Opinion
Israël sème la
terreur dans la ville d'al-Quds
Rim
al-Khatib
Lundi 23 juillet
2012 Pas un jour ne passe
sans que les sionistes ne commettent
un crime dans la capitale
palestinienne, contre sa population
ou contre ses monuments, ses églises
et ses mosquées. La ville d’al-Quds
est assiégée, et sa population
encerclée. C’est la guerre, une
guerre qui n’attire les médias, un
guerre qui ne dit pas son nom, mais
c’est une véritable guerre que
mènent les sionistes, qui ont envahi
la Palestine il y a plus de soixante
ans, contre la population maqdisie.
L’expulsion de plusieurs dizaines de
milliers de maqdisis en 1948, des
quartiers situés dans la partie
occidentale de la ville,
l’occupation de leurs maisons par
les colons et le pillage
systématique des biens palestiniens
ont annoncé ce que la ville d’al-Quds
allait devenir, quand l’armée
coloniale a poursuivi sa conquête en
juin 1967. Dans sa tentative
d’isoler al-Quds de son
environnement palestinien et de
judaïser les lieux saints musulmans,
l’Etat sioniste a empêché les
Palestiniens de Cisjordanie de se
rendre à la mosquée al-Aqsa, le
premier jour du mois de Ramadan.
Depuis l’intifada al-Aqsa, les
forces sionistes se mettent en état
d’alerte maximum au cours du mois de
Ramadan, pour empêcher les
Palestiniens de prier dans la
mosquée. Des centaines de fidèles
sont refoulés tous les jours aux
barrages qui séparent la ville
sainte de la Cisjordanie. Mais
l’Union européenne, sourde et
aveugle, pour ne pas citer les
Etats-Unis, ne proteste pas contre
cette atteinte aux droits
élémentaires d’un peuple soumis à
une occupation des plus violentes de
l’histoire humaine. Le conseiller
juridique du gouvernement sioniste a
déclaré que la mosquée al-Aqsa
faisait « partie intégrante » de
l’Etat sioniste. Cette déclaration
ne fait que confirmer l’intention
israélienne de judaïser la mosquée.
Les Palestiniens et leurs
représentants politiques et
religieux ont vivement protesté
contre cette déclaration, notamment
le « conseil islamo-chrétien pour le
soutien à al-Quds et les lieux
saints » qui a interpellé le pape,
les Etats arabes et musulmans, et
toutes les organisations et
institutions internationales, dont
l’ONU, l’Organisation du congrès
islamique, la Ligue des Etats
arabes, leur demandant d’agir pour
sauver la mosquée al-Aqsa. Quant au
sheikh Ikrima Sabri, il a réagi aux
propos proférés par le conseiller
juridique, les jugeant « très graves
», d’autant qu’ils sont émis par un
représentant du pouvoir sioniste. Il
a confirmé que les musulmans
tiennent à la mosquée al-Aqsa, qui
fait partie de leur doctrine,
affirmant que les Juifs n’ont aucun
lien avec la mosquée. Les arrestations de
prisonniers récemment libérés se
poursuivent. Le prisonnier libéré
Samer Tareq Issawi, 34 ans, a été
arrêté, en violation avec l’accord
conclu au mois d’octobre dernier
avec les autorités égyptiennes, lors
de l’opération « Fidélité des hommes
libres ». Quand ils ne sont pas
arrêtés, les prisonniers libérés
sont convoqués aux postes de la
police de l’occupant : c’est le cas
du prisonnier libéré Musbah Abu
Sbeih, 36 ans, qui a reçu un ordre
lui interdisant d’entrer dans la
mosquée al-Aqsa, pendant six mois. Les autorités de
l’occupation poursuivent les
destructions des maisons, et
justifient leur politique de
nettoyage ethnico-religieux en
couvrant leurs actes par leurs
propres lois et règlements. Mais le
18 juillet dernier, elles ont
détruit une maison dans le quartier Abbassiyé, dans Silwan, prétextant
avoir été construit sans
autorisation, alors qu’il a été
construit il y a cent ans, avant
même l’invasion sioniste. Le vrai
motif de la destruction est sa
proximité de la mosquée al-Aqsa,
selon le président du comité de
défense de Siwan, Fakhri Abou Diab. La guerre menée
contre al-Quds et la population
maqdisie est aussi une guerre contre
le patrimoine palestinien, arabe et
musulman de la ville. Les palais
omeyyades situés au sud de la
mosquée al-Aqsa sont en train d’être
démolis, sans que l’Unesco ou autre
institution internationale
prétendant défendre le patrimoine de
l’humanité ne protestent. Dr. Jamal
Amrou, enseignant à l’université de
BirZeit a dévoilé que l’occupant a
construit 61 synagogues depuis 1967
dans les alentours de la mosquée, en
majeure partie sur des terres et
dans des bâtiments (dont des
mosquées) appartenant aux
Palestiniens et confisqués. Une de
ces synagogues a été construite sur
l’emplacement de l’école Al-Afdaliyya,
école datant de la période ayyubide,
et qui fut un joyau de
l’architecture musulmane, école
détruite par l’occupation sioniste,
en 1967. La population maqdisie et ses institutions
résistent en comptant sur leurs
propres forces, avec la
participation des Palestiniens de
48. L’institution A-Aqsa du waqf et
du patrimoine a annoncé un programme
de présence permanente dans la
mosquée al-Aqsa pendant le mois de
Ramadan et avec d’autres
institutions, elle assure des
dizaines de milliers de repas de
rupture du jeûne et de suhur pour
les fidèles. 1500 bus sont prévus
pour transporter les fidèles de
toutes les régions palestiniennes
occupées en 48 vers la mosquée pour
participer aux prières. Assurer une
présence permanente dans la mosquée
al-Aqsa et dans la ville d’al-Quds,
c’est ainsi que résistent les
Palestiniens à la judaïsation et au
nettoyage ethnico-religieux de leur
capitale.
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