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Opinion
Le Caire et Tel-Aviv contre les Coptes
Lundi 10 janvier 2011
Les empreintes dans l’attentat anti-copte d’Alexandrie / Le TSL,
une carte états-unienne de marchandage / Michèle Alliot-Marie
commente l’acte d’accusation secret du TSL / Sarkozy-Obama : le
sommet du retrait occidental honorable ? / La Palestine et le
droit à l’auto-détermination / Nouvelle extension juive à
Jérusalem-Est / L’Union européenne devrait refuser l’invitation
iranienne à visiter ses installations nucléaires / Vers la
partition du Soudan.
La tendance générale
Les empreintes dans l’attentat anti-copte
d’Alexandrie
L’odieux attentat qui a visé une église copte à Alexandrie,
en Egypte (21 morts, 95 blessés), a focalisé toute l’attention
en cette première semaine de l’année 2011. Une série d’indices
et de données laisse penser que ce massacre commis contre de
paisibles fidèles n’est pas un acte isolé mais un épisode dans
un processus :
1.
L’Eglise copte égyptienne s’est caractérisée par une position
pro-arabe, anticolonialiste, et s’est vigoureusement élevée
contre les accords israélo-égyptiens de Camp David. Son chef
spirituel, le pape Chénouda III, est un symbole de l’unité
nationale et de la lutte contre la normalisation avec Israël, ce
qui l’a placé dans le collimateur du régime égyptien qui n’a pas
hésité à l’exiler pendant de longues années dans un couvent en
plein désert à l’époque de l’ancien président Anouar Sadat. Sa
situation ne s’est que relativement améliorée sous la présidence
de Hosni Moubarak.
2.
Les preuves sur les ingérences états-uniennes en Egypte, depuis
les années 70 du siècle dernier, pour alimenter l’extrémisme
musulman, ne sont plus un secret. C’est dans les universités
égyptiennes que la CIA et d’autres agences de renseignement ont
recruté de jeunes militants islamistes révoltés pour les envoyer
en Afghanistan combattre les troupes soviétiques. On se souvient
des « Bureaux des moujahidines », ces officines installées en
collaboration avec les gouvernements d’Egypte, de Jordanie,
d’Arabie saoudite et du Pakistan, pour accomplir un travail de
mobilisation et de recrutement. Ces « combattants de la
liberté » ont ensuite constitué le noyau dur d’al-Qaïda et des
talibans. Le ralliement d’Ayman al-Zawahiri à Oussama Ben Laden
a donné un poids décisif aux Egyptiens dans cette nouvelle
structure.
3.
Ces dernières années, les Etats-Unis ont commencé à mettre en
application un plan de partage de certains pays africains sur
des bases religieuses en alimentant les conflits entre chrétiens
et musulmans (Soudan, Nigéria, Côte d’Ivoire…). Cela explique le
soutien accordé par Washington aux sécessionnistes du
Sud-Soudan, dans le but inavoué de contrôler les immenses
ressources pétrolières et gazières et les réserves d’uranium de
cette région. Dans le cas de l’Egypte, les documents du Congrès
US et les rapports des centres de recherche révèlent le soutien
apporté par Washington à des groupes coptes extrémistes, dans le
cadre d’une loi votée il y a près de trois ans.
4.
La réaction immédiate de nombreux experts égyptiens a été de
voir l’empreinte d’Israël dans l’attentat d’Alexandrie dans le
but de provoquer un désordre et d’empêcher les autorités
égyptiennes de poursuivre leur enquête contre les activités du
Mossad dans le pays, dont le but est de redorer le blason du
régime pour faire oublier son rôle dans le blocus contre Gaza.
Les Israéliens avaient ouvertement exprimé leur mécontentement
après l’annonce de l’arrestation d’un Egyptien accusé de
collaboration avec le Mossad pour qui il recrutait des agents
non seulement en Egypte mais aussi en Syrie et au Liban.
5.
Il est impossible de ne pas faire le lien entre l’attentat
d’Alexandrie et les menaces proférées, en novembre 2010, contre
les chrétiens d’Orient en général et les coptes d’Egypte en
particulier, par le groupe d’al-Qaïda qui a fait exploser
l’église de Bagdad. On ne peut que voir des empreintes
israélo-américaines dans ces affaires, surtout que la mouvance
d’al-Qaïda en Irak est infiltrée par les Etats-uniens et les
services de renseignement de pays arabes pro-US, comme la
Jordanie, l’Arabie saoudite et l’Egypte. La campagne contre les
chrétiens d’Irak visant à les pousser à l’exode s’est
accompagnée par l’arrivée de plusieurs milliers d’Israéliens en
Irak sous couvert de sociétés occidentales de construction et
d’investissement.
6.
