dans ce
pays ravagé par la guerre civile depuis
plus de deux ans et où les groupes
religieux armés sont de plus en plus
présents, selon le Times. Lors de son
enlèvement, ses ravisseurs membres du
Front al-Nosra, un groupe proche d’al-Qaïda,
s’étaient d’abord montré "nonchalants"
et "polis", lui offrant même du thé,
raconte-t-il. Cela a vite changé.
Détenu dans une prison ou d’autres
détenus hurlaient sous les coups, ses
ravisseurs lui demandent au bout de
quelques jours ses codes de carte de
crédit et identifiants internet. Ils
usurpent ensuite son identité pour
envoyer des courriels rassurants à sa
mère et acheter sur eBay ordinateurs
portables, iPads et pièces détachées de
Mercedes.
A la fin janvier, Schrier est transféré
dans un autre lieu où était déjà détenu
un autre Américain "qui semblait être là
depuis cent ans", relate-t-il. Là, il
est amené face à trois jeunes gens
masqués qui l’interrogent dans un
anglais parfait, sans doute des
Canadiens. Quelques jours plus tard, ils
découvrent un trou creusé dans la porte
en bois de la cellule des deux
Américains. La sanction est immédiate :
il est mis face à terre, la plante des
pieds tournée vers le ciel.
"Donne lui en 115", dit l’un des
tortionnaires, en parlant du nombre de
coups assénés sur la plante des pieds
avec un épais câble métallique. D’autres
séances auront lieu pour qu’il confesse
être de la CIA. "Je me disais qu’ils
allaient me torturer jusqu’à ce que je
le dise", a-t-il expliqué à CNN. Alors,
il a avoué. Avec sa conversion à l’islam
peu après, ses conditions de détention
se sont alors améliorées.
AFP - 23 août 2013
Voir le témoignage
de Matthew Schrier
Le sommaire de Silvia Cattori
Les dernières mises à jour
|