|
Réseau Voltaire
Le président de l'Assemblée générale de l'ONU appelle au boycott
du régime d'apartheid israélien
26 novembre
2008 L’Assemblée générale de l’ONU
a examiné les 24 et 25 novembre 2008 le rapport du Secrétaire
général sur la situation en Palestine.
Le président de l’Assemblée, Miguel d’Escoto
Brockmann (Nicaragua), a fait de ce débat une question de
principes. Ouvrant la séance, il a déclaré :
« Je presse la communauté
internationale d’élever sa voix contre la punition collective de
la population de Gaza, une politique que nous ne pouvons pas
tolérer. Nous exigeons la fin des violations massives des Droits
de l’homme et appelons Israël, la Puissance occupante, à laisser
entrer sans délai les ressources humanitaires et autres dans la
Bande de Gaza. J’ai parlé ce matin de l’apartheid et de comment
le comportement de la police israélienne dans les Territoires
palestiniens occupés semble si proche de celui de l’apartheid, à
une époque révolue, un continent plus loin. Je crois qu’il est
très important que nous, aux nations Unies, employons ce terme.
Nous ne devons pas être effrayés d’appeler les choses par leur
nom. Ce sont les Nations Unies après tout qui ont élaboré la
Convention internationale contre le crime d’apartheid,
explicitant au monde entier que de telles pratiques de
discrimination institutionnelle doivent être bannies
lorsqu’elles sont pratiquées. Nous avons entendu aujourd’hui un
représentant de la société civile sud-africaine. Nous savons que
partout dans le monde des organisations de la société civile
travaillent à défendre les Droits des Palestiniens, et tentent
de protéger la population palestinienne que nous, Nations Unies,
avons échoué à protéger. Il y a plus de 20 ans, nous, les
Nations Unies, avons pris le relai de la société civile lorsque
nous sommes convenus que des sanctions étaient nécessaires pour
exercer une pression non-violente sur l’Afrique du Sud.
Aujourd’hui peut être, nous les Nations Unies, devons envisager
de suivre l’exemple d’une nouvelle génération dans la société
civile, qui appelle à une campagne non violente similaire de
boycott, de désinvestissement et de sanctions pour faire
pression sur Israël. J’ai assisté à un grand nombre de réunions
sur les Droits du Peuple palestinien. Je suis stupéfait que l’on
continue d’insister sur la patience alors que nos frères et nos
sœurs palestiniens sont crucifiés. La patience est une vertu à
laquelle je crois. Mais il n’y a aucune vertu à être patient
avec la souffrance des autres. Nous devons agir avec tout notre
cœur pour mettre fin aux souffrances du Peuple palestinien (…)
Je tiens également à rappeler à mes frères et sœurs israéliens
que même s’ils ont le bouclier protecteur des États-Unis au
Conseil de sécurité, aucun acte d’intimidation ne changera la
résolution 181, adoptée il y a 61 ans, appelant à la création de
deux États. Honteusement, il n’y a pas d’État palestinien que
nous puissions célébrer aujourd’hui et cette perspective est
plus lointaine que jamais. Quelque soient les explications, ce
fait central tourne l’ONU en dérision et nuit gravement à son
image et à son prestige. Comment pouvons-nous continuer ainsi ? ».
Rappelons que l’ambassadeur Miguel d’Escoto
Brockmann est un prêtre catholique, théologien de la libération
et membre du Comité politique du Front sandiniste de libération
nationale (FSLN). Personnalité morale reconnue, il a été élu par
acclamation, le 4 juin 2008, président de l’Assemblée générale
de l’Organisation des Nations Unies.
L’Anti-Defamation League (ADL) a été la première
organisation sioniste à réagir. Elle a demandé au secrétaire
général de l’ONU, Ban Ki Moon, de mettre fin à ce « cirque »
ainsi qu’à « la prétendue journée de solidarité avec le peuple
palestinien ». Enfin, elle a dénoncé le caractère selon elle
« antisémite » des propos du président Miguel d’Escoto Brockmann
qu’elle pense inspirés par un anti-judaïsme catholique
séculaire.
|