Le régime égyptien assume la plus grande responsabilité dans
l’attentat d’Alexandrie, ainsi que les forces vives de la
société égyptiennes. La réaction dans la rue a empêché
l’exploitation de ce massacre dans des conflits communautaires
que les groupes extrémistes suspects, islamistes et coptes, ont
tenté d’exacerber.
La tendance au Liban
Le TSL, une carte états-unienne de marchandage
Il est désormais clair que le Tribunal Spécial pour le Liban
(TSL) est étroitement lié à des marchandages complexes et
enchevêtrés entrepris par les Etats-Unis secrètement ou
ouvertement autour du Proche-Orient. A l’instar du Soudan, où il
est apparu que le souci des Etats-Unis était plus d’obtenir des
privilèges pétroliers et gaziers que de défendre les droits des
familles des victimes de Darfour, il est certain que ce n’est
pas la justice et la vérité dans l’assassinat de Rafic Hariri
qui l’intéresse, mais la préservation de son influence en Irak
et la sécurité d’Israël. Dans les deux cas, les tribunaux
internationaux et leurs décisions se transforment en cartes de
pressions intégrées à la stratégie états-unienne et exploitées
pour produire des arrangements et des « deals ».
Les informations de sources diverses assurent que les deux
sommets entre le président syrien Bachar al-Assad et le roi
saoudien Abdallah ont abouti à des résultats concrets et à un
accord sur les moyens d’empêcher l’explosion de la situation au
Liban à cause de l’acte d’accusation du TSL qui incriminerait
des membres du Hezbollah, comme l’a clairement dit la ministre
française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie.
L’Arabie saoudite sait pertinemment que toute discorde
sunnite-chiite ne restera pas confinée au cadre libanais et
pourrait s’étendre aux pays du Golfe dont certains abritent
d’importantes minorités chiites (Arabie saoudite, Koweït,
Bahreïn) qui ont des liens politiques et culturels étroits avec
le Hezbollah. Il est tout à fait normal que toute accusation
injuste contre le Hezbollah dans le meurtre de Rafic Hariri
provoque une vague de colère qui pourrait avoir de graves
conséquences sur la stabilité de ces Etats.
Riyad est conscient du fait que toute discorde au Liban
menacerait son influence et le réseau d’intérêts politiques et
économiques qui n’ont jamais été réellement menacés lors des
précédentes confrontations. Le roi Abdallah est convaincu que
les Etats-Unis souhaitent conclure des arrangements régionaux
dans lesquels ils ne prendraient pas forcément en considération
les intérêts de leurs alliés qu’ils ont impliqués dans leurs
projets depuis l’invasion de l’Irak. Première victime
potentielle, l’Arabie saoudite, qui n’a rien obtenu de
Washington, ni en Irak, ni au niveau du « processus de paix »
israélo-palestinien. Sans oublier le rôle négatif états-unien
dans le torpillage de l’accord de réconciliation
inter-palestinien de la Mecque, la reconduction de Nouri
al-Maliki (le candidat iranien) au poste de Premier ministre en
Irak, et les efforts positifs des Syriens qui ont réussi à
sortir le royaume de la guerre d’usure contre les rebelles
zaydites au Yémen.
Aussi, le roi Abdallah est-il de plus en plus convaincu qu’il
n’est plus nécessaire d’attendre le feu vert US —qui ne viendra
pas avant que Washington ait réalisé ses propres objectifs— pour
adhérer au projet du président Assad qui consiste à trouver des
solutions aux problèmes et crises de la région à travers une
coopération étroite entre les principaux acteurs régionaux.
Dans ces circonstances, il n’est plus étonnant que Washington
veuille exploiter à fond l’acte d’accusation, dont les reports
répétés ont semé la confusion au sein même des instances du TSL,
frappées par les scandales qui entourent l’enquête et les
démissions successives. L’acte d’accusation devient une carte
d’autant plus importante que l’impossibilité d’Israël de lancer
une nouvelle guerre est désormais une conviction chez les plus
fervents partisans de l’Etat hébreu en Occident.
Déclarations et prises de positions
Saad Hariri, Premier ministre
Extraits d’une interview accordée au Hayat, le 7 janvier
« Les efforts engagés par l’Arabie saoudite et la Syrie
portent sur un certain nombre de points dans l’objectif de
raffermir la stabilité au Liban. Ils sont le fruit d’un
processus lancé par le sommet qui a réuni à Beyrouth le roi
Abdallah Ben Abdel Aziz, le président Bachar al-Assad et le
président Michel Sleiman (…) Les démarches et les réponses ne
nous sont pas demandées à nous, mais aux autres. La question a
été finalisée il y a longtemps. Et que personne n’invoque comme
prétexte la présence du roi Abdallah à New York, car ce dont il
a été convenu a eu lieu un mois avant le malaise du roi. Les
efforts saoudo-syriens sont parvenus à des résultats précis il y
a des mois, avant que le roi Abdallah ne se rende à New York
pour y suivre un traitement médical (…) Je ne lâcherai aucun des
alliés qui se sont tenus à mes côtés tout au long de la période
écoulée, qu’ils aient remporté les élections ou pas. Ce sont
tous mes alliés, et je considère qu’il y a des constantes
nationales auxquelles je ne renoncerai pas. Pour ce qui est du
gouvernement, cette question est complètement en dehors de tout
débat relevant du processus saoudo-syrien. Dans tous les cas,
celui qui croit qu’un gouvernement autre que d’union nationale
peut redresser le pays doit sérieusement reconsidérer sa
position. Que personne n’aille croire que je suis attaché au
pouvoir ou à un siège au pouvoir. L’important pour moi, c’est la
sécurité et la stabilité du Liban et l’unité des Libanais.
