Prisonniers palestiniens
Prisonniers
palestiniens : au-delà des statistiques
Rim
al-Khatib
Photo: CPI
Vendredi 20 avril 2012 Le département des statistiques de
l’Autorité palestinienne à Ramallah
a publié, à l’occasion de la journée
nationale des prisonniers, le 17
avril 2012, les chiffres récents
concernant les prisonniers détenus
dans les geôles de l’occupation. Les forces de l’occupation ont
arrêté, depuis 1967, jusqu’au mois
de mars 2012,
800.000
Palestiniens. Depuis le début
de l’Intifada al-Aqsa, plus de
70.000
Palestiniens ont été arrêtés.
Depuis la date du 18 octobre 2011,
jour de l’échange entre les
prisonniers palestiniens et le
soldat sioniste Shalit,
2000
Palestiniens ont été arrêtés,
soit l’arrestation de
10
Palestiniens par jour. 124 prisonniers sont détenus avant
la signature des accords d’Oslo, 50
sont détenus depuis plus de 20 ans
et 23 prisonniers sont détenus
depuis plus de 25 ans.
Selon le département, 4700
prisonniers palestiniens et arabes
sont détenus dans 17 prisons et
centres de détention, dont six
prisonnières, 185 enfants, 27
membres du conseil législatif.
Plus de 20.000 Palestiniens ont subi
la détention administrative depuis
2002, dont 320 toujours détenus.
527 prisonniers sont condamnés à la
prison à vie, voire à plusieurs
perpétuités, et 822 Palestiniens
sont en état d’arrestation, en
attente de « jugement ».
Le nombre des prisonniers décédés en
prison s’élève à 201 martyrs, depuis
1967, à cause de la torture, de
l’assassinat ciblé ou de la
négligence médicale, ou suite à des
coups violents ou des tirs de
balles, ayant entraîné la mort. 76
prisonniers sont décédés depuis
2000. L’année 2007 fut la plus
meurtrière à l’intérieur des
prisons, avec le décès de 7 martyrs,
à cause de la négligence médicale. Au-delà de ces statistiques qui
démontrent le vrai visage de l’Etat
sioniste et de ses prisons, les
nouvelles en provenance des prisons
indiquent que les prisonniers
palestiniens et arabes (les
prisonniers égyptiens et jordaniens
notamment) poursuivent la grève de
la faim commencée le 17 avril dans
un climat de terreur : en effet, les
autorités carcérales sionistes ont
procédé à des transferts collectifs,
touchant toutes les prisons, afin de
punir les grévistes. Des centaines
de prisonniers ont été transférés
d’une prison à l’autre dans une
tentative de déstabiliser les
grévistes de la faim, mais en vain.
Ceux-ci ont poursuivi le mouvement.
D’autre part, les autorités
carcérales ont voulu casser le
mouvement en dépêchant, à la veille
du 17 avril, un comité pour
rencontrer les prisonniers et
écouter leurs demandes. Mais les
prisonniers ont refusé de répondre à
cette manœuvre sioniste de dernière
minute. La répression des prisonniers
grévistes prend de plus en plus
d’ampleur. Le commandant de la
région sud les a menacés disant
qu’il utiliserait tous les moyens
pour faire cesser la grève. D’après
le représentant des prisonniers dans
la prison de Ascalan, Nasser Abou
Hamid, les forces spéciales ont
investi les cellules et confisqué
tous les objets personnels, y
compris les vêtements et les
couvertures. De plus, elles ont
coupé l’arrivée d’eau chaude et
retiré les appareils électriques,
les ustensiles de cuisine, les
cahiers et crayons. Dix prisonniers
ont été transférés dont le frère de
Nasser, Mohammad Nawara, Shadi
Barghouty, Wael Abou Dalal, ces
derniers n’ont même pas été
autorisés à prendre leurs vêtements. Par ailleurs, les prisonniers Thaer
Halahla et Bilal Diab, du mouvement
du Jihad islamique, en grève de la
faim depuis plus de 50 jours
maintenant, ont refusé la
proposition sioniste consistant à
les libérer contre leur déportation
à Gaza. Leur état de santé s’est
gravement détérioré. Les autres
prisonniers grévistes depuis
plusieurs jours, que ce soit plus de
30 jours comme sheikh Jaafar
Izzidine, Hassan Safadi, Omar Abou
Shalal, ou depuis une semaine, comme
Abdallah Barghouty, réclament leur
libération immédiate (pour les
détenus administratifs) ou la fin de
leur isolement et la possibilité de
voir leurs familles. Du côté de la solidarité populaire
avec le mouvement des prisonniers,
la région de Jénine poursuit les
manifestations et les rassemblements
de solidarité, en présence du
prisonnier libéré sheikh Khodr
Adnan, et plusieurs rassemblements
ont eu lieu en Cisjordanie et
notamment dans al-Qods. Dans Gaza,
le comité des déportés de l’Eglise
de la nativité, ont déclenché une
grève de la faim devant les bureaux
du CICR, en signe de solidarité avec
les prisonniers grévistes. A Jénine, le prisonnier libéré Khodr
Adnane, qui a mené la plus longue
grève de la faim pour réclamer la
fin de sa détention administrative,
a déclaré que tous les prisonniers
grévistes sont unis et déterminés
pour poursuivre leur mouvement, ils
ont uniquement besoin de la
solidarité et du soutien de la part
des peuples libres dans le monde,
car les prisonniers palestiniens
luttent pour la dignité de tous les
peuples, et notamment des peuples
arabes et musulmans.
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