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Le
Français Salah Hamouri dans les geôles israéliennes
Pierre Barbancey
Mercredi 10 octobre 2007 Proche-Orient
. Un jeune Franco-Palestinien est détenu en Israël depuis deux
ans. Devant l’indifférence de Paris, sa famille s’est
rapprochée de celle - franco-israélienne - du soldat Shalit.
Il s’appelle Salah Hamouri. Il est français. Il est depuis
deux ans dans une prison israélienne parce qu’il combat
l’occupation de la Cisjordanie par Israël. Pourtant, le sort de
Salah ne semble pas émouvoir outre mesure les autorités françaises.
Accusé d’être membre du Front populaire de libération de libération
de la Palestine (FPLP) et, à ce titre, contre l’occupation des
territoires palestiniens, d’avoir voulu assassiner un dirigeant
israélien - en l’occurrence le rabbin Yossef, leader spirituel
de l’organisation Shaas -, notre compatriote est détenu
depuis plus de deux ans maintenant dans les geôles israéliennes.
Il doit comparaître devant la juridiction militaire israélienne,
qui, en tant que force d’occupation, juge ces « délits ».
Comme l’ont dénoncé à de multiples reprises les
organisations internationales des droits de l’homme (Amnesty
International, FIDH…) mais également israéliennes (Gush Shalom,
Betselem…), des milliers de Palestiniens sont détenus au mépris
du droit international. C’est le cas de Salah Hamouri.
Sa mère, Denise Guidoux-Hamouri, remue ciel et terre pour
tenter de sortir son fils de l’emprisonnement militaire.
L’avocate israélienne Léa Tsémel est en charge du dossier.
Denise Guidoux est maintenant en relation avec la famille du
soldat israélien Guilad Shalit, fait prisonnier à la lisière de
la bande de Gaza il y a maintenant plus d’un an. La France,
c’est bien naturel, cherche depuis à intercéder pour permettre
la libération du soldat Shalit. Qu’en est-il du jeune Hamouri ?
Obtenir sa libération sain et sauf.
Suite à une interpellation de Denise Guidoux, la mère, qui
s’était émue de l’absence de réaction officielle concernant
un ressortissant français et de la différence d’intervention
entre son fils et le soldat israélien, le ministère français
des Affaires étrangères avait, à l’époque, répondu par
« le cas du soldat franco-israélien n’est pas comparable
à celui de votre fils. En effet, le soldat a été pris en otage
et est actuellement entre les mains de ses ravisseurs. Nous
essayons donc, en relation avec les autorités israéliennes,
d’obtenir sa libération sain et sauf, comme nous le faisons
pour tout Français enlevé à l’étranger, dans le cadre de
l’assistance consulaire ».
La mère de Salah s’est alors tournée vers les parents de
Gilad Shalit. « J’ai découvert (…) que votre fils et le
mien avaient beaucoup de points communs même si tout semble les séparer,
ils sont jeunes et souffrent pour leur pays, ils ont tous les deux
la nationalité française, la France se doit donc de les
soutenir, de les aider et d’aider leurs familles. »
Pourtant, le ministère français continue comme si de rien n’était.
« S’agissant de la situation de votre fils, celui-ci est
emprisonné par les autorités israéliennes, dans le cadre
d’une procédure judiciaire en cours, dans laquelle je vous
confirme que nous ne pouvons pas interférer », explique un
haut fonctionnaire du Quai d’Orsay.
Député honoraire, Jean-Claude Lefort s’est ému de cette
situation. Il s’est adressé à Philippe Etienne, directeur de
cabinet du ministre des Affaires étrangères (le service de
presse a été contacté par l’Humanité), pour dénoncer le
« silence particulièrement épais » qui entoure le
cas du jeune Franco-Palestinien. Daniel Voguet, avocat français
de Salah Hamouri, estime qu’« Israël, pays occupant,
n’a aucune base légale pour juger un résistant » et
entend s’adresser au gouvernement français pour qu’il
intervienne comme il le fait pour le soldat Shalit.
© Journal l'Humanité
Publié le 11 octobre avec l'aimable autorisation de l'Humanité.
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