Toutes les tentatives d’entraîner le processus saoudo-syrien
dans un partage de quotas au sein du gouvernement ou ailleurs
visent à en faire un processus qui engendre de nouveaux
problèmes intérieurs, alors qu’en réalité, c’est un processus
conçu pour engendrer des solutions et raffermir la stabilité (…)
Les efforts saoudo-syriens ont abouti et n’attendent plus que la
mise en œuvre. Si l’autre camp avait mis en œuvre ses
engagements, nous ne serions pas en train de parler de course
contre la montre. Et celui qui laisse entendre que le chef du
gouvernement doit faire ce qu’il lui incombe de faire est en
réalité celui qui est appelé à honorer ses engagements. Tout
autre propos n’est qu’une tentative de faire échouer tous les
efforts saoudo-syriens. Que ce soit clair, en toute franchise :
aucun engagement de ma part ne sera mis en œuvre avant que
l’autre camp ne mette en œuvre ce qu’il s’est engagé à faire.
Telle est la base fondamentale des efforts saoudo-syriens (…) Le
processus saoudo-syrien ne fera pas marche arrière. »
Ammar Moussaoui, responsable des relations
internationales au Hezbollah
« La ministre française des Affaires étrangère dit que l’acte
d’accusation mettra en cause des individus et non des partis ou
des communautés. Ceci signifie qu’elle possède des informations
selon lesquelles cet acte d’accusation mettra en cause des
individus membres du Hezbollah. Qu’en serait-il si ces individus
étaient le secrétaire général du Hezbollah ou le secrétaire
général adjoint ? L’orientation générale est celle de la mise en
cause d’individus, avant de faire un pas supplémentaire vers la
question de la responsabilité du supérieur hiérarchique de ses
subordonnés. Nous sommes profondément convaincus, dès le début,
que ce tribunal et ce processus sont conçus pour s’en prendre
aux adversaires de la politique états-unienne. Ils ont commencé
par la Syrie et écarté le Hezbollah, car il fallait limiter le
champ des adversaires, et maintenant, ils se sont tournés vers
le Hezbollah. Les déclarations françaises sur l’attachement au
TSL et à la justice internationale sont une tentative de la part
de quelqu’un qui souffre de la régression de son rôle. La France
et d’autres Etats européens vivent dans les gloires du passé et
s’imaginent qu’ils sont de grandes puissances et qu’ils peuvent
donner des ordres. Aujourd’hui, la France ne peut plus jouer de
rôle si ce n’est à la remorque des Etats-Unis. Ce sont des pays
qui dorment sur leurs lauriers et ne sont plus capables de
tracer les destins des autres nations et pays. »
Michel Aoun, principal leader chrétien
« L’attentat d’Alexandrie s’est produit en Egypte, l’Etat qui
se dit modéré. Il semble que cette modération soit uniquement
vis-à-vis d’Israël, et non du reste des composantes de la
société égyptienne. Mais qui sont les Égyptiens, à l’origine ?
Ce sont les coptes, musulmans et chrétiens. Il s’agit du même
peuple. Ce qui s’est produit est un crime contre l’humanité,
puisqu’il est fondé sur une ségrégation religieuse et a visé
exclusivement les coptes chrétiens, alors même qu’ils ne sont en
conflit avec personne, et qu’ils se différencient juste des
autres coptes par leur religion. Lorsqu’un Etat est incapable de
préserver la sécurité d’un citoyen, c’est lui qui est le
criminel (…) Est-ce parce que je mène une politique d’ouverture
et de dialogue avec les autres composantes de la société et que
j’ai ouvert les frontières avec la Syrie et d’autres pays que je
suis dangereux pour les chrétiens ? Oui, c’est vrai, la
politique d’entente constitue un danger pour les chrétiens.
Quant à la coordination avec les États-Unis et Israël, cela nous
donne, en revanche, la sécurité absolue ! »
Presse
Al Akhbar (Quotidien libanais proche de
l’opposition, 6 janvier 2011)
Dans une interview accordée au quotidien 20 Minutes la
ministre française des Affaire étrangères, Mme Michèle
Alliot-Marie, a déclaré que le TSL « est le résultat d’une
volonté internationale » et que « personne ne peut le supprimer
ou l’empêcher de travailler ». Puis elle a ajouté —ce qui semble
être un « tour de passe-passe » qui n’échappe plus à personne—
que les accusations qui émaneront du tribunal seront dirigées
contre des individus et non contre un parti ou une communauté
déterminés. Elle a également déclaré que « le Hezbollah a des
élus dans les institutions », et que « si des personnes sont
mises en cause devant le TSL, elles le seront en tant que
personnes et non comme représentantes d’un parti ou d’une
communauté ».
Le « tour de passe-passe » d’Alliot-Marie est démasqué par
l’article 3 du statut du TSL, qui détermine la « responsabilité
pénale » et « les relations entre supérieur hiérarchique et
subordonnés ». On y lit :
« Le supérieur hiérarchique est pénalement responsable de tout
crime commis par des subordonnés placés sous son autorité et son
contrôle effectifs, faute d’avoir exercé le contrôle qui
convenait sur ces subordonnés dès lors :
a) Qu’il savait que ces subordonnés commettaient ou allaient
commettre ces crimes ou a délibérément méconnu des informations
qui l’indiquaient clairement ;
b) Que ces crimes étaient liés à des activités relevant de sa
responsabilité et de son contrôle effectifs ;
c) Qu’il n’a pas pris toutes les mesures nécessaires et
raisonnables qui étaient en son pouvoir pour en empêcher ou en
réprimer l’exécution ou pour en référer aux autorités
compétentes aux fins d’enquête et de poursuites. »
Ce qui revient à dire que toute décision du procureur général
qui accuse des « individus » du Hezbollah appellera une enquête
auprès des leaders de ce parti. On peut même deviner que ces
accusations seront dirigées contre le martyr Imad Moghnié, dans
la mesure où il occupait, au moment du crime, le poste de
président du Conseil jihadiste du Hezbollah. En effet,
l’acheminement de plus d’une tonne d’explosifs et la préparation
puis l’explosion de la voiture piégée, en plus des opérations de
surveillance, de coordination et de planification, requièrent
tous de grands efforts —des efforts qui auraient difficilement
pu être déployés à l’insu du « supérieur hiérarchique »—. Ce
sont donc « des activités relevant de la responsabilité et du
contrôle effectif » de ce « supérieur hiérarchique » (alinéa b).
Al Akhbar (6 janvier 2011)
Omar Nachabé
Le Parlement du Canada demande des comptes au procureur général
canadien dans son pays, mais qui demandera des comptes au
procureur général du TSL s’il commet des erreurs ? Personne,
même si des milliers de Libanais ont à payer le prix de ces
erreurs. Tout procureur général canadien doit prendre en
considération deux impératifs avant de faire paraître ses actes
d’accusation : le premier impératif porte sur l’existence de
preuves fiables, et le second sur une étude à mener pour savoir
si les accusations judiciaires servent l’intérêt général. Mais
il semblerait que Daniel Bellemare ait décidé de se retourner
contre les principes de son pays relatifs au poste qu’il occupe,
et qu’il a lui-même contribué à rédiger : il a en effet décidé
d’aller de l’avant dans les préparatifs de la publication de
l’acte d’accusation, au risque de voir éclater une discorde
sanglante au Liban, et bien qu’une partie fondamentale des
preuves qu’il adoptera très probablement ne soit pas fiable du
tout —car il s’agit entre autres des informations obtenues à
travers le réseau de télécommunications infiltré par Israël—.
Al Akhbar (6 janvier 2011)
Ibrahim al-Amine
Le projet de loi raciste proposé par le député Boutros Harb
n’est pas la première tentative de traiter la question de la
vente de bien-fonds entre Libanais de religion différentes et,
en particulier, l’acquisition par des musulmans de terrains
appartenant à des chrétiens. Le phénomène reflète le malaise des
chrétiens qui optent pour l’émigration vers des pays étrangers
ou la migration vers d’autres régions libanaises.
Samir Geagea et Walid Joumblatt ont déjà tenté de convaincre des
émigrés libanais fortunés d’acheter des biens-fonds mis en vente
par les chrétiens. Cependant, aucun des deux leaders n’a fait de
démarche concrète pour que la vie au Mont-Liban retourne à la
normale. Jamais ils n’ont œuvré à développer les contacts entre
chrétiens et musulmans pour améliorer les conditions de vie dans
ces régions. Ils se sont tournés vers les émigrés non pas pour
les inciter à retourner au pays, mais pour leur demander de
l’argent et les inviter éventuellement à venir voter en période
électorale.
Boutros Harb a préféré ignorer toutes les propositions réalistes
et envisageables pour maintenir les gens sur leur terre et
présenter un projet de loi raciste, anticonstitutionnel et
contraire à l’« identité nationale » supposée. Il s’est rendu
chez le patriarche Sfeir pour expliquer sa démarche, mais sans
parler du rôle attendu de l’Eglise pour lutter contre
l’émigration continue des chrétiens. Il n’a pas dit au
patriarche qu’il est grand temps que l’Eglise mène un projet
social révolutionnaire en débloquant ses terrains répandus
partout au Liban, pour construire des projets résidentiels ou
utiliser les revenus de ces terrains pour financer des projets
qui permettent de maintenir les jeunes chrétiens au Liban. Car
ce sont de tels projets qui maintiennent les gens dans leur
terre et non point les homélies qui pleurent sur des vestiges
passés.
Al Akhbar (4 janvier 2011)
Nader Faouz
Le camp de la majorité redoute tout discours sur un remaniement
ministériel. Et si jamais ses membres décident de se prononcer à
cet égard, ils se livrent à un curieux exercice, comme s’ils
étaient en train de briser un « tabou ». Ils évitent de discuter
du changement, bien qu’il soit la seule certitude à l’heure
actuelle : que l’initiative arabe aboutisse ou pas, le
changement de gouvernement aura lieu. Au sein du 14 Mars, il y
en a, jusqu’à présent, qui refusent même de parler de compromis
en vue d’une sortie de crise, car « il est inexistant », mais
aussi parce qu’il s’agit essentiellement d’assurer « les moyens
de préserver la stabilité après la publication de l’acte
d’accusation » du TSL. Cette partie du camp du 14 Mars essaie de
prendre une bouffée d’oxygène politique afin de pouvoir nier
l’existence même d’une initiative qui tire un trait sur les
châteaux de sable bâtis tout au long des dernières années. (…)
Les Chrétiens de la majorité redoutent un compromis qui se
traduira, sur le plan libanais, par un accord entre les
communautés chiite et sunnite. Ils craignent aussi, et surtout,
des « représailles » syriennes qui les marginalisent à tous les
niveaux, et plus particulièrement au sein du prochain Cabinet.
An Nahar (Quotidien libanais proche du
14-Mars)
Abdel Karim Abou Nasr (5 janvier 2011)
Le Hezbollah procédera-t-il à un coup d’Etat armé pour prendre
les rênes du pouvoir avec ses alliés, après la publication de
l’acte d’accusation du tribunal international et en est-il
capable ? C’est la question que se pose un éminent responsable
européen.
Selon des sources diplomatiques, le Hezbollah fait preuve d’une
logique et d’une mentalité putschistes, mais il n’est pas
capable d’aller plus loin et de mener un coup d’Etat armé qui
lui permette de prendre les commandes avec ses alliés et
d’évincer les indépendantistes du pouvoir. Le Hezbollah donne
l’impression de pouvoir « à tout moment » gouverner le Liban
avec ses alliés par la force. Mais les sources diplomatiques
assurent que les responsables américains, français et
britanniques concernés par le dossier libanais, ont examiné la
possibilité d’un coup d’Etat du Hezbollah et sont parvenus à la
conclusion que le parti peut entreprendre différentes actions
militaires, mais il ne pourra pas prendre le contrôle du pays et
s’emparer du pouvoir avec ses alliés. L’obstacle le plus grand
auquel se heurtera le Hezbollah n’est autre que les forces
militaires légitimes au Liban. Les pays arabes et occidentaux
possèdent des informations qui leur permettent d’assurer que
l’armée et les forces légitimes feront face de manière ferme et
responsable à toute action de ce genre.
Le deuxième obstacle découle du fait que le Hezbollah est une
partie intégrante de l’axe syro-iranien. Ce qui veut dire que
toute décision prise par ce parti pour mener un coup d’Etat sera
en premier lieu une décision syro-iranienne, et les grandes
puissances arabes et occidentales la considéreront comme telle.
Par ailleurs, en cas de dégradation à grande échelle de la
sécurité au Liban, il n’est pas exclu que ces puissances
envisagent l’envoi d’une force arabo-internationale, sans la
participation des Syriens, pour y soutenir l’Etat et ses
institutions.
Le troisième obstacle implique Israël : le gouvernement de
Benjamin Netanyahu verra dans tout coup d’Etat du Hezbollah une
« occasion historique » pour lancer une guerre d’envergure
contre le Liban.
Les sources précitées parlent d’un « groupe de travail »
américain, regroupant le nouvel ambassadeur des Etats-Unis à
Damas, Robert Ford, l’ambassadrice au Liban, Maura Connelly, et
l’adjoint de la secrétaire d’Etat américaine, Jeffrey Feltman.
Ces responsables suivront de près l’évolution de l’actualité
libanaise et la position de la Syrie à cet égard.
As Safir (Quotidien libanais proche de
l’opposition, 6 janvier 2011)
Daoud Rammal
Les rapports diplomatiques au sujet du sommet de lundi entre les
présidents Nicolas Sarkozy et Barack Obama à la Maison-Blanche
regorgent d’informations et de prévisions qui adoptent toutes
une note optimiste, s’agissant en particulier des dossiers du
Proche-Orient et du Liban. La coordination américano-française,
selon ces rapports, « vise à assurer un retrait américain
tactique et honorable de la région » en profitant notamment de
« l’expérience de la France sous le mandat du président
Sarkozy ». Autrement dit, « l’instituteur français apprendra au
professeur états-unien comment organiser sa marche arrière et
adopter des politiques plus réalistes ». « C’est la rencontre de
deux personnes affaiblies : Sarkozy qui souffre de la régression
du rôle de la France dans le monde ainsi que de plusieurs
problèmes intérieurs et Obama qui accumule les déceptions au
Proche-Orient, sans oublier sa défaite au Congrès », lit-on dans
l’un de ces rapports.
La conclusion de ce rapport est la suivante : « Si le sommet de
Normandie entre Bush et Chirac en 2004 a donné naissance à la
politique de l’offensive, du blocus et des moyens musclés, le
sommet Obama-Sarkozy sera le sommet du retrait honorable et
marquera la chute de la théorie du chaos constructif », lourde
de conséquences pour la région. Ce Sommet devrait également
signer l’arrêt de mort du projet de Jeffrey Feltman au Liban —un
projet qui a commencé à agoniser lorsque Robert Ford a été nommé
à Damas—.
Al Hayat (Quotidien saoudien, 5 janvier
2011)
Randa Takieddine
L’administration états-unienne n’est pas satisfaite de la
décision du président Nicolas Sarkozy de recevoir les
représentants de l’opposition libanaise, comme le général Michel
Aoun. Elle se démarque de son allié français en ce qui concerne
le rapprochement avec la Syrie. Il est vrai que le président
Obama a nommé un ambassadeur à Damas en contournant le Congrès.
Mais son administration considère que Paris s’est empressé
d’ouvrir sa porte toute grande à la Syrie et d’améliorer ses
relations avec elle avant d’obtenir des assurances de la part de
Damas au sujet de la stabilité du Liban et de l’engagement des
alliés libanais de la Syrie à ne pas paralyser l’action du
gouvernement. Paris estime de son côté qu’il n’existe pas de
coordination avec l’administration états-unienne dans les
dossiers du Liban et de la Syrie : l’approche française à cet
égard diffère de celle américaine, même si les deux pays
conviennent de la nécessité de maintenir en place le TSL,
quelles que soient les pressions exercées par l’opposition
libanaise…
Il va sans dire que les retombées du TSL sur la situation au
Liban et l’influence de l’Iran sur le Hezbollah et le Hamas
seront évoquées par les deux présidents dans le cadre des
discussions portant sur le Proche-Orient. Paris, en effet,
souhaite éviter au Liban un dérapage sécuritaire ou une
aggravation de la crise lorsque paraîtra l’acte d’accusation du
TSL, peut-être en février ou mars prochain. Les efforts français
dans ce sens ont d’ailleurs commencé lorsque le président syrien
Bachar al-Assad a été reçu à Paris. Mais il y a un autre
protagoniste sur la scène libanaise, et il pourrait être très
influent en matière d’obstruction. C’est l’Iran, dont le Guide a
considéré que le TSL est nul et non avenu.
The Economist (Hebdomadaire britannique, 3
janvier 2011)
Plus la paix est fragile, plus le risque de guerre augmente. Si
aucune correction n’était opérée, 2011 pourrait voir éclater la
guerre la plus destructrice de ces dernières années.
Tout ceci découle de la volonté farouche de l’Iran de fabriquer
l’arme nucléaire, et celle d’Israël de l’en empêcher à tout
prix. Mais le programme nucléaire n’est qu’un des éléments ;
l’autre étant la course effrénée à l’armement que se livrent
Israël et le Hezbollah depuis la guerre de 2006. Les deux camps
se préparent activement à un deuxième tour qu’ils veulent
décisif. Une telle guerre ne ressemblerait à aucune autre. Le
renforcement du Hezbollah constitue une extraordinaire bascule
dans les rapports de force régionaux. Pour la première fois, un
acteur non-étatique a le pouvoir de tuer des centaines de civils
israéliens en appuyant sur un bouton. Si jamais cela devait
arriver, Israël contre-attaquerait, et de manière éclatante. Il
entraînerait facilement la Syrie, ou même l’Iran. Jusqu’à
présent, la dissuasion maintient le statu quo. Mais un statu quo
que maintient la seule dissuasion est fragile. Une simple petite
provocation pourrait déclencher une conflagration.
Libération (Quotidien français, 3 janvier
2011)
La paix ou la guerre ? Le secrétaire général du Hezbollah tient
entre ses mains le destin du Liban… et du Proche-Orient. Il ne
fait aujourd’hui guère de doute que les mises en accusation que
doit prononcer le TSL dans l’enquête sur l’assassinat de Rafic
Hariri viseront des membres du parti chiite. Hassan Nasrallah a
promis que le Hezbollah « coupera la main » de qui tentera
d’arrêter un de ses membres. Il a aussi écarté à l’avance la
thèse de « brebis égarées » qui auraient comploté à l’insu du
parti. Mettra-t-il ses menaces à exécution ? Tentera-t-il un
coup de force, comme en mai 2008, pour prendre le contrôle du
gouvernement, dirigé par Saad Hariri ? Et comment réagira la
communauté sunnite ? Accusé d’avoir utilisé les armes du
Hezbollah contre d’autres Libanais, Nasrallah pourrait être
tenté de provoquer une nouvelle confrontation avec l’ennemi
israélien. Il a déjà commencé à accuser le TSL d’être à la solde
d’Israël et des Etats-Unis. Mais une nouvelle guerre avec l’Etat
hébreu, avide de revanche après son échec de 2006, prendra cette
fois-ci une dimension régionale. Jusqu’où ?
Foreign policy (Hebdomadaire états-unien du
Groupe Washington Post)
Le plus alarmant, c’est que les actes d’accusation pourraient
bien démêler le fragile accord interlibanais de Doha. Le
Hezbollah pourrait en profiter pour renforcer son influence
politique et militaire. Aucune de ces possibilités ne doit
sembler farfelue. 2011 déterminera la façon par lequel le statu
quo interne survivra à la tempête du TSL. En plus des problèmes
internes, c’est la confrontation avec Israël qui pose le plus de
risques. Mais ce n’est qu’à peine la moitié de l’histoire. Sous
la surface, la tension monte sans soupape de sécurité évidente.
Le régime de dissuasion a contribué à maintenir la paix, mais le
processus de ces cinq dernières années se perpétue. Le
renforcement mutuel des préparatifs militaires, l’arsenal de
plus en plus en plus sophistiqué du Hezbollah et l’escalade des
menaces israéliennes font tirer dans la direction opposée et
pourraient déclencher le résultat que tous ont tenté d’éviter
jusqu’à présent.
La tendance dans le monde arabe
La Palestine et le droit à l’auto-détermination
L’opération militaire lancée vendredi 7 janvier par les
forces d’occupation israéliennes à Hébron (Voir ci-dessous)
illustre la réalité de l’Autorité palestinienne et montre ce que
recherchent les Israéliens à travers leur coopération avec le
négociateur palestinien qui est sommé de jouer le rôle du
collaborateur et de l’informateur au service du Mossad et des
autres agences de renseignement israéliennes.
Cette opération constitue une dénonciation supplémentaire de la
formule de coopération sécuritaire entre les occupants
israéliens et l’Autorité palestinienne, formule sévèrement
critiquée au sein même du mouvement Fateh. L’Autorité est plus
occupée par ses querelles internes à caractère financier et ses
luttes de pouvoir que par son devoir de protéger et récupérer
les droits du peuple palestinien.
A travers cette opération, Israël applique sa vision de l’avenir
et du rôle de l’Autorité palestinienne qu’il souhaite étendre à
toutes les villes de Cisjordanie où la police palestinienne est
autorisée à se déployer. Cette police doit jouer le rôle de
service auxiliaire aux forces d’occupation israélienne et sa
mission consiste à abattre les militants palestiniens, les
empêcher d’agir, et à réprimer tout mouvement contre l’occupant.
Dans la vision d’Israël, la Palestine est une entité sans
souveraineté, sans pouvoir politique, financier et économique,
dont la seule mission consiste à exécuter les instructions de la
direction militaire et sécuritaire de l’Etat hébreu. Israël
bloque la réconciliation entre l’Autorité palestinienne et le
Hamas pour faire perdurer la séparation entre la Cisjordanie et
Gaza et pour empêcher le retour des cadres de la Résistance
palestinienne en Cisjordanie. La Jordanie et l’Egypte sont mis à
contribution dans ce plan et l’Etat hébreu définit les
mouvements de la police palestinienne dont les prérogatives se
limitent presque à l’organisation du trafic automobile.
Avec naïveté, certains responsables palestiniens osent prétendre
que ce qui se passe en Cisjordanie est la constitution du noyau
du futur Etat palestinien, alors qu’ils savent que les forces
d’occupation leur fixent même la quantité d’oxygène qu’ils sont
autorisés à respirer sur leur propre terre.
Le plus révoltant est que les Etats-Unis et l’Europe adoptent ce
modèle voulu par Israël, qui est en contradiction avec les
principes élémentaires de l’auto-détermination des peuples et
est de loin en deçà de ce qu’ils exigent pour le Sud-Soudan.
Si un référendum était organisé dans les territoires occupés en
1948, en 1967 et au sein de la diaspora palestinienne, Mahmoud
Abbas ou toute autre individu dans le monde douterait-il une
seconde du résultat de cette consultation ?
Evénements
Cisjordanie
Un commando de l’armée israélienne a exécuté un homme âgé de 66
ans dans la ville d’Hébron en Cisjordanie, alors qu’il dormait
dans sa maison, et a procédé à l’arrestation de plusieurs
membres du Hamas, qui avaient été libérés deux jours plus tôt
par l’Autorité palestinienne, suite aux pressions exercées par
les forces nationales palestiniennes et à une médiation menée
par le Qatar. Les forces de sécurité palestiniennes ont arrêté,
ces dernières années, des centaines de membres de la Résistance.
Les détenus du Hamas dans la prison de Jéricho avaient observé
une grève de la faim pendant un mois environ, ce qui a mobilisé
les Palestiniens de Cisjordanie, de Gaza et même des territoires
occupés en 1948, contre les arrestations politiques menées par
l’Autorité palestinienne. Même cheikh Raëd Salah, chef du
mouvement islamiste dans les territoires de 1948, a intercédé
auprès de l’Autorité de Mahmoud Abbas afin qu’elle libère les
prisonniers. Mercredi 5 janvier, plusieurs prisonniers
palestiniens avaient été libérés, tous membres du Hamas. A
l’aube, un commando israélien, soutenu par des centaines de
soldats et de policiers, a investi Hébron, exécutant Omar Salim
Qawasmi et arrêtant Waël Bitar, Majdi Obeid, Ahmad Awawi,
Muhannad Niroukh, Wissam Qawasmi et Mohammad Soukiyé.
Le Hamas a appelé à une mobilisation populaire contre « ce qui
s’appelle la coopération sécuritaire entre l’Autorité de
Ramallah et les forces d’occupation, qui n’est ni plus ni moins
qu’une collaboration. »
Jérusalem
Des engins de terrassement ont démoli dimanche 6 janvier un
hôtel de Jérusalem-Est qui doit être remplacé par de nouveaux
logements pour des Israéliens dans le cadre d’un programme ayant
suscité la colère des Palestiniens. L’hôtel Shepherd, acquis en
1985 par un millionnaire juif états-unien et vide depuis des
années, doit laisser place à 20 logements pour des Israéliens
dans le quartier palestinien de Cheikh Jarrah, fréquent théâtre
de manifestations palestiniennes contre la politique
israélienne.
Les négociations de paix israélo-palestiniennes achoppent
actuellement sur la construction israélienne à Jérusalem-Est,
que les Palestiniens. Le négociateur en chef des Palestiniens a
condamné le projet. « Tant que ce gouvernement continuera avec
les colonies et des actes comme la démolition de l’hôtel
Shepherd, il n’y aura pas de négociations », a-t-il dit
Iran
L’Union européenne va décliner l’invitation de l’Iran à venir
visiter ses sites nucléaires, a déclaré vendredi Catherine
Ashton, la représentante diplomatique de l’UE.
« Oui, je dirai qu’il appartient à l’AIEA d’effectuer les
inspections des sites nucléaires et j’espère que l’Iran
garantira que l’AIEA soit en mesure de s’y rendre et de
poursuivre son travail », a dit Catherine Ashton à Reuters.
« Mon opinion est que même si cette invitation ne m’inspire
aucune opinion négative, ce n’est pas notre rôle et
l’observation des sites et de leur utilisation revient aux
inspecteurs », a-t-elle ajouté.
L’Iran a invité plusieurs ambassadeurs accrédités auprès de
l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA) à se rendre
ce mois-ci sur certains de ses sites nucléaires, avant des
discussions prévues en Turquie avec le groupe P5+1 (les cinq
membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne) sur
son programme nucléaire.
Soudan
Quatre millions d’habitants du Sud-Soudan, majoritairement des
chrétiens ou animistes, votaient dimanche, pour la partition
avec le Nord du pays, principalement musulman.
L’issue de la consultation, prévue par des accords de paix qui
ont mis fin en 2005 à un demi-siècle de guerre civile, ne fait
pratiquement aucun doute et le président islamiste Omar Hassan
al Bachir a semblé se résigner à cette sécession mardi lors
d’une visite à Djouba, la future capitale du Sud. Mais des
questions cruciales irrésolues ont été différées au lendemain du
vote, qui ont trait à la citoyenneté, au partage des revenus du
pétrole, dont le Sud possède 70 % des gisements, au tracé exact
de la frontière et au sort de la zone litigieuse d’Abyeï, dont
les deux parties se disputent la souveraineté et où un
référendum séparé est prévu.
Dans le Nord, la partition est accueillie avec un mélange de
résignation et de ressentiment.
Même le nom du futur 54e membre de l’Union africaine (UA) et
193e pays du monde, dont le statut est revendiqué par les
indépendantistes, n’est pas une affaire réglée. Parmi les
appellations envisagées : Nouveau Soudan, Equatorie, Djouwama et
République du Nil
Source
New Orient News (Liban)
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